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AEFA - Comité permanent

Affaires étrangères et commerce international

 

Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et du commerce international

Fascicule 24 - Témoignages du 25 mars 2015


OTTAWA, le mercredi 25 mars 2015

Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd'hui, à 16 h 15, pour étudier les questions qui pourraient survenir occasionnellement se rapportant aux relations étrangères et au commerce international en général (sujet : promotion du commerce).

Le sénateur Percy E. Downe (vice-président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le vice-président : La séance est ouverte. Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international poursuit son étude des questions se rapportant aux relations étrangères et au commerce international.

Aujourd'hui, nous accueillons Dan Ciuriak, qui est entre autres chercheur à l'Institut C.D. Howe. Je crois que vous avez un exposé à faire, après quoi les sénateurs vous poseront des questions. Vous pouvez y aller.

Dan Ciuriak, directeur, Ciuriak Consulting Inc., et chercheur, Institut C.D. Howe, à titre personnel : Je vous remercie beaucoup de cette occasion que vous me donnez. C'est toujours un privilège de témoigner devant votre comité. Pour la première fois, je viens témoigner à titre personnel. J'ai déjà comparu en tant que membre du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Je suis Dan Ciuriak. Je suis directeur de ma propre société d'experts-conseils. C'est une petite société, mais elle connaît un essor rapide. La plupart de nos ventes se font à l'étranger. Nous travaillons avec des gens au Canada, d'Halifax à Victoria. Nous comptons parmi nos clients d'importantes entreprises, des gouvernements, des banques internationales de développement et des groupes de réflexion. Nous avons travaillé au Canada, en Europe, en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes, et c'est pourquoi j'en suis à travailler 18 jours sur 7. Comme on l'a dit, je suis chercheur en résidence à l'Institut C.D. Howe et j'ai été économiste en chef adjoint au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

En ce qui concerne le commerce du Canada et les programmes de promotion du commerce, de nombreux témoins vous ont probablement dit que les résultats commerciaux du Canada sont décousus et généralement insatisfaisants, et cela s'explique probablement de bien des manières.

En guise de réponse, le Canada a lancé une nouvelle stratégie commerciale mondiale. Il a essayé de réduire les coûts à la frontière. Il a conclu de nouveaux accords commerciaux et en négocie d'autres, et il a étendu la portée de sa politique de promotion du commerce de sorte qu'elle englobe une offensive diplomatique.

J'aimerais parler de ces trois choses. Le travail que j'exécute essentiellement en tant qu'expert-conseil et chercheur avec C.D. Howe consiste à quantifier ce genre d'effets. J'imagine que c'est que qui a attiré votre attention sur moi.

Soulignons que dans une économie du secteur privé, ce ne sont pas les pays qui font du commerce, mais les entreprises. Si nous voulons accroître le commerce, nous pouvons soit faire augmenter les ventes des exportateurs existants ou faire augmenter le nombre d'exportateurs. Nos accords, les diverses initiatives visant à faire baisser les coûts à la frontière, les coûts du commerce, au moyen d'accords de libre-échange et à accroître nos activités de promotion du commerce, ce sont des façons de chercher à réduire les coûts des exportateurs actuels et des nouveaux exportateurs. Je dirai que cela fonctionne en gros pour les exportateurs existants, mais pas tant pour les entreprises qui n'exportent pas encore et que l'on voudrait intéresser.

Les coûts du commerce sont le facteur qui empêche les entreprises de faire du commerce. Il est beaucoup plus coûteux de faire du commerce outre-frontières que de se limiter à un pays. Franchir la frontière coûte cher, mais il y a aussi la fluctuation des devises. J'invite le comité à penser aux coûts financiers unitaires du commerce. Si vous devez prendre des mesures pour vous prémunir contre la fluctuation des devises, cela représente un coût. C'est un centre de profit pour les banques, et un centre de coût pour les entreprises productrices.

La distance est un facteur qui se traduit par des coûts de transport. Il y a les obstacles linguistiques et culturels. Les normes de produits diffèrent, et l'un des efforts importants liés aux accords commerciaux modernes vise à réduire le chevauchement de sorte que les entreprises n'aient pas à obtenir deux fois la certification de leurs produits.

Il y a des coûts liés à l'information. Dans le commerce, nous parlons des coûts du commerce, nous parlons d'information asymétrique. En gros, ce que cela signifie, c'est que quand nous nous engageons dans un pays étranger, nous en savons moins à son sujet que nos partenaires. Il y a une sorte de taxe sur le tourisme, car nous finissons par payer plus que nous le devrions.

Les coûts d'entrée peuvent être élevés. De quoi s'agit-il? Si vous voulez établir votre présence dans un marché étranger, vous devez aller vous renseigner sur le marché, conclure des partenariats, prendre l'avion, peut-être établir un bureau là-bas, où l'on vous représentera, où l'on s'occupera du service après-vente, et cetera. C'est coûteux.

Selon les ouvrages d'économie, les coûts d'entrée qui vous permettront d'établir convenablement votre présence à l'étranger peuvent se situer entre 500 000 $ et 1 million de dollars. Ce n'est pas donné, de devenir exportateur.

Une bonne partie de ces coûts sont fixes. Il est important de le comprendre. Si vous vendez une très grande quantité, les coûts fixes sont répartis sur un fort volume et cela devient moins coûteux. Mais si votre entreprise est petite, vous ne pouvez pas les étaler sur de forts volumes. Vos petits envois à l'étranger s'accompagnent du coût total, et pour les petites entreprises, il peut être prohibitif.

Ce que nous constatons en conséquence, comme étant un fait stylisé du monde réel, c'est que ce sont les grandes entreprises qui font l'essentiel du commerce et que ces grandes entreprises se trouvent parmi les meilleures sur les plans de la profitabilité, de la productivité et de l'efficacité. C'est qu'elles sont les seules à pouvoir assumer tous les coûts du commerce et quand même rester profitables. Pour les petites entreprises, les coûts sont prohibitifs.

Voyez ce qui se passe avec l'Allemagne, par exemple. Environ 90 p. 100 des entreprises allemandes d'un groupe visé par une étude exportent à l'intérieur de l'Union européenne. Environ 37 p. 100 seulement exportent vers le Canada, et peut-être 27 ou 28 p. 100 exportent vers l'Inde et la Chine. On peut voir la différence que cela fait de ne pas avoir de frontières, de coûts liés aux devises et, bien sûr, de grandes distances à franchir.

Même les instruments que nous utilisons pour réduire tous ces coûts de commerce s'accompagnent de leurs propres coûts. Par exemple, à la frontière, nous adoptons des politiques visant à réduire les coûts des entreprises qui font du commerce aux États-Unis, comme les programmes visant les négociants fiables ou les opérateurs économiques agréés, dans le jargon de l'Organisation mondiale des douanes. Cependant, pour être admissible à ces programmes et pour s'y conformer, il faut payer des coûts élevés et, de ce fait, la participation à ces programmes est très faible.

De même, quand nous concluons des accords de libre-échange dont le but est de réduire les coûts à la frontière, par exemple, les obstacles tarifaires et autres que les entreprises rencontrent, il faut dire que les accords font disparaître les tarifs, mais pas les coûts. Vous devez vous conformer à des règles d'origine pour avoir accès à certaines modalités préférentielles. Les coûts peuvent être élevés. Premièrement, vous devez obtenir un certificat d'origine pour chaque envoi de plus de 1 000 $. Vous devez conserver les dossiers pendant sept ans. Vous vous exposez à des vérifications et, si une décision vous est défavorable cinq ans plus tard, alors que vous pensiez que le statut originaire s'appliquait, et que l'Agence des services frontaliers du Canada décide que ce n'est pas le cas, vous risquez de devoir assumer une responsabilité dans les millions de dollars en droits impayés. Cela peut vous mener à la faillite. Vous risquez de devoir retenir les services d'un spécialiste des règles d'origine pour vous y retrouver dans cet univers.

Pour vous donner une idée de la complexité, sachez que le règlement sur les règles d'origine de l'ALENA s'exprime sous la forme de 556 pages de texte juridique et technique touffu. Il n'est pas simple de faire du commerce.

Ce que nous voyons, c'est que les principaux instruments dont nous disposons pour faciliter le commerce sont essentiellement destinés aux grandes entreprises, car ils imposent des coûts que seules les grandes entreprises peuvent payer.

C'est un peu différent pour la promotion du commerce, et c'est ce qui est intéressant de cela. La promotion du commerce cible effectivement les PME et ne s'accompagne pas de coûts. En fait, elle réduit les coûts des PME. C'est un élément intéressant pour nous, sur le plan de la façon dont cela fonctionne. Cependant, il y a des difficultés. Ce que nous constatons, à l'examen de l'effet de la promotion du commerce, c'est que le plus gros avantage de cela découle de l'établissement d'une ambassade à l'étranger. Cela ne vient pas de l'ajout de consulats, de délégués commerciaux ou de personnes sur place à vendre des produits canadiens; cela vient de l'établissement de relations diplomatiques avec le gouvernement étranger.

Mes résultats découlant de l'étude de l'Institut C.D. Howe, que vous avez vus, j'en suis sûr, sont corroborés par d'autres études, et c'est curieux. Pourquoi n'avons-nous pas un meilleur rendement sur notre investissement dans des consulats supplémentaires que nous ouvrons en Chine, à Chengdu et ailleurs? C'est une question intéressante, car quand nous examinons l'effet sur les ventes à l'étranger d'une entreprise qui utilise les services de délégués commerciaux, nous constatons une augmentation importante. Donc, selon une étude des affaires étrangères, si une entreprise utilise le SDCC, elle augmente ses exportations de 18 p. 100, par rapport à une entreprise très comparable — identique dans la mesure où nous avons pu comparer toutes les caractéristiques — qui n'utilise pas ces services.

Le commerce augmente de près de 20 p. 100, grâce à l'utilisation de ces services. Pourquoi ne tirons-nous pas plus d'avantages de l'ouverture de consulats supplémentaires? La réponse à cette contradiction est simple. Si vous vous arrêtez au nombre d'entreprises qui utilisent effectivement ces services, vous verrez qu'il est très faible. Il correspond à environ 5 p. 100 de toutes les entreprises qui exportent aux États-Unis et de 10 à 15 p. 100 des entreprises qui exportent en Europe et en Asie de l'Est. Même si la plupart sont des PME, le nombre total de ces entreprises n'est pas assez élevé pour que, même en le doublant ou en le triplant, nous arrivions à ouvrir une brèche sur le plan de nos résultats à l'exportation.

Ce n'est pas un type de programme qu'on peut facilement adapter à un ensemble plus grand d'entreprises. C'est la difficulté que nous rencontrons au moment de concevoir une politique de promotion du commerce.

Ce que nous faisons pour faire la promotion du commerce touche principalement un volet du commerce, celui de l'expansion des exportations des entreprises qui en font déjà. Les coûts à la frontière réduits fonctionnent pour les grandes entreprises, les accords de libre-échange aussi, et même les efforts diplomatiques liés au commerce, grâce à l'établissement d'ambassades et aux relations diplomatiques entre gouvernements. Tout cela fonctionne principalement pour les grandes entreprises dans les pays où le gouvernement est davantage engagé sur le plan de l'économie. Ce sont les pays comme la Chine, le Vietnam, et cetera.

En général, ce ne sera pas pour les produits des PME. Ce sera pour des choses comme la vente de très grandes quantités de blé ou d'autres types de produits. C'est le défi que nous avons.

Je peux suggérer des avenues à explorer. Je vais me permettre de vous les présenter.

Je dirais que la première chose, c'est que rien ne justifie le type de frontière qui sépare en ce moment le Canada des États-Unis. La frontière entre la Suisse et l'Union européenne est nettement moins coûteuse que celle que nous avons. S'il était possible de faire en sorte que notre frontière soit du genre de celle qui sépare la Suisse et l'UE — signalons qu'il n'y a pas plus de risques de nature militaire ou autre entre le Canada et les États-Unis qu'entre la Suisse et l'UE, et que les risques sont acceptables —, nous pourrions augmenter nettement le nombre d'entreprises qui font du commerce entre le Canada et les États-Unis.

Ma deuxième suggestion, c'est que nous fassions la promotion d'une réforme des règles d'origine dans les accords de libre-échange. J'ai une proposition que C.D. Howe fera connaître prochainement à cet égard. Je peux vous l'expliquer si cela vous intéresse.

La troisième chose, c'est que nous devons étendre la portée de notre diplomatie économique. D'après les résultats que j'ai obtenus, et que la littérature confirme, l'avenue à suivre consiste à accroître notre présence diplomatique grâce aux ambassades, aux relations entre gouvernements; c'est là que nous obtenons vraiment beaucoup de résultats concernant les revenus d'exportation. Je ne dis pas que nous ne devrions pas étendre notre réseau de délégués commerciaux, mais l'échelle à laquelle il faudrait le faire pour faire grimper sérieusement les exportations représenterait un défi de taille.

Tout cela m'amène à l'essentiel à retenir : il n'existe pas de moyen facile de faire grimper le nombre de PME exportatrices. Je pense que sur ce plan, nous devons regarder les politiques économiques qui ont une incidence sur l'écologie industrielle du Canada. Nous n'avons pas au Canada un très grand nombre d'entreprises capables d'exporter. C'est ce qu'il faut retenir. Si nous augmentons le nombre d'entreprises — pas les microentreprises, mais les plus grosses de la catégorie des PME — qui sont capables d'exporter, nous aurons alors tendance à faire augmenter aussi le nombre d'entreprises exportatrices. Je pense que cela est lié à notre politique d'innovation et de fabrication.

Enfin, en ce qui concerne les chaînes de valeur mondiales — une préoccupation majeure dont vous avez certainement beaucoup entendu parler —, je dirais que si vous en examinez le contenu, vous constaterez qu'il y a très peu de services. Très peu des intrants intermédiaires des produits d'exportation sont des services importés. Ce sont presque tous des produits importés. Pour participer à la chaîne de valeur, vous devez exporter des produits manufacturés. Nous allons vendre plus de services à l'étranger s'ils sont inclus dans un produit manufacturé que s'il s'agit d'un produit en soi à inclure dans une chaîne de valeur étrangère. Nous ne devons donc pas penser à la fabrication en fonction de la façon traditionnelle, selon laquelle il nous importe peu qu'il s'agisse de produits manufacturés, de services ou de ressources. Nous devons voir la fabrication comme un moyen d'ancrer notre capacité de participer aux chaînes de valeur, y compris nos exportateurs de services. C'est ici que s'arrête l'exposé que j'ai préparé.

Le vice-président : Merci beaucoup. Vous nous avez présenté un excellent exposé, et il a donné lieu à une liste de questions.

[Français]

La sénatrice Fortin-Duplessis : Monsieur Ciuriak, j'aimerais que vous nous parliez un peu plus du concept de diplomatie économique que vous nous avez mentionné. Quels sont les avantages et les inconvénients associés à l'utilisation de cette approche?

[Traduction]

M. Ciuriak : Sur le plan de la diplomatie économique, la question est : Pouvons-nous établir une corrélation entre ce à quoi nous consacrons notre capital diplomatique et les endroits où nous exportons, et pourquoi en est-il ainsi?

Par exemple, pour les industries extractives — le pétrole et le gaz, les produits miniers —, la diplomatie ne semble avoir aucun effet. C'est principalement parce que tous nos produits de ces industries sont acheminés au marché nord-américain. Nous ne pouvons vérifier la mesure dans laquelle la diplomatie produit des effets sur ce territoire. Nous savons que les Canadiens ont tout mis en œuvre, en vain, pour la réalisation du pipeline Keystone. Mais nous ne pouvons pas ajouter d'ambassade aux États-Unis. Nous en avons déjà une, et je ne vois pas ce que l'ajout de consulats aurait changé à cela.

Donc, la diplomatie ne fonctionne pas toujours, mais d'après l'étude des chiffres, c'est un cas. Dans le secteur agricole, ce que vous constatez, c'est que c'est du commerce encadré. Ce que nous vendons est très semblable à ce que les Américains vendent. Le soya, qu'il soit canadien, américain ou brésilien, reste du soya. Ce qui compte n'est pas nécessairement la qualité du soya, mais la qualité de la socialisation.

J'ai une anecdote pour vous : un ancien ami à moi a participé à un échange de cadres avec Merrill Lynch, et il a dit que les produits sous-jacents que nous vendons et que nos concurrents vendent sont les mêmes. Ce qui compte, ce sont les relations avec les clients. Donc, le pendant de la diplomatie économique est la qualité des relations. Ce qui est intéressant pour nous, en tant que pays démocratique et axé sur le marché, c'est que la diplomatie économique compte le plus dans les pays moins démocratiques ou axés sur le marché, où le gouvernement est plus enclin à intervenir dans l'économie. Notre défi est donc de gérer nos relations avec des pays qui nous ressemblent moins, et cela peut être difficile. Est-ce que cela répond à votre question, madame la sénatrice?

[Français]

La sénatrice Fortin-Duplessis : J'aurais une autre question à poser, si c'est possible, monsieur le président.

Le vice-président : Oui.

La sénatrice Fortin-Duplessis : J'ai constaté que vous avez une vaste expérience et que vous avez préparé des articles pour l'Institut C.D. Howe. Vous avez fait beaucoup de travail durant plusieurs années. Vous avez sûrement été à même d'évaluer les services que le gouvernement fédéral rend aux petites entreprises et aux PME.

Selon vous, quels services fédéraux liés au commerce les entreprises canadiennes trouvent-elles les plus favorables?

M. Ciuriak : Est-ce que vous pourriez répéter la question? Je n'ai pas bien compris.

La sénatrice Fortin-Duplessis : Quels services fédéraux liés au commerce les entreprises canadiennes trouvent-elles les plus utiles? Selon votre expérience et votre vécu, vous avez sûrement dû trouver que certains services étaient excellents. Quels étaient-ils?

[Traduction]

M. Ciuriak : Nous avons constaté que pour les entreprises qui utilisent les services fédéraux, les services offerts par nos missions à l'étranger sont plus utiles que ceux offerts par l'administration centrale. Nous avons également constaté que les services qui aident une entreprise à exporter à l'échelle mondiale sont très utiles. Toutefois, ce qui aide nos PME à l'étranger, ce sont les renseignements et la capacité de faire des présentations, d'éliminer les obstacles et d'établir des liens avec des entreprises étrangères. Les entreprises qui utilisent ces services peuvent ainsi profiter de nos gens à l'étranger qui connaissent le fonctionnement du marché, qui ont des contacts, et cetera. Cela dit, comme je l'ai mentionné, ce qui semble avoir des effets sur l'ensemble de nos exportations, ce sont simplement les bonnes relations diplomatiques que nous entretenons avec d'autres pays, car elles nous aident à obtenir les contrats lucratifs.

Le sénateur Oh : Je vous remercie de ces merveilleux renseignements.

Nous convenons tous que les PME jouent un rôle important dans notre économie, car elles représentent de 75 à 80 p. 100 de la croissance économique. Saviez-vous que la semaine dernière, c'est-à-dire le 18 mars, le gouvernement a annoncé le lancement d'un nouveau Programme de développement des marchés d'exportation qui fournira, au total, 50 millions de dollars sur cinq ans en financement direct aux entrepreneurs qui souhaitent exporter pour la première fois sur les marchés émergents? Pourriez-vous commenter ce programme?

M. Ciuriak : Pas en ce moment, car il s'agit d'un nouveau programme. Nous devons attendre de voir s'il sera efficace, dans quelle mesure les entreprises l'utiliseront et s'il renforcera leur capacité.

Cela dépend en grande partie de l'exécution du programme. En effet, investir dans une initiative n'est pas nécessairement la solution au problème. Par exemple, comme on l'a mentionné, nous avons investi beaucoup d'argent dans l'initiative sur la frontière, mais cette dernière entraîne des coûts de conformité. En effet, je suis certain qu'il faudra subir des contrôles, des vérifications, et cetera pour avoir accès à ces nouveaux fonds. Il s'agit de savoir si les coûts liés à l'accès à ces fonds seront suffisants pour inciter les entreprises à les utiliser et il faudra établir le profil de l'aide dont profiteront les entreprises.

Encore une fois, sur le plan historique, un nombre relativement peu élevé de petites entreprises ont eu recours aux mécanismes que nous mettons en œuvre pour favoriser les exportations, car elles doivent débourser beaucoup d'argent pour avoir accès à ces outils.

J'aimerais donc faire un parallèle avec les règles d'origine. Dans les secteurs d'exportations où l'on doit payer des droits de douane élevés pour expédier de grosses cargaisons, presque 100 p. 100 de ces expéditions profiteront de la préférence tarifaire de l'ALE. Lorsque les droits de douane diminuent, le recours à cette préférence tarifaire diminue également. Et lorsque le volume des expéditions diminue, le recours à la préférence tarifaire diminue également.

Au Canada, dans le cas d'un droit de douane de 1 p. 100, le recours à la préférence tarifaire de l'ALENA diminue à 17 p. 100, et il s'ensuit que 83 p. 100 des importateurs paient le tarif NPF plutôt que de tenter d'avoir accès à la préférence tarifaire.

Il faut donc savoir dans quelle mesure les 50 millions de dollars seront répartis par exportateur et quelle partie des coûts liés à l'accès au marché cet argent couvrira. Nous ne le savons tout simplement pas. Nous devons attendre de voir comment ces mesures fonctionnent en réalité.

Le sénateur Oh : Au cours de mes nombreuses années d'expérience dans le secteur commercial, j'ai présidé différents organismes commerciaux et de nombreux dirigeants de PME m'ont demandé de l'aide. Comme c'est le cas dans le cadre de ce programme, ils souhaitaient que le gouvernement les aide sur les marchés d'exportation, car cela leur permettait de diminuer les coûts d'entrée sur les marchés émergents.

M. Ciuriak : Je suis tout à fait d'accord avec vous. Les coûts sont élevés pour les petites entreprises et elles essaient d'obtenir toute l'aide disponible. Je suis certain que cela aidera avec la marge et que cela aidera certaines entreprises à se lancer dans les exportations.

Encore une fois, ce qu'il faut vraiment savoir, c'est dans quelle mesure chaque entreprise recevra cette aide. Combien d'entreprises accepteront cette offre? Leurs dirigeants seront-ils d'avis que c'est un moyen efficace de les inciter à payer le montant forfaitaire nécessaire pour percer sur les marchés émergents? Il ne sera pas facile pour les petites entreprises canadiennes de s'établir en Chine, par exemple, ou en Inde.

En ce moment, je crois que nous devons être agnostiques. Je pense que c'est une bonne initiative d'augmenter les ressources que nous offrons dans ce domaine. Je crois qu'il est important que nous étudiions la façon dont cela fonctionne et que nous apportions ensuite les corrections nécessaires en ce qui concerne le mode de prestation si nous constatons que les entreprises ne profitent pas de cette nouvelle aide.

La sénatrice Eaton : Je vous remercie beaucoup de votre exposé. Je vais soulever trois points et j'aimerais que vous les commentiez brièvement.

Vous avez dit que la frontière entre le Canada et les États-Unis devrait être plus fluide, et qu'aucun motif militaire ne l'empêche de l'être, comme dans le cas de la Suisse et de l'UE. D'autres témoins nous ont dit qu'aussi longtemps que l'administration Obama était à la Maison-Blanche, c'est pratiquement inutile. Ou pensez-vous que c'est la faute du Canada?

Le deuxième point concerne les coûts financiers unitaires dont vous avez parlé — par exemple la devise, les distances, les différences culturelles, les différences entre les normes relatives aux produits — auxquels sont confrontées les PME qui étendent leurs activités dans d'autres pays, et j'aimerais savoir si un pays comme le nôtre — je pense à l'Australie ou à la Nouvelle-Zélande — ou un pays de l'UE a réussi à franchir ces obstacles avec les petites et moyennes entreprises. S'agit-il d'un problème mondial ou d'un problème canadien?

Enfin, lorsque nous sommes allés en Indonésie — vous avez parlé des délégués commerciaux et de leur utilité —, nous avons entendu cela, mais on nous a également répété, en Indonésie et à Singapour, que rien ne vaut la présence d'une entreprise sur place pour établir des liens avec les clients individuels ou pour susciter la confiance. Les visites des missions commerciales ont leur utilité, mais la population locale est beaucoup plus à l'aise et se sent mieux en mesure de faire des affaires avec des entreprises qui font le saut et qui maintiennent une présence physique sur les lieux.

M. Ciuriak : En ce qui concerne la frontière entre le Canada et les États-Unis, je crois fermement que les États-Unis sont un partenaire difficile à cet égard. Je crois que si cette décision revenait au Canada, nous aurions probablement une frontière Schengen, comme celle entre la France et l'Allemagne, c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas de frontière. C'est l'objectif d'un grand nombre de politiques canadiennes, et je ne crois pas que c'est une préoccupation.

À mon avis, et cela vient de mon passage aux Affaires étrangères, c'est tellement dans l'intérêt du Canada de protéger la frontière américaine que nous sommes leurs meilleurs amis à cet égard. Toutefois, comme je l'ai dit, les États-Unis sont un partenaire difficile. Ce sera difficile, mais selon moi, cela fonctionne dans les deux sens. Je crois que cela fonctionne également pour leurs PME. À mon avis, il est important que nous envoyions le message que cela nuit aux deux économies.

Lorsqu'une entreprise décide de se lancer dans les exportations — il y a de nombreuses recherches à cet égard —, elle produit des innovations technologiques et elle a tendance à améliorer la technologie, ce qui accroît la productivité. L'entreprise a tendance à innover sur le plan des produits et des processus. Elle offre beaucoup plus de formation à ses employés. En gros, elle s'améliore à tous les égards.

Si les entreprises situées le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis — nous avons l'une des frontières les plus longues du monde, et peut-être la plus longue. Nous avons des entreprises dans chaque État. Je pense que chaque ville canadienne est plus près d'une grande ville américaine que de la ville canadienne la plus proche et la même chose s'applique aux villes américaines le long de la frontière.

Donc dans cette région, l'élimination de la frontière aurait des répercussions énormes sur les entreprises des deux côtés, car c'est un coût qui ne fait qu'augmenter année après année sans avantage public d'un côté ou de l'autre. Je crois que nous pourrions commencer par invoquer le rôle des entreprises dans le domaine de l'exportation et les avantages engendrés par cette initiative pour essentiellement proposer l'élimination de cette frontière commerciale.

En ce qui concerne les coûts unitaires financiers et d'autres facteurs liés au coût, on commence à se rendre compte que les unions monétaires, par exemple, favorisent le commerce. Même si nous n'avons pas d'estimations très précises de ces effets, nous savons qu'ils sont importants. Cela signifie que les coûts liés à la devise contribuent grandement à réduire le commerce.

Nous n'utilisons pas l'expression « coûts unitaires financiers ». Nous parlons de coûts unitaires de la main-d'œuvre, et nous savons que nous devons diminuer ces coûts. Toutefois, les coûts unitaires financiers sont essentiellement un centre de profit pour les banques ou un gros centre de coûts pour les entreprises du secteur de la production, et le facteur de risque posé par la signature de contrats à plus long terme pour freiner l'augmentation des coûts de l'entreprise en raison d'une importante variation du taux de change nuit beaucoup au commerce.

Dans la zone euro, on constate que les échanges commerciaux sont grandement favorisés dans les pays qui ne sont pas confrontés à ce risque. Le commerce est également florissant dans l'espace Schengen, car il n'y a pas de frontière à traverser.

D'autres pays ont-ils mieux réussi? Oui. Au sein de l'UE, on a surmonté ces coûts. La Norvège est un autre bon exemple. C'est un pays qui ressemble beaucoup au Canada. La Norvège ne fait pas partie de l'UE, ce qui signifie qu'elle doit composer avec une frontière; elle fait donc beaucoup moins de commerce avec l'UE qu'avec les pays à l'intérieur de l'UE. Ces obstacles entraînent des coûts élevés et ils sont très difficiles à surmonter.

En ce qui concerne la question de l'Indonésie et des missions commerciales comparativement au maintien d'une présence là-bas, je crois qu'il ne fait aucun doute que... tout d'abord, on a mené des études sur la question de savoir si des missions comme Équipe Canada ont des effets sur le commerce, et on tente toujours de déterminer les résultats économiques qui permettent de mesurer ses effets.

Lorsque nous comparons les effets des services acquis sur place dans un pays comparativement aux services obtenus par l'entremise du Service des délégués commerciaux du Canada, nous constatons que les premiers sont plus efficaces. Il ne fait aucun doute qu'il est essentiel d'établir une tête de pont dans un pays étranger pour améliorer la capacité d'accès aux marchés dans cette région. C'est l'une des raisons pour lesquelles les coûts liés à ces têtes de pont sont si élevés. Le maintien de ce type de présence n'est pas sans importance. Je ne crois pas qu'il y ait un autre moyen d'y arriver.

J'aimerais ajouter un autre point. Les entreprises qui peuvent se permettre les coûts des immobilisations et les coûts liés à l'établissement d'une tête de pont sur place sont, encore une fois, essentiellement des grandes entreprises. Les meilleures entreprises du Canada peuvent se le permettre.

Nous souhaitons vraiment trouver des façons d'aider les entreprises de deuxième niveau, c'est-à-dire celles qui réussissent très bien, mais qui ne sont pas au sommet. Si nous pouvons aider ces entreprises à se lancer dans le commerce international, nous profiterons grandement des effets induits par l'innovation, l'investissement, les gains de productivité, et cetera.

La sénatrice Eaton : Est-ce que plusieurs entreprises ont pensé à joindre leurs efforts pour établir une tête de pont sur place? Autrement dit, vous pourriez représenter 10 entreprises quelque part, en Chine, en Indonésie ou à Jakarta.

M. Ciuriak : C'est une idée très intéressante. J'ai écrit un article en collaboration avec mon collègue, John Curtis, qui était à ce moment-là économiste en chef aux Affaires étrangères. Nous avons parlé d'une stratégie exactement comme celle-là. Serait-il logique pour le Canada d'établir une plateforme à l'étranger pour la région de l'Asie-Pacifique, par exemple, qui faciliterait l'accès aux entreprises? Personne n'a jamais vraiment tenté de le faire, et il s'agit donc d'une idée assez novatrice. J'aimerais beaucoup que quelqu'un tente le coup.

Le vice-président : La sénatrice Andreychuk est de retour de sa conférence de presse et elle aimerait maintenant poser une question.

La sénatrice Andreychuk : Je suis désolée d'avoir dû m'absenter en raison d'un autre engagement. J'ai réussi à entendre la dernière partie de votre intervention, et vous disiez que les relations personnelles étaient extrêmement importantes et que les fèves de soja sont les mêmes, peu importe leur provenance.

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation. Souvent, surtout dans le secteur agricole, l'avantage concurrentiel du Canada repose sur le fait que le blé n'est pas que du blé. Il y a de nombreuses sortes de blé et nous les avons perfectionnées. Nous pouvons les adapter aux différents sols, aux différents goûts et aux différentes cultures. Récemment, nous avons eu beaucoup de succès avec les lentilles.

Il me semble que depuis plusieurs années, nous soutenons que certains de nos produits sont uniques. Certains petits fournisseurs de l'industrie pétrolière, par exemple, ont adopté des approches novatrices pour augmenter leur production. Même si je crois que partout dans le monde, on pense d'abord à établir des relations personnelles, il faut également donner une caractéristique unique au produit. Autrement, il est comme tous les autres.

M. Ciuriak : C'est un très bon point, et cela nous amène à la question de la marque, non seulement sur le plan de la publicité, mais également sur le plan de la qualité du produit.

Tout d'abord, vous avez absolument raison lorsque vous dites qu'il y a des différences sur le plan de la qualité. Par exemple, je crois que les fèves de soja que nous vendons au Japon ne sont pas génétiquement modifiées et qu'elles sont de qualité alimentaire, et que les fèves de soja vendues au Japon par le Brésil servent à nourrir les animaux. Il ne fait aucun doute que nous avons des créneaux commerciaux fondés sur la qualité.

Je ne vais pas vous contredire. Je ne peux pas vous contredire sur la question du blé, car je ne connais pas suffisamment le sujet. J'aimerais toutefois ajouter qu'il y a la question de la différenciation minimale entre les produits. C'est ce que signifie la « banalisation », c'est-à-dire que les produits ont tous la même utilité générale. Par exemple, une vis en métal est une vis en métal. Il s'agit de savoir qui peut parvenir à les vendre. Dans un marché extrêmement concurrentiel, si tout le monde offre le plus bas prix possible, les relations entre les gouvernements et les efforts en matière de diplomatie, par exemple, pourraient faire la différence dans le volume des ventes et des approvisionnements.

Ce que nous savons, madame la sénatrice, c'est que nos exportations sont plus importantes dans les pays où nous déployons des efforts en matière de diplomatie. C'est difficile à réconcilier avec l'idée selon laquelle les entreprises réalisent davantage de ventes lorsque leurs produits sont différents ou qu'ils sont de qualité supérieure. Cela signifie que nous vendons davantage, car nous avons de meilleures relations. C'est un avantage important, car dans les pays où nous entretenons ces bonnes relations, nous réalisons un gain de 40 à 45 p. 100 dans les exportations. Encore une fois, cet avantage se manifeste surtout dans les pays où le gouvernement participe davantage à l'économie. En effet, les exportations se font plus naturellement dans les pays où nous établissons des liens diplomatiques et où nos relations politiques sont au beau fixe.

La sénatrice Andreychuk : Nous avons également dit que la recherche et le développement étaient très importants, et nous avons tenté de faire comprendre à certaines entreprises que même si elles vendent un produit au Canada ou aux États-Unis, elles devront l'adapter pour le vendre en Asie ou ailleurs.

Je crois que Coke est l'entreprise la plus célèbre à cet égard. Par exemple, si la taille de la cannette est différente, elle se vendra sur les marchés étrangers. Par contre, la cannette produite en Amérique du Nord ne se vendra pas à l'étranger. Il faut également modifier la quantité de sucre, et cetera.

Je sais que nous avons dû nous adapter dans le secteur agricole, ce qui signifie que le gouvernement canadien doit comprendre le marché sur lequel percent certaines de nos entreprises, pas nécessairement en ce qui concerne les produits vendus, mais en ce qui concerne la façon de les vendre et de les adapter.

M. Ciuriak : Je suis parfaitement d'accord avec vous à ce sujet. Je pense que c'est le travail des organisations de promotion du commerce, comme le Service des délégués commerciaux et Exportation et développement Canada, pour les nommer, que de connaître leurs marchés et d'utiliser l'information dont elles disposent à bon escient dans leurs rapports avec nos clients canadiens.

Il est difficile de voir le monde du point de vue d'une petite entreprise. On passe la plupart de son temps à s'occuper de choses comme les factures, les relations personnelles, la réception des commandes et l'inévitable gaffe. Il peut être assez déconcertant d'essayer de comprendre comment percer le marché dans un contexte difficile et différent.

Vous n'étiez pas là au début de la séance, mais je dirige moi-même une petite entreprise de consultants, et la plupart de nos ventes se font à l'étranger. Il me semble beaucoup plus facile de faire affaire avec l'Union européenne quand j'utilise une boîte de consultants allemands en sous-traitance que quand j'essaie tout seul de me démêler dans toutes les règles d'approvisionnement et le reste. Le fardeau est trop lourd pour mon maigre personnel administratif, qui se limite à ma femme, et nous n'avons pas réussi à pénétrer le marché américain parce que pour obtenir un contrat de consultant pour un organisme comme l'International Trade Commission des États-Unis, il faut remplir un formulaire de 40 à 45 pages et présenter toutes sortes de documents que nous n'avons pas nécessairement à portée de la main.

Je sais qu'il est difficile de comprendre ces marchés. Il y a ensuite, bien sûr, l'élément que vous avez mentionné, soit le facteur de goût. Comment ce qu'on produit pour le marché canadien sera-t-il accueilli à l'étranger? Encore une fois, l'un des grands défis qui influencent le coût du commerce consiste à établir sa présence à l'étranger, à y envoyer du personnel faire de l'échantillonnage, des tests de goût, s'il s'agit d'aliments, question de connaître le marché et peut-être de s'associer à un partenaire étranger qui le connaît déjà bien. Quand on travaille en coentreprise, il y a toutefois un autre problème, parce que ce partenaire connaît mieux le marché en question. Il y a donc le problème de la connaissance asymétrique des coûts, et l'on est confronté à ce qu'on pourrait appeler une « taxe de tourisme ». Quand on voyage à l'étranger, on n'obtient pas le meilleur prix possible. On paie une forme de taxe de tourisme parce qu'on ne connaît pas la région, le marché ou le prix des choses. C'est la même chose pour n'importe quelle entreprise qui essaie de pénétrer un marché étranger. Tant qu'on n'y est pas bien établi, on se trouve à payer un genre de taxe de tourisme. La situation est tout simplement difficile.

Il faut avoir accès à des services de promotion directs par les délégués commerciaux. Il faut avoir accès à la diplomatie. C'est fondamental si l'on veut obtenir les réductions de coûts possibles facilement. Par exemple, j'ai mentionné la possibilité d'abaisser les coûts inhérents au respect des règles sur le pays d'origine pour les petites entreprises. Ce serait fantastique si cette exigence pouvait disparaître à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Il y a beaucoup de choses que nous puissions faire pour réduire les coûts. Il y en a énormément, mais si nous pouvions en faire ne serait-ce que quelques-unes très bien, nous permettrions à un plus grand nombre d'entreprises de participer au commerce.

Le président suppléant : Je souhaite remercier M. Ciuriak de son exposé et de tout le temps qu'il nous a consacré aujourd'hui. Votre expérience et votre compétence sont manifestes dans votre témoignage, et au nom du comité, je vous en remercie.

(La séance est levée.)


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