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Délibérations du Comité sénatorial permanent de la
Sécurité nationale et de la défense

Fascicule 6 - Témoignages du 21 juin 2010


OTTAWA, le lundi 21 juin 2010

Le Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense se réunit aujourd'hui, à 16 heures, afin d'étudier, en vue d'en faire rapport, les politiques de sécurité nationale et de défense du Canada (sujet : l'état des Forces canadiennes).

Le sénateur Pamela Wallin (présidente) occupe le fauteuil.

[Traduction]

La présidente : Mesdames et messieurs, bienvenue à cette réunion du Comité de la sécurité nationale et de la défense. Nous sommes le lundi 21 juin. Nous accueillons l'honorable Peter MacKay, ministre de la Défense nationale, et le vice-amiral Denis Rouleau, vice-chef d'état-major de la Défense.

Merci d'être venus nous rencontrer. Nous allons vous donner l'occasion, monsieur le ministre, de nous présenter votre exposé.

L'honorable Peter MacKay, C.P., député, ministre de la Défense nationale : Merci beaucoup, madame la présidente. Honorables sénateurs, membres du comité, je suis heureux de me retrouver devant vous aujourd'hui en compagnie du vice-amiral Rouleau. C'est toujours un plaisir de vous rencontrer.

Je tiens à vous remercier pour l'important travail que vous accomplissez au nom des militaires. Nous en prenons bonne note. Votre enthousiasme et l'intérêt que vous portez au sujet à l'étude revêtent beaucoup d'importance pour le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes.

Malheureusement, aujourd'hui est un triste jour. Comme vous le savez, nous avons perdu un jeune homme, le sergent James MacNeil, originaire de Glace Bay, en Nouvelle-Écosse. Il a été tué lors de l'explosion d'un engin improvisé dans le district de Panjwaii, en Afghanistan. Je sais que tous les sénateurs se joignent à moi pour pleurer la mort de ce jeune soldat. Nous exprimons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances.

Par ailleurs, nous avons également été témoins, aujourd'hui, d'un événement historique à Ottawa : il s'agit du changement de commandement du chef de l'armée. Le lieutenant-général Andrew Leslie a cédé sa place au lieutenant-général Peter Devlin lors d'une cérémonie fort émouvante au Musée canadien de la guerre.

Cela dit, je vous suis reconnaissant de votre intérêt pour le ministère de la Défense nationale. J'ai eu le privilège de rendre visite aux membres des Forces canadiennes ici au pays et un peu partout dans le monde, comme bon nombre d'entre vous l'ont fait. Or, je peux vous dire que le respect que les Canadiens éprouvent pour les Forces canadiennes est bien mérité. Ce sont des personnes exemplaires qui accomplissent un travail de tout premier ordre. Les Canadiens le témoignent ouvertement de bien des façons, c'est-à-dire par leur affection, leur admiration et leur reconnaissance, et ce, partout au pays.

Madame la présidente, comme vous et les membres du comité le savez sans doute, les Forces canadiennes viennent de traverser une période occupée. Nos militaires ont travaillé fort en Haïti, aux Olympiques, en Afghanistan. Ils participent à 16 autres opérations et maintenant, au moment où je vous parle, ils s'adonnent aux derniers préparatifs pour aider la GRC à assurer les services de sécurité pendant les sommets du G8 et du G20 qui auront lieu à Toronto et à Muskoka. Les membres des Forces canadiennes vont mettre en pratique leur savoir, leur formation et certaines leçons tirées aux Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, dans les régions du Grand Toronto et de Muskoka.

Et cela tout en s'acquittant de leurs tâches régulières ici au Canada. En fait, à un moment donné, plus tôt dans l'année, les Forces canadiennes exécutaient quatre des six missions principales que leur confie la Stratégie de défense intitulée Le Canada d'abord. La façon dont les Forces canadiennes accomplissent simultanément cette vaste gamme de missions est une source de fierté pour elles et un exemple pour nos alliés.

[Français]

Le gouvernement sait et quel point il est important de fournir aux Forces canadiennes les outils dont elles ont besoin pour exécuter ce genre de travail. C'est pour cette raison que nous avons dévoilé la Stratégie de défense Le Canada d'abord, il y a deux ans, pour que le Canada dispose de forces armées de premier ordre aptes à contrer les menaces et à relever les défis du XXIe siècle, à faire preuve d'excellence au pays, à constituer un partenaire fiable dans le cadre de la défense du continent et à exercer le leadership à l'étranger.

Cependant, le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes ne se contentent pas de mener des missions essentielles énoncées dans la Stratégie de défense Le Canada d'abord; elles mettent également en œuvre la stratégie en effectuant des investissements équilibrés dans ses quatre piliers, soit le personnel, la disponibilité opérationnelle, les infrastructures et l'équipement. Et ces investissements portent déjà fruit.

[Traduction]

L'une de nos grandes priorités consiste à mettre l'accent sur notre personnel et leurs familles. Je sais que les sénateurs partagent ce point de vue. En axant de nouveau nos efforts sur le recrutement, nous sommes parvenus à atteindre notre dernier objectif annuel à cet égard. Nous sommes donc bien partis pour réaliser notre objectif global, qui consiste à compter 70 000 membres au sein de la Force régulière et 30 000 membres au sein de la réserve.

Nous avons aussi pris des mesures pour prendre soin de nos troupes et de leurs familles. Par exemple, nous avons mis sur pied des Centres intégrés de soutien du personnel pour faire en sorte que nos militaires malades ou blessés aient accès à des soins de haute qualité d'un océan à l'autre.

Et nous avons investi des millions de dollars pour faire face aux problèmes de santé mentale au sein des Forces canadiennes. Nous avons reconnu que les familles de militaires contribuent grandement à la réussite des Forces canadiennes. Nous avons fait une déclaration officielle pour indiquer aux familles de militaires à quel point nous les apprécions, et nous avons pris des mesures pour donner une suite concrète à nos paroles. Par exemple, nous avons revitalisé nos Centres de ressources pour les familles des militaires et nous avons appuyé le Programme de services aux familles des militaires.

En plus d'avoir mis l'accent sur les ressources humaines, nous nous sommes efforcés d'améliorer nos infrastructures, c'est-à-dire là où nos membres et leurs familles vivent, s'entraînent et élèvent leurs enfants. Au cours des 12 derniers mois, j'ai annoncé l'affectation de millions de dollars à la construction ou à la rénovation d'infrastructures : de nouvelles installations d'entretien à Valcartier, la modernisation de routes à Cold Lake, la création de centres de services de santé à Gagetown et à Kingston, et bien d'autres projets encore.

En tout, nous avons engagé plus de 2 milliards de dollars dans les infrastructures de la Défense depuis mai 2008, et nous commençons à voir des bases revitalisées partout au pays.

Nous faisons également en sorte que nos forces demeurent capables de réagir rapidement en cas de catastrophes et de changements opérationnels. La capacité des Forces canadiennes de conserver un niveau de préparation opérationnelle élevé dépend, en grande mesure, de l'efficacité de l'entraînement. Nous avons donc veillé à ce que l'Armée de terre, la Marine et la Force aérienne aient les occasions voulues de s'entraîner dans des environnements réalistes. Cet entraînement fait en sorte que nos troupes sont prêtes à parer à toute éventualité à court préavis.

[Français]

Cependant, nos réussites les plus remarquables concernent probablement l'équipement. L'année 2010 s'est, en effet, révélée très fructueuse. Il s'agit d'une année de livraisons.

[Traduction]

L'année 2010 s'est en effet révélée très fructueuse. Il s'agit d'une année de livraisons. La Force aérienne a déjà reçu le dernier de ses CF-18 modernisés, et ce, dans les délais prescrits et selon le budget alloué. Elle a aussi accepté le premier de ses nouveaux CC-130J, six mois avant la date prévue et aussi selon le budget alloué.

L'Armée de terre modernise ses VBL III et est en voie d'acquérir sa famille de véhicules de combat terrestre.

Pendant ce temps, la Marine, qui fête ses 100 ans d'existence cette année, réalise son programme de prolongation de la durée de vie des frégates de la classe Halifax — un programme qui permettra de rajeunir l'une des principales flottes de la Marine.

Et plus tôt ce mois-ci, j'ai annoncé, de concert avec les ministres Shea, Ambrose et Lebel, la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale. Cette stratégie formera le point de départ de la construction au Canada des navires dont les flottes du gouvernement fédéral ont besoin, notamment celles de la Marine, ce qui créera des emplois et générera des retombées économiques pour les chantiers navals ainsi que pour de petites et moyennes entreprises partout au pays.

Pour terminer, madame la présidente, tout ce que nous faisons dans le cadre de la Stratégie de défense Le Canada d'abord — et qui a nécessité l'importante collaboration de l'actuel chef d'état-major de la Défense et de son prédécesseur, du vice-amiral Rouleau et de nombreux autres représentants du ministère — a pour objet de procurer à nos militaires ce dont ils ont besoin pour accomplir les tâches sérieuses que nous leur confions, et qu'ils remplissent magnifiquement. Cependant, nous savons bien sûr que des défis nous attendent. Mentionnons, notamment, la présence continue d'engins explosifs improvisés en Afghanistan et, d'une manière prévisible, dans les futurs théâtres de déploiement. Nous devons nous attaquer à cet enjeu collectivement, en tant que pays, comme nous le faisons avec nos alliés, contrer cette menace et donner à nos militaires l'équipement le plus sécuritaire possible.

L'an prochain, notre engagement militaire en Afghanistan va prendre fin, ce qui engendrera plusieurs défis. Parallèlement, nous devons continuer de mettre en œuvre la Stratégie de défense Le Canada d'abord tout en tenant compte du contexte budgétaire avec lequel le gouvernement doit composer aujourd'hui.

Nous ne nous faisons pas d'illusions quant à la complexité de ces défis, et vous non plus, j'en suis sûr. Mais nous avons bon espoir de pouvoir les relever. Notre gouvernement a travaillé avec ardeur pour donner aux Forces canadiennes le meilleur soutien possible.

J'invite le comité à continuer de nous appuyer dans ce travail important et à nous aider à trouver des solutions aux problèmes qui nous attendent. Je tiens à vous remercier de votre attention. Je répondrai volontiers à vos questions.

La présidente : Merci, monsieur le ministre. Nous ajoutons notre voix à la vôtre et transmettons nos condoléances à la famille du sergent MacNeil. Nous sommes très fiers de ce qu'ils ont accompli, parce qu'il s'agit ici d'une contribution familiale.

Si nous comparons la situation d'aujourd'hui à celle qui existait il y a neuf ans, à votre avis, avons-nous l'équipement dont nous avons besoin dans ce théâtre d'opérations pour lutter du mieux que nous pouvons contre les EEI, c'est-à-dire les engins explosifs improvisés?

M. MacKay : Nous avons le meilleur équipement possible. Comparativement à certaines des troupes alliées que nous côtoyons, surtout dans le commandement régional sud, je peux affirmer sans hésitation que le matériel que nous utilisons permet de sauver des vies. Je sais que certains membres du comité ont visité le commandement régional sud. L'équipement sauve des vies grâce à l'armement de protection dont il est doté. Je songe aux chars Léopard 2, à certains véhicules blindés légers, les VBL, et les améliorations dont ils ont fait l'objet avant d'être renvoyés dans le théâtre d'opérations.

Ajoutons à cela les mesures de prévention qui ont été recommandées, entre autres, par le groupe de travail indépendant, dont vous faisiez partie. Parmi celles-ci figurent les véhicules aériens sans pilote, les UAV, qui permettent, dans certains cas, de repérer les EEI qui menacent et tuent les citoyens afghans, les membres des forces alliées et nos propres militaires, et le matériel qui est maintenant déployé pour détecter les EEI sur les routes.

Malgré les difficultés que présentent ces engins, je n'ai que des éloges à faire au sujet du travail qu'accomplissent les unités de destruction des EEI. Et les plongeurs de la Marine, en particulier, sont à la fine pointe de l'action quand vient le temps de détecter les EEI.

Bref, on ne peut jamais en faire assez, mais nous avons fait beaucoup de progrès au chapitre de la protection et de la prévention. Nous continuons de travailler avec nos alliés à cet égard. Nous échangeons également des renseignements. Nous assurons en outre la formation des Forces de sécurité nationale afghanes, qui sont en train de devenir de plus en plus compétentes. Elles sont en mesure, avec l'aide de la population locale, de trouver des EEI et d'établir leur provenance.

La présidente : Nous allons explorer le sujet, car je sais qu'il y a maintenant de ce côté-là une plus grande collaboration de la part de la population locale afghane.

[Français]

Le sénateur Dallaire : Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue parmi nous. Je débuterai avec un commentaire.

Encore une fois, les membres des Forces canadiennes et leurs familles ont démontré une force de caractère, un courage et un appui exemplaire envers le pays et les politiciens qui ont soutenu et maintenu le tempo essentiel dans le but d'accomplir la mission. Ceci est dû en grande partie aux efforts du ministère sur le plan personnel et du soutien au personnel.

Je n'irai pas jusqu'à vous demander à quel moment on lèvera la première pelletée de terre au manège des voltigeurs ou encore ce qu'il en est de la médaille de la mission de la Sierra Leone, qu'on attend depuis déjà quatre ans — dont mon fils — ni pourquoi on n'a envoyé personne au Congo. Toutefois, je serai plus stratégique.

En 1987, votre prédécesseur, M. Beatty, a dévoilé un livre blanc.

[Traduction]

Il prévoyait un programme d'immobilisations, et une hausse annuelle de 3 p. 100 du seuil de référence, du montant global alloué à la défense. C'était là la seule façon d'atteindre les objectifs en matière d'immobilisations, notamment, et aussi d'effectifs. Cette hausse de 3 p. 100 devait assurer la mise en œuvre du programme. Or, M. Wilson a tout annulé en deux ans, quand le gouvernement s'est rendu compte qu'il ne pouvait se permettre d'augmenter les dépenses de 3 p. 100. Chaque projet devait faire l'objet d'une demande pour obtenir des fonds additionnels et aller de l'avant.

Vous nous exposez maintenant votre programme et les crédits que vous prévoyez y affecter. Or, selon certains documents et d'après, surtout, les médias, de nombreux projets sont l'objet d'un financement ciblé. Autrement dit, ce financement ne fait pas partie du budget de base du programme d'immobilisations. Le financement est ciblé et les auteurs des projets devront se livrer concurrence pour obtenir des fonds. Est-ce vrai ou faux?

M. MacKay : Sénateur, je m'en remets toujours à votre compétence en matière opérationnelle, étant donné votre longue expérience militaire, et je dis cela avec le plus grand des respects.

Concernant la Stratégie de défense Le Canada d'abord, ce document, comme vous le savez, a fait l'objet d'une longue préparation et de nombreuses consultations au sein du ministère. Il prévoit effectivement, comme vous l'avez mentionné, une augmentation de 2 p. 100 du montant de base alloué à la défense.

Le coût total global de la stratégie, une initiative visionnaire qui s'échelonne sur 20 ans, dépasse les 490 milliards de dollars. Cela comprend, bien entendu, les fonds affectés aux acquisitions.

Concernant les annonces précises qui ont été faites, les véhicules de combat terrestre, dont le coût s'élève à 5 milliards de dollars, englobent les VPB, c'est-à-dire les véhicules de patrouille blindés, les VBL, et les véhicules de modèle commercial standard militaire, ou les MilCOTS. Les MilCOTS, comme vous le savez, ressemblent davantage à des véhicules utilitaires. Les fonds sont là. Ils sont non seulement ciblés, mais sont déjà prévus. Nous allons de l'avant sur ce front.

D'autres achats vont être effectués. Je n'ai pas l'intention d'annoncer quoi que ce soit aujourd'hui, mais nous comptons acquérir un certain nombre de navires dans le cadre de la stratégie de construction navale. Les crédits figurent déjà dans le budget. Il ne sera pas nécessaire de demander des fonds supplémentaires pour cette enveloppe.

Je suppose que vous vous demandez ce qu'il en est des chasseurs de la prochaine génération. Les fonds sont déjà prévus dans le budget du ministère.

Ces projets d'acquisition, comme nous l'avons vu dans le passé, peuvent être annulés par les gouvernements, ou encore entraîner une escalade des coûts, comme cela a été le cas du côté de la construction navale. La valeur du dollar ayant fluctué, il faut tenir compte du coût de l'acier et de la main-d'œuvre. Quand nous effectuons des acquisitions à long terme, et les sénateurs en sont conscients, nous essayons d'établir avec précision les coûts, depuis l'étape de la conception jusqu'à celle de la livraison. Toutefois, ceux-ci changent parfois.

Le ministère s'est efforcé de déterminer le niveau de financement qui sera requis pour tous les projets que j'ai mentionnés, et d'autres aussi, sans avoir à demander de nouveaux fonds.

Le sénateur Dallaire : Le programme d'immobilisations n'est pas immuable. Les fonds à l'intérieur du programme peuvent être déplacés d'un projet à l'autre. Le programme est abordable dans la mesure où l'engagement d'augmenter les dépenses de 2 p. 100 est respecté. Qu'il s'agisse de F-35 ou d'autres appareils, nous avons un programme d'immobilisations raisonnable qui fait partie du budget. Nous n'avons pas à solliciter des fonds supplémentaires pour aller de l'avant avec les projets. Si des changements s'imposent, les fonds peuvent être réaffectés d'un projet à l'autre. Cette façon de faire permet souvent de répondre aux besoins. C'est ce que vous êtes en train de confirmer.

M. MacKay : Nous n'avons pas eu à le faire, sénateur. Nous n'avons pas eu à déplacer des fonds à l'intérieur du programme. Nous cernons les besoins qui existent pour un projet d'acquisition, et nous y affectons des crédits. Je peux vous fournir une liste complète d'exemples. Outre certains des projets qui ont été mentionnés, l'achat des Hercules C-130 a été annoncé au bon moment, certains des appareils devant être remplacés de toute urgence. Il en va de même pour les hélicoptères Sea King, les véhicules Buffalo sur la côte Ouest, et les aéronefs de recherche et de sauvetage à voilure fixe. Certains des appareils Hercules comptent un grand nombre d'heures de vol. Nous avons apporté des améliorations aux CF-18, de sorte qu'ils n'auront pas besoin d'être remplacés avant 2017, 2020. Nous avons pris livraison du nouvel avion de transport lourd C-17, des hélicoptères Chinook — les appareils usagés sont utilisés dans les théâtres d'opérations. Nous avons passé une commande auprès de Boeing pour obtenir le modèle F, le nouvel hélicoptère de transport lourd Chinook.

Nous avons besoin de certaines pièces d'équipement de toute urgence, surtout en Afghanistan. D'autres doivent être remplacées pour des raisons d'usure, et nous comptons le faire de manière systématique.

Le sénateur Dallaire : On avait l'habitude de les remplacer quand elles étaient rouillées. Concernant le programme d'immobilisations, que ce soit en Afghanistan ou ailleurs, vous aurez besoin de ce matériel pour d'autres types d'opérations, parce qu'il n'y a plus de missions de maintien de la paix dites classiques en vertu du chapitre 6.

À combien s'élèveront les économies supplémentaires réalisées par le gouvernement, et au sein du ministère, une fois le retrait de l'Afghanistan achevé? À combien s'élèveront les sommes qui pourront être investies dans d'autres programmes à l'intérieur et à l'extérieur du MDN?

M. MacKay : Vous avez raison de dire qu'il va y avoir d'autres opérations. Au cours des dernières années, les Forces canadiennes ont continué de faire montre de leur capacité de déploiement. L'ajout des C-17, la nouvelle flotte de transport aérien Hercules, les Chinook, les améliorations apportées aux hélicoptères Griffin permettront aux militaires de participer à des opérations d'envergure nationale et de déploiement. Par exemple, nous avons été en mesure, grâce à la taille des avions de transport, de construire en très peu de temps un pont aérien visant à desservir Haïti, dans certains cas, à partir de quelques pays des Caraïbes. Nous avons été en mesure de nous rendre sur place rapidement et de produire un impact maximal. Je reviens au professionnalisme des hommes et des femmes qui pilotent les avions, qui distribuent l'aide, qui travaillent sur le terrain. Or, l'équipement qu'ils utilisent, comme vous le savez, doit être fiable et offrir le maximum de protection à ceux, surtout, qui participent à des opérations de combat. L'équipement de protection individuel a été amélioré au cours des dernières années dans le but d'accroître la souplesse et la déployabilité des Forces canadiennes, de leur permettre de mieux répondre aux crises à court et à long terme et de remplir toute une gamme de tâches : mentionnons les opérations de combat, l'assistance humanitaire et la formation. Cet équipement les met dans une catégorie à part dans la plupart des régions du monde.

Le sénateur Lang : Je félicite les Forces canadiennes pour le travail qu'elles effectuent en Afghanistan et pour tout ce qu'elles ont accompli au cours des 10 dernières années. En tant que Canadien — et je pense parler au nom de tous les Canadiens —, je suis fier des Forces canadiennes et de leurs réalisations, et aussi du soutien que leur accorde le gouvernement du Canada.

Je voudrais un aperçu de la situation qui existe en Afghanistan, monsieur le ministre. Les États-Unis ont déployé un plus grand nombre de soldats là-bas, mais ils entendent réduire ce nombre d'ici la fin de 2011. Les Néerlandais envisagent également de se retirer de l'Afghanistan. Il y a plusieurs pays, pas seulement le Canada, qui cherchent à se désengager totalement ou en partie. Comment entrevoyez-vous l'Afghanistan en 2011?

M. McKay : Je vais essayer d'être bref. Comme vous le savez, nous assistons à une forte hausse du nombre de soldats provenant des États-Unis, entre autres. En toute justice, l'OTAN — je sais que le sénateur Nolin suit de près tout ce que fait l'OTAN.

Le sénateur Nolin : J'ai une question intéressante à vous poser à ce sujet.

M. McKay : Je m'y attendais.

Le nombre de soldats déployés par d'autres pays a également augmenté, mais ce sont surtout les troupes américaines qui sont déployées dans le commandement régional du sud. Je suis fier, comme vous l'avez aussi mentionné, sénateur, de la façon dont les Forces canadiennes ont tenu le fort dans ce qui est sans doute la région la plus difficile et périlleuse de l'Afghanistan. Je fais allusion à la zone d'opérations dominée par les Pachtounes que les talibans considèrent comme la leur. Les militaires canadiens ont aidé à protéger la ville de Kandahar et les régions avoisinantes, comme le district de Panjwaii, entre autres. Ils ont été formidables, compte tenu de la taille du contingent canadien et de l'étendue du territoire.

Pour revenir à votre question, 2011 n'est pas une date arbitraire qui a été choisie au hasard. La mission canadienne en Afghanistan a été prolongée à deux reprises par le Parlement du Canada. Tous les parlementaires ont participé au vote. La durée de la mission a été déterminée par un vote du Parlement. En juillet 2011, nous allons commencer à retirer nos troupes, comme certains pays l'ont fait et comme d'autres vont le faire.

Ce retrait repose depuis toujours sur le principe que les Forces de sécurité nationale afghanes, l'armée et la police, vont faire le travail que nous accomplissons. Le Canada a également participé de façon active à la formation — de concert avec l'Équipe de liaison et de mentorat opérationnel — des policiers et des soldats afin de leur donner la capacité, les connaissances et les compétences voulues pour assurer leur sécurité, asseoir leur souveraineté et protéger leurs frontières. Il s'agit d'une tâche monumentale.

J'ai assisté récemment à une rencontre de l'OTAN où il a été question des progrès remarquables réalisés par les Forces de sécurité nationale afghanes au chapitre des capacités. Est-ce que cela va nous permettre d'aplanir tous les problèmes et les défis d'ici 2011? Non. Toutefois, nous aurons et avons parcouru un long chemin, et je reviens à la question initiale de la présidente, depuis le début de cette mission, surtout dans la région sud de l'Afghanistan où les attaques étaient plus fréquentes et où les citoyens étaient plus à risque.

Cela dit, le Canada garde espoir grâce aux investissements et, plus important encore, aux sacrifices qui ont été faits au cours de cette mission. Bien sûr, nous ne participons pas uniquement à des combats. Nous avons enregistré des progrès énormes dans d'autres secteurs : l'aide humanitaire, le développement, la reconstruction. Il suffit de jeter un coup d'œil aux routes, aux ponts, aux installations électriques aménagés dans certains villages, de survoler la rivière Arghamdab pour voir l'immense barrage de Dahla qui est en train d'être construit et les cultures le long des voies navigables, ou encore de songer au nombre d'enfants immunisés contre la polio ou qui fréquentent l'école, à l'amélioration des droits des femmes. L'éducation demeure la pierre angulaire de l'avenir de l'Afghanistan. Nous observons également des changements au niveau de la gouvernance, chose que nous suivons tous de très près.

Oui, il y a des améliorations réelles et tangibles auxquelles nous avons contribué, mais il reste encore beaucoup à faire. Selon des rapports publiés au cours du dernier week-end, le pays reste très instable.

La présidente : Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire si les pays alliés ont demandé au Canada, de manière directe ou indirecte, de rester? C'est ce que rapportent certains médias. Est-ce que des demandes directes ont été faites?

M. MacKay : Oui, des demandes directes ont été faites, notamment par le gouvernement afghan. Nous sommes là, aux côtés de tous les États membres de l'OTAN et des nombreux autres pays qui participent au volet militaire de cette mission ou, sur le plan plus général, aux initiatives d'aide humanitaire et de développement.

Oui, on tient à que le Canada reste, parce que nous excellons dans notre travail et parce que nous sommes une source d'admiration. Nous faisons partie d'une catégorie à part en raison du respect et de l'inspiration que nous suscitons. Nous n'avons pas de passé colonial dans ce pays. Le drapeau canadien, la marque canadienne et, surtout, les Canadiens, sont très populaires en Afghanistan.

Le sénateur Banks : Amiral, je suis content de voir que vous portez la boucle d'officier. C'est un bel ajout. Nous nous en réjouissons tous.

M. MacKay : J'abonde dans le même sens.

Le sénateur Banks : Monsieur le ministre, je ne peux imaginer une façon plus irrationnelle qu'un débat parlementaire pour décider de la fin d'une mission. C'est à vous et au gouvernement de prendre une telle décision, pas au Parlement. C'est tout à fait irrationnel. Aussi bien dire que c'est le conseil municipal décide quand le corps de pompiers doit retourner dans la caserne.

Le sénateur Meighen : Il ne représente qu'un organe du Parlement.

Le sénateur Banks : C'est vrai. Monsieur le ministre, nous avons tous les deux siégé au sein du comité qui s'est penché sur la question de la sécurité du renseignement. Que les forces participent à des missions humanitaires, à des opérations au Canada ou à l'étranger, à des combats difficiles, ce qui va surtout les aider à accomplir de l'excellent travail, c'est le renseignement de sécurité.

Monsieur le ministre, nous avons tous les deux fait partie du comité qui a envisagé de mettre sur pied un mécanisme d'examen ou de surveillance parlementaire des activités de renseignement de sécurité. Nous nous sommes rendus dans les capitales des pays alliés dits traditionnels, et nous avons constaté que le Canada est le seul à ne pas avoir un tel mécanisme législatif. Certains pays ont trop de règles, d'autres, pas assez, mais nous sommes les seuls à ne pas avoir de cadre dans ce domaine. Je me demande si vous jugez une telle initiative utile et si le gouvernement songe à mettre en place un mécanisme d'examen ou de surveillance parlementaire sur la collecte, le traitement et l'utilisation de renseignements de sécurité.

M. MacKay : Je garde de bons souvenirs de cette période où nous nous sommes penchés sur cet important sujet. La collecte et l'utilisation de renseignements constitue, certes, une préoccupation majeure pour les Forces canadiennes.

Pour répondre à votre question, au cours des derniers jours, tous les partis, sauf un, se sont réunis pour examiner des documents confidentiels. Je crois sincèrement que cette démarche ouvre la voie à la mise sur pied d'un comité plus vaste et permanent qui serait chargé de remplir la tâche que vous avez mentionnée. Je m'appuie, pour dire cela, sur les recommandations de la commission d'enquête sur l'affaire Air India, et sur les leçons difficiles que nous avons apprises en Afghanistan et dans d'autres régions du monde où la collecte de renseignements peut avoir des effets néfastes sur la vie des personnes. Il est vrai que cela peut nous permettre de réagir de manière préventive dans certains cas, de faire ce qui doit être fait pour protéger nos citoyens et ceux d'autres pays.

Au cours de l'étude en question, nous avons recueilli énormément de données, que nous avons transmises au Parlement, sur les nombreux modèles qui existent à l'échelle internationale, et non seulement au sein des cinq pays dits traditionnels.

Le succès des efforts antiterroristes des gouvernements repose, en grande partie, sur la collaboration. Il faut comprendre que ceux qui assurent le traitement et la communication de renseignements confidentiels doivent agir avec grand soin et prudence. Comme nous l'avons constaté, ces renseignements, s'ils sont utilisés à mauvais escient ou mal classés, peuvent avoir un effet dévastateur.

Dans ce contexte, les gouvernements actuel et à venir vont examiner cette question plus à fond dans le but de trouver un moyen d'encadrer les services chargés de recueillir les renseignements de sécurité. Ils vont tenter de fournir l'aide et le soutien dont ils ont besoin pour faire en sorte que les renseignements sont manipulés de manière adéquate. Ils doivent l'être si nous voulons respecter les lois relatives à la protection de la vie privée. Toutefois, il ne faut pas oublier que ces renseignements, dans le cas d'un pays comme l'Afghanistan, s'ils tombent entre de mauvaises mains, peuvent entraîner des conséquences néfastes.

Le sénateur Segal : Monsieur le ministre, je pense que nous allons connaître, pendant deux ou trois ans, la période la plus productive en termes d'acquisitions militaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Je tiens à vous féliciter, vous et tous ceux qui ont appuyé cette démarche. Je sais qu'elle est importante et je sais que les services opérationnels ont consacré beaucoup d'années-personnes à la préparation des devis et au lancement des projets. Tous les Canadiens, j'en suis sûr, vous en sont reconnaissants.

Je voudrais vous poser une question au sujet de l'importance des effectifs. L'ancien chef d'état-major de la Défense a dit à maintes reprises que nous ne possédons pas la même capacité de combat, individuellement parlant, que la force de police de Toronto. Nous avons entendu dire que les militaires prêts au combat ne sont pas suffisamment nombreux pour remplir le Maple Leaf Gardens, que les contraintes de déploiement auxquelles nous sommes confrontés en tant que pays sont liées, ce qui est normal, à la taille de nos forces.

Plus tôt, vous avez parlé d'une Force régulière et d'une Force de réserve de respectivement 70 000 et de 30 000 militaires, les meilleurs chiffres depuis nombre d'années. Une question plus vaste serait de se demander si c'est suffisant pour un pays qui possède des zones d'influence, des zones d'intérêt international dans plusieurs parties du monde, depuis la mer de Chine méridionale à notre propre hémisphère, en passant par le Golfe. Nous avons la responsabilité d'aider le pouvoir civil, ce qui n'est pas nécessairement lié à une adaptation aux enjeux des changements climatiques. Nous nous occupons d'aide aux sinistrés, d'aide humanitaire, nous devons avoir une capacité déployable de combat aérien, maritime et terrestre. On a parlé d'un objectif de 150 000 militaires, c'est-à-dire 100 000 de la Force régulière et 50 000 de la Force de réserve, à atteindre avant le 150e anniversaire d'existence de notre pays. Je comprends qu'il s'agit du type de décision stratégique grave sur laquelle on ne peut pas improviser devant un comité, et je ne vous demanderai pas de le faire. Cependant, je suis intéressé à connaître votre point de vue sur notre capacité, globalement, de répondre aux besoins du pays que vous avez décrits, avec des effectifs de 70 000 et de 30 000 militaires. Pensez-vous que nous devons au moins être disposés à discuter de la capacité que pourrait nécessiter la nature de notre pays et de nos obligations, notamment pour nos alliés?

M. MacKay : Je vous remercie pour vos observations très perspicaces sur le sujet. Je pense que le chiffre des effectifs auxquels nous sommes arrivés, c'est-à-dire 100 000, 70 000 militaires des Forces régulières et 30 000 de la réserve, découle d'un examen de ce que l'on appelle les quatre piliers des Forces canadiennes. Une grande partie de la croissance actuelle — je reviendrai directement à votre question — provient en très grande partie de l'appui donné à l'infrastructure, de la disponibilité opérationnelle des forces et de leurs besoins en équipement, dont la croissance, je dirais, doit se faire au même rythme. Si on investissait seulement dans un de ces piliers ou pas dans tous, on pourrait s'exposer à des difficultés imprévues. On augmente les effectifs avec l'intention bien arrêtée de les équiper et d'assurer l'appui nécessaire à l'infrastructure pour leurs logements, leur entraînement et leurs capacités. En toile de fond, on trouve notre propre disponibilité opérationnelle, notre capacité de déploiement, comme vous avez dit, notre capacité de participer à des missions internationales, à des missions humanitaires et au type d'aide aux sinistrés que nous avons vue en Afghanistan, en Jamaïque et ailleurs dans le monde.

Je tiens à souligner que la période en question n'a pas seulement été une période de croissance sans précédent en matière d'acquisition d'équipement, mais aussi en matière de participation des réservistes. Aujourd'hui, la contribution des réservistes aux Forces canadiennes est incroyable. À certaines des 10 dernières rotations de soldats envoyés en Afghanistan, 20 à 25 p. 100 des participants étaient des réservistes.

On parle ici de Monsieur et de Madame Tout-le-monde, enseignants, médecins, avocats, entraîneurs de hockey, voisins, qui suivent un entraînement rigoureux; déployés en Afghanistan, ils ne se distinguent pas des autres soldats. Un soldat me l'a fait remarquer, on ne voit pas d'insignes sur les casques. Sur un théâtre d'opérations, on juge de la même manière les attentes, la disponibilité opérationnelle et les capacités.

Ceci étant dit, nous compterons, dans nos rangs, à la fin de la mission en Afghanistan, des militaires qui auront connu le combat, des militaires expérimentés d'à peine 19, 20 et 21 ans, qui reviendront d'un théâtre d'opérations très difficile. C'est de bon augure pour le leadership à l'intérieur des Forces canadiennes.

Nous ne devrions jamais perdre de vue le fait que ce sont des vétérans, qui ne diffèrent pas de ceux qui sont revenus des missions depuis le tout début de notre pays. Cela entraîne, pour notre pays et pour notre gouvernement, un ensemble totalement nouveau d'obligations et de responsabilités.

Quant au nombre exact de militaires, dans le futur, je pense que ce sera toujours une question sujette à discussion, et que, pour y répondre, il faudra tenir compte de la nécessité de protéger d'abord et avant tout notre propre continent et notre propre pays — ce que le général Natynczyk appelle, en utilisant la terminologie sportive, notre domicile. Bien sûr, notre contribution internationale est également très importante. Elle exige beaucoup de précautions contre le risque d'en demander trop — à notre équipement, à notre capacité de se rendre sur le théâtre des opérations, laquelle a été améliorée grâce aux nouveaux bateaux de transport et profitera des investissements dans la Marine. À cette fin, on consulte toujours ceux qui en savent le plus, les chefs des Forces canadiennes partout dans l'armée, la Marine, les Forces aériennes et nos forces spéciales.

De temps à autre, on adapte le nombre de réservistes à la cadence des opérations. Ces deux dernières années, elle a été extrêmement élevée. J'espère que cela répond à votre question.

Le sénateur Nolin : Monsieur le ministre, c'est toujours un plaisir de vous recevoir. Je veux revenir à l'Alliance de l'Atlantique Nord. L'un des défis que tous les États membres de l'OTAN doivent continuellement relever est l'appui financier collectif et, devrais-je dire, exhaustif, aux entreprises de l'alliance. Ce n'est un secret pour personne que vos homologues et vous, vous vous êtes rencontrés à Istanbul, en janvier dernier. Pendant cette réunion, on vous a mis au courant de l'amère réalité d'un déficit financier, causé principalement par l'opération en Afghanistan.

Cette réalité était assez troublante pour que votre homologue, le secrétaire Gates, des États-Unis, réclame des changements même avant l'application du nouveau concept stratégique l'automne prochain. Pouvez-vous faire pour nous le point sur les causes de ce déficit, tant en ce qui concerne les opérations que l'infrastructure? Que pouvons-nous espérer pour l'avenir? Nous devrons avancer l'argent pour éponger ce déficit.

M. MacKay : À Istanbul, nos discussions ont été très franches. Non seulement le secrétaire Gates, mais, je pense, tous les ministres de la défense et tous les participants ont été quelque peu déconcertés par la taille du déficit opérationnel de l'OTAN.

Le sénateur Nolin : Si je puis, monsieur le ministre, je suppose que le secrétaire général a probablement reçu des ordres militaires pour trouver des solutions.

M. MacKay : Je pense que votre description est juste. Le secrétaire général Rasmussen a quitté la réunion, puis il a assisté aux réunions ultérieures en étant muni d'un plan sommaire qui prévoit des décisions financières difficiles mais nécessaires.

Si le secrétaire général a reçu un message, c'était bien d'abandonner une position de guerre froide qui nécessite des investissements dans beaucoup d'infrastructures partout en Europe et leur entretien. Celui qu'il a livré était d'examiner les nouveaux défis — certains des acteurs agressifs, pas toujours des États, qui menacent le plus la sécurité internationale. Nous devons examiner certains de ces enjeux tels que la défense antimissile du continent européen, bien qu'ils soient politiquement difficiles.

Aux réunions de l'OTAN, je ne rate jamais une occasion de rappeler aux nations participantes que c'est l'Amérique du Nord — ou le Sud du Canada, à votre gré... Nous devons sans cesse souligner le fait que le Canada est un État fondateur de l'OTAN. Cent mille Canadiens qui reposent dans les cimetières d'Europe sont un témoignage de notre engagement à l'égard de la sécurité mondiale.

Comme la plupart des sénateurs l'ont fait, j'ai parfois moi-même visité certains des cimetières du Commonwealth. C'est une expérience vraiment émouvante, d'un caractère remarquablement canadien quand on constate toute la réalité de cet engagement.

Très rapidement, je vais vous relater une conversation que j'ai tenue avec le général néerlandais qui participait à la rotation du commandement régional en Afghanistan. Il nous à dit, au ministre des Anciens Combattants et à moi qui visitions les troupes canadiennes : « On me demande très souvent — je reviens à ce que disait le sénateur Lang au sujet de la contribution du Canada vis-à-vis d'autres pays — en ma qualité de général néerlandais, pourquoi y a-t-il aujourd'hui en Afghanistan de jeunes hommes et de jeunes femmes des Pays-Bas? » Il a ajouté ceci : « Je réponds toujours la même chose : pourquoi y avait-il des Canadiens dans notre pays en 1944? » Chez les membres de l'OTAN et chez nos alliés, la continuité est réelle, et on reconnaît vraiment les actions du Canada.

Une réforme financière est en cours. En ce qui a trait au concept stratégique dont vous avez parlé, nous avons reçu les recommandations de personnes éminentes, comme Madeleine Albright, pour renforcer l'efficience et déterminer à quelles missions devrait participer l'OTAN. Il faut notamment déterminer comment améliorer les partenariats conclus avec l'Union européenne et renforcer l'efficience des activités internes des états-majors de l'organisation, mais aussi comment partager les ressources et prendre en commun les décisions concernant l'équipement déployable, notamment l'AWACS. Nous reconnaissons sans détour l'importance qu'il y a à réformer l'OTAN et à garder les options ouvertes.

Dernièrement, il y a des États, qui ont accueilli les forces de l'OTAN, qui sont maintenant membres de cette organisation, comme la Croatie, et qui participent aux opérations en Afghanistan. Cela nous donne tous espoir. Je n'entends pas par là que l'Afghanistan va bientôt procéder à des déploiements, mais je veux dire que nous investissons et que nous reconnaissons qu'il faut consacrer des efforts et faire des sacrifices considérables pour faire des progrès.

Le sénateur Meighen : Je vais sauter les mots de bienvenue habituels, car d'autres députés plus éloquents vous les ont dits, mais je partage leurs sentiments, monsieur le ministre; merci d'être ici aujourd'hui.

Concernant l'aide humanitaire et les projets de développement en Afghanistan, nous sommes nombreux à avoir eu la chance d'aller dans ce pays à un certain nombre d'occasions. Nous avons été étonnés de deux ou trois choses, dont l'une était que l'Afghan moyen recevait peu d'aide. C'était les Forces canadiennes qui accordaient directement de l'aide en dépensant des fonds pour creuser des puits, réparer des écoles, et cetera. Nous avions toutefois de sérieuses questions à propos des projets de premier plan qui devaient être réalisés.

Selon ce que je comprends, les choses vont mieux maintenant. Le barrage de Dahla et d'autres installations de ce genre sont en construction. Êtes-vous d'accord pour dire qu'actuellement, les travailleurs de l'aide et les spécialistes du développement sur le terrain ont besoin de protection militaire?

M. MacKay : Ils en ont effectivement besoin.

Le sénateur Meighen : Pouvez-vous me dire si, après décembre 2011, l'aide accordée sera toujours aussi importante ou si elle sera réduite de manière substantielle?

M. MacKay : Dans le contexte actuel en Afghanistan, même si nous sommes tous quelque peu optimistes, nous espérons que la violence va diminuer durant la présente et la prochaine périodes de combat et que nous maîtriserons une plus grande partie du Sud pour qu'il y ait plus de reconstruction et de développement.

Je dirais que bien des projets nécessiteront toujours de mener des opérations de sécurité. Les talibans ont l'habitude très insidieuse de revenir sur leurs pas pour détruire les écoles et les infrastructures ainsi que faire sauter les ponts en s'efforçant d'intimider les gens et de semer le chaos dans la population locale.

Comme vous devez le savoir, l'embauche d'Afghans locaux pour effectuer du travail est l'une des initiatives les plus réussies. Elle permet de réaliser un certain nombre de choses. Si ces gens participent à des projets de construction, ils sont particulièrement fiers de protéger leur communauté et les infrastructures, car ils ont pris part aux réalisations. Cela leur permet en outre de faire autre chose que combattre avec un fusil, fabriquer des bombes ou s'engager dans d'autres activités en raison des pressions exercées par les talibans.

Ces efforts exigent une sécurité continue. Les discussions se poursuivent sur la façon de continuer une partie de ce travail après 2011. Vous êtes sans doute au courant qu'un certain nombre de pays effectuent seulement du travail de développement, sans que participent leurs forces militaires. Nous explorons différentes solutions.

Le sénateur Meighen : Le travail est accompli sous la protection de forces militaires, n'est-ce pas?

M. McKay : Bien sûr, mais ces efforts sont déployés par plusieurs pays. Divers États vont offrir cette protection aux pays qui ne participent pas à l'effort militaire.

Le sénateur Meighen : Quand y aura-t-il 100 000 militaires dans les Forces canadiennes?

M. McKay : L'échéance est 2028, mais au rythme auquel nous progressons, ce pourrait être bien plus tôt. Il y a une liste d'attente pour l'infanterie. Notamment dans la marine, nous recrutons activement pour certains groupes professionnels qui posent problème. Compte tenu de la fin de la mission en Afghanistan, nous allons nous efforcer de réaffecter à la Force régulière certains postes actuellement occupés par des réservistes.

Pour revenir à ce qu'a dit le sénateur Segal, les effectifs des Forces canadiennes ont augmenté à un rythme exponentiel ces dernières années. Il y a un intérêt considérable au pays pour faire partie de cette organisation légendaire, qui paie les études, offre des possibilités de carrière exceptionnelles et présente de grands défis sur les plans personnel et professionnel. Nous serons bien en avance concernant le recrutement et le maintien du personnel, compte tenu de ce qu'on voit présentement dans les Forces canadiennes.

Vice-amiral Denis Rouleau, OMM, MSM, CD, vice-chef d'état-major de la Défense, Défense nationale : C'est juste, car nous avons déjà atteint notre objectif de 2012, qui était de compter sur 68 000 militaires dans la Force régulière.

[Français]

Le sénateur Pépin : J'aimerais vous remercier pour ce que vous faites pour les familles de nos militaires. Je vous encourage à poursuivre votre travail. En effet, comme les militaires sont de plus en plus jeunes, les familles elles aussi sont de plus en plus jeunes.

Je me permets également de glisser un mot au sujet des services de garde qui font l'objet d'une pénurie dans toutes les bases, bien que ma question concerne un autre sujet.

Nous réalisons qu'il est nécessaire d'améliorer la collaboration entre les Anciens Combattants et le ministère de la Défense nationale. Certains dysfonctionnements vont compliquer la transition de nos militaires vers la vie civile et certains militaires ont des appréhensions à l'idée même de devenir des anciens combattants.

Le 17 juin dernier, vous avez répondu à un rapport du Comité permanent de la défense nationale provenant de la Chambre des communes. Vous dites vouloir trouver des moyens afin d'harmoniser davantage les services des Forces canadiennes avec ceux des Anciens Combattants pour garantir aux militaires, qui sont libérés, une transition plus harmonieuse.

Comment faire pour que ces deux ministères travaillent harmonieusement afin de faciliter la vie des soldats libérés? Quelles sont les initiatives que vous avez prises ou que vous comptez prendre pour faciliter cela?

M. MacKay : Merci beaucoup de votre intérêt et de votre travail sur ce sujet qui vous tient à cœur. Tout d'abord, il y a un effort de rapprochement entre les deux ministères en ce qui concerne les familles.

[Traduction]

Ces dernières années, la chose la plus concrète qui a été réalisée, c'est la création d'unités interarmées de soutien au personnel qui satisfont à toutes sortes de besoins. Ces unités offrent des services aux anciens combattants et aux familles de militaires, des services concernant la pension et les problèmes médicaux, notamment les problèmes de santé mentale, et même pour certaines questions d'emploi ou les possibilités de carrière en dehors du domaine militaire en établissant entre autres des liens avec le milieu des affaires. Tout cela est fait par une seule unité.

Je pense qu'il s'agit de progrès extraordinaires. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas des problèmes de coordination occasionnels et qu'il n'est pas nécessaire de moderniser certains programmes. Le comité s'est justement penché sur le traitement réservé aux militaires ayant subi des blessures. J'ai écouté une grande partie des témoignages et j'ai parlé à des personnes comme le caporal-chef Jody Mitic.

Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec le ministre actuel et son prédécesseur sur la façon dont nous pourrions adapter certains programmes. Même si ce sujet concerne surtout Anciens Combattants Canada, nous avons tout intérêt à participer aux discussions. Des membres des Forces canadiennes et moi rencontrons régulièrement nos confrères d'Anciens Combattants Canada pour parler de la manière d'adapter des programmes.

Les Forces canadiennes continuent de s'intéresser particulièrement aux questions relatives aux familles dans la base, un sujet qui vous est cher. Nous discutons également de la façon dont sont traités les gens qui ont quitté les Forces canadiennes et leurs familles. Des gens se sont sentis exclus.

Je vais brièvement faire état de certains programmes. Il y a l'indemnisation pour les anciens combattants victimes de radiations atomiques et le règlement concernant ceux qui ont été affectés par l'agent Orange à Gagetown. Il ne s'agit que de deux exemples de programmes établis dans des circonstances exceptionnelles pour des questions longtemps demeurées en suspens. La garde des enfants, les changements d'emploi du conjoint et d'autres questions liées à l'emploi font entre autres partie des discussions. On envisage de modifier la Loi sur l'assurance-emploi, ce dont s'occuperont très bientôt les membres du Sénat, si je ne m'abuse.

La modernisation est progressive. J'aimerais dire que nous procédons à tous les changements le plus rapidement possible. Les choses bougent, et les deux ministères ont une conscience aiguë de l'urgence d'agir. Nous essayons de répondre en priorité aux besoins les plus pressants.

Le sénateur Day : Monsieur le ministre, je souhaiterais que vous donniez plus de détails sur la question des réservistes, dont vous avez parlé tout à l'heure. Nous sommes aussi fiers du rôle qu'ils ont joué. Certains déploiements comptaient d'ailleurs 25 p. 100 de réservistes.

Nous redoutons l'examen stratégique. Nous craignons que s'il faut choisir entre une unité de réserve et un navire, on pourra plus facilement sacrifier l'unité de réserve par souci d'économie.

Des rumeurs prétendent que le recrutement pour les unités de réserve est interrompu et que celles-ci ne disposent pas de l'équipement nécessaire pour s'entraîner adéquatement. Pourriez-vous nous dire ce qu'il en est?

Après la fin de la mission afghane, qu'adviendra-t-il des réservistes? Serviront-ils simplement de renforts pour la Force régulière? Ont-ils plutôt un rôle distinct à jouer?

M. MacKay : Comme vous le savez, les réservistes canadiens ont toujours été une ressource inestimable, car ils peuvent non seulement être mobilisés, mais aussi contribuer à la préparation de missions futures. À plusieurs occasions, ils ont servi de soutien à la Force régulière. Je suis certain que vous êtes au courant des changements apportés, qui permettent maintenant aux membres de la Force de réserve de passer à la Force régulière, et inversement. Nous avons en quelque sorte amélioré l'efficacité du processus de changement de spécialité pour accélérer les transferts.

Vous savez, nous avons connu un rythme opérationnel sans précédent ces dernières années, tant au niveau international que national. Étant donné les pénuries avec lesquelles la Force régulière doit composer, nous avons grandement fait appel aux réservistes afin de pourvoir aux différents postes au Canada et à l'étranger, particulièrement en Afghanistan, comme nous l'avons tous les deux mentionné. Cela changera encore. Par définition, la réserve doit pouvoir s'adapter au rythme opérationnel et être mobilisée au besoin. Après la fin de la mission, certains des postes occupés par des réservistes seront de nouveau occupés par des membres de la Force régulière. Nous sommes conscients que ce moment approche et essayons de nous adapter, ou plutôt de nous assurer que la transition se déroule sans trop d'incidence sur les régiments d'instruction ou sur le revenu supplémentaire des réservistes de classe A, B ou C.

Les décisions que nous prenons tiennent compte des pressions budgétaires croissantes qui font simplement partie de la réalité de tout ministère d'envergure. Nous consultons régulièrement les dirigeants des Forces canadiennes. Nous sommes conscients des efforts des réservistes qui, dans bien des cas, poursuivent eux-mêmes une grande partie de leur entraînement — je n'irais pas jusqu'à dire bénévolement. Nous sommes très fiers de ce qu'ils accomplissent. Puisque le régiment d'instruction leur tient à cœur, ils vont même, dans bien des cas, jusqu'à débourser de petits montants pour leurs déplacements. Nous faisons tout en notre pouvoir pour leur offrir une juste compensation à cet égard et pour souligner et même encourager ce genre d'engagement. Nous les encourageons aussi à se joindre à la Force régulière, si cela fait partie de leur plan de carrière.

Pour ce qui est de la marine, je peux vous assurer que la réserve ne fera pas l'objet de compressions budgétaires cette année ou l'année prochaine, étant donné les pénuries auxquelles nous sommes confrontés.

Étant donné que les réservistes ont prêté main-forte à la Force régulière de l'armée, qui doit composer avec un rythme opérationnel élevé et diverses pressions, les choses vont changer. Il faut qu'elles changent. Lorsque quelque 3 000 soldats seront retirés du théâtre d'opérations, ils reprendront une bonne partie des postes qu'ils occupaient sur les bases avant de partir en mission et qui sont actuellement assignés à des réservistes.

Le sénateur Manning : Je suis heureux que vous soyez avec nous aujourd'hui, et je vous suis reconnaissant de l'information que vous nous transmettez. J'aimerais aborder un autre aspect de votre portefeuille, soit la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, annoncée récemment. Je sais que vous êtes pleinement conscient que cette annonce a suscité un grand intérêt partout au pays. Auparavant, le cycle de la construction navale a toujours été une source de préoccupations — le cycle d'expansion et de ralentissement dont certains témoins nous ont parlé. Nous espérons que cette nouvelle stratégie créera au moins des conditions un peu plus équitables pour les prochaines années. J'ai d'ailleurs une question à cet égard.

Au cours des dernières années, bon nombre de chantiers navals canadiens et leurs fournisseurs d'équipement ont dû mettre la clé dans la porte. Pourriez-vous nous expliquer ce que représente cette stratégie pour le Canada, en particulier pour les chantiers navals et leurs employés? Certains croient peut-être que la stratégie permettra aux grands chantiers navals de saisir toutes les occasions qui se présenteront, mais, d'après ce que j'ai lu, ce n'est pas nécessairement le cas.

M. MacKay : Merci beaucoup, sénateur. Je serai bref, madame la présidente.

La stratégie nationale en matière de construction navale permettra de sélectionner deux chantiers navals de grande envergure, ou centres d'excellence, qui construiront des navires dont le déplacement est de 1 000 tonnes ou plus. Il s'agira de navires de combat de surface, comme des destroyers et des frégates, de navires conçus pour des opérations dans l'Arctique et de brise-glaces. L'un des deux centres d'excellence construira aussi des navires de grande taille autres que de combat. Un processus concurrentiel permettra de choisir les deux centres d'excellence; évidemment, les candidats sont nombreux.

Pour répondre à votre question, il y aura beaucoup de travail dans le domaine de la construction des petits navires dont le déplacement est d'environ de 100 tonnes ou plus, comme les navires de petite taille et de taille moyenne dont se sert la Garde côtière. En raison de l'étendue des côtes du Canada, ces navires seront très utiles pour cet organisme, de même que pour certains ministères. Ce ne seront pas les deux grands chantiers navals, ou centres d'excellence, qui les construiront, et nous serons stricts à cet égard. C'est une bonne nouvelle pour les petits chantiers navals canadiens, comme ceux de Terre-Neuve-et-Labrador, qui possèdent un grand savoir-faire.

Vous avez raison de parler du cycle continu d'expansion et de ralentissement. La dernière fois l'industrie de la construction navale a été florissante, c'était à la fin des années 1980 et au début des années 1990, lors de la construction de la flotte actuelle de frégates. Aujourd'hui, l'un des deux chantiers navals qui ont bâti ces frégates a fermé ses portes et n'existe plus. Ses activités ont été transférées de St. John à Halifax.

Trente-cinq milliards de dollars seront investis dans la stratégie nationale de construction navale. Jusqu'à 28 ou 30 navires seront construits, en plus des petits navires dont le déplacement est de 100 tonnes ou plus, qui seront bâtis dans plusieurs petits chantiers navals. Je ne veux surtout pas exclure l'Ontario ou le Québec. Une bonne partie de l'équipement de bord et des systèmes d'armement ne sont pas nécessairement fabriqués sur les chantiers navals. La stratégie nationale de construction navale entraînera des investissements techniques majeurs. La construction des navires exigera de nombreuses heures de travail de la part de métallurgistes, d'électriciens et de soudeurs. Depuis la construction du chemin de fer canadien, il s'agira de l'un des plus grands investissements dans une industrie qui, selon moi, est importante. Ce projet national de grande envergure procurera des avantages économiques considérables à la Marine canadienne et augmentera grandement sa capacité. Y a-t-il un meilleur moment pour le faire? Il est vrai que la boucle d'officier revêt une importance symbolique, mais ce que la marine veut, ce sont de nouveaux navires.

La présidente : Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissante d'avoir respecté le temps de réponse prévu pour donner la chance à tous les sénateurs de vous poser leurs questions. Monsieur le ministre, je vous remercie pour votre travail. J'ai moi aussi eu la chance de voyager avec vous et je sais combien les troupes vous respectent et reconnaissent votre bon travail. Je vous en remercie. Merci d'être venu nous parler aujourd'hui.

M. MacKay : Merci à tous les honorables sénateurs pour leur travail. Je vous recommande fortement de prendre connaissance du huitième rapport sur l'Afghanistan, qui fait état des progrès et autres éléments positifs qui résultent de l'approche pangouvernementale.

La présidente : Nous l'avons déjà lu.

Nous allons faire une courte pause, puis nous poursuivrons à huis clos.

(La séance se poursuit à huis clos.)


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