Déclarations de sénateurs
La Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes
6 décembre 2016
L’honorable Sénatrice Nancy J. Hartling :
Honorables sénateurs et collègues, nous sommes aujourd'hui le 6 décembre, Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes. Instituée en 1991 par le Parlement du Canada, cette journée marque l'anniversaire du meurtre de 14 jeunes femmes à l'École polytechnique de Montréal en 1989. Elles sont mortes parce qu'elles étaient des femmes.
En plus de commémorer le souvenir des 14 jeunes femmes qui sont mortes à la suite d'un acte de violence fondée sur le sexe qui a choqué le pays, le 6 décembre donne l'occasion à tous les Canadiens de réfléchir à la violence qui est commise contre les femmes dans la société. Cette journée permet de songer aux femmes et aux jeunes filles pour lesquelles la violence est une réalité quotidienne et de se souvenir de celles qui sont mortes à cause de la violence fondée sur le sexe. Finalement, il s'agit d'une journée où les collectivités peuvent envisager de prendre des mesures pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes et les jeunes filles à l'échelle mondiale.
Le 6 décembre 1989, j'étais assise dans ma voiture, à Moncton, quand j'ai entendu la nouvelle à la radio. Je tremblais, et j'étais dans un état de choc. Je ressens encore les mêmes sentiments aujourd'hui. Après avoir d'abord pleuré les victimes, j'ai ensuite travaillé avec d'autres à Moncton, ma ville, pour changer les choses. Malheureusement, depuis 1989, plus de 40 femmes dans notre région ont perdu la vie à la suite d'actes de violence.
Nous avons érigé des monuments, organisé des manifestations silencieuses, administré des programmes, créé des ressources et appris aux gens que la violence était inadmissible, sous toutes ses formes, qu'elle soit physique ou psychologique.
Je vous demande aujourd'hui de passer à l'action. Je veux surtout encourager les hommes au Sénat. Vous avez tous des mères, n'est-ce pas? Certains d'entre vous ont des sœurs, des filles et des petites-filles. Nous devons faire front commun pour mettre fin à la violence. Nous avons besoin que vous travailliez tous en faveur du changement, parce que personne ne sera libre tant que nous ne vivrons pas tous à l'abri de la violence.
Je porte aujourd'hui une écharpe mauve afin de symboliser le courage, l'esprit de survie et l'honneur des femmes qui ont vécu la violence ou qui ont été tuées par leur partenaire intime. Je souhaite me souvenir tout particulièrement d'Elana Fric-Shamji, qui a perdu la vie cette semaine, de toutes les femmes autochtones tuées ou portées disparues et de toutes ces jeunes filles prises au piège d'une relation de violence. Je vous encourage à favoriser le changement, et si vous avez besoin d'idées, je vous invite à vous inspirer de celles qui sont exposées ici même ou à venir me voir : je vous en donnerai. Il y a tout plein de choses qu'on peut faire.
Lors de ma première journée au Sénat, le 15 novembre, la tour de la Paix était illuminée en mauve. Aujourd'hui, le drapeau est en berne afin de nous rappeler que la violence doit être éradiquée. Je sens que le Sénat est un lieu d'espoir. Merci.