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Déclarations de sénateurs

La Journée mondiale des réfugiés

19 juin 2018


L’honorable Sénatrice Ratna Omidvar :

Honorables sénateurs, demain, le 20 juin, nous soulignerons la Journée mondiale des réfugiés. Je vous demande de réfléchir pendant quelques minutes à la vie et au sort des 68,5 millions de personnes qui, partout dans le monde, fuient la violence, la persécution et la guerre civile.

Au cours des derniers jours, deux nouvelles qui ont fait les manchettes ajoutent à l’urgence de la situation. La première a trait aux ravages de la mousson au Myanmar et au Bangladesh. Cela me rappelle le témoignage livré devant le Comité des droits de la personne par l’envoyé spécial du premier ministre auprès du Myanmar, l’honorable Bob Rae. Il nous a parlé des femmes rohingyas, qui lui ont raconté les agressions brutales et les viols dont elles ont été victimes dans leur propre foyer, aux mains des forces de sécurité. Neuf mois plus tard, les travailleurs de la santé au Cox’s Bazar craignent que bon nombre de ces femmes et de ces filles ne cachent leur grossesse par crainte d’être stigmatisées.

Il nous a parlé de la crainte des Rohingyas que le monde ait oublié qu’ils étaient des êtres humains, sans parler du fait qu’ils étaient des habitants et citoyens du Myanmar. Il nous a parlé, en pleurant, des milliers de jeunes qui se trouvent dans des camps à court de ressources et menacés à présent par les eaux de la mousson et le surpeuplement, des jeunes dont l’avenir est en jeu.

L’autre manchette qui retient l’attention touche une situation plus près de nous, soit au sud de la frontière, où 2 000 enfants migrants provenant de pays comme le Salvador et le Honduras ont été séparés de leurs parents lorsqu’ils ont franchi la frontière américaine de manière non officielle et ont demandé l’asile. On voit des images de ces enfants détenus dans des camps de fortune — de grandes cages —, des enfants étendus sur des couvertures improvisées faites de feuilles d’aluminium. Ces images ont ébranlé plus d’une personne au Canada et partout dans le monde, de même qu’aux États-Unis d’ailleurs. Ces deux grands titres, l’un sur la mousson qui empire les conditions de vie dans les camps de réfugiés du Bangladesh, l’autre sur les enfants détenus qui sont arrachés des bras de leur mère aux États-Unis — appellent à l’action plutôt qu’à l’inaction, à la compassion plutôt qu’à l’indifférence et au respect de la primauté du droit international plutôt qu’au mépris flagrant de celui-ci.

En cette Journée mondiale des réfugiés, arrêtons-nous un instant sur notre propre passé inégal. Il est arrivé au Canada de fermer ses portes et de renvoyer des bateaux et des gens. Cependant, il lui est arrivé aussi de faire preuve de grande générosité et de grande compassion et d’accueillir des réfugiés à bras ouverts. Posons-nous la question suivante : lesquels de ces choix ont fait du Canada un pays plus fort, à l’échelle nationale et à l’échelle internationale? Mettons davantage l’accent sur ce que nous pouvons et devons faire individuellement, en tant que nation et en tant que participant à l’ordre mondial.

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