Allocution à l’occasion de la réception marquant la fermeture de l’édifice du Parlement
Votre Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Président Regan, Monsieur Scheer, Monsieur Caron, chers collègues parlementaires, distingués invités, mesdames et messieurs :
Nous sommes réunis ici ce soir pour faire nos au revoir à l’édifice du Centre et ainsi marquer le début d’une nouvelle ère dans l’histoire du Parlement.
Après 100 ans de loyaux services, le moment est venu de fermer cet édifice prestigieux : en effet, il ne sera plus occupé pendant les dix prochaines années afin d’être entièrement rénové et réaménagé.
Au terme des travaux de rénovation, l’édifice du Centre sera à nouveau prêt à accueillir les hommes et les femmes qui, en leur qualité de parlementaires, se pencheront sur les questions et les défis qui ne manqueront pas de se dresser sur le chemin de cette grande expérience que nous appelons le Canada.
Depuis longtemps, les Canadiens relèvent des défis avec la conviction qu’en travaillant ensemble, nous pouvons bâtir un avenir meilleur, plus sûr et plus prospère.
Nous avons d’ailleurs démontré cette volonté lors de la reconstruction de ce bâtiment emblématique après le grand incendie de 1916, en pleine Première Guerre mondiale.
Indéniablement, le point de mire du nouvel édifice du Parlement est la Tour de la Paix, qui a été inaugurée en 1927.
Elle abrite la Chapelle du Souvenir, un espace sacré qui nous rappelle le lourd tribut de la paix : un sacrifice inouï, un dévouement sans borne et un profond amour pour la patrie.
Elle nous rappelle que ce sont les personnes et les événements qui écrivent l’histoire, et cet édifice symbolise les liens qui unissent ces deux éléments et le Canada.
C’est ici, dans ce berceau de la démocratie, que les parlementaires se sont penchés sur des questions qui ont façonné notre société actuelle.
C’est grâce aux délibérations qui se sont déroulées ici que le Canada est devenu une nation à part entière, que notre pays a décidé de se joindre à des alliances mondiales pour lutter contre la tyrannie et pour construire une paix durable fondée sur l’État de droit et la reconnaissance des droits de l’homme.
C’est ici, à la Chambre des communes et au Sénat, que nous avons adopté des lois qui ont affirmé notre identité en tant que nation ayant le français et l’anglais comme langues officielles.
C’est ici que nous nous sommes engagés à promouvoir une société multiculturelle et pluraliste, et nous continuons aujourd’hui à faire face au traitement honteux infligé à nos concitoyens autochtones en tâchant d’y remédier.
Et c’est ici que notre Constitution, dont fait partie la Charte canadienne des droits et libertés, a véritablement trouvé sa place.
Ce bâtiment magnifique et ses vastes corridors ont été arpentés par des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice en tant que parlementaires.
À bien des égards, ils étaient des citoyens ordinaires, sauf qu’ils étaient animés d’une volonté inébranlable de servir et de changer les choses en favorisant le bien-être de notre peuple et en bâtissant l’avenir de notre pays.
Toutes ces personnes font autant partie de l’histoire de l’édifice du Centre que la pierre, le marbre et le bois sculpté qui ornent ce magnifique bâtiment.
Et il a vu défiler son lot de visiteurs marquants.
Sur ces murs sacrés résonne l’écho des paroles héroïques de Winston Churchill, dans les jours sombres de 1941, tout comme la vision inspirante de Nelson Mandela, quatre mois à peine après sa libération au terme de près de 30 ans d’emprisonnement, et, plus récemment, la sagesse et la force tranquille d’une jeune femme extraordinaire nommée Malala.
Dans cette enceinte, nous continuons à débattre des questions qui reflètent les préoccupations de notre époque : de l’aide médicale à mourir, en passant par la protection des droits des minorités, jusqu’au grand défi de notre ère moderne, les changements climatiques.
Au cours de la prochaine décennie, alors que le bruit des travaux de construction remplacera celui des débats, nous continuerons de nous acquitter de notre devoir envers les Canadiens.
Grâce aux parlementaires d’hier et d’aujourd’hui, je suis convaincu qu’en siégeant dans nos Chambres temporaires, nous continuerons à remplir notre devoir envers le peuple de notre grand pays, le Canada.
En l’honneur de nos prédécesseurs, dans le respect de nos concitoyens et en signe de notre engagement sacré envers l’avenir, nous ne saurions en faire moins.
Je vous remercie.