PÉRIODE DES QUESTIONS — L'innovation, les sciences et le développement économique
L'intelligence artificielle et les données
4 mai 2023
Sénateur Gold, on sonne l’alarme partout dans le monde au sujet des effets extrêmement perturbateurs — et pas dans le bon sens — de l’intelligence artificielle générative sur la santé des gens et des populations, les processus et les institutions démocratiques, le travail, le développement économique, les arts, la culture et pratiquement tous les aspects du comportement humain. Cela ne tient même pas compte des torts qui peuvent être causés si ce qu’on appelle des données toxiques se retrouvent dans l’univers de l’intelligence artificielle. Si le déluge de fausses informations qui circulent dans les médias sociaux actuels peut servir d’exemple, nous devrions nous attendre à ce que cela se produise également dans l’intelligence artificielle.
Ma question est la suivante : compte tenu des activités en cours aux États-Unis, notamment l’élaboration d’une déclaration des droits relatifs à l’intelligence artificielle et d’un cadre de gestion des risques relatifs à l’intelligence artificielle relevant directement de la Maison-Blanche, et alors que le projet de loi C-27 doit être étudié par un comité à l’autre endroit, que fait actuellement le gouvernement canadien pour gérer l’incidence de l’intelligence artificielle au Canada?
Merci de votre question. La technologie de l’intelligence artificielle a énormément de potentiel, mais elle présente aussi des risques considérables et doit être utilisée de manière responsable et réglementée adéquatement.
En ce qui concerne l’un des aspects de votre question, le ministre Champagne collabore déjà activement avec des experts de premier plan dans le domaine ainsi qu’avec des homologues d’autres pays. Les Canadiens doivent, entre autres, avoir l’assurance que la réglementation est appropriée et que leurs données et leur vie privée sont respectées.
Monsieur le sénateur, vous avez parlé du projet de loi C-27. Il s’agit d’un élément important, mais pas le seul, permettant de s’attaquer aux problèmes que pose la technologie de l’intelligence artificielle. Ce projet de loi garantira que les Canadiens bénéficient d’une protection de premier ordre de leur vie privée et de leurs données et que les entreprises respectent ces règles, sous peine d’en subir les conséquences. En ce qui concerne l’intelligence artificielle, le projet de loi mettra également en place des garde-fous pour s’assurer que la technologie de l’intelligence artificielle est développée et déployée de manière responsable, et il prévoira des sanctions en cas de non-conformité.
Sénateur Gold, je crois comprendre que le Japon a mis sur pied un comité consultatif national sur l’intelligence artificielle et que d’autres pays cherchent à mieux comprendre ces technologies et à définir les façons proactives d’en tirer avantage. Le Japon présidera la prochaine rencontre du G7. Ce dossier est-il au programme? Le Canada participe-t-il à d’autres forums internationaux pour discuter de cette question avec des pays aux vues similaires?
Je vous remercie de votre question complémentaire. Le ministre Champagne a récemment convoqué une réunion d’urgence du Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle du Canada précisément sur le sujet de l’intelligence artificielle générative dans le but d’entendre des experts sur les voies à suivre pour assurer aux Canadiens que l’intelligence artificielle sera utilisée de façon responsable.
De plus, le gouvernement collabore avec ses partenaires du G7 pour assurer la progression de règlements sur les risques élevés de l’intelligence artificielle. Il discute également de ce sujet avec l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle. Comme j’y ai fait allusion dans ma réponse précédente, le ministre Champagne rencontre effectivement des partenaires internationaux, y compris le Japon, pour coordonner la réglementation internationale responsable sur l’intelligence artificielle.