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PÉRIODE DES QUESTIONS — L'agriculture et l'agroalimentaire

L'industrie laitière

1 mai 2020


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, ma question aujourd’hui s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Monsieur le leader, ma question porte sur une autre promesse que le gouvernement libéral n’a pas tenue. Cette promesse avait été faite non seulement à moi, mais aussi aux producteurs laitiers canadiens.

En raison des circonstances exceptionnelles, l’opposition officielle au Sénat avait convenu d’accélérer l’adoption du projet de loi C-4. Nous n’avions qu’une seule condition, soit que l’accord entre en vigueur après le 1er août, date qui marque le début de l’année au sein de l’industrie laitière. Or, cette promesse a été rompue, et l’accord entrera en vigueur le 1er juillet. Les Producteurs laitiers du Canada et l’Association des transformateurs laitiers du Canada ont confirmé qu’ils avaient aussi été induits en erreur et que cette situation entraînera des pertes supplémentaires de 100 millions de dollars pour l’industrie.

Sénateur Gold, votre gouvernement a sacrifié les producteurs laitiers canadiens. Même dans les meilleures conditions, des pertes de 100 millions de dollars seraient terribles pour eux; en période de pandémie mondiale, c’est une catastrophe.

Monsieur le leader, que fera votre gouvernement afin de corriger les choses pour l’industrie laitière du Canada?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Sénateur, je vous remercie de cette question. Je remercie également toutes les personnes ici présentes de nous donner l’occasion d’avoir une interaction humaine en cette période éprouvante.

Honorables sénateurs, la mise en œuvre de l’ALENA 2.0 suite à l’adoption du projet de loi C-4 est le fruit d’une étroite collaboration et de consultations avec un vaste ensemble d’intervenants, notamment ceux du très important secteur laitier du Canada. Pendant les négociations, le gouvernement a maintenu des communications régulières avec les intervenants et les parlementaires au sujet de la mise en œuvre de l’accord.

Je félicite mon homologue, le sénateur Plett, de la vigueur avec laquelle il défend le secteur laitier. Je lui assure, ainsi qu’à l’ensemble des sénateurs, que le gouvernement du Canada est inconditionnellement derrière ce secteur. Je signale en outre que, en dépit du scepticisme de certains, il a réussi à protéger la gestion de l’offre au Canada pendant les négociations.

J’assure également aux sénateurs que le gouvernement demeure fermement déterminé à collaborer avec le secteur laitier pour offrir aux acteurs de ce dernier une indemnisation juste et équitable pour la part de marché qui a été cédée lors de la conclusion de cet accord.

Quoi qu’il en soit, le Canada a réussi à sauvegarder son système de gestion de l’offre et il est clair, comme ce fut toujours le cas, que le secteur laitier sera indemnisé dans le cadre du nouvel ALENA.

Il serait malavisé que je fasse des commentaires sur toute discussion préalable que j’aurais pu avoir avec des leaders, mais je m’en voudrais de ne pas souligner que le monde a beaucoup changé depuis que le Sénat a adopté le nouvel ALENA au début de mars. L’économie mondiale est sens dessus dessous, et le gouvernement canadien tente de diriger l’économie dans un contexte dynamique qui évolue très rapidement. Dans le contexte de cette nouvelle réalité, je n’ai pas besoin de rappeler aux sénateurs que le maintien de relations cordiales, étroites, collaboratives et stables avec les États-Unis, notre plus important partenaire commercial et notre voisin, est devenu encore plus important qu’il ne l’était et qu’il a toujours été, en particulier dans le contexte de cette pandémie.

Le fait d’avoir veillé à ce que cette entente soit adoptée à ce moment et que le protectionnisme ne prenne pas davantage racine sur ce continent, voire au-delà, a été à mon avis une réalisation majeure dont les Canadiens, y compris ceux du secteur laitier, devraient être reconnaissants.

J’ai entendu le sénateur dire que le gouvernement est « entièrement derrière » l’industrie laitière. Je préférerais que le gouvernement prenne les devants au lieu d’être « entièrement derrière ». Il est tellement loin derrière l’industrie laitière qu’il a presque disparu.

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