PÉRIODE DES QUESTIONS — Question de privilège
Report de la décision de la présidence
1 mai 2020
Merci, Votre Honneur.
Je soulève la question de privilège par rapport à ce qui s’est produit ce matin, Votre Honneur. Ce matin, le Comité de sélection a tenu une réunion. Je considère que, en ce qui a trait à l’avis de convocation de la réunion et aux discussions qui ont eu lieu pendant celle-ci, il y a eu atteinte au privilège de certains sénateurs.
Parmi les choses qui me posent problème, soulignons le fait que le comité ait siégé pendant l’ajournement du Sénat, l’absence de consentement et l’impossibilité pour la vice-présidente d’un comité d’assister à la réunion et même d’en aviser le président. La sénatrice Stewart Olsen est la vice-présidente de ce comité. Lorsqu’elle a été informée de la décision unilatérale du sénateur Woo de convoquer la réunion d’aujourd’hui, elle a protesté. Elle a dit qu’il n’y avait pas urgence à tenir cette réunion. Le fait d’avoir permis la convocation de cette réunion, alors que la vice-présidente n’avait pas donné son consentement et qu’elle n’était pas en mesure de venir ici en raison du court préavis et des restrictions visant les déplacements, constitue une atteinte au privilège de la sénatrice Stewart Olsen.
La sénatrice Seidman, membre de notre comité, était absente. Elle n’a pas été avisée de la tenue de cette réunion, Votre Honneur. Elle est pourtant membre de ce comité, selon la liste des membres publiée sur le site Web, mais aucun avis ne lui a été envoyé au sujet de cette réunion. Cette seule circonstance aurait dû justifier la suspension de la réunion jusqu’à ce qu’un avis en bonne et due forme ait été envoyé à tous les membres du comité.
Le président a décidé de tenir une réunion sachant très bien que la sénatrice Seidman n’avait pas été avisée comme il se doit. C’est une atteinte flagrante au privilège de la sénatrice Seidman.
Troisièmement, l’avis de convocation était erroné. Votre Honneur, mon troisième point, c’est que l’avis de convocation n’indiquait pas avec justesse ce qui allait faire l’objet de débat. Selon l’avis envoyé le mercredi 29 avril, à 21 h 8, la réunion devait porter sur un projet d’ordre du jour et les travaux futurs. En fait, même une fois la réunion commencée, on pouvait toujours lire sur le site Web du Sénat l’ordre du jour suivant : « Étude d’un projet d’ordre du jour (travaux futurs) ». Il n’était aucunement question de la sélection d’un Président intérimaire ou de la composition de divers comités permanents.
Le président a décidé d’imposer un nouvel ordre du jour au comité. Il a ensuite désigné une Présidente intérimaire et nommé les membres de certains comités. Cette façon de procéder est injuste pour les membres de comité et l’ensemble des sénateurs. Étant donné que nous sommes en plein cœur d’une pandémie, j’imagine que la plupart des sénateurs prennent la décision de participer à une réunion selon l’avis de convocation et les travaux à mener.
Monsieur le Président, honorables sénateurs, il y a une différence entre discuter des travaux futurs d’un comité et nommer un Président intérimaire ou les membres d’un comité. J’ai soulevé cette question auprès du président du comité, mais il n’a pas jugé utile de reconnaître que les informations dans l’avis de convocation étaient erronées; il est simplement allé de l’avant avec son ordre du jour.
On peut penser que les sénateurs s’efforceraient davantage d’être présents à une réunion s’ils savaient que, plutôt que de simplement discuter des travaux à venir, ils doivent se prononcer sur des questions importantes, comme la nomination d’un Président intérimaire ou la composition d’un comité. J’estime qu’il s’agit d’une atteinte au privilège des membres du comité, voire de tous les sénateurs, de savoir au préalable quelles questions seront débattues et mises aux voix pendant la réunion.
Je soulève donc cette question de privilège, Votre Honneur, et je m’en remets à vous.
Monsieur le sénateur, souhaitez-vous participer au débat sur la question de privilège?
J’aimerais poser une question au sénateur Plett.
Monsieur le sénateur Plett, acceptez-vous de répondre à une question?
Bien sûr.
Sénateur Plett, vous avez dit que la sénatrice Seidman, qui est dans cette enceinte aujourd’hui, n’a pas été convenablement avisée. A-t-elle été avisée le 29 avril, oui ou non?
Sénateur Dalphond, je pense avoir été plutôt clair sur ce point, tant dans les observations que je viens de formuler qu’à la réunion tout à l’heure. Non, elle n’a pas été avisée. Je ne suis pas certain si elle a reçu l’avis envoyé ce matin à — j’ai les notes ici quelque part. Je n’ai pas l’heure exacte. Toutefois, ce matin, vers 10 heures, nous avons reçu un avis — je crois qu’il venait du bureau de la greffière — nous informant que mon nom — qui n’aurait jamais dû être là et qui ne figure pas sur le site Web — avait été retiré de la liste des membres du comité. On m’avait nommé membre d’office, ce qui est exact. C’est d’ailleurs en cette capacité que j’étais là ce matin. On avait également ajouté le nom de la sénatrice Seidman à la liste des membres du comité. C’était vers 10 h 8 ce matin. J’ai le courriel avec moi et je peux vérifier l’heure exacte. Quoi qu’il en soit, sénateur, nous avons reçu cet avis ce matin. La sénatrice Seidman n’a pas reçu l’avis de convocation.
Honorables sénateurs, rien dans le Règlement ou dans les pratiques du Sénat ne justifie cette question de privilège. Je souligne que, s’il s’agit d’une question de privilège, le sénateur Plett ne nous a pas dit clairement qui a vu son privilège violé. Il a donné quelques noms et il a parlé du comité plénier. Il semble s’attarder particulièrement au privilège de la sénatrice Seidman, qui, nous dit-on, n’aurait pas été informée de cette réunion.
Votre Honneur, j’attire votre attention sur le fait que l’exigence concernant l’avis de convocation est la publication d’un avis public, ce qui a été fait. Le sénateur Dalphond en a parlé le 29 avril, à peine quelques heures après que vous avez rappelé le Sénat.
C’est la seule exigence — la seule exigence concernant la publication d’un avis, devrais-je préciser. Évidemment, le Sénat doit s’assurer de prendre certaines mesures pour que la réunion puisse se tenir selon les règles que nous nous sommes données, par exemple la disponibilité d’une pièce adéquate et des services d’interprétation, entre autres. Toutes ces exigences, chers collègues, avaient été respectées au moment où l’avis de convocation public a été publié. La règle a été suivie dans ses moindres détails, et cela devrait suffire à évacuer cette futile question de privilège.
Permettez-moi simplement d’ajouter quelque chose, parce que la question soulevée par le sénateur Plett comportait aussi d’autres éléments.
Chers collègues, ce que le comité a fait aujourd’hui était indiqué dans mon avis de motion sur le dépôt du rapport du comité de sélection, comme vous l’avez tous entendu. Ces interventions visent simplement à entériner la répartition des sièges au comité entre différents sénateurs, dans la chambre, en fonction de négociations et d’une entente conclue il y a au moins six semaines.
Elles reposent aussi sur une lettre d’entente signée par tous les leaders et les facilitateurs des groupes reconnus, laquelle explique précisément la répartition des sièges, comme nous le voyons dans le rapport aujourd’hui. Par ailleurs, le rapport du comité de sélection a été aussi avalisé, dans un certain sens, par la motion que le Sénat a adoptée conformément à la lettre d’entente signée par les leaders et les facilitateurs des groupes reconnus.
Tous les membres du comité, en particulier ceux du comité de sélection, étaient au courant de l’ordre du jour. J’ai, en effet, envoyé toute une série de courriels à mes deux collègues du comité directeur au cours des six dernières semaines. J’ai commencé à la fin de la réunion précédente du comité de sélection et non pas après celle d’aujourd’hui et j’ai envoyé plus tard d’autres courriels dans lesquels je disais mon intention de convoquer une réunion du comité de sélection à notre prochaine séance afin de nous occuper de la composition des comités et de la nomination du Président intérimaire.
La réunion d’aujourd’hui a été organisée conformément aux règles. Nous avons dûment donné avis en annonçant la réunion publiquement. Les sénateurs ont été informés selon la procédure habituelle. Il n’y a pas d’atteinte au privilège. Je vous demande donc, monsieur le Président, de ne pas retenir ces arguments futiles présentés comme une question de privilège. Merci.
Y a-t-il d’autres sénateurs qui souhaitent intervenir sur la question de privilège? S’il n’y a personne, honorables sénateurs, je prendrai la question en délibéré.