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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international

L'obtention d'un siège au Conseil de sécurité des Nations unies

18 juin 2020


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Monsieur le leader et chers collègues, je me permets de citer des propos que notre ancien collègue, le sénateur Grant Mitchell, a tenus en octobre 2010 :

Honorables sénateurs, la perte d’un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies [nous amène] à une conclusion irréfutable : notre gouvernement est incompétent dans la conduite de notre politique étrangère et a nui à l’image de marque et à la crédibilité du Canada sur la scène internationale.

Difficile de dire ce qu’il y a de pire dans l’échec du gouvernement Trudeau, qui n’a pas obtenu un siège au Conseil de sécurité des Nations unies. C’est peut-être le gaspillage, au cours des quatre dernières années, de millions de dollars de fonds publics provenant des contribuables canadiens, ou le fait que le premier ministre a récemment trouvé le temps d’appeler 50 chefs d’État pour mousser la candidature du Canada à ce siège alors que nous sommes confrontés à une crise sanitaire nationale qui a laissé des millions de Canadiens au chômage, ou encore l’hypocrisie dont l’actuel gouvernement fait preuve en critiquant le fait que le gouvernement conservateur qui l’a précédé n’a pas obtenu ce siège en 2010, alors qu’il avait obtenu davantage d’appuis que l’actuel premier ministre hier.

« Le Canada est de retour », en effet.

Monsieur le leader, j’imagine que le pire dans le fiasco d’hier a été de renoncer à notre politique étrangère axée sur des principes et de ne pas défendre nos alliés pour tenter d’obtenir l’appui de despotes et de pays qui violent les droits de la personne.

Qu’en est-il d’après vous, monsieur le leader? Partagez-vous mon point de vue ou estimez-vous que tous les facteurs que j’ai énumérés entrent en ligne de compte?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie pour cette question, mais non, je ne partage pas votre point de vue, et aucun de ces facteurs n’est entré en ligne de compte.

Tout d’abord, au nom du gouvernement du Canada, je tiens à féliciter la Norvège et l’Irlande, ainsi que l’Inde, le Mexique et le Kenya, pour leur nomination.

Le gouvernement est certes déçu par ce résultat, mais on m’informe qu’il n’a pas de regrets. Les relations et les échanges qui sont ressortis des démarches effectuées, de la campagne, ont ouvert des portes pour que le Canada continue à collaborer avec ses alliés — en fait, avec le monde entier — pour relever les défis mondiaux, ce qui servira les intérêts du Canada et des Canadiens à l’avenir. Le Canada continuera à se faire le champion des valeurs qui nous définissent : la diversité, l’inclusion ainsi que notre volonté de lutter contre les changements climatiques, d’être à l’avant-plan des opérations de paix et de sécurité, et de venir en aide aux personnes les plus vulnérables. Le Canada continuera, en dépit du résultat que nous connaissons, à défendre ardemment les institutions multilatérales qui sont depuis un certain temps la cible d’attaques de toute part.

Le Canada continuera également à travailler de façon constructive au sein des Nations Unies et à s’impliquer activement sur la scène mondiale.

Monsieur le leader, la semaine dernière, dans le cadre des efforts infructueux déployés par le gouvernement pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, le bureau de l’ambassadeur canadien aux Nations unies a envoyé une lettre soulignant son soutien à l’Office de secours et de travaux des Nations unies. Le gouvernement conservateur précédent a cessé de financer cet organisme en 2010 en raison de ses liens avec le Hamas, qui est désigné comme une entité terroriste au Canada. Selon la lettre, le gouvernement Trudeau :

[...] a renoué les liens avec l’UNRWA en 2015 et a maintenu l’engagement du Canada auprès de l’organisme, même lorsqu’il faisait l’objet d’une enquête interne des Nations unies sur des allégations de mauvaise gestion.

D’ailleurs, l’enquête a conclu qu’il y avait eu « agissements à caractère sexuel inappropriés, népotisme, représailles, discriminations et autres abus d’autorité ».

Sénateur Gold, l’an dernier, votre gouvernement s’est dit préoccupé par ces allégations d’actes répréhensibles. Soit cela n’a jamais été vrai, soit votre gouvernement a renoncé à tous ses principes afin d’obtenir le siège au Conseil de sécurité. Lequel est-ce?

Le sénateur Gold [ + ]

Au risque de me répéter, ce n’est aucune de ces réponses. Le gouvernement s’est engagé à collaborer avec les Nations unies et les institutions avec lesquelles l’organisation travaille, malgré le fait qu’il existe des problèmes et des lacunes sur lesquels il faut se pencher dans un si large éventail d’organismes.

Dans le cadre de sa collaboration avec des institutions internationales et multilatérales, le gouvernement apporte une contribution importante à un travail qui sauve des vies en aidant des communautés et des populations vulnérables dans le monde entier, qu’il s’agisse de fournir une aide aux Rohingyas ou d’autres services éducatifs et sociaux aux personnes qui en ont le plus besoin. Le gouvernement reste déterminé à travailler avec les Nations unies et ses alliés démocratiques afin d’effectuer des réformes et d’améliorer la situation au sein des organismes, s’il y a lieu.

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