PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
La distribution des vaccins contre la COVID-19
15 mars 2021
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, le Canada est le seul pays du monde à recommander que la seconde dose de vaccin contre la COVID-19 soit retardée pour la faire passer de trois ou quatre semaines à quatre mois. La semaine dernière, le premier ministre a affirmé que cette recommandation était « fondée sur les données scientifiques ». En fait, elle est fondée sur le piètre approvisionnement en vaccins du Canada. La présidente du Comité consultatif national de l’immunisation a indiqué clairement dans ses remarques devant un comité de la Chambre que la décision de retarder la seconde dose avait été prise en raison du calendrier de livraison des vaccins.
Monsieur le leader, si nous avions un meilleur approvisionnement en vaccins, le comité consultatif n’aurait pas envisagé d’attendre quatre mois entre les doses.
Pourquoi le premier ministre a-t-il affirmé que cette attente de quatre mois était fondée sur les données scientifiques, alors qu’en fait, elle est fondée sur le processus raté d’acquisition des vaccins du gouvernement?
Je vous remercie de la question, sénateur. Le gouvernement a réussi à accomplir ce que bien des gens dans cette enceinte pensaient impossible : assurer la livraison au Canada d’une quantité considérable et grandissante de vaccins à intervalles de plus en plus rapprochés. La position du gouvernement demeure inchangée alors que les recherches scientifiques se poursuivent et que les données s’accumulent, notamment au sujet de l’efficacité de la première dose des différents vaccins offerts aux Canadiens. Le gouvernement estime prudent de vacciner autant de personnes que possible une première fois, et c’est précisément ce que font les provinces.
Je me demande comment ce que vous venez de dire répond un tant soit peu à ma question.
Le Canada dispose d’une grande quantité de vaccins entre autres parce que quatre pays européens ont rejeté un des vaccins que le gouvernement Trudeau affirme maintenant avoir en surplus.
La lenteur avec laquelle le gouvernement Trudeau a entrepris la distribution des vaccins entraîne maintenant de terribles conséquences pour les gens et les entreprises au Canada. Comme les membres d’un groupe de scientifiques canadiens de haut niveau l’ont déclaré la semaine dernière dans une lettre conjointe, l’intervalle de quatre mois entre les doses de vaccins pourrait rendre les Canadiens vulnérables aux variants résistants aux vaccins. Mme Mona Nemer, conseillère scientifique en chef du Canada, a d’ailleurs affirmé que de fixer un intervalle de quatre mois entre les doses équivaut ni plus ni moins à mener une expérience sur la population.
Cette éminente scientifique a-t-elle tort ou raison?
J’ai le plus grand respect pour l’opinion de la Dre Nemer. Elle faisait référence à une décision du gouvernement de la Colombie-Britannique. Comme je l’ai déjà dit, le gouvernement fédéral a négocié avec succès une série d’ententes qu’il est en train de mettre en œuvre.
Pour ce qui est du vaccin d’AstraZeneca, auquel vous avez fait allusion, on nous a informés que les doses qu’attend le Canada ne proviennent pas du lot qui a dernièrement suscité des questions.