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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La migration des mennonites au Manitoba

Le cent cinquantième anniversaire

19 juin 2024


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Chers collègues, il y a 150 ans, les mennonites ont commencé à quitter la Russie impériale pour immigrer au Canada. Ils ont quitté leurs maisons dans la colonie de Borosenko, en Ukraine — une terre au climat presque subtropical et aux sols fertiles — et ont entrepris un long et dangereux périple vers une région sauvage qu’ils connaissaient très peu. Ils ne l’ont pas fait à la légère. Ils avaient quitté la Pologne pour s’installer en Russie à la fin du XVIIIe siècle, à l’invitation de Catherine la Grande, qui leur avait promis des terres, la liberté de religion et l’exemption du service militaire. Mais plus tard, lorsque le tsar Alexandre II a décidé de leur retirer ces libertés, ils n’ont eu d’autre choix que de partir.

L’appel qu’ils ont adressé à un représentant du gouvernement pour demander l’autorisation de quitter le pays montre à quel point ils croyaient en leur décision. Ils ont écrit : « Nous ne quittons pas la Russie avec ingratitude, mais plutôt avec des larmes déchirantes et avec gratitude […] ». Ils ont aussi écrit : « Nous avons le devoir précieux et sacré de préserver la foi de nos ancêtres et de nous y accrocher […] ».

La première vague d’immigrants est arrivée en août 1874, débarquant au confluent de la rivière Rouge et de la rivière Rat, près de Sainte-Agathe, au Manitoba, après un voyage de 15 000 kilomètres. Ces immigrants avaient voyagé à cheval et en chariot, en bateau à vapeur fluvial, en train, en bateau à vapeur océanique, en laquier et, enfin, en bateau à aubes sur la rivière Rouge depuis le Dakota du Nord.

Quatre mois plus tard, les personnes qui avaient accès à des arbres avaient déjà construit des maisons en bois, en terre et en plâtre et, étonnamment, toutes les familles mennonites avaient desvmaisons et des écuries chaudes pour l’hiver. Elles étaient travaillantes, ambitieuses et déterminées.

Cependant, il ne faut pas croire que c’était facile. Les premières années qu’elles ont passées au Manitoba ont été extrêmement difficiles, et tout le monde n’a pas survécu. Cependant, elles ont persévéré.

Les premiers villages ont été établis sur une parcelle de terrain qui leur avait été réservée par le gouvernement à l’est de la rivière Rouge, connue sous le nom de réserve de l’Est. Ces villages s’appelaient Steinbach, Blumenort et Kleefeld. C’est là que les premières églises de l’Evangelical Mennonite Conference — alors connue sous le nom de Kleine Gemeinde — ont été construites, et d’autres ont suivi à mesure que la population a augmenté.

L’une de ces expansions a eu lieu en 1918, lorsque des familles ont déménagé dans la région de Landmark et y ont bâti une église du Kleine Gemeinde, qui est toujours florissante après plus de 100 ans. Mon arrière-grand-père, le révérend H. R. Reimer, a été pasteur de cette église pendant ses 25 premières années.

Dimanche dernier, le service de notre église s’est terminé avec l’hymne chanté par les mennonites qui ont quitté la Russie en 1874, laissant derrière eux famille et amis qu’ils ne reverraient jamais dans la plupart des cas. Cet hymne est intitulé « Que Dieu soit avec vous jusqu’à ce que nous nous retrouvions ».

En terminant, je tiens à vous lire le premier couplet :

Que Dieu soit avec vous jusqu’à ce que nous nous retrouvions;

Que ses conseils soient votre force,

Que ses brebis vous gardent;

Que Dieu soit avec vous jusqu’à ce que nous nous retrouvions.

Je suis reconnaissant à mes ancêtres de leur esprit visionnaire, de leur sacrifice et de leur persévérance. Ils sont venus au Canada pour préserver leur foi et contribuer à faire de notre pays ce qu’il est aujourd’hui.

Danke Schoen. Merci.

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