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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable Jane Cordy

5 novembre 2024


L’honorable Pierre J. Dalphond [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom des sénateurs indépendants du Groupe progressiste du Sénat pour rendre hommage à notre ancienne leader et actuelle doyenne du Sénat, l’honorable Jane Cordy, qui siège au Sénat depuis plus de 24 ans.

Comme la plupart de mes collègues le savent, la sénatrice Cordy était enseignante avant d’être nommée au Sénat, et même si elle a changé de carrière à 50 ans, il est évident qu’elle n’a pas cessé d’enseigner et d’avoir parfois à gérer des élèves indisciplinés.

La sénatrice Cordy nous a enseigné la valeur de l’écoute et de l’ouverture d’esprit. Certes, nous arrivons tous ici avec une idée de ce que nous espérons accomplir au cours de notre mandat, mais lorsque nous nous permettons d’être réceptifs aux nouvelles idées, nous pouvons trouver de nouvelles directions.

Par exemple, nous savons que la sénatrice Cordy est à l’origine du projet de loi qui a établi la Journée nationale de la sensibilisation à la drépanocytose et la semaine dernière, nous l’avons entendue parler de son tout dernier projet de loi, qui vise à améliorer la sensibilisation aux maladies héréditaires du sang. Son dévouement pour cette cause découle de sa décision d’assister, il y a plusieurs années, à un petit-déjeuner informel, où elle a été frappée par les histoires qu’elle a entendues.

La sénatrice Cordy nous a enseigné ce qu’est le travail assidu et tout ce que l’on peut accomplir en tant que sénateur lorsqu’on se consacre à son travail. Elle est une membre respectée et de longue date de plusieurs associations parlementaires, notamment l’Association parlementaire canadienne de l’OTAN et le Groupe interparlementaire Canada—États-Unis.

Elle a siégé à de nombreux comités sénatoriaux, dont le Comité sénatorial spécial sur le vieillissement, et elle a participé à des études marquantes du Sénat, comme le rapport du Comité de la sécurité nationale et de la défense intitulé L’état de préparation du Canada sur les plans de la sécurité et de la défense, publié dans la foulée des attaques du 11 septembre, ou encore le rapport sur la santé mentale, intitulé De l’ombre à la lumière, du Comité des affaires sociales.

Je n’ai pas assez de temps pour donner ne serait-ce qu’un bref aperçu de tout le travail que la sénatrice Cordy a accompli pendant ses années à titre de sénatrice.

Mais surtout, sénatrice Cordy, vous nous avez appris la signification du mot bonté. Peu importe notre affiliation, peu importe qu’on soit sénateur, membre du personnel ou employé de l’Administration, vous traitez tout le monde avec une véritable compassion.

Je pourrais ajouter que vous avez tenté de m’apprendre à danser comme un habitant de la côte Est, mais je vais devoir continuer de travailler fort pour y parvenir.

Jane, je sais que votre famille va être contente de pouvoir passer plus de temps avec vous, et que vous serez contente de pouvoir consacrer davantage de temps à des activités comme le golf, le pickleball et le bridge.

Vous allez nous manquer, et vous laissez tout un héritage derrière vous.

Au nom du Groupe progressiste du Sénat, je vous souhaite à Bob et à vous tout le bonheur possible dans ce nouveau chapitre de votre vie ensemble. Vous allez nous manquer, Jane.

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à l’honorable Jane Cordy.

La sénatrice Cordy a passé 8 916 jours à servir les Canadiens au Sénat. Comme l’a dit notre collègue le sénateur Dalphond, cela fait plus de 24 ans que la sénatrice Cordy améliore la vie des Canadiens et défend avec ardeur les intérêts de ses compatriotes néo-écossais.

Il était donc tout à fait approprié que le premier discours prononcé par la sénatrice Cordy au Sénat porte sur sa ville natale, Glace Bay, à l’occasion de son centenaire, et sur les investissements historiques que le gouvernement de l’époque réalisait dans l’ensemble du Canada, et plus particulièrement dans les provinces de l’Atlantique.

Au cours de son mandat, la sénatrice Cordy a siégé à de nombreux comités, trop nombreux pour tous les citer, mais je tiens à souligner son travail au Comité sénatorial spécial sur le vieillissement, qui a reçu le vaste mandat d’examiner un large éventail de questions complexes, allant de la sécurité financière et de la retraite aux maladies chroniques et aux soins palliatifs. Ce travail a laissé une marque durable sur la manière dont nous fournissons les programmes et les services publics dont dépendent les aînés.

Au cours des dernières années, comme nous le savons tous, la sénatrice Cordy a été témoin et actrice de changements importants au sein du Sénat. Elle a notamment été la première leader officielle du Groupe progressiste du Sénat. Jane, je veux vous remercier du travail incroyable que vous avez accompli pendant cette période critique de l’histoire de notre institution. Ce fut un plaisir de travailler avec vous dans nos fonctions respectives durant ces années. J’ai toujours apprécié votre gentillesse, votre prévenance et votre bon sens politique dans toutes vos interventions et lorsque vous nous donniez des conseils, à nos collègues et à moi.

J’aimerais également parler un instant, comme l’a fait le sénateur Dalphond, des 30 années que vous avez passées comme enseignante en Nouvelle-Écosse. Je suis sûr que bon nombre de sénateurs se souviennent d’un enseignant spécial qui a marqué profondément leur vie. Sénatrice Cordy, je suis convaincu que vous avez été cette enseignante spéciale pour beaucoup de vos élèves au fil des ans. D’ailleurs, vous avez continué à exercer ce rôle ici, au Sénat. En effet, nous sommes nombreux à avoir bénéficié de votre immense sagesse et de votre expérience.

Vous nous manquerez tous beaucoup, Jane, et je vous souhaite le meilleur pour l’avenir. Je sais que vous serez heureuse de passer plus de temps avec votre famille, vos amis et, surtout, vos quatre petits-enfants. Une fois encore, au nom du bureau du représentant du gouvernement, je vous souhaite une bonne retraite, Jane. Vous allez nous manquer.

L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, en mon nom et au nom de l’opposition conservatrice, je tiens à féliciter la sénatrice Cordy à l’occasion de sa retraite bien méritée du Sénat du Canada.

La sénatrice Cordy a été nommée à la Chambre haute par le très honorable Jean Chrétien le 9 juin 2000. Pour mettre les choses en perspective, j’ai pensé souligner ce qui s’est passé d’autre cette année-là : le monde a survécu au bogue de l’an 2000, ou bogue du millénaire; le billet de 1 000 $ a été retiré de la circulation; notre collègue la sénatrice Duncan a été élue première ministre du Yukon; l’astronaute canadien Marc Garneau est revenu de l’espace; le Parti réformiste a été dissous et remplacé par l’Alliance canadienne, et Stockwell Day en est devenu le premier chef; les libéraux étaient empêtrés dans le scandale des commandites du ministre Gagliano; et l’ancien premier ministre Pierre Trudeau s’est éteint.

Chers collègues, de nombreux événements se sont produits depuis la nomination de notre collègue. Elle a traversé plusieurs tempêtes politiques. Elle a vu des mesures législatives être améliorées ou affaiblies, selon votre allégeance politique. Elle a également vu pas mal de gouvernements : huit législatures pour être exact. La sénatrice Cordy et moi avons des points de vue politiques très différents, mais je pense que nous convenons tous les deux que le Sénat était un meilleur endroit avant les changements apportés par Justin Trudeau.

Il était plus facile de travailler dans un esprit de collaboration, d’efficacité et de collégialité quand les rôles du gouvernement et de l’opposition étaient distincts. L’affiliation politique au bon vieux Sénat était le fondement de notre volonté de placer l’intérêt des Canadiens au cœur de toutes nos décisions. Je crois que la sénatrice Cordy peut attester du fait que les libéraux et les conservateurs ne s’entendaient peut-être pas sur grand-chose sur le plan politique, mais que, malgré cela, nous comprenions les différents points de vue, ce qui est fondamental pour assurer la tenue de débats sains et robustes.

La sénatrice Cordy et moi avons rarement été sur la même longueur d’onde au Sénat. En fait, je pense que nous avons rarement voté ensemble, sauf peut-être à l’occasion sur une motion d’ajournement. Quoi qu’il en soit, nous étions amis, et cette amitié reposait sur le respect mutuel que nous avions l’un pour l’autre, et nous n’avons jamais considéré que la partisanerie était une mauvaise chose.

Au fil des ans, Betty et moi avons eu le privilège de devenir des amis proches de Jane et de son mari, Bob, qui est avec nous aujourd’hui. Je chérirai toujours le temps que nous avons passé ensemble à The Villages, en Floride, à jouer au golf, à bien manger et à boire du bon vin, parfois quatre ou cinq verres, ce qui préparait souvent le terrain pour d’autres débats musclés en fin de soirée. Et si vous pensez que Jane est une ardente libérale, attendez de discuter avec Bob Cordy après avoir pris quelques verres de trop.

Jane, félicitations et merci pour vos 24 années de service au Sénat du Canada. Je vous souhaite à Bob et à vous la santé et une belle retraite. À la prochaine.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ - ]

Honorables sénateurs, j’ai le plaisir de dire au revoir à une merveilleuse collègue et à un pilier de cette institution, l’honorable sénatrice Jane Cordy, la seule autre femme à avoir été leader au Sénat avec qui j’ai eu le privilège de travailler.

Son départ entraînera une lourde perte de connaissances institutionnelles pour le Sénat, des connaissances que peu de sénateurs actuels possèdent. Par sa générosité et sa collégialité, la sénatrice Cordy n’a jamais refusé de transmettre ses précieuses connaissances à ses nouveaux collègues. Je me souviens de nombreux moments où elle a partagé avec moi et d’autres des éléments de l’histoire du Sénat qui nous ont aidés à mieux comprendre et à prendre de meilleures décisions. Elle a également raconté des anecdotes qui nous ont fait rire aux éclats toutes les deux. Comme elle nous les a racontées en privé, je me dois de faire preuve d’une certaine retenue.

D’un point de vue plus personnel, pendant 25 mois, elle a été, comme je l’ai dit, ma seule collègue féminine à la table des leaders. Je lui suis reconnaissante de son accueil dans ce cercle restreint, et je crois pouvoir dire que, pendant ces deux années, nous avons partagé une camaraderie très appréciée. Au cours de ces réunions parfois houleuses, j’ai pu observer son tact, son esprit stratégique et son leadership doux, mais efficace.

La sénatrice Cordy est la collègue qui a le plus d’ancienneté : elle a été nommée en juin 2000. Au cours de toutes les années qu’elle a passées au Sénat, elle est toujours restée fidèle à ses valeurs et à ses convictions. Sa loyauté et son sens du service public sont incontestables. Même en 2014, pendant la période difficile où les sénateurs libéraux ont été évincés du caucus, elle a continué à servir avec la plus grande dignité. Même si je sais que cette période douloureuse a apporté beaucoup de changements au Sénat, la sénatrice Cordy n’a jamais été amère et elle a toujours accueilli ses nouveaux collègues à bras ouverts. Elle était prête à travailler de manière constructive sur les aspects de cette institution qui avaient besoin d’être modernisés. Pour cette raison, nous lui devons notre gratitude.

En quittant le Sénat, elle renouera pleinement avec un endroit qui lui est très cher. Je parle, bien sûr, du Canada atlantique et de sa bien-aimée Nouvelle-Écosse. À la lecture de son premier discours au Sénat, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer la façon dont elle parlait de sa région et de sa collectivité, avec optimisme, enthousiasme et conviction. Sénatrice Cordy, je suis heureuse que vous puissiez désormais rester dans ce lieu magnifique, entourée de vos proches et libérée des déplacements épuisants vers Ottawa.

Par mon entremise, tous les sénateurs du Groupe des sénateurs indépendants vous souhaitent une très heureuse retraite. Nous savons que vous apprécierez ce temps bien mérité avec vos proches. Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos nouveaux projets.

Merci, wela’lin.

L’honorable Scott Tannas [ - ]

Honorables sénateurs, permettez-moi de vous présenter le plan de cours d’aujourd’hui. Nous allons faire un peu de mathématiques parlementaires. Oui, il s’agit bien d’un examen surprise. Veuillez prendre vos feuilles mobiles et vos crayons.

Première question : La sénatrice Cordy a été nommée au Sénat en l’an 2000. Combien de législatures a-t-elle connues en tant que sénatrice? Est-ce : a) cinq; b) six; c) huit; d) neuf?

La réponse est neuf. Le sénateur Plett et moi avons travaillé ensemble sur cette question piège. C’est sa neuvième législature. Si vous avez répondu neuf, vous avez raison. Donnez-vous un point.

Deuxième question : Veuillez nommer les comités permanents dont la sénatrice Cordy n’a jamais fait partie au cours de sa carrière au Sénat. Voici les choix de réponse :

a) le Comité d’examen de la réglementation et le Comité des transports et des communications;

b) le Comité des finances nationales et le Comité des banques, du commerce et de l’économie;

c) le Comité des langues officielles et le Comité de l’audit et de la surveillance;

d) aucune de ces réponses — elle a fait partie de tous les comités.

Si vous avez répondu c) le Comité des langues officielles et le Comité de l’audit et de la surveillance, accordez-vous un autre point. Sénatrice Cordy, il vous reste quelques jours pour remédier à la situation.

Troisième question : La dernière question est un problème mathématique. La sénatrice Cordy a voyagé d’Halifax à Ottawa 30 fois par année pendant 24 ans, et elle a franchi 957 kilomètres à l’aller comme au retour. Combien de kilomètres a-t-elle parcourus pour assister aux séances du Sénat au cours de sa carrière? La formule est la suivante : 30 fois 24 fois 2 fois 957. Quelle est la réponse?

Si vous avez répondu 1 378 080, ou encore « trop de distance pendant trop longtemps », vous avez raison.

Elle a été l’enseignante que nous aurions tous voulu avoir quand nous étions à l’école. Elle a été généreuse de son temps, elle nous a tous fait sentir les bienvenus, peu importe notre appartenance politique, et elle a toujours présenté une vision d’ensemble lors des débats.

Sur une note plus personnelle, nous avons travaillé ensemble à un moment particulièrement difficile, lorsque nous étions de nouveaux responsables de nouveaux groupes et qu’il y avait un nouveau virus, ainsi que quelques personnes plus expérimentées et d’autres responsables sans expérience. Elle était toujours calme, constante et positive, quoi qu’il arrive, même lorsque ces qualités n’étaient pas toujours présentes dans nos réunions. J’ai aimé travailler avec vous, sénatrice Cordy. Ce fut un privilège.

Sénatrice Cordy, vous êtes une âme unique, et le Sénat ne sera plus jamais le même sans vous. Votre départ est une perte pour nous, mais un gain pour votre famille. Mes collègues ici et moi-même vous souhaitons une heureuse retraite et beaucoup de temps avec votre mari, vos enfants et vos petits-enfants.

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