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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Rhéal Cormier

16 mars 2021


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un ambassadeur acadien, un vrai héros et un homme qui fait la fierté de la communauté, qui a malheureusement rendu l’âme le 8 mars dernier. Pour les Acadiens, aussitôt qu’on mentionne le nom de Rhéal Cormier, un sourire et une fierté s’affichent sur les visages. Pour un petit gars de Cap-Pelé qui a commencé sa carrière au baseball en lançant des roches sur la boîte aux lettres, jouer 16 saisons dans les ligues majeures, c’est tout simplement exceptionnel! Imaginez-vous, moins de 1 % des joueurs repêchés dans la Ligue majeure de baseball se présente à l’alignement d’une équipe. Un jeune Acadien d’un village d’un peu plus que 2 400 habitants l’a fait.

Rhéal Cormier commence sa carrière avec les Mets de Moncton à l’âge de 18 ans, où il se fait remarquer par Bill Lee, un ancien joueur des Expos qui le prend sous son aile. Par la suite, il représente le Canada aux Jeux olympiques de 1988, pour ensuite se faire repêcher par les Cardinals de Saint-Louis, la même année. Trois ans plus tard, le 15 août 1991, il joue son premier match en tant que lanceur partant. C’est digne d’un film qu’un Acadien fasse ses débuts dans les ligues majeures le jour de la Fête nationale de l’Acadie. Il a en plus gagné son premier match! Le tintamarre était particulièrement bruyant en 1991, je vous le garantis. Il a par la suite joué à Montréal, à Boston et à Philadelphie, puis il a terminé sa carrière dans les ligues majeures en 2007, à Cincinnati.

Pendant son passage chez les Expos, il a été le premier francophone à lancer lors d’un match d’ouverture de l’équipe. Une fois l’aventure dans les ligues majeures terminée, Rhéal retourne aux Mets de Moncton pour retrouver la forme et participer aux Jeux olympiques une deuxième fois, en 2008. À l’âge de 41 ans, après avoir été lanceur dans les ligues majeures, il a repris du service avec son équipe locale, redonnant à la communauté et à l’équipe qui lui a donné sa première chance. Il n’y a pas beaucoup d’anciens sportifs professionnels qui sont retournés à leurs sources, comme Rhéal, et ont partagé leur amour du baseball avec les plus jeunes comme les plus vieux. C’est une qualité hors pair de Rhéal. Il a toujours su garder les pieds sur terre, malgré son statut de vedette. Il a quitté l’Acadie comme le petit gars de Cap-Pelé qui lançait des roches sur la boîte aux lettres. Il a poursuivi son rêve, et il est revenu de son aventure comme le même petit gars de Cap-Pelé.

Honorables sénateurs, joignez-vous à moi pour reconnaître la vie exceptionnelle et inspirante de Rhéal Cormier et offrir toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches en ces temps douloureux. Merci.

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