Je ne crains pas les doreurs d’images des fabricants d’alcools : sénateur Brazeau
Étiquettes
En novembre 2022, j’ai présenté le projet de loi S-254, Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (étiquette de mise en garde sur les boissons alcoolisées). Il s’agit d’un projet de loi nécessaire en raison du lien de causalité directe entre la consommation d’alcool et le développement d’au moins sept cancers mortels.
Il est important que les Canadiens disposent de renseignements exacts et à jour sur la santé et la consommation d’alcool afin de prendre des décisions éclairées avant d’en boire. Puisqu’à peine un Canadien sur quatre a conscience de s’exposer à de graves risques pour la santé, les étiquettes de mise en garde rendront ces renseignements clairs et accessibles à tous.
Le projet de loi exige que les étiquettes communiquent les renseignements suivants aux consommateurs :
- le volume de boisson qui constitue un verre standard;
- le nombre de verres standards que contient l’emballage;
- le nombre de verres standards qui ne doit pas être dépassé pour éviter d’importants risques pour la santé;
- un message expliquant le lien de causalité directe entre la consommation d’alcool et le développement de cancers mortels.
Ces exigences techniques ont été élaborées en collaboration avec des experts du Canadian Institute for Substance Use Research de l’Université de Victoria. Les renseignements exacts qui seront affichés sur les étiquettes seront déterminés au cours du processus réglementaire. Le point essentiel est de tenir une conversation nationale sérieuse concernant l’alcool et le cancer, et d’avancer dans la bonne direction.
Depuis l’introduction du projet de loi S-254, nous avons reçu un soutien massif et des encouragements de la part de nombreux citoyens et organismes du domaine de la santé. La Société canadienne du cancer a été l’une des premières à nous tendre la main, ainsi que le conseil de la santé de l’Université Queen’s, la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse, le médecin-hygiéniste de la région de Durham, la Vancouver Coastal Health et le Dr Fawaad Iqbal.
Parmi les autres grandes organisations qui appuient les étiquettes de mise en garde, on trouve l’Association médicale canadienne et l’Organisation mondiale de la santé.
J’espère que plusieurs sénateurs prendront la parole au sujet du projet de loi S-254 et lui accorderont le débat rigoureux et réfléchi que mérite ce sujet. Idéalement, le projet de loi sera bientôt renvoyé en comité en vue d’une étude et d’une analyse plus approfondies. Cela permettra aux experts en la matière de témoigner et d’être interrogés par les sénateurs qui étudieront la question en profondeur.
J’ai aussi pris connaissance de la résistance face à ce projet de loi.
Elle n’est pas inattendue.
Tout comme l’industrie du tabac, l’industrie de l’alcool résiste aux étiquettes de mise en garde. Il existe actuellement une dispute commerciale émergente entre l’Irlande et l’Italie, par exemple, où l’Italie accuse l’Irlande de l’« attaquer » en exigeant des étiquettes de mise en garde sur la santé.
Des milliards de dollars étant en jeu, toutes les formes de tactiques seront déployées pour empêcher un étiquetage honnête. Naturellement, aucun vendeur d’un produit ne veut afficher activement qu’il s’agit d’un agent cancérogène de groupe 1.
Les lobbyistes ciblent agressivement le Parlement. Il n’est pas exclu qu’ils menacent d’intenter des poursuites judiciaires ou de prendre le contrôle des mouvements politiques en ligne pour freiner l’étiquetage obligatoire. Si les représentants de l’industrie acceptent de témoigner devant le comité qui étudiera le projet de loi, ils devront répondre aux Canadiens et défendre publiquement leurs positions. Aucun coin sombre ni réception bien arrosée (en anglais seulement) ne sont disponibles dans la salle du comité. Tout est vivement éclairé, entièrement télévisé et merveilleusement transparent.
Le projet de loi S-254 ne constitue pas une démarche contre l’industrie. Il est plutôt contre le cancer. Il s’agit de fournir aux consommateurs canadiens des faits médicaux démontrés et non controversés concernant l’effet du produit sur le corps humain. Avec sa puissance et ses ressources, l’industrie devrait se joindre à cet effort de lutte contre le cancer.
Je ne me laisserai pas intimider par l’industrie ni ne reculerai devant son harcèlement ou la pression politique. Ses représentants peuvent engager des poursuites judiciaires ou menacer de le faire. Tant que ma santé demeure intacte, je ne vais nulle part. Au contraire, je suis impatient d’entendre ce que mes collègues ont à dire sur le projet de loi S-254. Qu’ils soient pour ou contre, ou qu’ils aient des suggestions pour l’améliorer, leur participation à la conversation est primordiale.
Ce n’est pas tout le monde qui aime lire des études cliniques. Mais pour ceux et celles qui souhaitent approfondir un peu plus ce que dit la science, je recommande deux sites Web remarquables. Il s’agit du Canadian Institute for Substance Use Research et du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances.
L’honorable Patrick Brazeau est un sénateur québécois et membre de la communauté algonquienne Kitigan Zibi.
Cet article a été publié le 27 janvier 2023 dans iPolitics (en anglais seulement).
En novembre 2022, j’ai présenté le projet de loi S-254, Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (étiquette de mise en garde sur les boissons alcoolisées). Il s’agit d’un projet de loi nécessaire en raison du lien de causalité directe entre la consommation d’alcool et le développement d’au moins sept cancers mortels.
Il est important que les Canadiens disposent de renseignements exacts et à jour sur la santé et la consommation d’alcool afin de prendre des décisions éclairées avant d’en boire. Puisqu’à peine un Canadien sur quatre a conscience de s’exposer à de graves risques pour la santé, les étiquettes de mise en garde rendront ces renseignements clairs et accessibles à tous.
Le projet de loi exige que les étiquettes communiquent les renseignements suivants aux consommateurs :
- le volume de boisson qui constitue un verre standard;
- le nombre de verres standards que contient l’emballage;
- le nombre de verres standards qui ne doit pas être dépassé pour éviter d’importants risques pour la santé;
- un message expliquant le lien de causalité directe entre la consommation d’alcool et le développement de cancers mortels.
Ces exigences techniques ont été élaborées en collaboration avec des experts du Canadian Institute for Substance Use Research de l’Université de Victoria. Les renseignements exacts qui seront affichés sur les étiquettes seront déterminés au cours du processus réglementaire. Le point essentiel est de tenir une conversation nationale sérieuse concernant l’alcool et le cancer, et d’avancer dans la bonne direction.
Depuis l’introduction du projet de loi S-254, nous avons reçu un soutien massif et des encouragements de la part de nombreux citoyens et organismes du domaine de la santé. La Société canadienne du cancer a été l’une des premières à nous tendre la main, ainsi que le conseil de la santé de l’Université Queen’s, la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse, le médecin-hygiéniste de la région de Durham, la Vancouver Coastal Health et le Dr Fawaad Iqbal.
Parmi les autres grandes organisations qui appuient les étiquettes de mise en garde, on trouve l’Association médicale canadienne et l’Organisation mondiale de la santé.
J’espère que plusieurs sénateurs prendront la parole au sujet du projet de loi S-254 et lui accorderont le débat rigoureux et réfléchi que mérite ce sujet. Idéalement, le projet de loi sera bientôt renvoyé en comité en vue d’une étude et d’une analyse plus approfondies. Cela permettra aux experts en la matière de témoigner et d’être interrogés par les sénateurs qui étudieront la question en profondeur.
J’ai aussi pris connaissance de la résistance face à ce projet de loi.
Elle n’est pas inattendue.
Tout comme l’industrie du tabac, l’industrie de l’alcool résiste aux étiquettes de mise en garde. Il existe actuellement une dispute commerciale émergente entre l’Irlande et l’Italie, par exemple, où l’Italie accuse l’Irlande de l’« attaquer » en exigeant des étiquettes de mise en garde sur la santé.
Des milliards de dollars étant en jeu, toutes les formes de tactiques seront déployées pour empêcher un étiquetage honnête. Naturellement, aucun vendeur d’un produit ne veut afficher activement qu’il s’agit d’un agent cancérogène de groupe 1.
Les lobbyistes ciblent agressivement le Parlement. Il n’est pas exclu qu’ils menacent d’intenter des poursuites judiciaires ou de prendre le contrôle des mouvements politiques en ligne pour freiner l’étiquetage obligatoire. Si les représentants de l’industrie acceptent de témoigner devant le comité qui étudiera le projet de loi, ils devront répondre aux Canadiens et défendre publiquement leurs positions. Aucun coin sombre ni réception bien arrosée (en anglais seulement) ne sont disponibles dans la salle du comité. Tout est vivement éclairé, entièrement télévisé et merveilleusement transparent.
Le projet de loi S-254 ne constitue pas une démarche contre l’industrie. Il est plutôt contre le cancer. Il s’agit de fournir aux consommateurs canadiens des faits médicaux démontrés et non controversés concernant l’effet du produit sur le corps humain. Avec sa puissance et ses ressources, l’industrie devrait se joindre à cet effort de lutte contre le cancer.
Je ne me laisserai pas intimider par l’industrie ni ne reculerai devant son harcèlement ou la pression politique. Ses représentants peuvent engager des poursuites judiciaires ou menacer de le faire. Tant que ma santé demeure intacte, je ne vais nulle part. Au contraire, je suis impatient d’entendre ce que mes collègues ont à dire sur le projet de loi S-254. Qu’ils soient pour ou contre, ou qu’ils aient des suggestions pour l’améliorer, leur participation à la conversation est primordiale.
Ce n’est pas tout le monde qui aime lire des études cliniques. Mais pour ceux et celles qui souhaitent approfondir un peu plus ce que dit la science, je recommande deux sites Web remarquables. Il s’agit du Canadian Institute for Substance Use Research et du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances.
L’honorable Patrick Brazeau est un sénateur québécois et membre de la communauté algonquienne Kitigan Zibi.
Cet article a été publié le 27 janvier 2023 dans iPolitics (en anglais seulement).