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L’occasion ratée d’exploiter le GNL met en lumière la difficulté d’attirer des investissements étrangers : Sénateur Neufeld

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Avis aux lecteurs : L’honorable Richard Neufeld est retraité du Sénat du Canada depuis novembre 2019. Apprenez-en davantage​ sur son travail au Parlement.

Depuis des années, je travaille pour faire de la Colombie‑Britannique (C.-B.) un chef de file mondial dans les secteurs de la production et de l’exportation du gaz naturel liquéfié (GNL).

Je continue à croire que le GNL canadien – le plus propre des combustibles fossiles – peut contribuer à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre dans d’autres régions, en particulier dans les pays asiatiques qui dépendent beaucoup du charbon pour produire de l’électricité.

Le mois dernier, quand le projet d’exploitation du GNL dans le nord-ouest de la C.-B., projet évalué à 36 milliards de dollars et dirigé par Petronas, a été mis de côté, j’ai été très déçu. Je vis dans le nord-est de la C.-B., là où se trouvent la zone de Montney et une réserve estimée à 449 billions de pieds cubes de gaz naturel commercialisable, et je suis conscient du rôle vital que joue l’industrie dans cette région.

Ceux qui vivent ailleurs que dans ma région ne saisissent peut-être pas les conséquences que l’annulation de ce projet a eues pour de nombreuses entreprises et familles qui attendaient avec impatience que le projet aille de l’avant. 

Il n’y a pas très longtemps, la C.-B. était prête à devenir un chef de file mondial dans le secteur du GNL. Quand j’étais ministre provincial de l’Énergie entre 2001 et 2009, le Canada, l’Australie et les États-Unis étaient impatients de faire démarrer leurs industries respectives du GNL.

Aujourd’hui, la jeune industrie australienne du GNL est prospère, se situant au deuxième rang derrière le Qatar quant aux exportations, et les États-Unis devraient progresser rapidement, car la cadence de leur industrie s’accélère.

Que s’est-il passé ? Pourquoi le secteur du GNL en C.-B., dont le potentiel était évalué à des milliards de dollars, s’est-il enlisé ?

De nombreux facteurs expliquent peut-être pourquoi Petronas s’est retirée du projet. Le président du conseil de PNW a déclaré ceci : « Le contexte extrêmement difficile engendré par la faiblesse prolongée des prix et les fluctuations s’opérant dans l’industrie énergétique nous ont incités à prendre cette décision. »

J’ai assez d’expérience pour savoir qu’il s’agit là d’une façon diplomatique de dire les choses.

Il a fallu plus de six ans pour en arriver à cette décision finale, après que l’entreprise eut reçu tous les permis et toutes les approbations nécessaires de la part des gouvernements provincial et fédéral et après qu’elle eut signé diverses ententes avec de nombreuses Premières Nations. Petronas avait déjà dépensé 11 milliards de dollars au Canada pour acquérir la Progress Energy, propriétaire de vastes terrains dans la zone de Montney, et pour planifier et élaborer le projet : c’était là un signe concret qu’elle souhaitait vraiment venir s’établir au Canada.

Or, Petronas n’est pas la première multinationale à tirer sa révérence et à se détourner des ressources naturelles du Canada au cours des derniers mois. D’autres, telles que Shell et Chevron, se sont départies de leurs portefeuilles relatifs aux sables bitumineux du Canada. Certains feront valoir que les combustibles fossiles ne représentent plus un sage investissement dans le contexte du tournant vert. Pourtant, nous savons que la demande mondiale de gaz naturel continue de croître.

D’autres — comme moi — soutiennent que le Canada rebute de plus en plus les investisseurs étrangers surtout à cause du fardeau fiscal et des politiques réglementaires en place. Comme l’économiste Jack Mintz l’a récemment écrit : « Les nouvelles taxes sur le carbone et les coûts implicites liés à la réglementation font croître les coûts de l’énergie et des investissements au Canada d’une manière dont les investisseurs aux É.‑U. et en Australie n’ont pas à se soucier. »

Le Canada perd son attrait aux yeux des investisseurs étrangers. Il faut trop de temps pour que ces grands projets reçoivent le feu vert, peu importe qu’il s’agisse d’une usine de production de GNL ou d’une centrale solaire. Notre compétitivité diminue rapidement. Entre-temps, les investissements dans les projets d’exploitation du GNL se poursuivent à l’étranger. Le Canada a été mis de côté et les investisseurs le perçoivent sans doute comme étant un endroit où règnent l’incertitude et l’imprévisibilité.

Je suis porté à croire que le nouveau gouvernement provincial néo-démocrate, appuyé par le Parti Vert, a été la goutte qui a fait déborder le vase et qui a incité Petronas à retirer de la mise ses fonds privés de 36 milliards de dollars. Depuis des années, le NPD de la C.‑B. critique ouvertement le potentiel que le GNL représente. J’ai bien ri quand j’ai lu la déclaration de la nouvelle ministre de l’Énergie, après l’annonce de Petronas. Elle nous a rappelé que la C.‑B. demeurait un acteur actif dans le secteur du GNL et elle a rassuré tous les intervenants dans ce secteur en disant que le nouveau gouvernement néo-démocrate collaborerait avec eux.

Pire encore, la semaine dernière, le gouvernement de la C.‑B. a annoncé une nouvelle tactique obstructive pour retarder la construction du réseau pipelinier Trans Mountain de Kinder Morgan. Je ne peux m’empêcher de penser que nos riches ressources sont pour ainsi dire « prises en otage. » Cette dernière manœuvre du NPD risque d’être la dernière goutte qui fera déborder le vase pour Kinger Morgan.

Il est vraiment dommage, à mon avis, que le Canada ne soit pas véritablement résolu à mettre en valeur ses riches réserves de gaz et à les mettre en marché. Non seulement il créerait ainsi de bons emplois bien payés pour les familles et des recettes considérables pour tous les ordres de gouvernement, mais il empiéterait aussi sur la part du charbon sur les marchés étrangers et il réduirait de la sorte les émissions de gaz à effet de serre partout dans le monde. Somme toute, le fait demeure le Canada devient de moins en moins attrayant pour les investisseurs. 

Le sénateur Richard Neufeld représente la Colombie‑Britannique. Il est président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Cet article a été publié le 21 août 2017 dans le journal the Hill Times (en anglais seulement).

Avis aux lecteurs : L’honorable Richard Neufeld est retraité du Sénat du Canada depuis novembre 2019. Apprenez-en davantage​ sur son travail au Parlement.

Depuis des années, je travaille pour faire de la Colombie‑Britannique (C.-B.) un chef de file mondial dans les secteurs de la production et de l’exportation du gaz naturel liquéfié (GNL).

Je continue à croire que le GNL canadien – le plus propre des combustibles fossiles – peut contribuer à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre dans d’autres régions, en particulier dans les pays asiatiques qui dépendent beaucoup du charbon pour produire de l’électricité.

Le mois dernier, quand le projet d’exploitation du GNL dans le nord-ouest de la C.-B., projet évalué à 36 milliards de dollars et dirigé par Petronas, a été mis de côté, j’ai été très déçu. Je vis dans le nord-est de la C.-B., là où se trouvent la zone de Montney et une réserve estimée à 449 billions de pieds cubes de gaz naturel commercialisable, et je suis conscient du rôle vital que joue l’industrie dans cette région.

Ceux qui vivent ailleurs que dans ma région ne saisissent peut-être pas les conséquences que l’annulation de ce projet a eues pour de nombreuses entreprises et familles qui attendaient avec impatience que le projet aille de l’avant. 

Il n’y a pas très longtemps, la C.-B. était prête à devenir un chef de file mondial dans le secteur du GNL. Quand j’étais ministre provincial de l’Énergie entre 2001 et 2009, le Canada, l’Australie et les États-Unis étaient impatients de faire démarrer leurs industries respectives du GNL.

Aujourd’hui, la jeune industrie australienne du GNL est prospère, se situant au deuxième rang derrière le Qatar quant aux exportations, et les États-Unis devraient progresser rapidement, car la cadence de leur industrie s’accélère.

Que s’est-il passé ? Pourquoi le secteur du GNL en C.-B., dont le potentiel était évalué à des milliards de dollars, s’est-il enlisé ?

De nombreux facteurs expliquent peut-être pourquoi Petronas s’est retirée du projet. Le président du conseil de PNW a déclaré ceci : « Le contexte extrêmement difficile engendré par la faiblesse prolongée des prix et les fluctuations s’opérant dans l’industrie énergétique nous ont incités à prendre cette décision. »

J’ai assez d’expérience pour savoir qu’il s’agit là d’une façon diplomatique de dire les choses.

Il a fallu plus de six ans pour en arriver à cette décision finale, après que l’entreprise eut reçu tous les permis et toutes les approbations nécessaires de la part des gouvernements provincial et fédéral et après qu’elle eut signé diverses ententes avec de nombreuses Premières Nations. Petronas avait déjà dépensé 11 milliards de dollars au Canada pour acquérir la Progress Energy, propriétaire de vastes terrains dans la zone de Montney, et pour planifier et élaborer le projet : c’était là un signe concret qu’elle souhaitait vraiment venir s’établir au Canada.

Or, Petronas n’est pas la première multinationale à tirer sa révérence et à se détourner des ressources naturelles du Canada au cours des derniers mois. D’autres, telles que Shell et Chevron, se sont départies de leurs portefeuilles relatifs aux sables bitumineux du Canada. Certains feront valoir que les combustibles fossiles ne représentent plus un sage investissement dans le contexte du tournant vert. Pourtant, nous savons que la demande mondiale de gaz naturel continue de croître.

D’autres — comme moi — soutiennent que le Canada rebute de plus en plus les investisseurs étrangers surtout à cause du fardeau fiscal et des politiques réglementaires en place. Comme l’économiste Jack Mintz l’a récemment écrit : « Les nouvelles taxes sur le carbone et les coûts implicites liés à la réglementation font croître les coûts de l’énergie et des investissements au Canada d’une manière dont les investisseurs aux É.‑U. et en Australie n’ont pas à se soucier. »

Le Canada perd son attrait aux yeux des investisseurs étrangers. Il faut trop de temps pour que ces grands projets reçoivent le feu vert, peu importe qu’il s’agisse d’une usine de production de GNL ou d’une centrale solaire. Notre compétitivité diminue rapidement. Entre-temps, les investissements dans les projets d’exploitation du GNL se poursuivent à l’étranger. Le Canada a été mis de côté et les investisseurs le perçoivent sans doute comme étant un endroit où règnent l’incertitude et l’imprévisibilité.

Je suis porté à croire que le nouveau gouvernement provincial néo-démocrate, appuyé par le Parti Vert, a été la goutte qui a fait déborder le vase et qui a incité Petronas à retirer de la mise ses fonds privés de 36 milliards de dollars. Depuis des années, le NPD de la C.‑B. critique ouvertement le potentiel que le GNL représente. J’ai bien ri quand j’ai lu la déclaration de la nouvelle ministre de l’Énergie, après l’annonce de Petronas. Elle nous a rappelé que la C.‑B. demeurait un acteur actif dans le secteur du GNL et elle a rassuré tous les intervenants dans ce secteur en disant que le nouveau gouvernement néo-démocrate collaborerait avec eux.

Pire encore, la semaine dernière, le gouvernement de la C.‑B. a annoncé une nouvelle tactique obstructive pour retarder la construction du réseau pipelinier Trans Mountain de Kinder Morgan. Je ne peux m’empêcher de penser que nos riches ressources sont pour ainsi dire « prises en otage. » Cette dernière manœuvre du NPD risque d’être la dernière goutte qui fera déborder le vase pour Kinger Morgan.

Il est vraiment dommage, à mon avis, que le Canada ne soit pas véritablement résolu à mettre en valeur ses riches réserves de gaz et à les mettre en marché. Non seulement il créerait ainsi de bons emplois bien payés pour les familles et des recettes considérables pour tous les ordres de gouvernement, mais il empiéterait aussi sur la part du charbon sur les marchés étrangers et il réduirait de la sorte les émissions de gaz à effet de serre partout dans le monde. Somme toute, le fait demeure le Canada devient de moins en moins attrayant pour les investisseurs. 

Le sénateur Richard Neufeld représente la Colombie‑Britannique. Il est président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Cet article a été publié le 21 août 2017 dans le journal the Hill Times (en anglais seulement).

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