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Le leadership et le savoir autochtones sont essentiels à la protection de la biodiversité : sénatrice Galvez

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J’ai grandi au Pérou et j’ai souvent rendu visite à mes grands-parents dans les montagnes des Andes. Ma grand-mère était une femme sage. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle possédait un riche savoir traditionnel. Nous faisions des randonnées ensemble pour trouver des plantes médicinales. Je l’ai aidée à mettre des bébés au monde. Elle m’a fait comprendre les vertus de la nature et m’a encouragée à considérer les êtres humains et la nature comme un tout et non comme des systèmes distincts en conflit.

Cette éducation précoce sur notre lien intrinsèque avec la terre est restée très présente dans mon esprit. En décembre 2022, plus de 10 000 scientifiques, fonctionnaires et défenseurs étaient attendus à Montréal dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, communément appelée la COP15. Ils sont venus pour conclure un nouvel accord pour la nature ⎯ un accord de Paris pour inverser la perte cataclysmique de biodiversité que nous connaissons ici au Canada et dans le monde entier.

Un jalon important dans la lutte contre ce grave déclin de la biodiversité est l’engagement des pays et des gouvernements infranationaux à protéger 30 % de leurs terres et de leurs eaux d’ici 2030. Le Canada a accepté cet objectif à l’échelle fédérale en 2020, et nous pouvons maintenant jouer un rôle central dans l’établissement d’un objectif ambitieux similaire pour le monde entier.

Dans le cadre des discussions, il y a une voix qui doit être au cœur de la conversation. Il s’agit de la voix des Autochtones du monde entier, dont le leadership est essentiel si nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé.

Les Autochtones sont les gardiens d’environ 20 % de la planète, mais cette part relativement faible contient 80 % de la biodiversité qui reste dans le monde. Cela signifie que les conséquences du développement et de la déforestation les touchent de manière disproportionnée. Cela signifie également qu’un accord qui n’inclut pas le leadership autochtone pourrait causer des dommages disproportionnés.

Je me rends encore régulièrement en Amérique du Sud avec ParlAmericas, où nous discutons de questions clés d’intérêt commun dans les Amériques. Les droits des Autochtones sont un sujet de discussion fréquent lors des réunions et, ayant étudié les conséquences atroces de l’exploitation minière sur les communautés autochtones d’Amérique latine, il s’agit d’une question qui me tient à cœur. J’ai été témoin de la capacité des communautés autochtones d’Amérique latine à vivre en harmonie avec la nature, dans un monde en plein changement, et j’en ai tiré des enseignements. S’il est important que nous parvenions à un accord mondial sur la biodiversité, nous devons insister davantage pour que l’accord respecte les droits des Autochtones du monde entier.

Le Canada a déjà fait preuve de leadership à cet égard. Le gouvernement fédéral s’est engagé à soutenir, à hauteur de 800 millions de dollars, des projets de conservation menés par des Autochtones. On reconnaît également de plus en plus le rôle important des gardiens des terres autochtones, dont les systèmes de connaissances offrent un moyen essentiel de résoudre la crise de la diversité biologique et culturelle.

Alors que nous nous efforçons de promouvoir les changements nécessaires pour vivre en harmonie et en solidarité avec la nature, je pense à ma grand-mère et à ses enseignements. Nous avons l’occasion de faire figure de pionniers si nous voulons parvenir à un accord efficace qui met sur un pied d’égalité la science occidentale et le savoir traditionnel autochtone; un accord qui n’est pas dilué par des compromis et des discours creux. L’ampleur du défi doit se traduire par un libellé et des engagements forts, assortis d’un cadre de responsabilisation pour garantir la participation de tous les ordres de gouvernement.

La sénatrice Rosa Galvez représente la division de Bedford, au Québec. Elle est membre du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Une version de cet article a été publiée dans l’édition du 12 décembre 2022 du Hill Times.

J’ai grandi au Pérou et j’ai souvent rendu visite à mes grands-parents dans les montagnes des Andes. Ma grand-mère était une femme sage. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle possédait un riche savoir traditionnel. Nous faisions des randonnées ensemble pour trouver des plantes médicinales. Je l’ai aidée à mettre des bébés au monde. Elle m’a fait comprendre les vertus de la nature et m’a encouragée à considérer les êtres humains et la nature comme un tout et non comme des systèmes distincts en conflit.

Cette éducation précoce sur notre lien intrinsèque avec la terre est restée très présente dans mon esprit. En décembre 2022, plus de 10 000 scientifiques, fonctionnaires et défenseurs étaient attendus à Montréal dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, communément appelée la COP15. Ils sont venus pour conclure un nouvel accord pour la nature ⎯ un accord de Paris pour inverser la perte cataclysmique de biodiversité que nous connaissons ici au Canada et dans le monde entier.

Un jalon important dans la lutte contre ce grave déclin de la biodiversité est l’engagement des pays et des gouvernements infranationaux à protéger 30 % de leurs terres et de leurs eaux d’ici 2030. Le Canada a accepté cet objectif à l’échelle fédérale en 2020, et nous pouvons maintenant jouer un rôle central dans l’établissement d’un objectif ambitieux similaire pour le monde entier.

Dans le cadre des discussions, il y a une voix qui doit être au cœur de la conversation. Il s’agit de la voix des Autochtones du monde entier, dont le leadership est essentiel si nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé.

Les Autochtones sont les gardiens d’environ 20 % de la planète, mais cette part relativement faible contient 80 % de la biodiversité qui reste dans le monde. Cela signifie que les conséquences du développement et de la déforestation les touchent de manière disproportionnée. Cela signifie également qu’un accord qui n’inclut pas le leadership autochtone pourrait causer des dommages disproportionnés.

Je me rends encore régulièrement en Amérique du Sud avec ParlAmericas, où nous discutons de questions clés d’intérêt commun dans les Amériques. Les droits des Autochtones sont un sujet de discussion fréquent lors des réunions et, ayant étudié les conséquences atroces de l’exploitation minière sur les communautés autochtones d’Amérique latine, il s’agit d’une question qui me tient à cœur. J’ai été témoin de la capacité des communautés autochtones d’Amérique latine à vivre en harmonie avec la nature, dans un monde en plein changement, et j’en ai tiré des enseignements. S’il est important que nous parvenions à un accord mondial sur la biodiversité, nous devons insister davantage pour que l’accord respecte les droits des Autochtones du monde entier.

Le Canada a déjà fait preuve de leadership à cet égard. Le gouvernement fédéral s’est engagé à soutenir, à hauteur de 800 millions de dollars, des projets de conservation menés par des Autochtones. On reconnaît également de plus en plus le rôle important des gardiens des terres autochtones, dont les systèmes de connaissances offrent un moyen essentiel de résoudre la crise de la diversité biologique et culturelle.

Alors que nous nous efforçons de promouvoir les changements nécessaires pour vivre en harmonie et en solidarité avec la nature, je pense à ma grand-mère et à ses enseignements. Nous avons l’occasion de faire figure de pionniers si nous voulons parvenir à un accord efficace qui met sur un pied d’égalité la science occidentale et le savoir traditionnel autochtone; un accord qui n’est pas dilué par des compromis et des discours creux. L’ampleur du défi doit se traduire par un libellé et des engagements forts, assortis d’un cadre de responsabilisation pour garantir la participation de tous les ordres de gouvernement.

La sénatrice Rosa Galvez représente la division de Bedford, au Québec. Elle est membre du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Une version de cet article a été publiée dans l’édition du 12 décembre 2022 du Hill Times.

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