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S’attaquer de front aux changements climatiques  : Sénateur Massicotte

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Il est temps d’arrêter de débattre de la question. Les changements climatiques sont réels et représentent sans doute la plus grande menace à laquelle notre monde est confronté. Certains pays commencent enfin à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais ce n’est qu’un début.

Dans le cadre des engagements qu’il a pris en vertu de l’Accord de Paris de 2016, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il instaurera, en 2018, un régime de tarification des émissions de carbone, et qu’il mettra également en place des mesures additionnelles spécifiques à l’industrie, de même que des règlements pour les consommateurs.

Dans une économie de marché comme celle du Canada, la tarification du carbone représente le moyen le plus efficace d’inciter les consommateurs à se détourner des produits dont la fabrication émet de grandes quantités de carbone. Elle encourage également les producteurs à réduire leurs émissions et à adopter des pratiques plus écoénergétiques.

Bien que certains considéreront ces mesures comme une taxe de plus, le fait est que les changements climatiques ont déjà un coût pour les Canadiens. La pollution dégrade notre environnement, menace nos communautés et pose un risque pour la santé. Il est donc naturel que le marché fixe un prix pour les émissions qui contaminent l’air dont nous avons tous besoin et qui pourraient éventuellement exiger l’utilisation de fonds publics pour remédier à la situation.

Le mois dernier, la ministre d’Environnement et Changement climatique Canada, Catherine McKenna, a dévoilé un plan établissant les objectifs de ce projet de tarification du carbone. De fait, le gouvernement fédéral n’instaurera son programme de tarification du carbone qu’aux provinces qui ne se seront pas déjà dotées d’un régime semblable.

Tous les revenus générés par cette taxe seraient ensuite reversées aux provinces où elles ont été perçues afin que celles-ci les redistribuent à leur guise. En théorie, les provinces pourraient même décider de redonner cet argent aux personnes qui en premier lieu ont payé. Je suppose que la plupart des provinces reverseront une partie des recettes à ceux sur qui ces mesures feront peser un lourd fardeau financier, qui ont peu de moyens et pour qui la taxe sur le carbone pourrait être très préjudiciable. Par exemple, le gouvernement pourrait rembourser la taxe sur l’essence à certains agriculteurs et aux habitants des régions nordiques, qui ont peu de solutions de rechange à leur disposition. Très probablement, les provinces réinvestiront également ces recettes dans les énergies propres, de manière à permettre aux entreprises et aux citoyens ayant une importante empreinte carbone de la réduire. 

La structure de tarification du carbone établie par le gouvernement fédéral dénote également une certaine prise de conscience des retombées économiques négatives qui pourraient en découler. En effet, les industries canadiennes qui produisent de grandes quantités de gaz à effet de serre, comme celles qui fabriquent de l’aluminium ou de l’acier, pourraient être défavorisées par rapport à leurs concurrentes étrangères qui ne sont pas assujetties à une tarification du carbone. Voilà comment fonctionne le régime de tarification du carbone de l’Alberta : les employeurs reçoivent des crédits pour le volume de carbone qu’ils produisent, de même que des incitatifs à réduire graduellement leurs émissions en adoptant des technologies plus efficientes.

En définitive, cette approche permettra d’établir des règles équitables pour nos entreprises en leur offrant plus d’incitatifs à réduire leur production et leur consommation de carbone, sans que cela nuise beaucoup à notre économie. Cette approche s’inscrit dans la lignée de l’étude sur la transition vers une économie à faibles émissions de carbone du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Je félicite notre gouvernement pour ses récents efforts. Dépendamment des résultats de ce plan, la tarification du carbone pourrait, à elle seule, entraîner une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 95 millions de tonnes par année.

Or, ces progrès, quoique non négligeables, ne suffisent pas. Afin d’atteindre nos objectifs pour 2030, en vertu de l’Accord de Paris, il nous faut mettre en place de nouvelles mesures pour réduire nos émissions de 219 millions de tonnes supplémentaires par année.

Selon une étude rendue publique lors d’une récente conférence des Nations Unies sur la question climatique, la Chine et l’Inde pourraient bien dépasser leurs propres objectifs de réduction du carbone. Maintenant que les climatosceptiques sont au pouvoir chez nos voisins du Sud, il est temps que le Canada prenne les devants. Nous devons faire notre juste part.

Le sénateur Paul J. Massicotte représente De Lanaudière au Québec. Il est vice-président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, ainsi que membre du Comité spécial sur la modernisation du Sénat.

Cet article a été publié le 7 juin 2017 dans the Hill Times (en anglais seulement).

Il est temps d’arrêter de débattre de la question. Les changements climatiques sont réels et représentent sans doute la plus grande menace à laquelle notre monde est confronté. Certains pays commencent enfin à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais ce n’est qu’un début.

Dans le cadre des engagements qu’il a pris en vertu de l’Accord de Paris de 2016, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il instaurera, en 2018, un régime de tarification des émissions de carbone, et qu’il mettra également en place des mesures additionnelles spécifiques à l’industrie, de même que des règlements pour les consommateurs.

Dans une économie de marché comme celle du Canada, la tarification du carbone représente le moyen le plus efficace d’inciter les consommateurs à se détourner des produits dont la fabrication émet de grandes quantités de carbone. Elle encourage également les producteurs à réduire leurs émissions et à adopter des pratiques plus écoénergétiques.

Bien que certains considéreront ces mesures comme une taxe de plus, le fait est que les changements climatiques ont déjà un coût pour les Canadiens. La pollution dégrade notre environnement, menace nos communautés et pose un risque pour la santé. Il est donc naturel que le marché fixe un prix pour les émissions qui contaminent l’air dont nous avons tous besoin et qui pourraient éventuellement exiger l’utilisation de fonds publics pour remédier à la situation.

Le mois dernier, la ministre d’Environnement et Changement climatique Canada, Catherine McKenna, a dévoilé un plan établissant les objectifs de ce projet de tarification du carbone. De fait, le gouvernement fédéral n’instaurera son programme de tarification du carbone qu’aux provinces qui ne se seront pas déjà dotées d’un régime semblable.

Tous les revenus générés par cette taxe seraient ensuite reversées aux provinces où elles ont été perçues afin que celles-ci les redistribuent à leur guise. En théorie, les provinces pourraient même décider de redonner cet argent aux personnes qui en premier lieu ont payé. Je suppose que la plupart des provinces reverseront une partie des recettes à ceux sur qui ces mesures feront peser un lourd fardeau financier, qui ont peu de moyens et pour qui la taxe sur le carbone pourrait être très préjudiciable. Par exemple, le gouvernement pourrait rembourser la taxe sur l’essence à certains agriculteurs et aux habitants des régions nordiques, qui ont peu de solutions de rechange à leur disposition. Très probablement, les provinces réinvestiront également ces recettes dans les énergies propres, de manière à permettre aux entreprises et aux citoyens ayant une importante empreinte carbone de la réduire. 

La structure de tarification du carbone établie par le gouvernement fédéral dénote également une certaine prise de conscience des retombées économiques négatives qui pourraient en découler. En effet, les industries canadiennes qui produisent de grandes quantités de gaz à effet de serre, comme celles qui fabriquent de l’aluminium ou de l’acier, pourraient être défavorisées par rapport à leurs concurrentes étrangères qui ne sont pas assujetties à une tarification du carbone. Voilà comment fonctionne le régime de tarification du carbone de l’Alberta : les employeurs reçoivent des crédits pour le volume de carbone qu’ils produisent, de même que des incitatifs à réduire graduellement leurs émissions en adoptant des technologies plus efficientes.

En définitive, cette approche permettra d’établir des règles équitables pour nos entreprises en leur offrant plus d’incitatifs à réduire leur production et leur consommation de carbone, sans que cela nuise beaucoup à notre économie. Cette approche s’inscrit dans la lignée de l’étude sur la transition vers une économie à faibles émissions de carbone du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Je félicite notre gouvernement pour ses récents efforts. Dépendamment des résultats de ce plan, la tarification du carbone pourrait, à elle seule, entraîner une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 95 millions de tonnes par année.

Or, ces progrès, quoique non négligeables, ne suffisent pas. Afin d’atteindre nos objectifs pour 2030, en vertu de l’Accord de Paris, il nous faut mettre en place de nouvelles mesures pour réduire nos émissions de 219 millions de tonnes supplémentaires par année.

Selon une étude rendue publique lors d’une récente conférence des Nations Unies sur la question climatique, la Chine et l’Inde pourraient bien dépasser leurs propres objectifs de réduction du carbone. Maintenant que les climatosceptiques sont au pouvoir chez nos voisins du Sud, il est temps que le Canada prenne les devants. Nous devons faire notre juste part.

Le sénateur Paul J. Massicotte représente De Lanaudière au Québec. Il est vice-président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, ainsi que membre du Comité spécial sur la modernisation du Sénat.

Cet article a été publié le 7 juin 2017 dans the Hill Times (en anglais seulement).

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