Des sénateurs réclament une stratégie fédérale sur l’autisme : Sénateur Housakos
Leo Housakos
C - Québec (Wellington)
Partout au Canada, les écoles font de leur mieux pour aider le nombre sans cesse grandissant d’élèves autistes, mais elles croulent sous la demande. Si le gouvernement fédéral ne prend pas dès maintenant des mesures pour corriger la situation et revoir les politiques publiques liées à l’autisme au Canada, nous serons tôt ou tard confrontés à une crise majeure.
Cette réalité alarmante a été mise en lumière par le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie dans son rapport intitulé Payer maintenant ou payer plus tard – Les familles d’enfants autistes en crise, qui a été publié en 2007.
Le rapport recommande la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur les troubles du spectre de l’autisme, qui prévoirait notamment un plan visant à élargir les possibilités d’apprentissage et de formation professionnelle pour les Canadiens autistes.
Bon nombre d’organismes du secteur privé tentent déjà de combler le vide qui existe, mais la tâche s’annonce titanesque, surtout si le gouvernement fédéral ne leur accorde pas le soutien nécessaire.
Prenons par exemple l’école À pas de géant et son centre de ressources pour enfants autistes, qui est située à Montréal. Cette école adopte une approche globale. Elle offre notamment diverses formes de thérapie et emploie des méthodes d’enseignement variées. Chaque enfant est accompagné par un éducateur hautement qualifié.
Au fait, combien y a‑t‑il d’écoles dédiées uniquement aux enfants autistes au Québec ?
Il n’y en a qu’une seule, l’école À pas de géant, où plus de 600 enfants sont inscrits sur la liste d’attente. Le nombre d’enfants qui attendent une place dépasse donc largement le nombre d’enfants qui reçoivent l’aide nécessaire.
Alors qu’il est important de saluer les efforts déployés par l’école À pas de géant, il n’en demeure pas moins que nous ne prenons pas suffisamment de mesures pour l’appuyer et pour soutenir d’autres programmes similaires partout au pays.
Un premier pas en ce sens a été fait par l’ancien premier ministre, Stephen Harper. Le gouvernement fédéral avait alors accordé 11 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer les programmes de formation destinés aux adultes autistes afin de les aider à entrer sur le marché du travail. D’ailleurs, certaines entreprises reconnaissent elles aussi que les talents et les compétences de certains d’entre eux peuvent être extrêmement utiles.
Nous devons poursuivre nos efforts en ce sens, mais nous devons aussi faire plus.
Il est temps d’élaborer une politique nationale convaincante et cohérente en matière d’autisme, qui sera dirigée par le gouvernement, afin de mettre l’accent sur la recherche, les interventions précoces, les services de soutien aux familles et la formation professionnelle.
Même si le comité a publié son rapport il y a 10 ans, les sénateurs, eux, n’ont pas oublié les difficultés auxquelles ces Canadiens se heurtent au quotidien.
Lors de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme [en anglais seulement], je témoignerai mon appui à la cause et au changement en participant à la campagne Faites briller en bleu (#2avrilenbleu, #LIUB), qui invite les gens à porter du bleu, la couleur associée à la défense de l’autisme. J’espère que vous ferez de même.
Le sénateur Leo Housakos représente la division de Wellington, au Québec. Il a été le Président du Sénat du Canada et il préside en ce moment le Comité sénatorial de la régie interne, des budgets et de l’administration.