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Un objectif qui mérite notre attention : sénateur Christmas

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À l’approche des chaudes journées d’été, je pense souvent aux milliers de touristes qui afflueront bientôt sur notre île. Ce sont encore les services touristiques de la province qui ont trouvé la meilleure formule pour la décrire : « Connaître notre île, c’est connaître son implacable beauté et ses gens farouches et fiers, tous unis par la tradition ».

Une chose est certaine : j’adore l’île du Cap-Breton/Unama’ki, sa grande beauté et ses gens. J’adore que les Canadiens se soient entichés de ce qui, selon moi, est l’un des plus beaux endroits au Canada.

Mon amour pour ma région n’a d’égal que mon inquiétude quant à sa viabilité économique au cours des années à venir.

En tant qu’insulaires, nous faisons face dans l’immédiat à de véritables défis économiques. Ceux d’entre vous qui me connaissent savent que, depuis un certain temps déjà, j’encourage activement des discussions approfondies sur ce que nous pouvons et devons faire pour orienter notre avenir collectif.

Cet avenir collectif est très important pour moi, car le Cap-­Breton, ou Unama’ki, et Membertou, représentent mon coin de pays. L’île est le territoire ancestral de la Nation mi’kmaq; nos aînés croient d’ailleurs que nos ancêtres vivent sur ce territoire depuis près de 13 000 ans.

Malgré la beauté de l’île, les merveilles que recèle sa géographie et le caractère chaleureux de ses habitants, nous devons reconnaître des réalités troublantes et nous y attaquer dès maintenant.

Sénateur Dan Christmas plaide pour la viabilité économique du Cap-Breton. (Photo par Jeff Bond, Bond Photography)

Commençons par l’analyse de la population du Cap-­Breton. Au cours de la période de 25 ans allant de 1991 à 2016, le nombre d’habitants dans la région a diminué de près de 30 000 personnes, soit l’équivalent de la population de l’ancienne Ville de Sydney.

Au cours des dix dernières années, la population du Cap-­Breton a connu la plus forte baisse en termes de pourcentage comparativement aux autres régions économiques de la province. Qui plus est, pendant cette même période, la population des cinq municipalités du Cap­-Breton a diminué.

Pourtant, la population des Premières Nations au Cap-­Breton augmente.

Lorsque nous comparons la variation en pourcentage de la population des jeunes (personnes âgées de moins de 15 ans), le Cap-­Breton accuse le deuxième pire bilan, et c’est probablement l’augmentation de la population des jeunes des Premières Nations au Cap-­Breton qui nous garde de la dernière place.

En fait, la population de jeunes a diminué d’un peu plus de 4 000 personnes au cours des dix dernières années.

Pour mettre ces chiffres en perspective, à l’ancienne commission scolaire régionale de Cap­-Breton–Victoria, il y avait 67 écoles pour les élèves du primaire à la 12e année lors de l’année scolaire 1999­-2000.

Au printemps 2017, seulement 41 écoles étaient ouvertes, et en 2018-­2019, 17 autres écoles ont été fermées. Bref, en un peu moins de 20 ans, le nombre d’écoles pour les élèves du primaire à la 12e année de l’ancienne commission scolaire régionale de Cap-­Breton–Victoria est passé de 67 à 24.

Parlons maintenant du taux d’emploi. Le taux d’emploi au Cap-­Breton est bien en deçà de ceux du Canada et de la Nouvelle-­Écosse. Il est actuellement de 45,3 %, alors que le taux de la Nouvelle­-Écosse est de 56,6 % et que celui du Canada est de 61,1 %.

En chiffres réels, cela veut dire que 47 610 personnes occupent un emploi au Cap­-Breton. Si nous avions le même taux que la Nouvelle-Écosse, près de 12 000 personnes de plus auraient un emploi; et si nous avions le même taux que le Canada, ce nombre atteindrait près de 17 000 personnes de plus.

Parlons plus particulièrement de la municipalité régionale du Cap-­Breton (CBRM). Lorsque nous comparons le revenu médian des ménages de la CBRM à celui du reste du Canada et de la Nouvelle­-Écosse, nous constatons que là aussi, nous nous situons sous la moyenne. Lorsque nous comparons le pourcentage d’enfants de moins de six ans vivant dans la pauvreté, le taux de la CBRM est supérieur à celui de la Nouvelle-Écosse et du Canada.

Notre slogan touristique rappelle aux visiteurs qu’ils vont laisser leur cœur au Cap-Breton (« Your heart will never leave »). Pour ceux d’entre nous qui vivent ici, les cœurs restent, mais les jeunes partent.

Je pense que les signes sont là depuis un bon moment. Le déclin de la population n’est que le symptôme d’un problème plus grave. Ce problème, c’est notre économie – ou l’absence d’une économie durable.

Heureusement, nous avons entamé un dialogue sur cette question cruciale. Nombreux sont les groupes, les amis et les clans qui discutent de la voie à suivre ou qui, à tout le moins, cherchent à déterminer les options les plus prometteuses.

Le moment n’a jamais été aussi opportun de tenir un tel débat. On a déjà commencé à discuter de notre île, de ses habitants et notre avenir. Il était grand temps.

Churchill a déjà écrit : « Il est merveilleux de voir les progrès qui peuvent être réalisés lorsque nous sommes déterminés à atteindre un objectif. »


Le sénateur Christmas représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.

Cet article a été publié le 2 juillet 2019 dans le journal Cape Breton Post (en anglais seulement).

Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2023. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

À l’approche des chaudes journées d’été, je pense souvent aux milliers de touristes qui afflueront bientôt sur notre île. Ce sont encore les services touristiques de la province qui ont trouvé la meilleure formule pour la décrire : « Connaître notre île, c’est connaître son implacable beauté et ses gens farouches et fiers, tous unis par la tradition ».

Une chose est certaine : j’adore l’île du Cap-Breton/Unama’ki, sa grande beauté et ses gens. J’adore que les Canadiens se soient entichés de ce qui, selon moi, est l’un des plus beaux endroits au Canada.

Mon amour pour ma région n’a d’égal que mon inquiétude quant à sa viabilité économique au cours des années à venir.

En tant qu’insulaires, nous faisons face dans l’immédiat à de véritables défis économiques. Ceux d’entre vous qui me connaissent savent que, depuis un certain temps déjà, j’encourage activement des discussions approfondies sur ce que nous pouvons et devons faire pour orienter notre avenir collectif.

Cet avenir collectif est très important pour moi, car le Cap-­Breton, ou Unama’ki, et Membertou, représentent mon coin de pays. L’île est le territoire ancestral de la Nation mi’kmaq; nos aînés croient d’ailleurs que nos ancêtres vivent sur ce territoire depuis près de 13 000 ans.

Malgré la beauté de l’île, les merveilles que recèle sa géographie et le caractère chaleureux de ses habitants, nous devons reconnaître des réalités troublantes et nous y attaquer dès maintenant.

Sénateur Dan Christmas plaide pour la viabilité économique du Cap-Breton. (Photo par Jeff Bond, Bond Photography)

Commençons par l’analyse de la population du Cap-­Breton. Au cours de la période de 25 ans allant de 1991 à 2016, le nombre d’habitants dans la région a diminué de près de 30 000 personnes, soit l’équivalent de la population de l’ancienne Ville de Sydney.

Au cours des dix dernières années, la population du Cap-­Breton a connu la plus forte baisse en termes de pourcentage comparativement aux autres régions économiques de la province. Qui plus est, pendant cette même période, la population des cinq municipalités du Cap­-Breton a diminué.

Pourtant, la population des Premières Nations au Cap-­Breton augmente.

Lorsque nous comparons la variation en pourcentage de la population des jeunes (personnes âgées de moins de 15 ans), le Cap-­Breton accuse le deuxième pire bilan, et c’est probablement l’augmentation de la population des jeunes des Premières Nations au Cap-­Breton qui nous garde de la dernière place.

En fait, la population de jeunes a diminué d’un peu plus de 4 000 personnes au cours des dix dernières années.

Pour mettre ces chiffres en perspective, à l’ancienne commission scolaire régionale de Cap­-Breton–Victoria, il y avait 67 écoles pour les élèves du primaire à la 12e année lors de l’année scolaire 1999­-2000.

Au printemps 2017, seulement 41 écoles étaient ouvertes, et en 2018-­2019, 17 autres écoles ont été fermées. Bref, en un peu moins de 20 ans, le nombre d’écoles pour les élèves du primaire à la 12e année de l’ancienne commission scolaire régionale de Cap-­Breton–Victoria est passé de 67 à 24.

Parlons maintenant du taux d’emploi. Le taux d’emploi au Cap-­Breton est bien en deçà de ceux du Canada et de la Nouvelle-­Écosse. Il est actuellement de 45,3 %, alors que le taux de la Nouvelle­-Écosse est de 56,6 % et que celui du Canada est de 61,1 %.

En chiffres réels, cela veut dire que 47 610 personnes occupent un emploi au Cap­-Breton. Si nous avions le même taux que la Nouvelle-Écosse, près de 12 000 personnes de plus auraient un emploi; et si nous avions le même taux que le Canada, ce nombre atteindrait près de 17 000 personnes de plus.

Parlons plus particulièrement de la municipalité régionale du Cap-­Breton (CBRM). Lorsque nous comparons le revenu médian des ménages de la CBRM à celui du reste du Canada et de la Nouvelle­-Écosse, nous constatons que là aussi, nous nous situons sous la moyenne. Lorsque nous comparons le pourcentage d’enfants de moins de six ans vivant dans la pauvreté, le taux de la CBRM est supérieur à celui de la Nouvelle-Écosse et du Canada.

Notre slogan touristique rappelle aux visiteurs qu’ils vont laisser leur cœur au Cap-Breton (« Your heart will never leave »). Pour ceux d’entre nous qui vivent ici, les cœurs restent, mais les jeunes partent.

Je pense que les signes sont là depuis un bon moment. Le déclin de la population n’est que le symptôme d’un problème plus grave. Ce problème, c’est notre économie – ou l’absence d’une économie durable.

Heureusement, nous avons entamé un dialogue sur cette question cruciale. Nombreux sont les groupes, les amis et les clans qui discutent de la voie à suivre ou qui, à tout le moins, cherchent à déterminer les options les plus prometteuses.

Le moment n’a jamais été aussi opportun de tenir un tel débat. On a déjà commencé à discuter de notre île, de ses habitants et notre avenir. Il était grand temps.

Churchill a déjà écrit : « Il est merveilleux de voir les progrès qui peuvent être réalisés lorsque nous sommes déterminés à atteindre un objectif. »


Le sénateur Christmas représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.

Cet article a été publié le 2 juillet 2019 dans le journal Cape Breton Post (en anglais seulement).

Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2023. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

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