Aller au contenu

« Je ne pars pas à la retraite » : le sénateur David Adams Richards tourne la page de sa carrière à la Chambre rouge

Le sénateur David Adams Richards assis sur un canapé dans son bureau.

Romancier, essayiste et scénariste primé, le sénateur David Adams Richards a consacré une grande partie de son œuvre à la représentation des communautés ouvrières et pauvres de sa province natale, le Nouveau-Brunswick.

Après s’être joint au Sénat en 2017, le sénateur Richards n’a jamais cessé d’écrire, publiant quatre autres livres entre les séances du Sénat et les réunions de comités. Pendant son passage à la Chambre rouge, il a attiré l’attention sur le déclin des populations de saumon atlantique, préconisé les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique, dénoncé la Loi sur la diffusion continue en ligne, et s’est moqué des commentateurs de hockey américains.

Alors qu’il se prépare à quitter la Chambre rouge le 17 octobre 2025, le sénateur Richards s’est entretenu avec SenCAplus au sujet de sa carrière et de son prochain chapitre.

Vous avez déclaré avoir décidé de devenir écrivain après avoir lu Oliver Twist à 14 ans. Qu’est-ce qui, dans ce livre, vous a donné envie de prendre la plume?

Je connaissais tous les personnages. J’ai grandi dans une société que la banlieue de la classe moyenne n’a probablement jamais connue. Je connaissais des enfants qui avaient du mal à s’en sortir au jour le jour, et des enfants dont les pères étaient médecins et avocats. Alors quand j’ai lu Oliver Twist, j’ai vu les mêmes personnes dans ce livre. Je l’ai lu en trois jours, et j’ai réalisé deux choses : Charles Dickens était un grand écrivain, et moi aussi je voulais être écrivain.

Le sénateur David Adams Richards se prépare à rejoindre la Chambre rouge en 2017, accompagné du Président du Sénat de l’époque, George J. Furey, à gauche, de l’ancienne greffière du Sénat, Nicole Proulx, et de l’huissier du bâton noir, J. Greg Peters.

Vous avez été nommé au Sénat en aout 2017. Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature?

Ma femme Peg m’a encouragé à postuler parce que je parlais toujours de politique. Je m’inquiétais des capacités de défense du pays, de la terrible situation de nos vétérans et des taux de chômage.

Je ne m’attendais pas à être choisi un jour comme sénateur, mais c’est arrivé. Je pense que si votre premier ministre vous demande de faire quelque chose et que vous pouvez le faire, alors vous devez le faire. J’étais complètement novice en politique, j’ai donc dû tout apprendre. Ça m’a pris du temps, ce qui est le cas pour beaucoup de sénateurs, mais avec le temps, j’ai trouvé mes marques.

Vous avez parlé des personnages d’Oliver Twist et de leur familiarité. Vos propres écrits portent aussi souvent sur ceux qui sont marginalisés et vivent dans des communautés rurales. Comment votre travail de sénateur vous a-t-il permis de continuer à donner une voix à ces groupes? 

Je ne sais pas à quel point un sénateur peut réussir à cet égard, mais il y a des problèmes endémiques de notre conscience nationale que nous devrions examiner, notamment les crises des opioïdes et de la méthamphétamine, qui détruisent de nombreux jeunes au pays. Cela devrait être un axe majeur pour traiter le problème de la pauvreté et de la marginalisation.

Il y a d’autres questions qui ont particulièrement touché les jeunes générations vivant en région rurale. Je me souviens comment la taxe carbone a frappé le secteur du transport routier de l’ami de mon fils. Il possédait trois camions, et il en a fini par en perdre deux parce qu’il ne pouvait pas assumer les couts du diesel, et il ne pouvait pas payer ses chauffeurs à cause de l’augmentation de l’assurance. De plus, les marchandises qu’il transportait vers de petits magasins des régions rurales devenaient de plus en plus chères.

Ces questions ne me dérangeaient pas seulement moi, elles dérangeaient aussi beaucoup de sénateurs, peu importe de quel côté de la Chambre je me trouvais.

La vie d’écrivain est souvent solitaire, et vous vous êtes même qualifié de reclus et d’exclu (en anglais seulement). Comment avez-vous concilié ces traits avec les devoirs publics d’un sénateur?

C’était très étrange. Je n’avais jamais dit bonjour à autant de gens dans ma vie avant de devenir sénateur. Quand j’écrivais un roman, je travaillais littéralement pendant des mois sans voir personne, sauf ma famille et les gens que je croisais à la patinoire pendant les entrainements de hockey de mes enfants. La plupart du temps, j’étais seul, et ça ne me dérangeait pas du tout. C’est la vie que j’avais choisie. Le Sénat, c’est un autre monde. Je suis très content d’y être entré parce que j’ai rencontré beaucoup de gens brillants et compétents qui comptent parmi les meilleurs Canadiens que je connaisse. Je n’étais pas forcément d’accord avec tous, mais je pensais quand même qu’ils travaillaient pour un Canada qui pourrait profiter à tous.

Le sénateur Richards, à droite, partage le Giller Prize de l’année 2000 avec l’auteur Michael Ondaatje. Ondaatje a été récompensé pour son roman Anil's Ghost, et le sénateur Richards pour son roman Mercy Among the Children. (CP PHOTO/Tannis Toohey)

Vous avez publié plusieurs livres durant vos années au Sénat, et votre prochain roman, Songs of Love on a December Night, paraitra bientôt. Comment avez-vous réussi à conjuguer l’écriture et vos fonctions au Sénat?

Je ne peux pas passer une journée sans écrire, c’est dommage mais c’est comme ça. Je réussissais toujours à écrire une heure le soir, l’après-midi ou le matin avant d’aller aux réunions de comité. Ce n’était pas si difficile de conjuguer les deux de cette façon. 

Votre vie, votre œuvre littéraire et Miramichi ont été présentés dans un film primé en 2023, Les Géographies de DAR. Comment ce film a-t-il vu le jour? 

J’ai rencontré la réalisatrice, Monique LeBlanc, il y a des années et j’ai proposé qu’on fasse un scénario sur la catastrophe d’Escuminac de 1959, qui fut l’une des plus grandes catastrophes de pêche au Canada. C’est une histoire très complexe, et cette idée ne s’est jamais concrétisée. Mais elle avait lu mon travail et, un jour, elle m’a proposé de réaliser un film sur moi et ma vie d’écrivain. C’est une réalisatrice brillante, et elle a mis tout son cœur et son âme dans ce film.

En tant que président du Sous-comité des anciens combattants du Sénat, vous avez étudié les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique. Qu’est-ce qui vous a frappé dans le rapport de l’étude et dans les témoignages que vous avez entendus?

Beaucoup de ces vétérans sont revenus après avoir servi dans des endroits horribles à l’âge de 22 ou 23 ans, et ils se sont retrouvés à chercher des moyens de faire face chaque jour, parfois avec des opioïdes et de l’alcool. Nous avons entendu plusieurs personnes qui avaient envisagé ou tenté de se suicider. Je pensais que si la psilocybine et la MDMA pouvaient soulager ces jeunes et les aider à remettre leur vie en ordre, alors ça valait la peine d’y réfléchir davantage.

En tant que président du Sous-comité des anciens combattants du Sénat, le sénateur Richards a travaillé en 2023 sur le rapport du sous-comité sur les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique. Il se tient aux côtés de l’ancien sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, alors vice-président du sous-comité.

Le sénateur Richards, deuxième à partir de la droite, visite la Maison du vétéran Canada dans le cadre du travail du Sous-comité des anciens combattants afin de rencontrer son personnel et de s’informer sur les approches efficaces pour réduire l’itinérance chez les vétérans. Sont également représentés, de gauche à droite, le sénateur John M. McNair et les sénatrices Marty Deacon et Rebecca Patterson.

De quels autres travaux en comité ou travaux législatifs êtes-vous fier?

Je suis fier de m’être opposé à certains dossiers, comme les budgets fédéraux, parce qu’il n’a jamais été clair pour moi où allait l’argent. Je savais que les budgets allaient passer, mais j’ai quand même voté contre en signe de protestation.

Je me suis aussi opposé au projet de loi C-11, la Loi sur la diffusion en ligne, parce que je considérais cela comme une forme de censure. Je pensais que cela deviendrait un peu une dictature si le gouvernement commençait à dire aux écrivains canadiens ce qu’ils pouvaient ou ne pouvaient pas écrire. J’ai eu du soutien, y compris de l’auteure Margaret Atwood. Je n’ai pas réussi à bloquer le projet de loi, puisqu’il a finalement été adopté, mais au moins j’ai pris position. 

J’ai aussi essayé de faire avancer d’autres choses, notamment la protection du saumon atlantique, qui est fondamentale à notre mode de vie sur la Miramichi et la Restigouche, non seulement pour nous, mais aussi pour les peuples des Premières Nations. Les saumons sont décimés par les phoques et le bar prédateurs parce qu’il n’y a plus d’abattages. Je n’ai pas lancé de ligne depuis deux ans parce qu’il ne reste plus de saumon dans les rivières de la région de Miramichi où je pêche. 

Dans un discours à la Chambre du Sénat en 2018 qui a fait les gros titres, vous avez dit que les commentateurs de hockey américains avaient complètement gâché le sport en utilisant des phrases odieuses dans leurs descriptions détaillées. Pourquoi avez-vous décidé de soulever cette question à la Chambre?

Je ne m’attendais pas à ce que ça fasse la une; c’était simplement une de mes bêtes noires. Le hockey a toujours été considéré comme une sorte de roller‑derby ou de combat de lutte dans certaines régions des États-Unis, alors que c’est vraiment un sport brillant et magnifique. Au mieux, c’est un ballet sur glace. 

Ma principale inquiétude à propos des commentateurs des États-Unis est que la nature même du jeu a été mise à mal par leurs commentaires. Ils ne disent plus qu’un gardien « fait un arrêt »; ils disent que le gardien « refuse de céder ». Ils n’appellent pas ça les « bandes »; ils appellent ça le « demi-mur ». Des commentateurs canadiens comme Bob Cole et Danny Gallivan savaient que traverser la zone centrale ou passer de votre ligne bleue à l’autre ligne bleue était tout aussi important que le tir au but. Beaucoup de commentateurs américains, qui ont grandi avec le basketball et le baseball, ne comprennent tout simplement pas cela.

Le sénateur Richards, à gauche, participe au dévoilement de la première plaque de signet du Sentier littéraire canadien au Nouveau-Brunswick, en juillet 2025. On voit également sur la photo le maire de Miramichi, Adam Lordon, deuxième à partir de la gauche, la sœur du sénateur, Mary Jane Richards, et son mari, Jeffrey Carleton. (Crédit photo : Gail Harding, Ville de Miramichi)

Quels sont vos plans pour la retraite?

Je ne pars pas à la retraite. Je rentre simplement chez moi pour écrire mes livres. J’ai un roman sur lequel je travaille en ce moment, et j’ai des essais qui sortent au printemps prochain. 

Allez-vous écrire un jour sur votre expérience au Sénat? 

J’y ai pensé un instant, mais je ne sais pas si je vais le faire. On verra. Je ne sais pas ce que je vais écrire. Je suis vraiment inquiet pour notre pays, pas seulement pour les tarifs douaniers des États-Unis, mais aussi parce que nous sommes dans un bourbier d’auto-jugement et d’angoisse. Il y a de nombreuses divisions dans le pays et aucune n’est bonne pour le Canada dans son ensemble. 

C’est un moment charnière dans l’histoire canadienne. Tout pourrait bien se passer, mais ça va demander beaucoup de travail. 

« Je ne pars pas à la retraite » : le sénateur David Adams Richards tourne la page de sa carrière à la Chambre rouge

Le sénateur David Adams Richards assis sur un canapé dans son bureau.

Romancier, essayiste et scénariste primé, le sénateur David Adams Richards a consacré une grande partie de son œuvre à la représentation des communautés ouvrières et pauvres de sa province natale, le Nouveau-Brunswick.

Après s’être joint au Sénat en 2017, le sénateur Richards n’a jamais cessé d’écrire, publiant quatre autres livres entre les séances du Sénat et les réunions de comités. Pendant son passage à la Chambre rouge, il a attiré l’attention sur le déclin des populations de saumon atlantique, préconisé les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique, dénoncé la Loi sur la diffusion continue en ligne, et s’est moqué des commentateurs de hockey américains.

Alors qu’il se prépare à quitter la Chambre rouge le 17 octobre 2025, le sénateur Richards s’est entretenu avec SenCAplus au sujet de sa carrière et de son prochain chapitre.

Vous avez déclaré avoir décidé de devenir écrivain après avoir lu Oliver Twist à 14 ans. Qu’est-ce qui, dans ce livre, vous a donné envie de prendre la plume?

Je connaissais tous les personnages. J’ai grandi dans une société que la banlieue de la classe moyenne n’a probablement jamais connue. Je connaissais des enfants qui avaient du mal à s’en sortir au jour le jour, et des enfants dont les pères étaient médecins et avocats. Alors quand j’ai lu Oliver Twist, j’ai vu les mêmes personnes dans ce livre. Je l’ai lu en trois jours, et j’ai réalisé deux choses : Charles Dickens était un grand écrivain, et moi aussi je voulais être écrivain.

Le sénateur David Adams Richards se prépare à rejoindre la Chambre rouge en 2017, accompagné du Président du Sénat de l’époque, George J. Furey, à gauche, de l’ancienne greffière du Sénat, Nicole Proulx, et de l’huissier du bâton noir, J. Greg Peters.

Vous avez été nommé au Sénat en aout 2017. Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature?

Ma femme Peg m’a encouragé à postuler parce que je parlais toujours de politique. Je m’inquiétais des capacités de défense du pays, de la terrible situation de nos vétérans et des taux de chômage.

Je ne m’attendais pas à être choisi un jour comme sénateur, mais c’est arrivé. Je pense que si votre premier ministre vous demande de faire quelque chose et que vous pouvez le faire, alors vous devez le faire. J’étais complètement novice en politique, j’ai donc dû tout apprendre. Ça m’a pris du temps, ce qui est le cas pour beaucoup de sénateurs, mais avec le temps, j’ai trouvé mes marques.

Vous avez parlé des personnages d’Oliver Twist et de leur familiarité. Vos propres écrits portent aussi souvent sur ceux qui sont marginalisés et vivent dans des communautés rurales. Comment votre travail de sénateur vous a-t-il permis de continuer à donner une voix à ces groupes? 

Je ne sais pas à quel point un sénateur peut réussir à cet égard, mais il y a des problèmes endémiques de notre conscience nationale que nous devrions examiner, notamment les crises des opioïdes et de la méthamphétamine, qui détruisent de nombreux jeunes au pays. Cela devrait être un axe majeur pour traiter le problème de la pauvreté et de la marginalisation.

Il y a d’autres questions qui ont particulièrement touché les jeunes générations vivant en région rurale. Je me souviens comment la taxe carbone a frappé le secteur du transport routier de l’ami de mon fils. Il possédait trois camions, et il en a fini par en perdre deux parce qu’il ne pouvait pas assumer les couts du diesel, et il ne pouvait pas payer ses chauffeurs à cause de l’augmentation de l’assurance. De plus, les marchandises qu’il transportait vers de petits magasins des régions rurales devenaient de plus en plus chères.

Ces questions ne me dérangeaient pas seulement moi, elles dérangeaient aussi beaucoup de sénateurs, peu importe de quel côté de la Chambre je me trouvais.

La vie d’écrivain est souvent solitaire, et vous vous êtes même qualifié de reclus et d’exclu (en anglais seulement). Comment avez-vous concilié ces traits avec les devoirs publics d’un sénateur?

C’était très étrange. Je n’avais jamais dit bonjour à autant de gens dans ma vie avant de devenir sénateur. Quand j’écrivais un roman, je travaillais littéralement pendant des mois sans voir personne, sauf ma famille et les gens que je croisais à la patinoire pendant les entrainements de hockey de mes enfants. La plupart du temps, j’étais seul, et ça ne me dérangeait pas du tout. C’est la vie que j’avais choisie. Le Sénat, c’est un autre monde. Je suis très content d’y être entré parce que j’ai rencontré beaucoup de gens brillants et compétents qui comptent parmi les meilleurs Canadiens que je connaisse. Je n’étais pas forcément d’accord avec tous, mais je pensais quand même qu’ils travaillaient pour un Canada qui pourrait profiter à tous.

Le sénateur Richards, à droite, partage le Giller Prize de l’année 2000 avec l’auteur Michael Ondaatje. Ondaatje a été récompensé pour son roman Anil's Ghost, et le sénateur Richards pour son roman Mercy Among the Children. (CP PHOTO/Tannis Toohey)

Vous avez publié plusieurs livres durant vos années au Sénat, et votre prochain roman, Songs of Love on a December Night, paraitra bientôt. Comment avez-vous réussi à conjuguer l’écriture et vos fonctions au Sénat?

Je ne peux pas passer une journée sans écrire, c’est dommage mais c’est comme ça. Je réussissais toujours à écrire une heure le soir, l’après-midi ou le matin avant d’aller aux réunions de comité. Ce n’était pas si difficile de conjuguer les deux de cette façon. 

Votre vie, votre œuvre littéraire et Miramichi ont été présentés dans un film primé en 2023, Les Géographies de DAR. Comment ce film a-t-il vu le jour? 

J’ai rencontré la réalisatrice, Monique LeBlanc, il y a des années et j’ai proposé qu’on fasse un scénario sur la catastrophe d’Escuminac de 1959, qui fut l’une des plus grandes catastrophes de pêche au Canada. C’est une histoire très complexe, et cette idée ne s’est jamais concrétisée. Mais elle avait lu mon travail et, un jour, elle m’a proposé de réaliser un film sur moi et ma vie d’écrivain. C’est une réalisatrice brillante, et elle a mis tout son cœur et son âme dans ce film.

En tant que président du Sous-comité des anciens combattants du Sénat, vous avez étudié les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique. Qu’est-ce qui vous a frappé dans le rapport de l’étude et dans les témoignages que vous avez entendus?

Beaucoup de ces vétérans sont revenus après avoir servi dans des endroits horribles à l’âge de 22 ou 23 ans, et ils se sont retrouvés à chercher des moyens de faire face chaque jour, parfois avec des opioïdes et de l’alcool. Nous avons entendu plusieurs personnes qui avaient envisagé ou tenté de se suicider. Je pensais que si la psilocybine et la MDMA pouvaient soulager ces jeunes et les aider à remettre leur vie en ordre, alors ça valait la peine d’y réfléchir davantage.

En tant que président du Sous-comité des anciens combattants du Sénat, le sénateur Richards a travaillé en 2023 sur le rapport du sous-comité sur les thérapies assistées par les psychédéliques pour les vétérans atteints du trouble de stress post-traumatique. Il se tient aux côtés de l’ancien sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, alors vice-président du sous-comité.

Le sénateur Richards, deuxième à partir de la droite, visite la Maison du vétéran Canada dans le cadre du travail du Sous-comité des anciens combattants afin de rencontrer son personnel et de s’informer sur les approches efficaces pour réduire l’itinérance chez les vétérans. Sont également représentés, de gauche à droite, le sénateur John M. McNair et les sénatrices Marty Deacon et Rebecca Patterson.

De quels autres travaux en comité ou travaux législatifs êtes-vous fier?

Je suis fier de m’être opposé à certains dossiers, comme les budgets fédéraux, parce qu’il n’a jamais été clair pour moi où allait l’argent. Je savais que les budgets allaient passer, mais j’ai quand même voté contre en signe de protestation.

Je me suis aussi opposé au projet de loi C-11, la Loi sur la diffusion en ligne, parce que je considérais cela comme une forme de censure. Je pensais que cela deviendrait un peu une dictature si le gouvernement commençait à dire aux écrivains canadiens ce qu’ils pouvaient ou ne pouvaient pas écrire. J’ai eu du soutien, y compris de l’auteure Margaret Atwood. Je n’ai pas réussi à bloquer le projet de loi, puisqu’il a finalement été adopté, mais au moins j’ai pris position. 

J’ai aussi essayé de faire avancer d’autres choses, notamment la protection du saumon atlantique, qui est fondamentale à notre mode de vie sur la Miramichi et la Restigouche, non seulement pour nous, mais aussi pour les peuples des Premières Nations. Les saumons sont décimés par les phoques et le bar prédateurs parce qu’il n’y a plus d’abattages. Je n’ai pas lancé de ligne depuis deux ans parce qu’il ne reste plus de saumon dans les rivières de la région de Miramichi où je pêche. 

Dans un discours à la Chambre du Sénat en 2018 qui a fait les gros titres, vous avez dit que les commentateurs de hockey américains avaient complètement gâché le sport en utilisant des phrases odieuses dans leurs descriptions détaillées. Pourquoi avez-vous décidé de soulever cette question à la Chambre?

Je ne m’attendais pas à ce que ça fasse la une; c’était simplement une de mes bêtes noires. Le hockey a toujours été considéré comme une sorte de roller‑derby ou de combat de lutte dans certaines régions des États-Unis, alors que c’est vraiment un sport brillant et magnifique. Au mieux, c’est un ballet sur glace. 

Ma principale inquiétude à propos des commentateurs des États-Unis est que la nature même du jeu a été mise à mal par leurs commentaires. Ils ne disent plus qu’un gardien « fait un arrêt »; ils disent que le gardien « refuse de céder ». Ils n’appellent pas ça les « bandes »; ils appellent ça le « demi-mur ». Des commentateurs canadiens comme Bob Cole et Danny Gallivan savaient que traverser la zone centrale ou passer de votre ligne bleue à l’autre ligne bleue était tout aussi important que le tir au but. Beaucoup de commentateurs américains, qui ont grandi avec le basketball et le baseball, ne comprennent tout simplement pas cela.

Le sénateur Richards, à gauche, participe au dévoilement de la première plaque de signet du Sentier littéraire canadien au Nouveau-Brunswick, en juillet 2025. On voit également sur la photo le maire de Miramichi, Adam Lordon, deuxième à partir de la gauche, la sœur du sénateur, Mary Jane Richards, et son mari, Jeffrey Carleton. (Crédit photo : Gail Harding, Ville de Miramichi)

Quels sont vos plans pour la retraite?

Je ne pars pas à la retraite. Je rentre simplement chez moi pour écrire mes livres. J’ai un roman sur lequel je travaille en ce moment, et j’ai des essais qui sortent au printemps prochain. 

Allez-vous écrire un jour sur votre expérience au Sénat? 

J’y ai pensé un instant, mais je ne sais pas si je vais le faire. On verra. Je ne sais pas ce que je vais écrire. Je suis vraiment inquiet pour notre pays, pas seulement pour les tarifs douaniers des États-Unis, mais aussi parce que nous sommes dans un bourbier d’auto-jugement et d’angoisse. Il y a de nombreuses divisions dans le pays et aucune n’est bonne pour le Canada dans son ensemble. 

C’est un moment charnière dans l’histoire canadienne. Tout pourrait bien se passer, mais ça va demander beaucoup de travail. 

Articles connexes

Étiquettes

Nouvelles des comités

Encore plus sur SenCA+

Haut de page