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Le gouvernement fédéral doit prêter l’oreille quand les Premières Nations se disent favorables à l’exploitation des ressources : sénateur Wells

Un camion-citerne sur une route côtière.

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Les Premières Nations veulent avoir leur mot à dire quand il est question de leur avenir économique, et le gouvernement doit cesser de leur mettre des bâtons dans les roues.

Le gouvernement Trudeau s’en remet plutôt à un argumentaire idéologique directement inspiré de ses idées environnementales extrémistes. Le projet de loi C-48 en est un bon exemple, puisqu’il interdit depuis 2019 aux pétroliers de circuler le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Le ministre des Transports de l’époque, Marc Garneau, a affirmé au Comité sénatorial des transports et des communications que, parmi les groupes favorables au projet figurait une « coalition de toutes les communautés autochtones le long de la côte qui, en passant, représente la majorité de ces communautés : Haïda, Heiltsuk, Haisla, Metlakatla, Gitga’at, Kitasoo, Gitxaala et même les leaders héréditaires des Lax Kw’alaams ».

Le problème, avec l’affirmation de M. Garneau, c’est que les Metlakatla ont refusé d’appuyer le projet de loi C‑ 48. Quand on le lui a souligné, à sa comparution suivante, il a affirmé ne pas se souvenir de ce qu’il avait dit la première fois.

Ce n’est pas la première fois que nous assistons à pareil scénario :

  • Quand le pipeline Coastal GasLink, en Colombie-Britannique, a suscité la controverse, le gouvernement n’a pas tenu compte du fait que ce projet avait l’appui non seulement de la province, mais aussi des 20 conseils de bande des Premières Nations qui avaient signé des ententes en ce sens, ni du fait que des communautés autochtones avaient acquis 10 % des parts dans le projet et espéraient en acquérir davantage. 
  • En 2016, le gouvernement a interditl’attribution de permis pour de nouveaux forages pétroliers et gaziers dans les eaux de l’Arctique canadien. Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest et celui du Nunavut ont qualifié la décision de paternaliste, en plus d’en dénoncer les effets sur les négociations en cours sur le transfert de responsabilités, et déploré le manque de consultations. 
  • Les chefs de 11 Premières Nations de la Colombie-Britannique ont appuyé sans équivoque les projets de gaz naturel, estimant que « la situation économique difficile des communautés et des peuples autochtones doit peser aussi lourd dans la balance que les objectifs globaux, mais impersonnels, de lutte contre les changements climatiques ».
  • Le 2 avril, Reuters publiait un article révélant que plusieurs groupes commerciaux autochtones sont prêts à investir de plus en plus rapidement dans les projets énergétiques, y compris dans les pipelines TransMountain et Coastal Gas Link. Dernièrement, diverses Premières Nations ont conclu des ententes avec Enbridge et Suncor et ont jeté les bases, avec Pembina et Cedar LNG, d’un projet d’exportation détenu majoritairement par la nation Haisla. Elles en redemandent.

Pourtant, le gouvernement a l’habitude de faire la sourde oreille lorsque les Premières Nations disent « oui » à l’exploitation des ressources. Le fait est que les travailleurs autochtones représentent 3,9 % de la main-d’œuvre canadienne, mais 6,9 % de celle du secteur de l’énergie (en anglais seulement). Ils sont aussi très présents dans le secteur des mines et de l’aquaculture.

Selon un document de travail produit par le gouvernement, cette proportion a grimpé de 20 % depuis 2014, ce qui représentait environ 10 400 emplois en 2020. Ce même document nous apprenait qu’en 2018-2019, Indian Gas Oil et Gas Canada ont recueilli 55 millions de dollars de recettes tirées de projets pétroliers et gaziers au nom des Premières Nations de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. Les Premières Nations sont les gardiennes de la terre, alors elles veulent contribuer aux efforts visant à ce qu’elle soit utilisée de manière responsable.

En 2016, le président de la Coalition de Premières Nations pour les grands projets, le chef Joseph Bevan, qui s’exprimait au nom des 130 Premières Nations et plus du pays, a posé un certain nombre de questions aux membres du Comité sénatorial des banques, du commerce et de l’économie : « Comment peut-on vraiment tenir compte des intérêts commerciaux des Premières Nations touchées par les projets d’envergure? Peut-on inclure les Premières Nations de façon à ce qu’elles possèdent une part des capitaux propres dans les projets et prennent part aux décisions de gestion? Comment peut-on assurer une saine gérance de l’environnement et atténuer les effets cumulatifs causés par le développement des projets d’envergure tout en tenant compte des intérêts uniques des Premières Nations? »

Le gouvernement doit commencer à tendre l’oreille quand les Premières Nations disent « oui ».

Le sénateur David M. Wells représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.

Cet article a été publié le 18 avril 2024 (en anglais seulement) dans le journal The Hill Times.

Les Premières Nations veulent avoir leur mot à dire quand il est question de leur avenir économique, et le gouvernement doit cesser de leur mettre des bâtons dans les roues.

Le gouvernement Trudeau s’en remet plutôt à un argumentaire idéologique directement inspiré de ses idées environnementales extrémistes. Le projet de loi C-48 en est un bon exemple, puisqu’il interdit depuis 2019 aux pétroliers de circuler le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Le ministre des Transports de l’époque, Marc Garneau, a affirmé au Comité sénatorial des transports et des communications que, parmi les groupes favorables au projet figurait une « coalition de toutes les communautés autochtones le long de la côte qui, en passant, représente la majorité de ces communautés : Haïda, Heiltsuk, Haisla, Metlakatla, Gitga’at, Kitasoo, Gitxaala et même les leaders héréditaires des Lax Kw’alaams ».

Le problème, avec l’affirmation de M. Garneau, c’est que les Metlakatla ont refusé d’appuyer le projet de loi C‑ 48. Quand on le lui a souligné, à sa comparution suivante, il a affirmé ne pas se souvenir de ce qu’il avait dit la première fois.

Ce n’est pas la première fois que nous assistons à pareil scénario :

  • Quand le pipeline Coastal GasLink, en Colombie-Britannique, a suscité la controverse, le gouvernement n’a pas tenu compte du fait que ce projet avait l’appui non seulement de la province, mais aussi des 20 conseils de bande des Premières Nations qui avaient signé des ententes en ce sens, ni du fait que des communautés autochtones avaient acquis 10 % des parts dans le projet et espéraient en acquérir davantage. 
  • En 2016, le gouvernement a interditl’attribution de permis pour de nouveaux forages pétroliers et gaziers dans les eaux de l’Arctique canadien. Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest et celui du Nunavut ont qualifié la décision de paternaliste, en plus d’en dénoncer les effets sur les négociations en cours sur le transfert de responsabilités, et déploré le manque de consultations. 
  • Les chefs de 11 Premières Nations de la Colombie-Britannique ont appuyé sans équivoque les projets de gaz naturel, estimant que « la situation économique difficile des communautés et des peuples autochtones doit peser aussi lourd dans la balance que les objectifs globaux, mais impersonnels, de lutte contre les changements climatiques ».
  • Le 2 avril, Reuters publiait un article révélant que plusieurs groupes commerciaux autochtones sont prêts à investir de plus en plus rapidement dans les projets énergétiques, y compris dans les pipelines TransMountain et Coastal Gas Link. Dernièrement, diverses Premières Nations ont conclu des ententes avec Enbridge et Suncor et ont jeté les bases, avec Pembina et Cedar LNG, d’un projet d’exportation détenu majoritairement par la nation Haisla. Elles en redemandent.

Pourtant, le gouvernement a l’habitude de faire la sourde oreille lorsque les Premières Nations disent « oui » à l’exploitation des ressources. Le fait est que les travailleurs autochtones représentent 3,9 % de la main-d’œuvre canadienne, mais 6,9 % de celle du secteur de l’énergie (en anglais seulement). Ils sont aussi très présents dans le secteur des mines et de l’aquaculture.

Selon un document de travail produit par le gouvernement, cette proportion a grimpé de 20 % depuis 2014, ce qui représentait environ 10 400 emplois en 2020. Ce même document nous apprenait qu’en 2018-2019, Indian Gas Oil et Gas Canada ont recueilli 55 millions de dollars de recettes tirées de projets pétroliers et gaziers au nom des Premières Nations de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. Les Premières Nations sont les gardiennes de la terre, alors elles veulent contribuer aux efforts visant à ce qu’elle soit utilisée de manière responsable.

En 2016, le président de la Coalition de Premières Nations pour les grands projets, le chef Joseph Bevan, qui s’exprimait au nom des 130 Premières Nations et plus du pays, a posé un certain nombre de questions aux membres du Comité sénatorial des banques, du commerce et de l’économie : « Comment peut-on vraiment tenir compte des intérêts commerciaux des Premières Nations touchées par les projets d’envergure? Peut-on inclure les Premières Nations de façon à ce qu’elles possèdent une part des capitaux propres dans les projets et prennent part aux décisions de gestion? Comment peut-on assurer une saine gérance de l’environnement et atténuer les effets cumulatifs causés par le développement des projets d’envergure tout en tenant compte des intérêts uniques des Premières Nations? »

Le gouvernement doit commencer à tendre l’oreille quand les Premières Nations disent « oui ».

Le sénateur David M. Wells représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.

Cet article a été publié le 18 avril 2024 (en anglais seulement) dans le journal The Hill Times.

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