Le Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense
a l'honneur de déposer son
Votre Comité, qui a été autorisé à examiner la nécessité d'une politique nationale sur la sécurité pour le Canada, et à présenter son rapport au plus tard le 30 octobre 2003, a conformément à son ordre de renvoi du 16 avril 2002, entrepris cet examen et dépose maintenant son rapport intérimaire intitulé, La défense de l'Amérique du Nord : Une responsabilité canadienne.
Respectueusement soumis,
Le président,
COLIN KENNY
LA DÉFENSE DE L'AMÉRIQUE DU NORD : UNE RESPONSABILITÉ CANADIENNE
Le Comité sénatorial permanent de la défense et de la sécurité
Le président du Comité,L'honorable Colin Kenny
Le vice-président,L'honorable J. Michael Forrestall
Septembre
2002
MEMBRES
37ième
Parlement - 1ière Session
LE COMITÉ SÉNATORIAL PERMANENT DE LA SÉCURITÉ
NATIONALE ET DE LA DÉFENSE
Président: L'honorable Colin Kenny
Vice-président: L'honorable J. Michael
Forrestall
et
Les honorables sénateurs:
Atkins
Banks
*Carstairs, c.p. (ou
Robichaud, c.p.)
Cordy
Day
LaPierre
*Lynch-Staunton (ou Kinsella)
Meighen
Wiebe
Les sénateurs suivants ont aussi participé aux
travaux du Comité lors de son étude: Les
honorables sénateurs Baker et Taylor.
INTRODUCTION
NORAD, une exception
Nécessité d'une politique nationale
L'intérêt propre du Canada
Une utilisation efficace des ressources
PARTIE I
LA DÉFENSE DES CÔTES CANADIENNES
Le littoral
Une surveillance au cas par cas
Améliorer la capacité de planification et la capacité opérationnelle
RECOMMANDATIONS:
La défense des eaux territoriales du Canada
PARTIE II
DÉFENSE DE LA MASSE TERRESTRE DU CANADA ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD
Nécessité d'une plus large coopération entre les États?Unis et le Canada en matière d'entraînement et d'utilisation des forces terrestres
Comment notre entraînement à l'échelle du groupement tactique et de la brigade a disparu
Nécessité d'un entraînement commun dans le cadre du commandement du Nord
RECOMMANDATIONS
Défense du Canada et de l'Amérique du Nord
PARTIE III
LES MOTIFS IMPÉRATIFS DE CHANGEMENT
A. Le Canada est-il menacé?
B. Le modèle du NORAD
C. Utiliser intelligemment l'Amérique pour défendre le Canada
Les implications pour la sécurité
D. Défendre deux grands pays et une gigantesque économie
ANNEXES
ANNEXE I
NORAD
ANNEXE II
STRUCTURE DE COMMANDEMENT UNIFIÉE DE L'ARMÉE AMÉRICAINE
ANNEXE III
LES RELATIONS DE DÉFENSE CANADO-AMÉRICAINES
ANNEXE IV
ORDRE DE RENVOI
ANNEXE V
ONT DISCUTÉ AVEC LE COMITÉ
ANNEXE VI
ORGANISATIONS QUI ONT COMPARU DEVANT LE COMITÉ
ANNEXE VII
LISTE DES PIÈCES
ANNEXE VIII
STATISTIQUES SUR LES ACTIVITÉS DU COMITÉ
ANNEXE IX
ACTIVITÉS DES MÉDIAS
ANNEXE X
BIOGRAPHIES DES MEMBRES DU COMITÉ
ANNEXE XI
BIOGRAPHIES DU SECRÉTARIAT DU COMITÉ
En février 2002, le
Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense a déposé
un rapport sur le sous-financement sérieux des Forces armées canadiennes et la
préparation militaire insuffisante qui en découle. Ce rapport exposait également
en détail le manque de sécurité dans les aéroports et les ports de mer du
Canada. Nous continuons depuis de mener des études et d’entendre des témoins.
Aussi avons-nous décidé de publier maintenant un nouveau rapport sur deux
sujets d’actualité qui nous semblent mériter une attention plus soutenue :
La
nécessité pour le gouvernement du Canada d’améliorer sans délai le repérage
des navires qui approchent ses eaux territoriales et qui se déplacent à
l’intérieur de celles-ci.
La
nécessité pour le gouvernement du Canada d’agir sans tarder afin de mieux préparer
les soldats canadiens à collaborer dans l’action avec les troupes des États-Unis
ou de l’OTAN à la défense de l’Amérique du Nord.
Le
Comité note que le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique
du Nord (NORAD), partenariat militaire Canada-États-Unis conçu avant tout pour
défendre l’espace aérien nord-américain, répond correctement au besoin
d’une réaction commune rapide face aux menaces aériennes contre l’Amérique
du Nord (p. ex. NORAD a réagi rapidement aux événements du 11 septembre 2001,
alors qu’un officier canadien exerçait le commandement ce jour là à
Colorado Springs).
Le
Comité remarque en revanche qu’il n’existe aucun mécanisme mettant en jeu
les deux pays dans le domaine de la défense maritime et terrestre. Est-il nécessaire
de prévoir des dispositifs de défense maritime et terrestre aussi profondément
intégrés que celui qui est assuré par NORAD dans le domaine aérien? C’est
une question dont il faut débattre.
Nécessité d’une politique nationale
Aux
yeux du Comité, toutefois, il est évident que le Canada se doit d’agir sans
délai pour améliorer la défense de ses eaux territoriales et que cette opération
doit comporter une planification et une coopération concertées avec les États-Unis,
voire la capacité de prévoir des mesures conjointes en cas d’urgence.
Il
est également concevable que des actions communes s’avèrent nécessaires au
sol. Le Canada et les États-Unis devraient s’attacher à donner une
instruction conjointe aux troupes terrestres jusqu’au niveau de la brigade
inclusivement, une pratique qui a été abandonnée au cours de la dernière décennie
pour une série de raisons peu convaincantes. Ce type de formation est impératif,
compte tenu de l’ampleur de la menace commune qui pèse sur les deux pays,
laquelle a été amplement prouvée par les événements du 11 septembre.
Les
recommandations du Comité se fondent sur l’intérêt propre du Canada. La
vision militaire de notre pays doit viser à assurer le meilleur niveau possible
de protection et de sécurité à ses 31 millions de citoyens. Les
Canadiens savent néanmoins que leur sécurité dépend largement de la sécurité
mondiale et notamment de celle de l’Amérique du Nord. Ils ne peuvent pas être
à l’abri sur une planète aux abois et sûrement pas sur un continent aux
abois.
Certaines
recommandations de notre rapport concernent exclusivement la capacité propre du
Canada de défendre son territoire, mais d’autres visent le rehaussement de
l’actuel niveau de coopération militaire entre notre pays et les États-Unis.
Si une telle coopération, dans le cadre de l’engagement global du Canada en
faveur de la sécurité collective, constitue l’un des grands piliers de la
stratégie de défense canadienne depuis plusieurs décennies maintenant, toute
suggestion visant au renforcement des liens militaires soulève invariablement
des questions sur l’éventuel affaiblissement de l’intégrité politique du
Canada qui pourrait s’ensuivre.
Il
faut donc insister sur le fait que les recommandations du présent rapport sont
au départ étroitement axées sur les intérêts nationaux du Canada, et non
pas sur les souhaits des décideurs de Washington ou d’ailleurs. En tant que
membres du Parlement du Canada, nous avons comme principale mission de
promouvoir le bien-être des Canadiens et la capacité du gouvernement du Canada
de soutenir ces derniers au sein d’une nation forte et indépendante.
Une utilisation efficace des
ressources
Les
membres de notre Comité sont d’avis que, pour optimiser cette capacité
nationale, le gouvernement doit faire un usage intelligent et réfléchi de
toutes les ressources qui sont à sa disposition. Cela suppose une utilisation
prudente de notre voisinage avec la force militaire de la seule superpuissance
mondiale encore existante – un pays avec lequel nous partageons un
continent, mais aussi des ennemis communs.
Le
lieutenant-général George Macdonald, vice-chef d’état-major des Forces
canadiennes, a déclaré au Comité que le Canada et les États-Unis devaient au
moins envisager d’étendre aux opérations maritimes et terrestres la coopération
qu’ils entretiennent dans le domaine de la défense aérienne au sein du
NORAD.
Dans
un témoignage subséquent, le lgén Macdonald et Jill Sinclair,
sous-ministre adjointe par intérim responsable de la sécurité et des
politiques au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international,
ont affirmé que le gouvernement fédéral ne prévoyait aucun mécanisme
comparable à NORAD pour les opérations maritimes ou terrestres. De fait, Mme Sinclair
a déclaré au Comité que le gouvernement n’envisageait rien de plus que des
mesures de planification et de coordination à cet égard et qu’il pourrait
n’apporter aucune amélioration. Les ministères concernés,
a-t-elle dit, envisagent au plus des « mesures modestes et
pratiques qui pourraient être – ou ne pas être – nécessaires à
l’amélioration des capacités existantes ».
Le
Comité estime qu’une coordination plus serrée des moyens des deux pays
s’impose. En tout cas, nous récusons tout à fait l’idée qu’une
coordination continentale plus poussée de la surveillance des côtes et/ou de
l’utilisation des troupes au sol pourrait « ne pas être » nécessaire.
Ce resserrement est indispensable, et nos recommandations vont dans ce sens.
S’agissant
d’une coopération plus large entre le Canada et les États-Unis pour la défense
du continent nord-américain, les membres du Comité sont convaincus qu’un élargissement
mesuré du partenariat militaire entre le Canada et les États-Unis serait de
nature à améliorer le processus consultatif entre les deux pays. Il pourrait
bien également réduire les probabilités que les États-Unis entreprennent une
action militaire unilatérale pour défendre le continent nord-américain.
LA DÉFENSE DES CÔTES CANADIENNES
Un
littoral océanique de plusieurs milliers de kilomètres et des centaines de
ports sur nos côtes : ce sont des difficultés énormes pour les autorités
canadiennes qui souhaitent empêcher les débarquements non autorisés.
Autrefois, on cherchait à enrayer la contrebande de biens, mais, depuis
quelques années, c’est l’entrée illégale d’étrangers clandestins qui
représente le problème le plus grave.
Depuis
le 11 septembre 2001, il est évident que le Canada fait également
face à l’incursion possible de terroristes et d’armes de destruction
massive. Il faut absolument trouver une nouvelle façon de protéger les côtes
et les voies navigables du Canada.
Il
existe maintenant de nouveaux moyens technologiques auxquels les autorités
canadiennes pourraient recourir pour mieux se préparer à l’arrivée de
navires indésirables près des eaux canadiennes. La capacité du Canada
d’intercepter ces navires doit être renforcée immédiatement par une
coordination améliorée et des règlements plus sévères concernant les
rapports des douanes.
Bien
entendu, le gouvernement du Canada ne peut pas affecter un fonctionnaire dans
chaque port et dans chaque crique. D’après nos témoins, dans les zones les
plus reculées du littoral canadien, l’information des autorités douanières
se fait selon un système fondé sur l’honneur. Évidemment, il n’y a guère
de chances que les contrebandiers et les terroristes en puissance aillent se
rapporter au service des douanes.
Pour
protéger les côtes longues et découpées du Canada contre tout comportement
indésirable, il importe d’acquérir autant de renseignements que possible
sur les « navires suspects » avant que ceux-ci n’entrent
dans les eaux canadiennes et pendant qu’ils s’y déplacent.
En
principe, les autorités canadiennes sont censées être informées de tout
envoi maritime d’importance qui doit entrer dans un port canadien en
provenance d’un port étranger. Toutefois, le système en place est
volontaire. En ce qui concerne les grandes sociétés maritimes, il semble
fonctionner relativement bien, mais on ne peut pas s’y fier à cent pour
cent. Il devient inutile, par exemple, si le capitaine d’un navire décide
de ne pas suivre la route prévue.
D’autre
part, les navires qui appartiennent à des organisations plus petites ne
respectent pas toujours les formalités de déclaration dans le port
d’origine et leur arrivée dans les eaux canadiennes survient souvent comme
une surprise. Et, bien entendu, il ne faut pas compter que les navires qui
s’adonnent à la contrebande ou au terrorisme aient davantage envie
d’annoncer leurs déplacements que de faire volontairement une déclaration
à la douane.
Une
surveillance au cas par cas
Bien sûr, le Canada exerce à
certains endroits une surveillance de son littoral. À Halifax et à Victoria,
un navire des Forces canadiennes à haut niveau de préparation est prêt à réagir
au besoin. Mais ce sont des exceptions. D’après le vice-amiral Ron Buck,
commandant de la marine canadienne, s’il est vrai que les patrouilles
« sont des unités réelles capables d’agir », elles sont coûteuses,
alors que le budget militaire du Canada est serré.
Les avions Aurora des Forces
canadiennes effectuent des patrouilles aériennes au-dessus des voies
d’approche logiques de façon régulière, mais pas tous les jours.
De temps à autre, les navires et les
avions des deux pays joignent leurs efforts dans les zones qui chevauchent les
eaux américaines et canadiennes, lorsqu’il y a incertitude quant à la
destination exacte de tel ou tel navire. Depuis le 11 septembre 2001,
la Garde côtière américaine a reçu instruction de surveiller jusqu’à la
limite territoriale des 200 milles, tandis que la marine américaine est
responsable des interceptions au-delà de cette limite. Les autorités
militaires américaines informent souvent leurs homologues canadiens
lorsqu’il semble qu’un « objectif digne d’intérêt » se
dirige vers les eaux canadiennes.
La Gendarmerie royale du Canada,
Immigration Canada, Pêches et Océans Canada et l’Agence des douanes et du
revenu du Canada possèdent tous au moins une capacité restreinte
d’intercepter les navires qui arrivent ou qui partent. À l’occasion, des
avions légers patrouillent les côtes à la recherche d’activités illégales.
Une certaine coordination existe entre les ministères fédéraux canadiens, mais
ni plan directeur ni politique de liaison ne s’applique aux divers centres
d’opérations. La poursuite de navires suspects se fait d’après une
analyse des risques fondée sur les renseignements disponibles. Lorsque
plusieurs organismes sont concernés ou que les deux pays sont en cause, la
coordination se fait au cas par cas.
Améliorer
la capacité de planification et la capacité opérationnelle
Le vice-amiral Buck se félicite que
la coopération se soit accrue entre les autorités canadiennes et américaines
depuis le 11 septembre – de même qu’entre les ministères et
organismes du gouvernement canadien – pour ce qui touche à la
surveillance des côtes nord-américaines. Toutefois, il est du même avis que
le lgén Macdonald, qui a déclaré au Comité : « Nous envisageons
l’établissement d’un groupe de planification et de surveillance
binational pour répondre aux menaces terrestres et maritimes ». Nos
recommandations traduisent notre conviction qu’une coopération accrue
devrait effectivement exister en matière de planification et de coordination,
mais également dans les opérations.
Le lgén Macdonald a laissé entendre
que les mesures de planification et de coordination pourraient être suivies
par des opérations conjointes en cas d’urgence. Il nous a déclaré ceci :
L’une des mesures
utiles que pourrait prendre le groupe de planification de surveillance dont
nous avons discuté serait, espérons-nous, de définir les situations dans
lesquelles ce type de coopération [opérationnelle] serait nécessaire et
d’établir des protocoles de processus ou des plans, afin d’en permettre
la réalisation relativement rapidement, de manière à ce que, s’il était
nécessaire aux forces armées de traverser une frontière, dans un sens ou
dans l’autre, un mécanisme soit en place qui permette de dire :
« Il s’agit là du scénario no 9. Voici le niveau d’urgence.
Voici ce que nous avions prévu faire. Sommes-nous d’accord pour le faire?
Donc, allons-y, mettons les choses en place ».
Tout comme le lgén Macdonald, le
Comité estime qu’il faudrait prévoir les cas dans lesquels il est
effectivement nécessaire de recourir à des opérations conjointes canado-américaines.
Toutefois, le Comité ne saurait trop
dire combien il est convaincu que ce genre de déploiement devrait faire, à
l’avance, l’objet d’une instruction conjointe, afin de familiariser les
participants aux matériels, aux méthodes et aux modalités de commandement
et de contrôle des deux pays. Cette mesure réduirait les risques d’échecs
et d’accidents mortels.
RECOMMANDATIONS
La
défense des eaux territoriales du Canada
Le Comité estime que le
gouvernement du Canada se doit d’abandonner son actuelle méthode fragmentée
et largement ponctuelle de défense du littoral. Il recommande au gouvernement
d’élaborer une politique nationale visant à mieux protéger nos côtes, sur
l’Atlantique, sur le Pacifique et sur les Grands Lacs. Une telle politique
devrait comporter des unités mixtes Canada-États-Unis de planification et de
coordination pour les côtes est et ouest du continent, et des exigences de déclarations
et de surveillance plus strictes pour ce qui concerne les navires qui prévoient
entrer dans les eaux canadiennes.
CONCERNANT L’AMÉLIORATION
DE LA DÉFENSE DES EAUX TERRITORIALES DU CANADA, LE COMITÉ RECOMMANDE :
1.
l’adoption d’une méthode successive de reddition des comptes et de
suivi pour savoir en temps voulu que des navires approchent les eaux canadiennes ;
2.
la coordination de toutes les ressources canadiennes – c’est-à-dire
de la Marine, de la Garde côtière, de l’Armée de l’air, de l’Armée de
terre, de Citoyenneté et Immigration Canada, de l’Agence des douanes et du
revenu, des forces policières et des organismes chargés du renseignement et de
la surveillance par satellite – pour améliorer la défense des côtes
canadiennes ;
3.
une collaboration et une coordination plus larges avec nos homologues américains.
LE
COMITÉ RECOMMANDE PLUS PARTICULIÈREMENT –
1.
la création d’un groupe de planification opérationnelle
canado-américain qui serait composé de représentants de la marine
canadienne, de la Garde côtière canadienne, de la marine américaine et de la
Garde côtière américaine. Cette unité d’environ 50 personnes devrait être
stationnée à Colorado Springs, à proximité des agents de planification du
NORAD ;
2.
la coordination et utilisation efficace des nombreuses ressources de
surveillance telles que : un système de compte rendu de position de
navires ; les atouts de la Marine canadienne, incluant les navires de défense
côtière et les frégates canadiennes de patrouille ; les ressources de
repérage de satellites ; les vols réglementaires Aurora ; les
services de patrouilles et de renseignements du ministère des Pêches et Océans,
de la Garde côtière canadienne et de la Gendarmerie royale du Canada ;
3.
la création de centres d’opérations multiministérielles à Halifax
et à Esquimalt pour recueillir et analyser du renseignement sur les expéditions
et dresser un portrait opérationnel conjugué de tous les organismes
gouvernementaux ayant affaire aux navires qui entrent au Canada, pour réagir
aux menaces dirigées contre les côtes d’Amérique du Nord et pour concevoir
des procédures destinées à répondre à tous les scénarios prévus ;
4.
la négociation par le Canada d’ententes de réciprocité avec
d’autres pays maritimes pour échanger de l’information sur les mouvements
de navires entre leurs eaux territoriales ;
5.
l’instauration de procédures de compte rendu obligatoire aux termes
desquelles tous les navires (au déplacement à déterminer par les responsables
de la réglementation canadienne) qui ont l’intention d’entrer dans les eaux
canadiennes seront tenus de rendre compte, dès le port de départ, de leur
destination au Canada et de la date estimative de leur arrivée, avec des mises
à jour périodiques au cours de leur traversée et à leur arrivée ;
6.
l’instauration de l’exigence que tous les navires (au déplacement
à déterminer par les responsables de la réglementation canadienne) qui ont
l’intention d’entrer dans les eaux canadiennes en informent les autorités
portuaires canadiennes 48 heures avant leur arrivée ;
7.
l’instauration de l’exigence que les navires (au déplacement
à déterminer par les responsables de la réglementation canadienne) qui ont
l’intention d’entrer dans les eaux canadiennes soient munis de transpondeurs
pour permettre le repérage électronique de tous les navires approchant les côtes ;
8.
la mise en œuvre de nouvelles mesures de sécurité dans la région des
Grands Lacs, notamment :
i.
l’obligation pour tous les navires (au déplacement à déterminer par
les responsables de la réglementation canadienne) d’informer les autorités
canadiennes 24 heures avant leur arrivée dans des ports canadiens des
Grands Lacs ;
ii.
l’obligation pour tous les navires (au déplacement à déterminer par
les responsables de la réglementation canadienne) ayant l’intention de manœuvrer
dans la région des Grands Lacs d’être munis de transpondeurs pour permettre
leur repérage électronique par les autorités canadiennes (cette mesure aura
pour effet supplémentaire d’améliorer la précision des recherches et
sauvetages) ;
iii.
l’obligation de rendre compte quotidiennement aux autorités
canadiennes pour tous les navires (au déplacement à déterminer par les
responsables de la réglementation canadienne) qui traversent les eaux
nationales du Canada ;
iv. la responsabilité pour les stations des Grands Lacs du Canada de recevoir et de coordonner ces comptes rendus et de communiquer avec les organisations policières.
Défense
de la masse terrestre
Le
Canada ne dispose pas d’une grande armée permanente, et ses effectifs ne
sont pas bien équipés. Bien qu’il soit chargé de défendre la deuxième
masse terrestre en importance au monde, il se classe au 17e rang
des 19 pays de l’OTAN pour le budget de la défense en pourcentage du PIB,
devant seulement le Luxembourg (18e) et l’Islande (19e).
Pour
être à la hauteur des responsabilités qui lui ont été attribuées depuis
huit ans, l’armée canadienne devrait compter sur 75 000 militaires
entraînés. Le chiffre actuel – 54 000 personnes – des
effectifs entraînés est largement au-dessous même du chiffre
recommandé par le gouvernement (60 000).
Nécessité
d’une plus large coopération entre les États-Unis et le Canada en
matière d’entraînement et d’utilisation des forces terrestres
Le
lieutenant-général Michael Jeffery, chef d’état-major de l’armée de
terre, a déclaré au Comité que, si l’on veut que les troupes terrestres
du Canada soient suffisamment préparées à des combats à grande échelle de
concert avec les troupes d’autres pays, il est absolument nécessaire de
prévoir un entraînement collectif en matière de groupement tactique à
grande échelle et au niveau des opérations de brigade.
Le
lgén Jeffery attribue le manque d’entraînement des dernières années au
rythme effréné auquel les troupes de l’armée canadienne ont été déployées
dans des missions à l’étranger :
Je
suis absolument convaincu qu’il faut donner plus d’entraînement en matière
de groupement tactique et d’opérations de brigade. C’est seulement en
faisant un entraînement à ce niveau qu’on exerce toutes les compétences
acquises et qu’on se perfectionne pour maintenir le type de qualité dont
nous avons fait preuve… dans des endroits comme l’Afghanistan. Cela fait
environ dix ans que l’armée canadienne n’a pas entrepris d’entraînement
important à l’échelle des brigades. On finit par perdre ces compétences,
cette expertise. L’un des principaux enjeux, pour nous, étant donné notre
rythme de déploiement et nos ressources, est d’avoir un régime d’entraînement
régulier qui permette progressivement à toute l’armée de s’entraîner
à l’échelle du groupement tactique, puis de la brigade, afin
d’entretenir cette expertise à longue échéance. C’est une partie extrêmement
importante de ce que nous faisons. Faute de quoi, tout cet investissement
humain et matériel est, selon moi, largement inutile. Sans cet entraînement,
on n’a pas la capacité, on a seulement l’organisation.
Les
troupes britanniques continuent de s’entraîner en matière de groupement
tactique et, à l’occasion, à l’échelle des brigades, à Suffield
(Alberta), site dont elles assument le fonctionnement. Le lgén Jeffery a déclaré
que, comme les troupes canadiennes ont été énormément sollicitées dans
les limites de leur budget actuel, elles n’ont pas pu se joindre à ces
exercices directs.
Si
l’on veut que les Canadiens jouent un rôle majeur dans la défense du
Canada en particulier et de l’Amérique du Nord en général, ils doivent être
entraînés à ce très haut niveau avec les troupes américaines. Mais le lgén
Jeffery a expliqué que son homologue américain a été contraint de renoncer
à des exercices communs à grande échelle avec les Canadiens, et en fait
avec l’ensemble des alliés des États-Unis, sur des sites américains,
parce que les Américains ont le sentiment qu’ils n’ont même pas la
capacité de donner à leurs propres troupes tout l’entraînement dont elles
ont besoin à ce niveau.
Le
lgén Jeffery a déclaré que les Américains ont laissé ouverte la
possibilité, à titre compensatoire, d’exercices d’entraînement à
grande échelle sur le sol canadien ou américain lorsque le Centre canadien
d’entraînement aux manœuvres serait ouvert à Wainwright (Alb.). Dans le
cadre de discussions plus approfondies avec les autorités supérieures des États-Unis,
la possibilité d’exercices d’entraînement réciproques a été confirmée.
Le
centre d’entraînement, qui emploiera la technologie laser sur toutes les
armes et disposera d’un système de pointe pour l’enregistrement et
l’analyse de données, est censé ouvrir ses portes en 2004. Cependant,
bien qu’il apparaisse actuellement en tant que poste du budget des Forces
canadiennes, la construction n’en a pas encore été entamée. Ce projet
reste exposé au genre de restrictions budgétaires qui ont caractérisé les
dépenses militaires dans les dernières années.
L’un
des avantages de la collaboration avec le groupe de sécurité de l’OTAN était
que les troupes des pays de l’Organisation participaient régulièrement à
des exercices d’entraînement communs, notamment lorsque les troupes américaines
et canadiennes étaient stationnées en Europe de l’Ouest de 1953 à 1993.
Les troupes canadiennes sont devenues interopérables avec tous les alliés de
l’OTAN, mais notamment avec les armées stationnées dans le Sud de
l’Allemagne, c’est-à-dire les troupes terrestres américaines,
allemandes et françaises. Il y avait au moins un grand exercice multinational
avec les forces terrestres et aériennes par année.
Comment
notre entraînement à l’échelle du groupement tactique et de la brigade a
disparu
Tout
cela représentait une excellente cohésion parmi les forces de l’OTAN, et
les troupes canadiennes étaient bien préparées au genre d’opérations de
coalition qui rendent une armée relativement petite beaucoup plus efficace
dans une équipe qu’elle ne le serait à elle seule. Le retrait des forces
stationnées en Allemagne en 1993 a mis fin à ce genre d’entraînement
commun pour les forces terrestres canadiennes.
Avant
les restrictions imposées au budget du MDN, les Forces canadiennes
organisaient régulièrement des entraînements communs à l’échelle
nationale. L’entraînement avec les forces américaines avait lieu à l’échelle
des unités et, à l’occasion, à l’échelle des brigades. Les coupures
budgétaires, conjuguées à l’attribution de responsabilités de maintien
de la paix à l’étranger, ont provoqué le report ou l’annulation de la
plupart des entraînements collectifs, et ce, même au sein des Forces
canadiennes en tant que tel.
La
valeur de l’entraînement collectif est certainement toujours reconnue dans
son principe, mais les forces terrestres canadiennes n’ont organisé aucun
entraînement collectif direct à l’échelle de la brigade et plus depuis
1993.
Pour
améliorer l’interopérabilité globale nécessaire à l’organisation
d’opérations de coalition et/ou communes, il est évident que, à l’heure
actuelle, les troupes canadiennes ont besoin de s’entraîner avec les
troupes américaines. Le perfectionnement de la technologie militaire américaine
continue de devancer celui des alliés des États-Unis.
Nécessité
d’un entraînement commun dans le cadre du commandement Nord
Le
commandement Nord (Northern Command ou NORTHCOM), qui sera opérationnel
le 1er octobre 2002, sera une unité de commandement américaine
chargée de coordonner les ressources militaires américaines pour la défense
de l’Amérique du Nord. Destiné à défendre « la patrie »,
NORTHCOM sera l’un des cinq commandements géographiques globaux conçus
pour coordonner et déployer les troupes opérationnelles américaines
terrestres, aériennes et navales jugées nécessaires dans telle ou telle
situation d’urgence. Selon la description des autorités américaines, ce
commandement s’étendra « de l’Alaska au Nord des Caraïbes et du
Mexique en passant par tout le territoire nord-américain, avec appui au
Canada, jusqu’au Sud des États-Unis ». (Pour plus de renseignements
sur la structure de commandement unifié de l’armée américaine, voir
l’annexe II).
Le
commandement Nord sera une organisation strictement américaine. Mais elle
sera sous la direction du même commandant en chef responsable de la défense
aérospatiale canado-américaine du NORAD, dont le quartier général se
trouve à Colorado Springs.
Le
gouvernement américain a fait clairement comprendre qu’il a l’intention
de garantir la sécurité du continent et qu’il se chargera lui-même
de cette mission si besoin est.
Le
Comité a pris connaissance des remarques de très nombreux témoins
concernant la meilleure manière de défendre le Canada. C’est l’historien
Jack Granatstein, président du Conseil pour la défense et la sécurité du
Canada au XXIe siècle, qui a sans doute formulé les commentaires
les plus convaincants :
La
question [de la défense du Canada] . . . doit être abordée avec réalisme.
Les États-Unis sont déterminés à améliorer la défense de leur territoire
et ils aborderont la question, comme il se doit, dans une perspective
continentale. Le communiqué annonçant la création du commandement Nord précise
que sa zone de responsabilité sera toute l’Amérique du Nord, Canada et
Mexique compris, et son commandant en chef aura pour tâche de « s’occuper
de la collaboration pour la sécurité et de la coordination militaire »
avec les autres pays. Le Canada peut donc décider de laisser les Américains
faire des plans pour la protection du territoire canadien ou de participer aux
décisions.
RECOMMANDATIONS
Défense
du Canada et de l’Amérique du Nord
CONCERNANT
LES FORCES TERRESTRES, LE COMITÉ RECOMMANDE CE QUI SUIT :
Que
le Canada et les États-Unis améliorent leur capacité commune de défense de
l’Amérique du Nord par les troupes terrestres par trois moyens précis :
1.
Que les exercices d’entraînement des Forces canadiennes à l’échelle
du bataillon ou du groupement tactique – notamment ceux qui permettent aux
troupes canadiennes et américaines de fonctionner efficacement en temps de
guerre – soient de nouveau institués dès que possible pour permettre à
l’armée canadienne de travailler en harmonie avec les armées de ses alliés,
notamment avec l’armée américaine ;
2.
Que la construction du Centre canadien d’entraînement aux manoeuvres
de Wainwright (Alb.), dont la construction n’a pas commencé et qui est en
retard sur le calendrier prévu, soit accélérée et que les installations
soient prêtes pour des exercices d’entraînement à grande échelle des
troupes canadiennes au plus tard à l’été 2004 ;
3.
Qu’une unité de planification des forces terrestres canado-américaines
soit créée pour permettre aux armées des deux pays voisins de faire face à
toute catastrophe, naturelle ou autre, qui menacerait les deux pays. Cette unité
d’environ 25 personnes devrait également être stationnée à Colorado
Springs, à proximité des installations du NORAD et du personnel de
planification maritime recommandé.
LES
MOTIFS IMPÉRATIFS DE CHANGEMENT
La
suite du rapport expose les renseignements et analyses qui ont amené le Comité
à présenter les recommandations qui précèdent.
En
général, les Canadiens ne forment pas un peuple belliqueux et pour nombre
d'entre eux, l'un des principaux atouts du Canada, c'est d'avoir toujours été
un refuge contre le tumulte et les troubles dans le reste du monde. C'est sa
relative tranquillité qui a le plus attiré les immigrants ayant contribué
à bâtir le Canada peu à peu. Bon nombre d'entre eux ont choisi de venir ici
à cause du calme relatif dans lequel la plupart des Canadiens ont eu le
privilège de vivre.
Pourtant,
ce grand bienfait recèle aussi un grand danger, puisque le pacifisme peut se
muer en passivité. Il y a presque 60 ans qu'Adolf Hitler a forcé les
Canadiens à admettre qu'il n'est pas toujours possible d'apaiser ceux qui
sont déterminés à détruire notre mode de vie. Même après les événements
du 11 septembre 2001 aux États-Unis, bien des Canadiens ont continué de
croire que « cela ne pouvait pas arriver chez nous », tout comme
de nombreux Canadiens (et dirigeants politiques canadiens) avaient cru que la
Première Guerre mondiale était la dernière des guerres et qu'il n'y aurait
jamais de Deuxième Guerre mondiale.
Malheureusement,
ils se trompaient et on aurait bien tort de croire que le Canada ne sera
jamais la cible de terroristes. Notre mode de vie, qu'abhorrent les extrémistes
de la même mouture que Ben Laden, ressemble à celui des Américains. Nos économies
sont indissociables. Depuis à peine plus de dix ans, nos deux pays ont
combattu deux fois pour une cause commune : dans le golfe Persique et en
Afghanistan. Le Canada n'est peut-être pas au cœur de la cible de la plupart
des extrémistes, mais les États-Unis le sont certainement et le Canada, qui
n'en est pas très loin, s'en rapprochera dès qu'il donnera l'impression d'être
plus facile à infiltrer que les États-Unis.
La
passivité engendre deux grands risques pour la survie et la souveraineté du
Canada : le premier, c'est que les terroristes nous considèrent comme le
talon d'Achille de l'Amérique du Nord et qu'ils s'attaquent à nous en visant
les États-Unis.
Le
second risque, c'est que les États-Unis agissent unilatéralement pour défendre
leur périmètre de sécurité – qu'ils définissent principalement
comme l'Amérique du Nord – sans le consentement du Canada et même à
son insu.
La
défense de l'Amérique du Nord doit avoir autant d'importance pour les
Canadiens qu’elle en a pour les Américains.
Le
succès du NORAD montre incontestablement que la coopération continentale n'a
pas compromis la souveraineté du Canada et ne va pas nécessairement le
faire.
Comme
l'a expliqué M. Kenneth J. Calder, sous-ministre adjoint (Politiques),
ministère de la Défense nationale, quand il a témoigné devant le Comité :
… à notre avis, un arrangement avec les États-Unis
ou tout autre pays, qui nous permettrait de travailler ensemble sans pour
autant nous obliger à le faire à chaque crise[…]ni nous empêcher d'agir
indépendamment, n'aurait aucune incidence sur la souveraineté du Canada.
Nous sommes convaincus que c'est le cas du NORAD, le mécanisme qui permet à
nos deux pays d'agir conjointement lorsqu'ils conviennent de le faire. Il ne
prive ni l'un ni l'autre du droit d'agir individuellement et séparément dans
le même domaine, celui de la défense aérospatiale. D'ailleurs, le NORAD
n'intervient que si les deux pays y consentent. Par conséquent, on peut dire
qu'en fait NORAD ne réduit en rien notre souveraineté et qu'en participant
à une opération du NORAD, on exerce notre souveraineté.
Le
NORAD est chargé de la surveillance et du contrôle de l'espace aérien de
l'Amérique du Nord. Au départ, il a été établi pour détecter et détruire
les bombardiers pilotés par des soviétiques qui survoleraient le pôle Nord
pour venir attaquer l'Amérique du Nord, mais son rôle a considérablement évolué
depuis sa création en 1958.
Avant
le 11 septembre, le NORAD s'occupait principalement des cibles qui pénétraient
dans l'espace aérien de l'Amérique du Nord et de la surveillance de certains
vols intérieurs particuliers comme ceux du Premier ministre du Canada et du
Président des États-Unis. Il assurait aussi la détection des missiles
balistiques sur le continent nord-américain et donnait l'alerte. Pendant la
guerre du Golfe, il s'est occupé de détecter les missiles SCUD et courte
portée et d'en avertir les forces de la coalition sur le terrain.
Depuis
le 11 septembre, le NORAD joue un rôle plus actif en coopérant avec la
Federal Aviation Administration aux États-Unis et Transports Canada pour
surveiller et intercepter les vols suspects au-dessus du continent nord-américain.
Le commandant du NORAD est américain et le commandant adjoint, canadien. Les
deux nominations doivent être approuvées par l'autorité nationale de
commandement des deux pays : le Premier ministre du Canada et le Président
des États-Unis. Le commandant et le commandant adjoint ne peuvent être du même
pays.
Toutes
les régions du NORAD en Amérique du Nord ont la même structure de
commandement : le commandant est du pays dont la région fait partie et
le commandant adjoint, de l'autre pays.
L'Accord
du NORAD prévoit un contact constant entre l'autorité nationale de
commandement du Canada et celle des États-Unis. Si une menace survient, les
centres nationaux de contrôle des deux pays sont informés simultanément. Il
incombe alors à chacun de vérifier si l'autorité nationale de commandement
est disponible pour prendre des décisions touchant l'ensemble de son pays.
Normalement, l'autorisation de changer le statut d'alerte exige l'approbation
des deux autorités nationales. Les deux pays ont des scénarios préétablis
qui prévoient des délais impératifs et selon lesquels l'autorité nationale
a reçu d'avance l'autorisation de hausser le degré d'alerte pour assurer une
intervention rapide.
Le
Canada fournit 20 pour cent environ des effectifs du NORAD tout en y étant
un partenaire à part entière.
Le
Canada y trouve notamment l'avantage d'avoir accès aux ressources américaines,
telles que le système de satellites, les réseaux de commandement, les
services de renseignement, en plus des ressources du U.S. Space Command qui
est situé à côté du NORAD à Colorado Springs. Pour plus de renseignements
sur le NORAD, se reporter à l'annexe I.
C.
Utiliser intelligemment l'Amérique pour
défendre le Canada
En
ce qui concerne nos relations politiques et militaires avec les États-Unis,
les Canadiens doivent bien entendu agir avec circonspection parce qu'ils ne
veulent pas soutenir aveuglément la politique internationale ou militaire des
États-Unis.
Le
truc pour les Canadiens consiste – comme toujours – à avoir la
finesse d'utiliser l'Amérique sans se laisse submerger par elle. Jusqu'à présent,
les leaders canadiens ont généralement eu l'intelligence de profiter
nettement de la puissance militaire et économique des Américains sans céder
notre indépendance politique ni notre identité culturelle. La prudence est
la seule manière de traiter avec les États-Unis si le Canada veut rester a)
lui-même; b) sûr et c) prospère. Or, tout porte à croire que les Canadiens
ne veulent renoncer à aucun de ces trois éléments.
Les
implications pour la sécurité
Le
Canada et les États-Unis ont, au niveau bilatéral, signé 80 traités et 250 protocoles
d'accord sur des questions de défense. Dans aucun de ces documents le Canada
ne renonce à son droit de refuser de participer à une opération militaire
qui, selon les autorités américaines, serait dans l'intérêt des deux pays
ou de l'un d'eux, et jamais il ne devrait y renoncer. Les Canadiens doivent
soigneusement protéger leur souveraineté et ils le font.
Mais
nous devons aussi protéger notre souveraineté d'une façon responsable. Le
Canada ne saurait abdiquer sa responsabilité de se défendre lui-même et de
contribuer à la défense de l'Amérique du Nord. Si nous ne sommes pas prêts
à être partie à la solution, les décideurs américains sont susceptibles
de commencer à nous considérer comme une partie du problème et, très
franchement, ils auraient raison. Du seul point de vue moral, le Canada doit
s'engager plus à fond dans la défense de l'Amérique du Nord, mais en
pratique, s'il ne montre pas sa volonté de défendre le continent, il n'aura
plus voix au chapitre.
En
réalité, un refroidissement des rapports entre les forces canadiennes et américaines
au sol, conjugué au fait qu'elles ne coordonnent pas leurs opérations de
renseignement sur les diverses menaces d'attaques contre nos côtes, met en péril
la souveraineté du Canada et la sécurité des Canadiens.
Il
y a vraiment un risque que l'administration américaine juge inutile le rôle
joué par les forces armées canadiennes dans la mission de défense du
continent. Le Canada n'a pas du tout intérêt à perdre de sa pertinence aux
yeux de Washington, non plus que ses forces armées deviennent de moins en
moins capables d'agir de concert avec ses alliés, en particulier son allié
et partenaire économique le plus puissant.
Il
est essentiel au bien-être tant des Canadiens que des Américains de
comprendre leur importance réciproque qui transcende l'amitié et surmonte
les antagonismes passagers. Notre relation comporte de nets avantages économiques
et il y va de l'intérêt des deux pays d'être prêts à défendre ensemble
le continent en cas d'attaques terroristes ou d'autres types de crises. Comme
le lgén Macdonald l'a fait remarquer au Comité :
… il y a toutes sortes d'attaques terroristes
contre les États-Unis qui auraient un effet aussi terrible sur le Canada. Une
attaque radiologique ou nucléaire contre Détroit se répercuterait sur
Windsor. Si le virus de la variole – ou toute autre arme biologique –
était répandu aux États-Unis, il ne s'arrêterait pas à la frontière.
Le
Comité croit que, dans l'intérêt de tous les Canadiens, le Canada devrait
être prêt à participer à la défense du continent nord-américain dans les
airs, sur terre et sur mer.
D.
Défendre deux grands pays
et
Les
chiffres les plus récents rassemblés par Statistique Canada, le ministère
des Affaires étrangères et du Commerce international et Industrie Canada présentent
une image claire de l'interdépendance des économies canadienne et américaine.
Le Canada vient au sixième rang des exportateurs de biens dans le monde, sa
part étant de 4 p. 100 des exportations mondiales, et il est au
sixième rang des importateurs. Le Canada et les États-Unis ont les échanges
commerciaux les plus importants et les plus complets sur la planète. Tous les
jours, quelque 2 milliards de dollars en marchandises et services
traversent la frontière. Les deux pays sont réciproquement leur meilleur
client et leur plus gros fournisseur. 86 p. 100 des marchandises
exportées par le Canada ont les États-Unis comme destination, tandis que 23 p. 100
des marchandises importées par les États-Unis proviennent du Canada.
En
2000, les Canadiens ont acheté plus de marchandises américaines que le
Mexique et le Japon conjugués. D'ailleurs, le Canada est un marché plus
important pour les produits américains que tous les pays de l'Union européenne
confondus et que toute l'Amérique latine. Le Canada est le principal
partenaire commercial de 38 États; ainsi, le commerce avec l'Ohio dépasse la
somme des échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine, tandis que
l'État de Géorgie vend davantage au Canada que l'ensemble des États-Unis à
l'Italie ou à la France.
Les
exportations aux États-Unis sont primordiales pour la création d'emplois au
Canada. Le commerce bilatéral a doublé depuis 1993, à un taux moyen
d'environ 12 p. 100. Les exportations de biens et services canadiens
représentaient 39 p. 100 du produit intérieur brut du Canada en
2000, alors que les biens et services exportés par les États-Unis vers le
Canada correspondent à 2 p. 100 de la production américaine. Ce
dernier pourcentage ne semble pas très élevé, mais la prospérité de
nombreuses entreprises américaines dépend de leurs liens très étroits avec
des fournisseurs canadiens.
Ces
relations économiques, extrêmement avantageuses pour les deux pays, exigent
que les marchandises traversent facilement cette frontière qui, bien que réputée
être la plus longue non défendue au monde, a de plus en plus besoin d'être
défendue.
Comme
le lgén Macdonald l'a rappelé au Comité :
On ne peut pas présumer que ce qui arrive au
sud de nos frontières ne nous regarde pas et ne nous intéresse pas. L'effet
peut aisément se répercuter sur nous, comme on a pu le constater le 11 septembre.
Ce n'est pas le Canada qui a été attaqué ce jour-là, mais nous avons été
à même d'observer l'impact sur notre économie et sur tout ce qui traverse
la frontière.
Il
est essentiel que deux pays dont la compatibilité économique est si grande
soient tout autant compatible sur le plan militaire pour défendre les deux
sociétés dont les économies fonctionnent en majeure partie comme si elles
en formaient une seule. Il est incompréhensible que les armées chargées de
défendre cette économie – et ces deux sociétés très libres et démocratiques –
aient cessé de mener des opérations conjointes contre une nette menace
commune.
NORAD
Le
Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD)
Contexte
Le
Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) est
une organisation militaire binationale qui a été créée officiellement en
1958 par le Canada et les États-Unis pour surveiller et défendre l'espace aérien
de l'Amérique du Nord. Le NORAD surveille et dépiste les objets artificiels
dans l'espace, et il donne l'alerte en cas d'attaque contre l'Amérique du
Nord par des avions, des missiles ou des véhicules spatiaux. Le NORAD assure
également la surveillance et le contrôle de l'espace aérien du Canada et
des États-Unis.
L'Accord
du NORAD a été entériné par les gouvernements du Canada et des États-Unis
le 12 mai 1958, et a été renouvelé pendant certaines périodes depuis ce
temps. Bien qu'il y ait eu huit renouvellements à l'Accord du NORAD depuis
1958, le texte de base n'a été révisé considérablement que trois fois -
en 1975, 1981 et 1996.
Le
Commandant en chef du NORAD est nommé par le Premier ministre du Canada et le
Président des États-Unis, et il est placé sous leur autorité. Le Quartier
général du NORAD se trouve à la Peterson Air Force Base, à Colorado
Springs (Colorado). Le commandement et le contrôle du NORAD sont assurés par
le Centre d'opérations de Cheyenne Mountain, situé à proximité. Cheyenne
Mountain sert d'installation centrale de collecte de données et de
coordination à un réseau mondial de détecteurs conçus pour fournir au
NORAD une image précise de toute menace aérospatiale.
Opérations
Le
NORAD utilise un réseau de radars terrestres, de détecteurs et d'avions de
chasse pour détecter, intercepter et, si nécessaire, détruire tout engin
qui menace le continent. Les avions de chasse du NORAD sont des CF-18
canadiens et des F-15 et des F-16 américains. Le NORAD reçoit également des
données de l'US Space Command sur les menaces potentielles provenant de
l'espace.
Région canadienne du NORAD
Le
NORAD assure la surveillance et le contrôle de l'espace aérien de l'Amérique
du Nord au moyen d'une organisation qui comprend trois régions: le Canada, le
territoire continental des États-Unis, et l'Alaska. Les données provenant
des radars et des détecteurs basés au Canada sont compilées et analysées
dans un complexe souterrain de la BFC North Bay (Ontario), puis elles sont
transmises au quartier général de la Région canadienne du NORAD, à la BFC
Winnipeg, et au Centre de commandement et de contrôle du NORAD, au Colorado,
si nécessaire.
Système d'alerte du Nord
Le
Système d'alerte du Nord (NWS) assure la surveillance des routes d'attaque
potentielles au-dessus de l'Arctique. Le NWS se compose de 15 radars longue
portée (11 au Canada, quatre en Alaska) et 39 radars courte portée (36 au
Canada, trois en Alaska) sur le flanc nord du continent nord-américain. Ces
radars ultramodernes forment une « barrière » de 4 800 km de long et de 320
km de large qui s'étend depuis l'Alaska jusqu'à Terre-Neuve.
Avions E-3 AWACS (Système aéroporté de détection
et de contrôle)
La
couverture radar aéroportée est assurée, au besoin, par les avions E-3
AWACS. Le Canada fournit du personnel pour les opérations des AWACS. Les
AWACS de l'US Air Force constituent une amélioration considérable par
rapport aux stations radar terrestres, et ils étendent le périmètre du système
de protection radar en période de crise. Les AWACS peuvent détecter des
cibles à environ 580 km, puis guider les avions canadiens ou américains
chargés d'identifier visuellement les appareils inconnus.
Deux
bases canadiennes ont été désignées pour appuyer les opérations des AWACS
au besoin : la BFC Cold Lake (Alberta) et la BFC Bagotville (Québec).
Défense aérienne
La
1re Division aérienne du Canada est l'organisation militaire chargée de
fournir des forces aériennes prêtes au combat pour permettre au Canada de
respecter ses engagements à l'égard de la défense de l'Amérique du Nord,
et de maintenir sa souveraineté sur son espace aérien.
Parmi
les forces de défense aérienne du Canada affectées au NORAD, on trouve les
441e et 416e Escadrons d'appui tactique à la BFC Cold Lake (Alberta), et les
425e et 433e Escadrons d'appui tactique à la BFC Bagotville (Québec). Ces
quatre escadrons utilisent des chasseurs CF-18 Hornet.
Lutte contre le trafic de drogue
Depuis
1991, le NORAD aide à détecter et à surveiller les aéronefs soupçonnés
de participer au trafic de drogues illégales. En collaboration avec la
Gendarmerie royale du Canada et les organismes américains de contrôle des
stupéfiants, la Région canadienne du NORAD surveille tous les aéronefs qui
s'approchent de notre littoral. Tout avion qui n'a pas déposé un plan de vol
peut se voir intimer l'ordre d'atterrir, et subir une inspection menée par la
GRC et Douanes Canada.
Canadiens en poste dans des bases américaines
Il
y a actuellement 283 Canadiens stationnés dans diverses installations
militaires des États-Unis. Cependant, le nombre de Canadiens qui occupent des
postes désignés au sein du NORAD change constamment, selon les exigences de
la politique de défense du Canada.
Sur un pied d'alerte
Depuis
1958, le NORAD protège les citoyens du Canada et des États-Unis en servant
de première ligne de défense contre une attaque aérospatiale, et sa capacité
d'alerte lui permet d'exercer un effet dissuasif certain sur tout agresseur
potentiel. Grâce à une coopération et à une cohésion remarquables, le
NORAD s'est révélé efficace pour assurer la surveillance, donner l'alerte
et répliquer en cas d'attaque. En s'adaptant aux nouvelles réalités
mondiales, le NORAD continuera de jouer un rôle important dans la défense du
Canada et des États-Unis.
Source :
Ministère de la Défense nationale
Structure de commandement unifiée de l'armée américaine
Contexte
Comme les États-Unis sont la seule superpuissance
qui reste, ils ne peuvent faire autrement que participer à des activités un
peu partout dans le monde.
Le Congrès américain l'a reconnu et a décidé
qu'il fallait établir, pour chacune des régions du globe, un potentiel
militaire, en choisissant des commandants qui connaissent bien la région et
en faisant exécuter périodiquement par les forces armées américaines des
opérations menées conjointement avec les pays de la région. Ce concept
global allait permettre aux États-Unis de réagir à tout incident n'importe
où sur la planète.
C'est ainsi que les États-Unis ont mis sur pied la
structure de commandement unifiée, tout simplement en divisant le monde en
plusieurs zones de responsabilité confiées à des commandants américains.
Aucune armée des pays à l'intérieur d'une zone de responsabilité donnée
n'est sous les ordres du commandant américain. Seules les forces américaines
sont sous le commandement de celui-ci.
Avant la révision de 2002, le monde entier, sauf la
Russie, le Canada et le Mexique, avait un commandant géographique « attitré »
dont les forces se trouvaient dans leur zone de responsabilité. Ces trois
autres pays étaient assignés au chef de l'état-major interarmées et à ses
effectifs. Le contact canadien au sein de l’armée américaine était donc
le chef de l'état-major interarmées et ses effectifs.
Le Congrès a aussi reconnu que le monde était un
milieu dynamique où les choses évoluaient sans cesse. Le chef de l'état-major
interarmées est tenu de réexaminer, au moins aux deux ans, les missions et
responsabilités (y compris les limites géographiques) de chaque commandement
de combat et de recommander au Président, par l'intermédiaire du Secrétaire
à la Défense, tous les changements nécessaires. C'est ce qu'on appelle
l'examen de la structure de commandement unifiée.
Les événements du 11 septembre 2001 ont amené le
département américain de la Défense à repenser son organisation et il est
arrivé à la conclusion qu'un commandement de défense de la patrie
s'imposait pour compléter l'Office of Homeland Security (office de défense
de la patrie) du gouverneur Ridge. C'est ainsi qu'en avril 2002, le Secrétaire
américain à la Défense Rumsfeld a annoncé plusieurs modifications apportées
à l'UCP (Unified Command Plan), le plan de commandement unifié, notamment la
création d'un commandement Nord (opérationnel le 1er octobre 2002) qui
sera responsable de la zone géographique comprenant les Antilles, le Mexique,
les États-Unis et le Canada. (Il y a une liste complète des commandements
unifiés américains à la fin de l'annexe.)
Le commandement Nord n'est pas différent des autres
commandements géographiques des États-Unis et il ne « commande »
pas à d'autres forces armées que celles des États-Unis. Aucun militaire
canadien n'y sera affecté.
Le commandant en chef (C en C)
Chaque commandement américain est sous les ordres
d'un commandant en chef qui relève directement du Président des États-Unis
par l'intermédiaire du Secrétaire à la Défense (M. Rumsfeld). Il
arrive aussi qu'un commandant en chef soit en réalité à la tête de deux
organisations différentes; on dit alors qu'il porte deux chapeaux.
Le commandant du commandement Nord est le général
Eberhart qui est lui-même coiffé de deux chapeaux puisqu'il commande aussi
le NORAD. Il est donc à la tête de deux effectifs distincts ayant chacun
leur quartier-général à Colorado Springs :
-
l'un composé exclusivement de militaires américains du commandement
Nord (NORTHCOM)
-
l'autre composé à la fois de militaires canadiens et de militaires américains
(NORAD).
À
titre de commandant du commandement Nord, le général relèvera directement
du Président des États-Unis tandis qu'en sa qualité de commandant du NORAD,
il relèvera directement du Premier ministre du Canada et du Président des États-Unis.
Structure
de commandement de l'armée américaine – Octobre 2002
À compter du 1er octobre 2002, la
structure de commandement de l'armée américaine relevant du Secrétaire à
la Défense et de ses fonctionnaires civils se composera de dix commandements
unifiés, de cinq commandements de zones géographiques regroupant le
potentiel opérationnel aérien, terrestre et maritime, et de cinq
commandements fonctionnels dont le nom désigne la spécialité. Le Plan de
commandement unifié fournit des lignes directrices à tous les commandants de
combat, définit leurs missions et leurs attributions et délimite leur zone géographique
de responsabilité. Le tableau ci-dessous présente sommairement les dix
commandements.
Plan
de commandement unifié des États-Unis (UCP)
|
Nom
entier |
AOR
(Zone de responsabilité) |
QG |
|
Comman-dement
Centre |
La péninsule
d'Arabie, l'Iraq et le nord de la mer Rouge ; la Corne de
l’Afrique (jusqu’au Kenya au Sud) ; l’Asie du Sud et
Centrale (incluant les pays se terminant par –stan). |
AFB
McDill |
|
Comman-dement
Europe |
Toute
l'Europe y compris (à partir du 1er octobre 2002) la
Russie ; toute l’Afrique à l’exception de la Corne et de
Madagascar ; les pays du Moyen-Orient longeant les côtes de la Méditerranée.
S'occupe des eaux au large de la côte occidentale de l'Afrique et de
l'Europe, y compris la Méditerranée, la mer Caspienne et l'océan
Atlantique (a pris en charge les eaux de l'ancien commandement
Atlantique en 1999). |
Stuttgart-Vaihingen |
|
Comman-dement
Nord |
S'étend
vers le sud depuis l'Alaska en englobant toute l'Amérique du Nord, y
compris un soutien au Canada, le Golfe du Mexique et le Mexique. Mise
sur pied prévue le 2002-10-01. |
AFB
Peterson |
|
Comman-dement
Pacifique |
Chargé
de tout l'océan Pacifique depuis 500 milles au large de la côte
ouest américaine, y compris Hawaii et Guam, jusqu'à la côte
orientale de l'Afrique et à la côte de l'Asie majeure (Russie et
Chine). À compter du 1er octobre 2002, il y aura un
élément de coordination avec EUCOM pour l'effort militaire russe en
appui à l'effort militaire américain. La zone comprend l'Asie et s'étend
vers l'ouest jusqu'à l’Inde, le Japon, la Corée, et la Chine.
L'AOR englobe aussi toute la Polynésie de même que l'Australie et la
Nouvelle-Zélande. Le territoire neutre de l'Antarctique se trouve
aussi dans l'AOR du PACOM. |
Honolulu
(Hawaii) |
|
Comman-dement
Sud |
Chargé
de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud et de la mer des Caraïbes. |
Miami
(Floride) |
|
Comman-dement
de la force conjointe |
À
compter du 1er octobre, va céder au NORTHCOM toute la
sécurité du territoire américain pour devenir un commandement
fonctionnel chargé de poursuivre le développement conjoint des armes
et de la doctrine, notamment en ce qui concerne la transformation
militaire axée sur le personnel et la technologie. |
Norfolk
(Virginie) |
|
Comman-dement
spatial |
Tous
les éléments de surveillance spatiaux et terrestres destinés à un
usage militaire. Aussi chargé de la guerre électronique, de la sécurité
informatique et de la conception d'ordinateurs pour les services. |
AFB
Peterson (Colorado) |
|
Comman-dement
Opérations spéciales |
Toutes
les opérations spéciales américaines y compris les unités d'élite
aériennes, terrestres et maritimes. Comprend l'entraînement et la
doctrine opérationnelle, conférant à un commandement la
responsabilité de créer, retenir les effectifs et entretenir le
potentiel en vue d'un déploiement immédiat ordonné par l'autorité
nationale de commandement, parfois en moins de 24 heures. A
repris les actifs de la Force d'intervention |
AFB
MacDill (Floride) |
|
Comman-dement
stratégique |
Tous
les éléments stratégiques et éléments de combat en corrélation |
AFB
Offutt (Nebraska) |
|
Comman-dement
Transports |
A
assumé les fonctions de tout le potentiel de transport par air et par
mer de l'armée américaine. S'occupe des avions et bateaux de
transport. |
AFB
Scott (Illinois) |
USNORTHCOM : Commandement Nord
USEUCOM : Commandement Europe
USPACOM : Commandement Pacifique
USSOUTHCOM : Commandement Sud
USCENTCOM : Commandement Centre
Les relations de défense canado-américaines
Les relations de défense canado-américaines
se fondent sur de nombreux traités, protocoles d’entente et comités bilatéraux.
C’est la somme de ces éléments qui régit la coopération militaire. Un
document d’information actuellement affiché sur le site Internet du ministère
de la Défense nationale annonce :
a.
plus de 80 accords de défense de niveau « traité »;
b. plus de 250 protocoles
d’entente conclus entre les deux ministères de la Défense;
c. environ 145 forums bilatéraux
où sont discutées des questions de défense.
Quelque 600 militaires des Forces
canadiennes sont affectés aux États-Unis, la plupart dans des missions liées
au NORAD. De plus, on évalue à 20 000 par année le nombre de visites
aux États-Unis effectuées par des représentants canadiens du gouvernement
et de l’industrie pour traiter de questions relatives à la défense.
Les instruments qui définissent les
relations militaires et de défense entre le Canada et les États-Unis portent
notamment sur : la planification et les opérations conjointes; les
exercices combinés; la production de défense; la logistique; les
communications; la recherche et le développement; et enfin, le partage de
renseignements. Voici des détails sur quelques-uns de ces instruments, parmi
les plus importants.
La Commission permanente mixte de défense
Créée en vertu de l’Accord
d’Ogdensburg, en 1940, la Commission permanente mixte de défense (le plus
haut forum bilatéral consacré à la défense) comporte deux sections
nationales formées de représentants diplomatiques et militaires. Les coprésidents
canadien et américain agissent à titre consultatif, et relèvent directement
du premier ministre et du président. La Commission a examiné presque toutes
les mesures de défense conjointes importantes prises depuis la fin de la
Seconde Guerre mondiale, y compris : la construction des stations radar
du Réseau avancé de pré-alerte; la création du Commandement de la défense
aérienne (plus tard aérospatiale) de l’Amérique du Nord (1958);
l’exploitation binationale du système de surveillance acoustique
sous-marine et du système de radiogoniométrie haute fréquence; le Projet de
modernisation du système de la défense aérienne de l’Amérique du Nord
(1958); etc. La Commission a prouvé qu’elle pouvait résoudre des problèmes
difficiles et trouver des solutions novatrices.
Le Comité canado-américain de coopération
militaire
Créé en 1946, il gère la coopération
au niveau de la planification militaire. Les responsabilités de ses
sous-comités sont : la cartographie, la météorologie, l’océanographie,
les communications et l’électronique, ainsi que la planification
logistique. Plus récemment, le Comité de coopération militaire a été prié
de réviser les paramètres du NORAD, d’élaborer un nouveau document de sécurité
fondamentale Canada-États-Unis et de former un groupe de travail sur la coopération
binationale dans l’espace
Le Groupe stratégique régional Canada-États-Unis
(CUSRPG)
Créé en 1949, il a pour mission de
surveiller l’une des cinq structures régionales désignées par l’OTAN
comme des commandements. Il est vrai que la planification détaillée
concernant le théâtre nord-américain s’effectue au sein du Comité de
coopération militaire, mais le CUSRPG assure l’interface avec le siège de
l’OTAN.
L’Accord sur le partage de la production de défense
Signée en 1956, cette entente permet
aux entreprises canadiennes de soutenir la concurrence à égalité sur le
marché américain. Depuis 1963, elle aide aussi les entreprises canadiennes
à mettre au point des produits destinés aux forces armées américaines et
à se maintenir à la pointe des technologies nouvelles. L’Accord reconnaît
que, compte tenu de l’interdépendance qui caractérise la défense de
l’Amérique du Nord, les deux pays doivent pouvoir profiter des économies
d’échelle qui découlent de la spécialisation.
Le Commandement de la défense aérospatiale de
l’Amérique du Nord (NORAD)
Créé en 1958, le NORAD a subi
plusieurs modifications, parallèlement à l’évolution de la menace qui pèse
sur l’Amérique du Nord. Le huitième renouvellement de l’Accord du NORAD,
qui remonte à mars 1996, a redéfini la mission de l’organisme en matière
de surveillance et de contrôle aérospatiaux. De plus, des dispositions ont
été ajoutées à l’entente, afin de permettre l’élargissement des rôles
et des missions, si les deux pays y consentent.
Le Programme canado-américain d’essai et d’évaluation
Créé en 1983, c’était au départ
un accord-cadre qui permettait aux militaires américains d’accéder aux
installations d’essai canadiennes. Au moment de la renégociation de 1993,
un accès réciproque a été accordé au Canada pour ce qui concerne les
installations d’essai américaines. Dans le cadre de ce programme chaque
pays accepte de n’imposer à l’autre que les frais liés à la conduite
d’un essai spécifique. Chacun des deux pays a le droit d’approuver les
essais au cas par cas.
ORDRE
DE RENVOI
Extrait des Journaux
du Sénat du mardi 16 avril 2001 :
Reprise du débat sur la
motion, telle que modifiée, de l'honorable sénateur Cordy, appuyée par
l'honorable sénateur Milne,
Que le Comité sénatorial
permanent de la sécurité nationale et de la défense soit autorisé à mener
une étude et à faire rapport sur la nécessité d'une politique nationale sur
la sécurité pour le Canada. Le Comité sera en particulier autorisé à
examiner :
a) la capacité du ministère
de la Défense nationale de défendre et de protéger les intérêts, la
population et le territoire du Canada et sa capacité de réagir à une urgence
nationale ou à une attaque ou de prévenir ces situations;
b) les relations de travail
entre les divers organismes participant à la collecte de renseignements,
comment ils recueillent, colligent, analysent et diffusent ces renseignements,
et comment ces fonctions pourraient être améliorées;
c) les mécanismes d'examen
de la performance et des activités des divers organismes participant à la
collecte de renseignements;
d) la sécurité de nos
frontières;
Que Comité fasse rapport
au Sénat au plus tard le 30 octobre 2003 et qu'il conserve tous les pouvoirs nécessaires
pour diffuser ses conclusions jusqu'au 30 novembre 2003;
Que le Comité soit autorisé,
nonobstant les pratiques habituelles, à déposer des rapports auprès du
Greffier du Sénat si le Sénat ne siège pas, et que ledit rapport soit réputé
avoir été déposé au Sénat.
Après débat,
La motion, mise aux voix,
est adoptée.
Le
greffier du Sénat
Paul C. Bélisle
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