RAPPORT DU COMITÉ |
Le mardi 19 mars 2002 |
Le Comité sénatorial permanent des finances nationales
a l'honneur de présenter son
TREIZIÈME RAPPORT
Votre Comité auquel a été déféré le Budget des dépenses 2002-2003, a, conformément à l’ordre de renvoi du 5 mars 2002, examiné ledit Budget et présente ici son premier rapport intérimaire.
Respectueusement soumis,
Le président,
Lowell Murray
Premier
rapport intérimaire sur le Budget des dépenses 2002-2003
INTRODUCTION
Le
budget des dépenses 2002-2003 a été présenté au Sénat le 5 mars 2002
et renvoyé au Comité sénatorial permanent des finances nationales.
Comme il le fait habituellement, le Comité consacrera plusieurs réunions
à l’étude du budget. Cette étude a débuté le mardi 12 mars et se poursuivra au
cours d’autres réunions qui auront lieu au printemps. À la première réunion, des fonctionnaires du Conseil du Trésor
– David Bickerton et Laura Danagher, respectivement directeur et directrice
principale, Division des opérations et des prévisions des dépenses, Direction
de la fonction de contrôleur – ont donné un exposé des dépenses prévues
du gouvernement et des grandes lignes du nouveau Budget des dépenses.
Ils ont aussi répondu aux questions des sénateurs et indiqué qu’ils
obtiendront des renseignements supplémentaires sur certaines questions qui intéressent
le Comité.
Le
Budget des dépenses comporte quatre éléments.
Il y a d’abord la PARTIE I,
qui donne un aperçu des dépenses fédérales en résumant les grands éléments
du Budget principal et en mettant en relief les principaux changements.
La PARTIE II, sous-tend
directement la Loi de crédits. On y trouve le détail des ressources dont auront besoin les
ministères et organismes fédéraux pour l’exercice à venir.
On y identifie aussi les autorisations de dépenses et les montants à
inclure dans les crédits parlementaires à venir.
Le Rapport sur les plans et les
priorités fournit des détails additionnels sur les plans stratégiques et
les résultats prévus des ministères et organismes.
Il met l’accent sur les résultats attendus des dépenses publiques.
Enfin, le Rapport sur le rendement
de chaque ministère fait le point sur les réalisations par rapport aux
attentes et aux résultats visés décrits dans le Rapport sur les plans et
priorités du printemps.
LE PLAN DE DÉPENSES – APERÇU
Le Plan
budgétaire du ministre des Finances du 10 décembre 2001 prévoit des
dépenses publiques totalisant 172,9 milliards de dollars.
Cette somme comprend des dépenses de programmes de 136,6 milliards
de dollars, plus des frais de service de la dette de 36,3 milliards de
dollars. Le budget de 2002-2003 prévoit
des dépenses totalisant 168,3 milliards de dollars, soit 97 p. 100
des sommes prévues dans le Plan de dépenses.
Il importe de noter que le budget diffère du Plan de dépenses présenté
par le ministre des Finances à plusieurs égards :
·
Un certain
nombre de postes n’apparaissent pas au Budget en raison du calendrier des décisions
budgétaires ou parce qu’ils dépendent de l’adoption de mesures législatives
distinctes.
·
Le Budget ne
comprend les sommes prévues dans le Plan de dépenses pour les éventualités
ni celles qui sont associées à des projets de dépenses qui n’ont pas encore
été approuvés par le Parlement ou le Conseil du Trésor.
·
Le Budget ne
comprend pas de provision pour la réévaluation du passif et de l’actif du
gouvernement fédéral prévue dans l’énoncé économique et la mise à jour
budgétaire.
·
Certaines
autorisations de dépenses vont se périmer.
On
trouvera au tableau 1 ci-dessous un aperçu des dépenses prévues.
On peut consulter une autre présentation des mêmes données à la page
I-3 de la Partie I (Plan de dépenses) du Budget.
TABLEAU 1
LE PLAN DE DÉPENSES ET LE
BUDGET PRINCIPAL DES DÉPENSES
2002-2003
(en millions de dollars)
|
Frais de la dette publique |
36 300 |
|
Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital |
37 127 |
|
Prestations aux personnes âgées |
26 350 |
|
Assurance-emploi |
15 900 |
|
Transfert
canadien en matière de santé et de programmes sociaux |
18 600 |
|
Péréquation |
10 545 |
|
Autres transferts et subventions |
18 805 |
|
Autres obligations législatives |
4 698 |
|
Total
du budgétaire du Budget principal des dépenses |
168 325 |
|
Ajustements à rapprocher au Budget |
4 575 |
|
Total du budgétaire des dépenses |
172 900 |
Source :
Budget des dépenses 2002-2003, Partie I,
page 1-3
A. Le
budget principal des dépenses
Le Budget
principal des dépenses présente des renseignements sur les autorisations de dépenses
budgétaires et non budgétaires. Les
dépenses budgétaires comprennent le service de la dette, les dépenses de
fonctionnement et en capital et les paiements de transfert aux autres ordres de
gouvernement, organismes et particuliers ainsi que les paiements aux sociétés
d’État. Les dépenses non budgétaires
(prêts, placements et avances) sont des dépenses qui représentent des
changements dans la composition de l’actif financier de l’État canadien.
Sur les
170,4 milliards de dollars prévus dans le Budget principal des dépenses,
114,08 milliards (68 p. 100) concernent des dépenses législatives.
Le reste des dépenses, 56,4 milliards de dollars, doit être
autorisé par le Parlement. Dans le
Budget des dépenses de cette année, 20 ministères et organismes prévoient
des dépenses de plus d’un milliard de dollars en 2002-2003.
Les trois plus gros budgets sont ceux du ministère des Finances (65,3 milliards
de dollars), du ministère du Développement des ressources humaines (30,9 milliards
de dollars) et du ministère de la Défense nationale (11,8 milliards de
dollars).
Le
tableau qui commence à la page I-26 de la Partie II du Budget des dépenses de
2001-2002 intitulé Budgétaire du Budget principal des dépenses par article
courant de dépense donne une excellente idée d’ensemble du Budget des dépenses
principal. Les plans de dépenses
de tous les ministères et organismes y sont présentés en fonction de 12 catégories
de dépenses. Le tableau permet de faire une comparaison rapide des projets de dépenses
des divers agents du gouvernement fédéral.
Par exemple, on constate facilement que le ministère des Finances
demande les crédits les plus élevés, mais que le gros de son budget est
constitué des « frais de la dette publique », un poste de dépenses
qui n’apparaît dans les plans de dépenses d’aucun autre ministère.
B. Budget des dépenses 2002-2003 – Réunion du 12 mars 2002
Les sénateurs
ont commencé leur étude du Budget des dépenses 2002-2003 par un examen de
certaines mesures nouvelles du ministère des Ressources naturelles qui semblent
être soumises pour la première fois au Parlement.
Ils notent par exemple à la page 20-8 une contribution de 3,1 millions
de dollars à l’appui des distributeurs d’électricité dans le but de
promouvoir la vente d’électricité de nouvelles sources d’énergies
renouvelables; une contribution de 1,6 millions de dollars au Projet de
l’Agence internationale de l’énergie pour la surveillance du CO2
à Weyburn; et une contribution de 4,5 millions de dollars à
l’appui des organismes associés aux recherches sur l’impact et
l’adaptation ayant trait au changement climatique.
Les sénateurs voulaient savoir en vertu de quels pouvoirs ces
contributions et d’autres contributions analogues sont effectuées.
Certains sénateurs sont de plus en plus préoccupés par les mesures
gouvernementales dont on apprend l’existence dans le Budget. M. Bickerton
a répondu que les mesures dont le Parlement n’est saisi que par la voie du
processus budgétaire relèvent généralement de diverses lois.
Dans certains cas, la mesure en question est créée aux termes d’une
loi pour les fins d’un programme précis qui a été autorisé par le
Parlement antérieurement. Dans d’autres cas, le crédit est demandé aux
termes d’une loi définissant les pouvoirs d’un ministre. À l’avenir, les
sénateurs aimeraient voir la référence au statut en vertu du quel est
entrepris une nouvelle initiative importante. Il a rappelé au Comité que
toutes les mesures qui paraissent au Budget ont une justification quelconque.
Certains sénateurs éprouvent des réserves au sujet des lois qui confèrent
à des ministres le pouvoir de dépenser de fortes sommes et au sujet des
mesures qui n’ont pas été examinées par le Parlement.
Des sénateurs
ont posé des questions sur le financement de la Bibliothèque nationale.
À la page 18-3, on constate que le budget de celle-ci n’est augmenté
que de 489 000 $ pour passer à 36,7 millions de dollars en
2002-2003. Pourtant,
l’administrateur général de la Bibliothèque a signalé que la qualité des
installations qui abritent les collections se détériore sérieusement.
Les sénateurs ont été consternés d’apprendre que les installations
laissent tant à désirer que les risques d’inondation et d’incendie sont
constants. À la lecture du Budget, certains sénateurs avaient
l’impression que le gouvernement n’a pas répondu aux vœux de
l’administrateur général pour remédier aux problèmes qui causent des
dommages à des documents inestimables. M. Bickerton
a admis l’existence du problème à la Bibliothèque nationale et a dit au
Comité que la Bibliothèque nationale avait récemment demandé un million de
dollars de ressources additionnelles. Il prévoit que les sommes allouées pour
corriger les problèmes précités paraîtront dans le prochain budget supplémentaire.
Il n’a pas pu dire si le montant demandé serait suffisant pour mettre
un terme aux problèmes, mais il a affirmé que le Conseil du Trésor avait pour
politique d’encourager les ministères et organismes à préparer des plans de
dépenses en immobilisations prévoyant les réparations et l’entretien de
leurs installations.
À la
page 18-11, on note que la Société Radio-Canada prévoit des recettes de 455,1 millions
de dollars en 2002-2003, soit 73,6 millions de moins que le montant qui
figurait dans le budget de l’année précédente (528,7 millions) ou une
baisse de 13,9 p.100. Les sénateurs
voulaient savoir pourquoi les projections de recettes étaient à ce point inférieures
à celles de l’exercice précédent et si les projections de recettes pour
2001-2002 demeuraient exactes. Mme Danagher a dit au Comité que
la Société Radio-Canada prévoyait que les chiffres définitifs sur les
recettes de 2001-2002 tomberont à l’intérieur d’une fourchette de 5 p.100
de la prévision initiale. Elle a
aussi expliqué que deux raisons expliquaient la différence entre les
projections de dépenses pour 2001-2002 et 2002-2003 : les recettes
additionnelles associées à la diffusion des Jeux olympiques de Salt Lake City
et la nouvelle politique de réduction des annonces publicitaires durant les émissions
adoptée par la Société Radio-Canada.
Les sénateurs
se sont intéressés aux activités de la Commission de la capitale nationale.
Ils ont noté en particulier que celle-ci sollicitait des crédits
additionnels de 34,2 millions de dollars dont la majeure partie sont destinés
à la gestion et au développement des biens immobiliers.
À ce sujet, les sénateurs demandent une plus grande assurance que les
intérêts légitimes de planification des gouvernements locaux soient pris en
considération dans les décisions de la Commission. Les sénateurs se sont
aussi arrêtés aux dépenses de services professionnels liées aux nouveaux
projets dans la région de la capitale nationale.
M. Bickerton n’avait pas de chiffres détaillés en mains, mais il
a expliqué que la plupart des besoins additionnels de la Commission au poste
Gestion et développement des biens immobiliers concernaient l’aménagement
des terrains situés sur les plaines LeBreton.
Cela comprend les frais de planification et les coûts de décontamination
du site, où seront construits les nouveaux musées.
Les sénateurs
ont remarqué que le budget du Programme canadien de prêts aux étudiants avait
diminué de 100 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent.
M. Bickerton a expliqué que cette variation ne tenait pas à un changement
de politique, mais au fait que le gouvernement était en mesure de prévoir avec
davantage de précision la demande réelle de prêts étudiants.
Les témoins ont tenté de
fournir des réponses immédiates aux sénateurs, mais certaines questions
demeurent en suspens. Ils ont
offert de fournir des renseignements complémentaires ultérieurement sur divers
sujets notamment sur les activités de la Commission de la capitale nationale,
sur la distribution du Transfert canadien en matière de santé et de programmes
sociaux et des paiements de péréquation entre les provinces, sur la
distribution des dépenses entre le service français et le service anglais de
la Société Radio-Canada, sur la diminution des fonds prévus pour les
lieutenants-gouverneurs, etc.
Comme on l’a dit plus
haut, le Comité prévoit procéder plus tard à un examen plus détaillé de
divers aspects des plans de dépenses du gouvernement.