Délibérations du comité sénatorial permanent des
Pêches
Fascicule 9 - Témoignages du 2 octobre 2001
OTTAWA, le mardi 2 octobre 2001
Le Comité sénatorial permanent des pêches se réunit aujourd'hui à 19 heures afin d'examiner les questions relatives à l'industrie des pêches.
Le sénateur Gerald J. Comeau (président) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le président: Honorables sénateurs, je déclare la séance ouverte et je souhaite une bonne rentrée à tout le monde.
Le 10 mai 2000, un groupe de travail du Comité des pêches a rencontré à Gimli, au Manitoba, des représentants du Lake Winnipeg Research Consortium, une organisation qui a été créée en août 1998. Le consortium facilite la recherche scientifique multidisciplinaire et aide à coordonner les initiatives de recherche auxquelles participent les universités, les gouvernements et des intérêts privés.
En dépit de la valeur esthétique et économique considérable du lac Winnipeg et de ses activités de pêche commerciale, les membres du comité ont appris qu'on sait très peu de choses de son écosystème. Ce soir, nous avons le plaisir d'accueillir M. Allan Kristofferson, coordonnateur, et M. Terry Miles, un membre du conseil d'administration du consortium; et aussi M. Herb Lawler. Bienvenue, messieurs.
J'aimerais savoir si vous avez préparé une présentation, après laquelle nous pourrons présenter les membres du Comité des pêches.
M. Allan H. Kristofferson, coordonnateur, Lake Winnipeg Research Consortium: Je commencerai par un petit historique pour expliquer aux membres du comité où en est le consortium.
Le lac Winnipeg, vous le savez, est en dixième place sur la liste des plus grands lacs d'eau douce du monde. Il a un énorme bassin d'écoulement qui s'étend du pied des Rocheuses à l'Ouest jusqu'à peu de distance à l'ouest du lac Supérieur, à son extrémité orientale. Il pénètre aux États-Unis, traverse le Dakota du Nord, puis le Dakota du Sud, passe un peu dans le Montana, puis dans le Minnesota.
Le lac soutient le plus vaste commerce de poisson d'eau douce à l'ouest des Grands Lacs. La valeur au débarquement des prises a, à l'occasion, approché les 15 millions de dollars par année. En outre, la valeur du lac en tant que réservoir de production hydroélectrique, ainsi que pour le tourisme, se chiffre dans les centaines de millions de dollars par année. Sa valeur ne fait pas le moindre doute.
Le lac constitue un cours d'eau vaste et complexe. Aucun organisme ne possède les ressources, humaines ou autres, pour effectuer les recherches nécessaires pour protéger et préserver le lac, maintenant et dans le futur. C'est un fait reconnu depuis quelque temps. Nous nous sommes mis à l'oeuvre il y a plusieurs années et, à la suite de discussions avec divers organismes gouvernementaux, sociétés et groupes universitaires, nous avons déterminé que la meilleure façon d'aborder le problème serait collectivement.
Nous avons créé le Lake Winnipeg Research Consortium en août 1998. Actuellement 24 organismes en sont membres. Nous n'en avions indiqué que 23 dans le rapport que nous avons remis au comité sénatorial en avril 2001. Le nouveau membre, le Gimli Yacht Club, représente d'importants intérêts récréatifs relative ment au lac, ce qui est un autre aspect important dans ce que nous comptons réaliser.
Le consortium représente un puissant groupe de recherche qui a des liens avec les intervenants. Il est en position idéale pour effectuer des recherches multidisciplinaires sur le lac. Il fonction ne comme un intermédiaire, puisqu'il n'a pas de mandat qui lui soit propre. Le consortium constitue une tribune sur laquelle les chercheurs peuvent se réunir pour coordonner leurs efforts avec efficience et de façon efficace par rapport aux coûts. Nous constituons une plate-forme afin que la recherche puisse se faire de façon sécuritaire et efficace sur le lac. Nous recensons aussi les débouchés pédagogiques associés à ces recherches quand et où c'est possible.
En 1997, la Garde côtière a déclaré excédentaire l'un de ses vaisseaux, le Namao, lorsque des intérêts privés ont été chargés du programme des aides à la navigation. Le vaisseau a donc été mis de côté aux fins d'aliénation. Les membres du consortium étaient conscients de la valeur de ce vaisseau pour la recherche sur le lac Winnipeg. C'est actuellement le plus grand vaisseau qui se trouve sur le lac, et il a servi, en 1994 et en 1996, à des chercheurs universitaires et gouvernementaux à effectuer des travaux sur l'histoire géologique récente du lac; c'est dire que sa valeur en tant que vaisseau de recherche ne faisait aucun doute. Le Namao s'est révélé assez vaste, sécuritaire et bien équipé pour faire toutes sortes de recherches que nous comptons réaliser.
Puisque le Namao devait être vendu, le consortium a demandé à la Garde côtière de revenir sur sa décision et de le mettre à la disposition de la recherche sur le lac. La Garde côtière a accédé à cette demande et, de fait, a convenu de fournir l'équipage du bateau selon le principe de la récupération des coûts. Elle a clairement indiqué aux membres du consortium qu'elle ne pouvait pas justifier le financement de vaisseaux qui n'ont pas d'utilité spécifique pour elle; elle a cependant mis le Namao à la disposition des membres du consortium, selon le principe de la récupération des coûts.
En 1999, le consortium a pu recueillir des fonds suffisants pour un séjour de trois semaines sur le lac Winnipeg. En août de la même année, des prélèvements ont pu être faits sur tout le bassin du lac. Les résultats de ces recherches sont résumés dans le rapport qu'a reçu le Comité sénatorial des pêches en avril 2001. Aucune étude de cette ampleur n'avait été effectuée depuis 30 ans. Des prélèvements ont été effectués à 47 stations, et une série de paramètres ont pu être examinés.
Le vaisseau n'était pas disponible pour le consortium pendant les étés 2000 et 2001, des travaux d'entretien devant y être faits pour le rendre conforme aux normes de sécurité de Transports Canada. Les membres du consortium ont entrepris de recueillir les fonds pour effectuer ces travaux, mais n'ont pas pu réunir une somme suffisante en 2000, et c'est pourquoi peu de recherches ont pu être effectuées sur le lac, avec des vaisseaux plus modestes. Les résultats de la saison 2000 figurent dans le rapport qui a été remis au Comité sénatorial des pêches en avril 2001.
Au printemps dernier, le consortium a fait une demande en vertu de l'entente de développement économique et régional Canada-Manitoba, pour une somme de 307 000 $. C'est une dépense unique qui permettrait de conformer le vaisseau aux normes de sécurité de Transports Canada. Un montant additionnel de 19 000 $ a été demandé pour l'achat d'un câble électrique pouvant se rendre jusqu'au vaisseau afin qu'il reste fonctionnel pendant l'hiver, lorsque les moteurs doivent être chauffés.
Nous avons été très heureux que notre demande soit approuvée, et qu'on nous octroie les 326 000 $ nécessaires à cet entretien unique. Cette annonce vient d'être faite, le 21 septembre, et nous avons désormais les moyens d'équiper le vaisseau conformément aux normes de sécurité établies. Ces travaux de maintenance seront effectués pendant l'hiver, et nous pourrons utiliser le vaisseau dès que les glaces auront libéré le lac, au printemps.
J'ai aussi le plaisir d'annoncer que le consortium est en train de mettre la dernière main à un plan visant à constituer les fonds nécessaires à l'utilisation d'une Namao sur le lac Winnipeg pendant au moins 10 semaines par année pour ces trois prochaines années, et pendant ce temps-là nous comptons travailler à l'élaboration d'un plan à plus long terme. Nous soulignons que les coûts de l'entretien annuel et à long terme sont prévus dans ce budget de fonctionnement. Nous avons donc le plaisir d'annoncer au comité que nous serons en fonction et que nous préparons un programme exhaustif de travaux sur le lac Winnipeg dès le début du printemps prochain.
Pour l'instant, le point de mire du programme est sur la qualité de l'eau. On planifie actuellement l'intégration d'autres sujets de recherche, notamment sur les effets de l'invasion récente d'éperlans.
J'aimerais en outre annoncer que le Lake Winnipeg Research Consortium s'appelle désormais le Lake Winnipeg Research Consortium Inc. Nous nous sommes officiellement incorporés le 9 août 2001. Nous avons une nouvelle adresse, le 62, Deuxième Avenue, case postale 1289, Gimli (Manitoba) R0C 1B0.
Voilà pour le résumé de ce que nous avons fait jusqu'ici. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
Le sénateur Johnson: Je pense que ce que veut vraiment ce comité, c'est savoir exactement ce que vous comptez réaliser d'ici 24 mois. Vous avez un mandat de recherche scientifique. C'est de la recherche multidisciplinaire, mais nous savons tous deux que ce lac suscite de nombreuses préoccupations; l'énergie hydroélectri que; le détournement de l'eau dans le Dakota du Nord; les motoneiges récréatives; l'apparition de zooplankton; les niveaux de mercure, de plomb et de coliformes, l'éperlan, etc.
Je sais que vous entretenez des rapports avec les pêcheurs. Il y a beaucoup de gens qui pensent pouvoir vous aider à rassembler de l'information. Je vois que David Olson y contribue. Que comptez-vous accomplir la première année? Dans quelle mesure ces autres choses dont j'ai parlé sont-elles prévues dans vos travaux? Il est question de construire un barrage hydroélectrique sur la Nelson. Dans quelle mesure ces facteurs se répercuteront-ils sur les travaux que vous faites et sur la qualité de l'eau du lac?
M. Kristofferson: De fait, tous les points que vous avez soulevés sont importants et pourraient avoir encore une incidence sur le lac.
Les travaux du consortium, en 1999, ont permis de conclure que le plus grand défi qui se pose actuellement au lac Winnipeg semble être l'enrichissement en matière nutritive, ou «l'eutrophi cation». Nous avons trouvé une accumulation d'azote et de phosphore dans le lac. Ce sont deux nutriants, principalement des engrais, qui favorisent la croissance de nombreux organismes, dont les organismes aquatiques. Les niveaux d'azote et de phosphore dans le lac étaient plus élevés que jamais. La surcharge de nutriants est le principal problème.
Le sénateur Johnson: Monsieur Kristofferson, est-ce le résultat exclusivement des importantes activités d'exploitation porcine dans le secteur, où y a-t-il aussi d'autres facteurs?
M. Kristofferson: Ces nutriants proviennent des activités agricoles; de l'élevage de bétail et de la culture des terres; de l'application d'engrais sur les terres agricoles; et des eaux usées urbaines. C'est pourquoi il est très difficile d'en cerner précisé ment la source. Nous ne savons pas d'où viennent ces nutriants; nous savons seulement qu'ils sont dans le lac. La prochaine étape est de savoir d'où ils viennent.
En fait, les recherches de l'année dernière et de cette année ont surtout porté sur cette question. Nous essayons de dresser une espèce de «bilan» des nutriants en mesurant l'entrée de nutriants dans le lac qui proviennent des principales sources, par rapport à ceux qui en sortent. Nous aurons ainsi une bonne idée de la quantité qui reste dans le lac.
Deuxièmement, maintenant que nous avons accès au vaisseau, plusieurs groupes universitaires sont intéressés à se concentrer sur certains des autres problèmes - par exemple, les effets des espèces exotiques sur la production de poisson.
Nos travaux porteront principalement, comme nous l'avons dit, sur la qualité de l'eau, mais d'autres travaux seront entrepris avec le temps.
Le sénateur Johnson: Avez-vous recensé d'autres espèces exotiques qui ne sont pas indiquées dans le document que j'ai ici? Quelles sont ces espèces?
M. Kristofferson: Non, pas depuis que nous avons remis le document au comité.
Le sénateur Johnson: Quels sont les principales espèces exotiques en question?
M. Kristofferson: Principalement, l'éperlan. Il a déjà réussi à entrer dans la baie d'Hudson. Il est arrivé dans le lac il y a une dizaine d'années. Il semble être un important élément de l'alimentation de l'une des plus importantes espèces faisant l'objet d'un quota, le doré jaune, qu'on appelle aussi le brochet.
Nous ne savons absolument pas quel effet l'éperlan aura au bout du compte sur l'écosystème. Il peut avoir contribué à l'augmentation de la croissance, et peut-être même à la survie, du doré jaune. Le service de conservation nous a rappelé que les prises de la pêche commerciale sur le lac Winnipeg, l'année dernière, ont été les meilleures jamais enregistrées.
L'accroissement des nutriants dans tout l'écosystème peut avoir favorisé la survie et la croissance du doré jaune. Certaines données anecdotiques recueillies cette année indiquent que la pêche n'a pas été aussi bonne cette année, mais il encore trop tôt pour le savoir vraiment. C'est certainement quelque chose que nous aimerions mieux comprendre. Nous espérons aussi découvrir si l'éperlan a une incidence sur d'autres espèces.
Le sénateur Johnson: Que vous disent les pêcheurs au sujet de la qualité du lac, maintenant, et des espèces envahissantes? C'est un sujet qui nous préoccupe, c'est sûr, parce qu'aux États-Unis, des fonds ont été octroyés pour la poursuite de travaux là-dessus. Lorsque notre comité était au Freshwater Institute, nous avons aussi entendu parler des répercussions possibles d'autres espèces que nous ne connaissons pas qui viennent de la diversion prospective.
M. Kristofferson: L'histoire nous montre que l'introduction d'espèces exotiques qui découle d'activités humaines a presque toujours été nuisible. Nous ne voulons pas le faire délibéré ment - en fait, nous voudrions l'empêcher. Une autre menace potentielle pour le lac Winnipeg vient de la moule zébrée. J'ai appris que la question qui se pose n'est pas si elle parviendra jusqu'au lac, mais quand. Nous n'avons aucune idée de ce qui arrivera, mais nous restons vigilants dans l'attente de son apparition.
Le consortium n'est pas en mesure de commenter le projet Garrison remanié, ni aucun autre. D'autres organismes du gouvernement s'en occupent. Notre objectif est d'effectuer des recherches sur le lac pour parvenir à mieux comprendre ce qui s'y passe.
Le président: J'ai été heureux d'apprendre que vous étudiez réellement les effets de la détérioration de l'habitat, parce que c'est l'un des aspects que le comité prévoit examiner dans le futur. Nous attendons avec impatience de connaître les conclu sions des recherches du consortium sur cette question très importante.
Le sénateur Robertson: Le lac Winnipeg abrite une denrée très précieuse pour le Manitoba. Comme l'a dit le président, l'habitat du poisson est une grande préoccupation de ce comité. Je vois ici, dans un document que vous avez envoyé, que:
La nécessité d'une telle étude a été reconnue il y a longtemps, mais peu de choses ont été faites, en partie en raison d'une confusion de compétences.
Pourriez-vous expliquer cette «confusion»?
M. Kristofferson: À ce que j'ai compris, en 1930, en conséquence d'arrangements de transfert des ressources, la province du Manitoba avait été chargée de la gestion des pêches bien que la responsabilité, en bout de ligne, des pêches dans tout le Canada relève encore maintenant du ministre des Pêches et des Océans.
Au Manitoba, cependant, la responsabilité spécifique de la recherche n'a pas été parfaitement circonscrite. Depuis lors, il y a eu ce qu'on appelle cette «confusion de compétences». M. Lawler a travaillé là-dessus il y a quelques années, alors peut-être qu'il pourrait vous en parler.
M. G.H. Lawler, membre, chef, Lake Winnipeg Research Consortium: En 1944, il y a eu un gros problème dans les provinces des Prairies, qui touchait particulièrement les plus grands lacs, en rapport avec le corégone, qui est peut-être notre poisson le plus précieux. Un parasite a été trouvé dans sa chair, qui en atténue l'aspect, et par conséquent les ventes, bien qu'il soit encore tout aussi comestible. Les États-Unis ont imposé un embargo sur l'importation du corégone canadien. Par conséquent, le gouvernement fédéral a établi, à Winnipeg et sur la côte Ouest, des services d'inspection des pêches. La Central Fishery Research Station de Winnipeg a été créée pour effectuer des recherches particulièrement sur ce parasite, et pour trouver des moyens de l'éliminer ou de contribuer à ouvrir la frontière pour ce poisson.
Les inspecteurs des pêches examinent régulièrement tous les lacs ou vit le corégone dans les provinces des Prairies et le nord-ouest de l'Ontario. Ils ont pu éliminer de nombreux lacs sans qu'il soit nécessaire d'effectuer des vérifications approfondies. Cependant, tout ce qui a été inspecté par les inspecteurs des pêches finit par recevoir carte blanche et peut entrer aux États-Unis. Il y a eu de nombreuses activités illégales à l'époque, pour faire passer la frontière aux poissons bourrés de parasites, mais les responsables de ces activités ont été appréhendés et punis par notre propre ministère des Pêches et des Océans.
C'est pourquoi le gouvernement fédéral est intervenu, non pas dans la gestion, mais dans la recherche sur les pêches. Le Service d'inspection des pêches a été créé pour les provinces des Prairies, les gouvernements des territoires et le nord-ouest de l'Ontario et il fait maintenant partie du Système canadien d'inspection des aliments.
Voilà pour l'intervention fédérale depuis 1944.
Le sénateur Robertson: Pourriez-vous me dire la valeur des prises annuelles de poisson du lac Winnipeg? Est-ce que c'est plus ou moins qu'il y a des années?
M. Kristofferson: Elles ont atteint un sommet de 15 millions de dollars dans le passé. Notre représentant de la Freshwater Fish Marketing Corporation pourrait vous donner des chiffres précis, mais c'est probablement entre 8 et 10 millions par année. L'année dernière a été une bonne année, l'une des meilleures jamais vues. C'est la valeur au débarquement seulement, bien entendu.
Le sénateur Robertson: J'ai remarqué dans votre document que plusieurs communautés des Premières nations sont situées sur le lac et en aval, sur le réseau de la rivière Nelson. Pouvez-vous me dire si le ministère de l'Environnement ou celui des Pêches a vérifié la qualité de l'eau que consomment les Premières nations de là-bas?
M. Kristofferson: À ce que je sache, le service de la qualité de l'eau du ministère de la Conservation du Manitoba l'a fait. Ils sont membres du consortium et très conscients de la situation du lac Winnipeg. Ce serait leur responsabilité. Le consortium n'est pas au courant que la qualité de l'eau potable puisse être mauvaise, mais le ministère de la Santé a certainement une responsabilité à cet égard.
Le sénateur Mahovlich: À ce que j'ai compris, la moule zébrée est entrée dans le lac Ontario accrochée à des navires, puis elle s'est répandue dans nos lacs et a bouché des conduits. Comment pourrait-elle parvenir au lac Winnipeg à moins que des bateaux y entrent à partir du lac Ontario? C'est impossible.
M. Lawler: Pas vraiment, parce que nous avons une énorme industrie touristique au Manitoba, et beaucoup de bateaux sont amenés dans la province. Il y a de grands panneaux qui disent: «Vérifiez qu'il n'y a pas de moules zébrées sur votre bateau avant d'entrer dans la province». Ainsi les gens sont-ils avertis du fait que la moule zébrée peut être transportée ainsi par voie de terre.
Le sénateur Mahovlich: Les moules restent sur les bateaux qui sont sortis de l'eau?
M. Kristofferson: Elles sont coriaces. Elles peuvent tenir assez longtemps.
M. Lawler: Certaines expériences ont été faites pour essayer de les éliminer des hydroturbines et d'autres endroits, de l'électrocution au versement d'acide sur elles, mais elles n'en sont même pas mortes.
Le sénateur Mahovlich: Il y a beaucoup de rivières qui affluent dans le lac Winnipeg, alors ce serait très difficile à surveiller.
M. Lawler: C'est l'un des problèmes, monsieur le sénateur, avec l'arrivée d'espèces exotiques. Il se pose lorsque des gens transportent des seaux d'appâts d'un lac à un autre. Par exemple, un pêcheur peut attraper un petit meunier noir dans un lac, puis le jeter dans un autre lac qui n'en a pas à la fin de sa partie de pêche. Beaucoup d'espèces se sont répandues ainsi.
Le sénateur Mahovlich: Beaucoup d'inquiétudes ont été exprimées au sujet du fait que les Américains versent les eaux de crue de leurs rivières au Canada. Avons-nous résolu ce problème, ou est-il encore à résoudre?
M. Lawler: À ce que je sache, il n'est pas encore résolu. La Commission mixte internationale examine encore la question avec les gouvernements provinciaux du Canada.
M. Kristofferson: Je pense que le potentiel de crue de la vallée de la rivière Rouge existe encore, et qu'il en sera encore ainsi longtemps.
Le sénateur Adams: Comme je suis votre voisin, à Rankin Inlet, au Nunavut, j'étais auparavant membre de l'office de commercialisation du poisson d'eau douce à une certaine époque, mais nous n'avons jamais entendu de questions qui soient posées au sujet de la recherche. Vous avez dit avoir fait certains travaux au Nunavut. Certaines des communautés du territoire souhaitent en savoir plus sur l'omble chevalier. Dans les années 70, il y avait de l'omble chevalier à Rankin Inlet, mais il n'était pas pêché à des fins commerciales. Maintenant par contre, dans les communautés où les gens vivaient auparavant de l'agriculture, ils pêchent pendant l'été tout près de la côte, et aussi en hiver, pour nourrir leur famille. Est-ce que le consortium a enregistré une baisse ou une hausse de la population d'omble chevalier au Nunavut?
M. Kristofferson: Le consortium n'étudie pas ce problème, mais le ministère des Pêches et des Océans assure avec le Nunavut Wildlife Board la cogestion de l'omble chevalier dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Ils effectuent des recherches sur les populations d'omble chevalier dans tout le Nunavut. Le consortium n'est pas en mesure de répondre à cette question de façon spécifique, mais ces travaux se font, en collaboration avec le Nunavut Wildlife Board.
Le président: J'ai une question à poser au sujet du rapport que vous nous avez remis en avril 2001. Cela a trait à la quantité de recherches effectuées sur le lac Winnipeg comparativement à celles qui sont réalisées sur Grands lacs. Je vous invite à regarder le tableau 1, sur les recherches électroniques au 29 mars 2000, effectuées à partir des noms des lacs comme mots clés, dans trois archives bibliographiques de publications scientifiques des Cam bridge Scientific Abstracts.
Analyse des sciences aquatiques et des pêches, de 1978 à maintenant: lac Ontario, 1 438; lac Érié, 289; lac Huron, 496; lac Michigan, 1 382; lac Supérieur, 795; lac Winnipeg, 53.
Les nombres d'annexes de documents de conférence sont dans les centaines, à l'exception du lac Winnipeg, qui n'en a que 15.
Sciences environnementales et gestion de la pollution: lac Ontario, 1615, etc., etc., jusque dans les centaines, mais le lac Winnipeg, c'est 41.
J'aimerais que vous nous disiez pourquoi, étant donné que le lac Winnipeg est plus grand que le lac Ontario, les chiffres sont si faibles dans ces statistiques de recherche.
M. Kristofferson: Je ne suis pas sûr d'en savoir la réponse. Le lac Winnipeg est considéré comme un «grand lac» aussi, et comme les autres Grands lacs, il borde des États-Unis, alors il y a une participation internationale. Les États-Unis investissent d'importantes ressources dans la recherche de leur côté du lac. Le gouvernement canadien a la responsabilité d'y collaborer. L'importance des pêches sur les autres Grands lacs est très évidente, et a largement motivé bon nombre de ces études.
Les Grands lacs bordent les plus grands centres de population du Canada et sont, si on peut dire, dans la «cour» du Canada. Le lac Winnipeg est dans l'arrière-pays, avec un lien international non pas sur le lac, mais sur la rivière Rouge, un important affluent. D'un point de vue géographique, c'est moins évident que les frontières communes sur les Grands lacs, mais c'est néanmoins une frontière.
Il y a une certaine confusion des compétences. Puis il y a aussi la disponibilité des ressources. J'ai déjà dit que le lac Winnipeg est un cours d'eau très vaste et complexe. Il faut de nombreuses ressources, humaines et autres, pour y effectuer les recherches adéquates. De plus, il faut aussi un navire adéquat pour faire le travail, et jusqu'à très récemment, nous ne l'avions pas. Ce doit être un vaisseau spécialisé et d'une bonne capacité. Il y a d'autres vaisseaux sur le lac, plus petits mais pas spécialisés. Ils participent aux pêches et à d'autres activités. Toutes recherches auxquelles ils participent sont en quelque sorte «en surplus»: «Si nous avons le temps et de la place pour vous, vous pouvez venir à bord, mais autrement, non».
Nous reconnaissons qu'il n'y a pas eu de recherches dans le passé pour diverses raisons et si nous combinons nos efforts et mettons en commun nos ressources, et si nous avons un navire spécialisé et de bonnes capacités à notre disposition, nous serons en mesure de changer ces statistiques. C'est d'ailleurs ce que nous comptons faire.
M. Lawler: Je voulais ajouter que la Joint Great Lakes Fishery Commission s'intéresse à d'autres Grands lacs que le lac Winnipeg. Le lac Erié, par exemple, qui est peut-être le lac d'eau douce le plus productif du monde, est bordé par cinq états américains et l'Ontario. Le nombre de personnes vivant au bord de ces lacs justifie le nombre de publications. Les organismes d'État, les organismes fédéraux et les organismes mixtes internationaux y participent tous. Cela compte pour une bonne partie du travail qui a été fait. Les Canadiens veulent faire plus sur nos Grands lacs aussi.
Le président: Quelle est la valeur au débarquement du poisson du lac Winnipeg, comparativement à l'un des Grands lacs, en Ontario?
M. Lawler: Ces chiffres sont disponibles, monsieur le sénateur, mais je ne les sais pas par coeur. Notre groupe n'a pas travaillé avec eux. Le lac Erié est un plus grand producteur que le lac Winnipeg. Le lac Supérieur est probablement plus comparable au lac Winnipeg, sur le plan de la valeur réelle. Des millions de dollars ont été investis dans le contrôle de la grande lamproie marine, sur le lac Supérieur, pour sauvegarder ce qui représente environ 100 000 $ en activité de pêche.
Le président: Est-ce que le consortium sait d'où vient l'éperlan?
M. Kristofferson: Nous pensons qu'il est arrivé par le système riverain de la rivière Winnipeg, en provenance de l'Ontario.
Le président: Y a-t-il une connexion avec le lac Winnipeg, ou est-ce qu'il aurait été amené par des pêcheurs pour qu'il se reproduise dans le lac?
M. Kristofferson: Il n'y a pas de connexion directe. Les Grands lacs et le lac Winnipeg sont dans deux bassins d'écoulement différents, mais leurs débouchés sont très proches les uns des autres, ceux de l'Est contenant de l'éperlan et ceux de l'Ouest non. Comme le disait M. Lawler, de mauvaises pratiques des pêcheurs peuvent donner lieu à la libération de sceaux entiers de poissons, et d'éperlans en particulier, dans d'autres systèmes. Une fois là, ils deviennent prolifiques, croissent rapidement et se faufilent dans le système d'écoulement du lac Winnipeg. D'après le consortium, c'est ainsi qu'il s'y est rendu.
Le président: Avez-vous évalué l'incidence à long terme de l'introduction de cette espèce dans le lac Winnipeg?
M. Kristofferson: Non. Nous ne faisons que commencer. D'ailleurs, un plan de recherche pour 2000 prévoyait le chalutage expérimental de tout le lac Winnipeg avec le Namao. Comme le Namao n'était pas disponible en 2000, cependant, on n'a pu faire qu'un peu de chalutage expérimental dans le bassin sud. La personne qui souhaite poursuivre l'expérience est très heureuse que le navire soit disponible l'été prochain et compte tout à fait réaliser ce programme. Ainsi aurons-nous une idée de l'abondan ce et de la répartition de l'éperlan dans le lac.
De plus, différentes espèces de poissons ont été recueillies dans tous les bassins du lac pour examiner s'ils mangent ou non de l'éperlan, et des travaux préliminaires ont été effectués sur les effets que peut avoir l'éperlan sur la chaîne alimentaire.
Le président: Existe-t-il une espèce d'éperlan native du lac Winnipeg?
M. Kristofferson: Non.
Le président: Je tiens à vous féliciter pour les activités de votre consortium. Cela fait plaisir d'entendre que des gens s'intéressent à leur propre région et fournissent le genre d'effort que vous déployez.
Le sénateur Johnson: Je pense que les études qui ont été effectuées sur les Grands lacs étaient à l'époque de l'alerte au mercure. Savez-vous en quelle année le lac a été fermé à cause du mercure que contenait le poisson?
M. Kristofferson: C'était en 1969-1970.
Le sénateur Johnson: Est-ce que ça a été la dernière fois?
M. Kristofferson: Oui, la pêche commerciale a repris depuis.
Le sénateur Johnson: On aurait pensé qu'on aurait fait plus de recherches et été plus proactifs au sujet de notre lac, à tous les niveaux de gouvernement et de la communauté, mais ça n'a pas été le cas.
Nous avons terminé notre étude environnementale, comme vous le savez, sur l'érosion. Il se passe beaucoup de choses actuellement. La communauté est plus proactive. Divers niveaux de gouvernement subissent des pressions pour agir au sujet de la qualité de l'eau de lac. Ce consortium est le résultat de ces pressions croissantes, mais les démarches ont été longues à cause de l'emplacement. Comme l'a dit M. Kristofferson, nous sommes dans l'arrière-pays.
J'ai pensé qu'il serait bon de le signaler à l'intention du comité, parce qu'avant nous, il n'y avait jamais eu de visite officielle d'un comité sénatorial ou parlementaire. Personne, à part un individu ou un ministre, n'a jamais parlé aux gens à propos du lac Winnipeg. Nous avons fait d'énormes progrès en très peu de temps.
Je félicite le comité et le remercie parce que, bien que ce soit moi, bien sûr, qui ait soulevé ces questions auprès de vous, c'est la première fois qu'il y a un suivi. Et je pense que l'avenir semble très prometteur. De nombreuses autres études ont été entreprises.
Nous devons être très vigilants, étant donné notre situation, parce que le lac ne borde pas de régions très peuplées, mais il touche beaucoup nos peuples autochtones.
M. Kristofferson: Nous avions été très heureux la première fois que nous avions eu la possibilité de parler devant le comité, et nous le sommes encore ce soir. Il est essentiel d'avoir le soutien de tous les secteurs pour lancer et maintenir ce programme. Cela nous a beaucoup remonté le moral d'avoir l'oreille du Comité sénatorial des pêches. Je ne pourrais le dire assez.
Le président: Je ne veux pas lever la séance tout de suite. Je sais que nous avons une dernière personne qui veut poser des questions, mais je dois souligner que le sénateur Johnson, qui est un membre fidèle du comité depuis quelque temps déjà et qui a participé à ses travaux autant que chacun de nous, a maintenant le droit de vote. Merci d'être maintenant des nôtres à part entière, sénateur Johnson.
Le sénateur Mahovlich: Je viens de remarquer dans le rapport une référence au fait que le cisco à mâchoires égales est une espèce menacée. Dans le nord de l'Ontario, d'où je viens, quand on en pêchait un, on le rejetait à l'eau. Est-ce que je me trompe?
M. Lawler: Les ciscos font partie de la famille des corégones. Alors que le corégone se nourrit au fond, par exemple, d'éphémère commune, le cisco se nourrit quelque part en eau intermédiaire, principalement de plancton. Nous appelons le poisson dont vous parlez des «tullibees», en anglais, et ils sont plus infectés que le corégone par un certain type de ver solitaire. Probablement sont-ils rejetés à l'eau parce qu'ils ont plus de vers.
Le sénateur Moore: Dans votre document, monsieur Kristof ferson, vous dites avoir utilisé le Namao pendant trois semaines en 1999, pour faire des prélèvements à 47 stations. Est-ce que c'est en 2001 que vous aurez le bateau pour 10 semaines par année?
M. Kristofferson: Non, ce sera en 2002, au printemps prochain.
Le sénateur Moore: Avez-vous l'intention de prélever de nouveaux échantillons dans les 47 stations d'origine avant de poursuivre? Avez-vous travaillé sur le plan de recherche pour 2002?
M. Kristofferson: Oui, il s'agit d'un plan de base. Nous sommes passés de 47 à 40 stations, ce qui rend le prélèvement plus efficace tout en nous donnant un bon champ d'observation.
Comme je le disais plus tôt, c'est la charge en nutriments ou eutrophisation qui est le plus gros problème. On prévoit faire un relevé sur trois semaines au printemps, dès que les glaces auront disparu du lac, et refaire ce relevé au plus fort de la saison de croissance, c'est-à-dire probablement entre le milieu et la fin d'août; ce sera un relevé semblable à celui que nous avons fait en 1999. Nous voulons de nouveau le refaire à la fin de la saison des eaux libres, vers la fin octobre. Cela nous donnera une idée de la répartition et de l'abondance des algues produites par suite de l'enrichissement en matières nutritives.
Le sénateur Moore: Tout en tenant compte des différentes températures prédominantes au cours de ces trois périodes?
M. Kristofferson: C'est exact, monsieur. Cela va se faire au cours de la saison de croissance en eaux libres.
Nous avons fait du travail hivernal par hélicoptère l'année dernière et n'avons pas visé autant de stations. Ce travail va toutefois nous donner un aperçu de ce qui se passe au niveau de la prolifération d'algues pendant l'hiver.
Le sénateur Moore: Où amenez-vous les échantillons? Avez-vous un laboratoire à Winnipeg? Où faites-vous votre analyse ainsi que le tri des matériaux et des échantillons?
M. Kristofferson: Une partie de l'analyse se fait sur terre, une autre partie à bord du navire. Un petit laboratoire a été mis sur pied dans l'ancienne soute du navire; un échantillon d'eau était prélevé continuellement par une ouverture dans la coque alors que le navire se déplaçait d'une station à l'autre. Nous ne nous sommes pas contentés d'obtenir de l'information de points d'échantillonnage discrets seulement, mais aussi d'obtenir une information continue qui nous a donné des mesures de chloro phylle et de conductibilité.
Certaines des autres analyses doivent se faire sur terre, dans des laboratoires - par exemple, l'identification et la quantification des espèces d'algues ainsi que l'analyse chimique de la qualité de l'eau. L'examen de certains des paramètres dont le sénateur Johnson a fait mention, comme la numération de coliformes, doit se faire dans les 24 heures dans un laboratoire à Winnipeg. Les échantillonnages doivent être donc amenés très rapidement au laboratoire pour que cette analyse se fasse correctement.
Le sénateur Moore: Ce laboratoire vous appartient-il ou devez-vous utiliser les installations d'un laboratoire privé ou de l'université?
M. Kristofferson: Une partie de l'analyse se fait à l'Institut des eaux douces, une autre à l'Université du Manitoba et à l'Université de Winnipeg. Certaines des analyses de Brigades de conservation du Manitoba se font dans un laboratoire privé.
Le sénateur Robertson: Êtes-vous en train de dire que la rivière Rouge est source de pollution en période d'inondation? Est-ce la seule rivière polluante qui se jette dans le lac Winnipeg à partir des États-Unis?
M. Kristofferson: C'est la principale. Une petite partie du nord-ouest du bassin récepteur du lac Winnipeg s'étend jusque dans le Montana, mais très peu de matériaux ou de contaminants toxiques proviennent de cette région.
Le sénateur Robertson: La Commission mixte internationale a-t-elle proposé de vous aider ou manifeste-t-elle un intérêt à cet égard?
M. Kristofferson: Oui. La commission du bassin de la rivière Rouge a tenu une séance publique à Gimli, au Manitoba, plus tôt cet été. En fait, le consortium de recherche du lac Winnipeg a eu l'occasion de faire un exposé. La commission a indiqué qu'elle a le mandat de s'occuper du bassin de la rivière Rouge. J'ai demandé à ses représentants pourquoi ils se trouvaient à Gimli et ils m'ont répondu ce qui suit: «Eh bien, c'est parce que nous savons que le lac Winnipeg est au bout.» Ils savent très bien que le lac Winnipeg est très important pour les activités entreprises dans le bassin dont ils ont la responsabilité. Ils sont intéressés et j'imagine qu'ils vont se manifester davantage.
Le sénateur Robertson: Il sera intéressant de savoir ce qu'ils font et nous allons garder l'oeil sur eux pour voir s'ils sont vraiment efficaces.
S'intéresse-t-on à la pisciculture dans la région du lac Winnipeg?
M. Lawler: Autour du lac Winnipeg, je n'en suis pas sûr pour l'instant, mais il y a quelques années, on a essayé d'élever de la truite arc-en-ciel dans des «cuvettes», entre autres choses. Il y a beaucoup de cuvettes dans la province du Manitoba et dans les environs. Ces efforts ont été positifs jusqu'à un certain point, mais on ne pouvait prévoir la variabilité des saisons. Trop souvent, une personne achetait de la truite arc-en-ciel pour ensemencer un lac et, au mois d'août, l'eau chauffait subitement et tout le poisson mourrait. Le poisson mourrait en hiver étant donné qu'il n'y avait plus d'oxygène dans le lac. Il y a eu d'autres essais d'aquaculture autour du lac, mais rien d'important.
M. Kristofferson: Quelques personnes ont essayé d'élever de l'omble chevalier comme passe-temps, sans beaucoup de succès. L'omble chevalier est un poisson de l'Arctique et c'est là que l'on en trouve les meilleurs spécimens. Je fais de la publicité déguisée.
Le sénateur Robertson: Je pense que nous en avons vu lorsque nous nous sommes rendus dans la région du sénateur Adams; nous n'avons pas abandonné la partie et je ne pense pas que vous l'ayez abandonnée non plus.
Beaucoup de recherches ont été faites au Canada sur l'aquaculture ou la pisciculture. Je sais que beaucoup de gens seraient prêts à vous aider, amicalement, au cas où vous décideriez d'aller dans ce sens.
Le président: Messieurs, au nom du comité, j'aimerais vous remercier d'avoir passé du temps avec nous ce soir pour nous expliquer ce que vous faites, les progrès récents de votre consortium et pour nous aider à comprendre davantage les zones intérieures du Canada.
Le groupe de travail qui s'est rendu à Gimli a bien apprécié son séjour. Le sénateur Mahovlich et moi-même avons de bons souvenirs des restaurants «Chris the Fish» et des frites fabuleuses; nous espérons bientôt revenir.
Au nom des membres du comité, permettez-moi de vous remercier de nouveau.
La séance se poursuit à huis clos.