RAPPORT SUR LA SÉCURITÉ AÉRIENNE
Rapport du Sous-comité de la sécurité des transports
du
Comité sénatorial permanent des transports et des communications
QUESTIONS DE SÉCURITÉ PROPRES AUX AÉROPORTS
Le Canada a une vaste infrastructure aéroportuaire : 650 aéroports agréés et 1 200 aérodromes enregistrés. Des 138 aéroports agréés qui appartenaient à Transports Canada ou étaient exploités par lui, 105 ont été cédés à des administrations aéroportuaires locales conformément à la Politique nationale des aéroports. Les 11 aéroports de lArctique font partie de ce nombre.
Les administrations aéroportuaires locales exploitent 17 des 26 aéroports qui voient défiler au moins 200 000 passagers par année, ce qui représente 94 p. 100 des utilisateurs de ce moyen de transport. Des 70 aéroports régionaux et locaux avec des vols réguliers de passagers, 55 ont été cédés. À cela sajoutent 23 des 31 petits aéroports sans vol régulier de passagers.
Dans le rapport intérimaire, on sinquiétait de la facilité avec laquelle les gens peuvent avoir accès aux zones restreintes des aéroports. Il ne semble pas y avoir de fouille quotidienne des employés. De plus, on se préoccupait de labsence de contrôle systématique de linnocuité des repas emballés servis à bord des aéronefs.
Le premier Sous-comité qui sest rendu en Europe a visité les installations de sécurité de Schiphol, Heathrow et Charles-de-Gaulle. Comme lindique le rapport intérimaire, les dispositifs de sécurité dans ces aéroports étaient impressionnants. Que ce soit pour inspecter les bagages à Heathrow ou le fret à Charles-de-Gaulle, on utilise les plus récentes techniques de détection des explosifs et autres substances.
Ce nest pas parce quau Canada il ny a pas réellement eu dattentats terroristes quil ne faut pas se préparer à cette éventualité.
Selon les renseignements fournis par M. Pierre-Paul Pharand, directeur de la Protection des aéroports, Aéroports de Montréal, les exigences peu élevées de Transports Canada concernant laccès des personnes aux zones restreintes dans les aéroports ont permis à des personnes ayant un lourd dossier criminel dobtenir une autorisation de sécurité et libre accès aux zones restreintes, n'étant pas des terroristes présumés.
Recommandation 9
Nous recommandons que les directeurs de la sécurité dans les administrations aéroportuaires canadiennes qui desservent plus de 200 000 passagers par année fassent une étude approfondie des systèmes de sécurité en vigueur dans les principaux aéroports européens, comme Heathrow et Charles-de-Gaulle, et quils élaborent et mettent en place une méthode de fouille systématique semblable à celles qui existent dans ces aéroports.
Nous recommandons que Transports Canada révise son interprétation du paragraphe 4(3) du Règlement sur les mesures de sûreté aux aérodromes pour conférer plus de latitude aux aéroports concernant les autorisations daccès aux zones daccès restreint.
Nous recommandons que Transports Canada autorise des contrôles ponctuels des membres du personnel aéroportuaire à lentrée des zones stériles, même sils détiennent un laissez-passer pour ces zones.
3. Agents de sécurité jouant le rôle dagents de la paix dans les aéroports
Aéroports de Montréal, dans sa présentation au Comité spécial, plaide en faveur dune limitation du nombre dagents de sécurité désignés « agents de la paix » par Transports Canada. Cette appellation est généralement utilisée dans les autres ministères fédéraux à des fins de sécurité, notamment aux douanes et à limmigration.
Le directeur de la Protection des aéroports a déclaré :
« Étant présentes 24 heures par jour, sept jours par semaine, les personnes spécialement nommées pour cette fonction peuvent réagir rapidement à toute situation, prendre les mesures appropriées pour empêcher quune infraction soit commise et mettre en branle des procédures judiciaires. Un personnel de sécurité spécialement nommé permettrait à lexploitant de laérodrome de mieux respecter ses obligations contractuelles et juridiques envers Transports Canada.
Une protection accrue serait assurée dans les aéroports par des secouristes autorisés à faire plus qu« observer et de produire un rapport ». Enfin, le statut dagent de la paix, même de portée limitée, fournirait au personnel de sécurité les outils juridiques et la protection nécessaires pour remplir ses fonctions.»
Recommandation 10
Nous recommandons que Transports Canada désigne « agents de la paix » un certain nombre demployés de sécurité des aéroports, à titre expérimental.
4. Planification des mesures durgence
Le directeur de la Protection des aéroports à Aéroports de Montréal nous a signalé une situation anormale liée à la capacité des aéroports de participer à la planification des mesures durgence. Transports Canada sattend à ce que laéroport élabore un plan de mesures durgence en cas dincidents mettant en danger la sécurité des voyageurs, des employés ou des installations aéroportuaires. La complexité de cette situation réside dans le fait que les administrations aéroportuaires locales ne possèdent pas le statut officiel au sein des organismes provinciaux de planification des mesures durgence. Comme la protection des personnes et des biens relève des instances provinciales, il n'est pas facile pour les administrations aéroportuaires locales d'élaborer un plan de mesures durgence global pour leur aéroport.
On nous a expliqué qu'il en détail la situation suivante :
« Par exemple, lexploitant dun aérodrome dirige, par lintermédiaire du service des incendies de son aéroport, les opérations dévacuation des aéronefs mais pas les opérations de lutte contre les incendies dans les immeubles (c.-à-d. dans le terminal). Lexploitant de laérodrome est chargé, par le biais de son département de sécurité, de maintenir la paix et lordre public dans laéroport, en dirigeant notamment la circulation des véhicules et des piétons, mais il doit "sattendre" à ce que les services dincendie municipaux élaborent et mettent en oeuvre un plan approprié dans le cas dune manifestation. Bien des fois, lexploitant dun aérodrome dépend complètement des services de sécurité municipaux ou provinciaux qui ont un effet direct et important sur les activités dans laéroport. De plus, faute de posséder un statut juridique en matière de sécurité publique, lexploitant de laérodrome nest pas autorisé à signer de protocole avec dautres organismes, comme les centres 911 et les services dambulance, pour officialiser les méthodes à suivre en cas durgence dans laéroport.»
Nous pressons Transports Canada de revoir la situation et de prendre toutes les mesures possibles pour corriger cette anomalie juridique afin de permettre une planification coordonnée des mesures durgence.
5. Sécurité-incendies dans les aéroports
La question de la réduction des équipes de pompiers et de secours dans certains aéroports a été portée à lattention du public après lécrasement dun avion dAir Canada à laéroport de Fredericton en décembre 1997.
Selon les explications fournies par lAir Line Pilots Association, seulement 28 des principaux aéroports canadiens sont tenue de fournir des services dincendie sur place. Les autres aéroports peuvent négocier des ententes avec les services dincendie municipaux, au besoin. Le problème est que la plupart des aéroports sont situés à lextérieur des municipalités, loin des services dincendie.
Daprès lAssociation, tout délai de réponse dépassant trois minutes est inefficace.
Le ministre des Transports a récemment annoncé une proposition de règlements pour couvrir les aéroports non désignés, mais c' est encore à l'état embryonnaire.
LAssociation des pilotes dAir Canada a décrit de façon percutante leffet que les réductions des équipes durgence ont eu sur la sécurité :
« Les règles actuelles permettent lexploitation de nos plus importants aéroports, qui accueillent de gros appareils comme les Boeing 747, avec seulement trois camions dincendie, chacun avec un seul pompier. Nos règlements ne prévoient aucune obligation de secourir les passagers pris dans un avion, pas même dans nos plus gros aéroports. Nous craignons que le Canada soit exposé à la possibilité dun accident catastrophique où des vies pourraient être inutilement perdues du fait que nos organes de réglementation naient pas veillé à ce que les aéroports soient suffisamment bien préparés pour les accidents qui surviendront inévitablement.»
Recommandation 11
Nous recommandons que Transports Canada reconsidère sa décision de réduire les exigences en matière de lutte contre les incendies dans les grands aéroports canadiens et quil dégage suffisamment de ressources, ou établissent des entetntes avec des municipalités voisines, pour que des services durgence en cas décrasement soient mis en place dans tous les aéroports, principaux, régionaux ou locaux.
Le Comité spécial a entendu les témoignages de NAV CANADA à deux reprises : après sa création, au début de 1997 et en juin 1999. NAV CANADA compte plus de 6 000 employés, dont 2 200 contrôleurs aériens agréés, exploite plus de 1 400 aides à la radionavigation, 7 centres de contrôle régional, 44 tours de contrôle de la circulation aérienne, 2 organes de contrôle terminal et 83 stations dinformation de vol.
Lors de la première comparution de la société, le débat a porté sur la technologie utilisée. Les représentants de NAV CANADA ont alors assuré les sénateurs que toute la technologie serait mise à niveau. À sa dernière comparution, elle a confirmé que les travaux étaient en cours. Nous la félicitons davoir agi rapidement; nous nous demandons toutefois si la sécurité souffrira du fait quune génération de technologie informatique aura été pratiquement sautée.
NAV CANADA a expliqué aux sénateurs ses objectifs en matière de sécurité :
« Ces objectifs incluent les initiatives suivantes : intégrer la planification de la gestion de la sécurité dans notre cycle de planification des affaires; intégrer la gestion de la sécurité dans la planification des nouveaux projets; introduire des pratiques complémentaires de la conduite des affaires et des opérations dans les secteurs de lingénierie et des ressources humaines afin dassurer la sécurité; et, enfin, travailler avec Transports Canada afin de renforcer lutilisation dun système de gestion de la sécurité en tant que base du cadre de réglementation.»
De plus, NAV CANADA prévoit examiner linterface entre le personnel et la technologie du point de vue de la sécurité.
Nous sommes au courant des problèmes de dotation de NAV CANADA et nous appuyons la campagne de recrutement de contrôleurs aériens.
Nous partageons les préoccupations exprimées par lAssociation des pilotes dAir Canada qui préconise de suivre de près les horaires de travail des contrôleurs aériens pour sassurer quils demeurent vigilants au travail.
7. Amélioration de linfrastructure des aéroports
M. Kevin Psutka, président et directeur général de la Canadian Owners and Pilots Association, a contribué aux échanges sur lentretien des aéroports. Il a précisé que le fonds actuel mis sur pied pour améliorer les aéroports est le Programme daide aux immobilisations aéroportuaires et quil est tout à fait insuffisant pour financer les améliorations aux aéroports qui en ont besoin.
Il propose comme solution daffecter une partie ou la totalité des recettes de la taxe daccise sur le carburéacteur dans le secteur de laviation. Il a déclaré que « rien parmi les millions de dollars perçus au titre de la taxe daccise de quatre cents de litre appliquée au combustible pour moteur à réaction et de la taxe daccise de 11 cents le litre appliquée à lessence daviation nest réservé pour utilisation dans le secteur doù provient tout cet argent.» À son avis, les paiements de location et les taxes daccise sur le carburant font de laviation une vache à lait pour le gouvernement.
Si la taxe daccise ou même une partie de celle-ci servait à améliorer linfrastructure aéroportuaire, la sécurité marquerait des progrès remarquables. Il serait ainsi possible de mettre fin à la détérioration des pistes datterrissage dans les petits aéroports et daméliorer la sécurité des décollages et des atterrissages.
M. Psutka a indiqué quun fonds de ce genre existe aux États-Unis, lUnited States Aviation Trust Fund, qui garantit que les fonds recueillis dans le secteur de laviation, dont les recettes de la taxe sur le carburant et les recettes daéroport, sont exclusivement dépensés dans le secteur de laviation.
Recommandation 12
Nous recommandons que le gouvernement fédéral crée un fonds de remise en état des aéroports en réservant à cette fin une partie des recettes de la taxe daccise sur le carburéacteur.
NOTRE SYSTÈME DE RÉGLEMENTATION
1. Le processus de réglementation
Le processus législatif et réglementaire a été décrit par Transports Canada. Les règlements, les ordonnances sur la navigation aérienne et les lettres dorientation ont fait lobjet dune réglementation en 1986 après de longues discussions avec tous les secteurs de lindustrie aérienne. M. Jackson de Transports Canada a décrit le processus consultatif qui a abouti à la mise sur pied du Conseil consultatif sur la réglementation aérienne canadienne (CCRAC). Cet organisme regroupe des membres du secteur de laviation et des syndicats, et représente une gamme complète dintervenants du milieu qui examinent les règlements au fur et à mesure de leur élaboration.
Comme la expliqué M. Jackson, « nous nélaborons pas les règlements en vase clos. Les intervenants participent au processus. Par conséquent, dans la plupart des cas, les règlements sont beaucoup mieux acceptés. »
Une fois adoptés, les règlements servent à approuver divers éléments: licences, aéronefs et produits aéronautiques, installations et services.
Ce processus et de nombreux règlements, sinon la plupart, ont reçu un appui considérable des transporteurs aériens et de lAssociation du transport aérien du Canada, qui est un organisme national de services offerts à lindustrie canadienne du transport aérien commercial.
Cependant, le syndicat représentant les agents de bord, ne percoit pas le processus de réglementation de la même façon. Tout en reconnaissant que la codification de 1986 a permis de regrouper un « fouillis dordonnances et de règlements », ce syndicat sinquiète de labsence d « objectifs de rendement significatifs ».
De plus, certaines questions peuvent maintenant être traitées, sans quil soit nécessaire de publier des avis dans la Gazette du Canada, selon un processus contrôlé exclusivement par Transports Canada, aux termes des « normes validées ».
En plus de cette méthode qui permet déviter de recourir à la Gazette du Canada, le syndicat sinquiète de lapplication dune « réglementation par exemptions ». On prétend que Transports Canada continue duser des « vastes pouvoirs » que lui confère le paragraphe 4.9(21) de la Loi sur laéronautique pour réglementer à coups dexceptions.
On a fourni les explications suivantes:
«...Alors que le RAC devait à lorigine permettre de rationaliser et de codifier toutes les pratiques de lindustrie afin détablir des règles de sécurité uniformes pour tout le monde, Transports Canada continue de se servir des vastes pouvoirs que lui confère le paragraphe 4.9(2) de la Loi sur laéronautique pour réglementer à coups dexceptions. Cette disposition autorise le ministère à accorder des exemptions dans certaines circonstances, si lintérêt public lexige ou si cela ne risque pas de nuire à la sécurité aérienne. Les fonctionnaires délégués de Transports Canada accordent couramment des exemptions de ce genre pour réduire le nombre dagents de bord dans les avions, pour permettre à des avions de décoller même si une porte ou une glissoire ne fonctionne pas, pour autoriser lenlèvement des vestes de sauvetage sur un trajet donné vers une île ou pour réduire léquipement de sauvetage à bord, souvent sans que les circonstances le justifient vraiment.»
Nous nous inquiétons du fait que Transports Canada puisse recourir à la «réglementation par exemptions» pour contourner les arguments légitimes avancés en matière de sécurité par lindustrie du transport aérien.
LAir Line Pilots Association a fait remarquer que, dans un certain nombre de secteurs qui pourraient être directement liés à la sécurité, il nexiste aucun règlement:
« Pour linstant, nous navons pas le moindre règlement ayant trait aux pistes mouillées ou à la formation des membres déquipage et des contrôleurs.»
Une autre lacune a été décrite par un autre témoin, M. Marsters, qui a parlé longuement de la nécessité pour Transports Canada délaborer des règlements sur les normes de conception des aéronefs. Voici ce quil a dit:
«... je tiens à dire quune des chose qui me préoccupent sur le plan de la réglementation, cest que, même si le Canada occupe une place importante parmi les pays qui construisent des aéronefs et que Bombardier est le troisième constructeur daéronefs dans le monde, les règles régissant la construction daéronefs, les normes de conception et ainsi de suite sont essentiellement déterminées aux États-Unis. Puisque le Canada joue maintenant un rôle de premier plan dans la construction dassez gros avions de transport à réaction, il devrait aussi jouer un rôle de premier plan dans lélaboration des règlements. Or, il nen est rien. Nous ne jouons pas ce rôle de premier plan parce que nous navons pas la capacité de le faire au sein de lorganisme de réglementation quest Transports Canada. Comme tous les autres, cet organisme a été frappé par les compressions.»
Recommandation 13
Nous recommandons que Transports Canada sabstienne de recourir, pour toute question touchant la sécurité, à la « réglementation par exemptions » prévue dans la Loi sur laéronautique.
Nous recommandons daccorder à Transports Canada des ressources suffisantes pour entreprendre de réglementer les normes de conception des aéronefs.
2. Réglementation aérienne dans le nord du Canada
Le rapport intérimaire traitait quelque peu de la navigation aérienne dans le nord du pays. Lorsque, au cours des premiers mois qui ont suivi sa création, le premier Sous-comité a visité le Nord, ses membres ont été informés par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest quil ne fallait pas compromettre la navigation aérienne. On ne souhaitait nullement délaisser le système de télédétection automatisé canadien (CARs) pour les prévisions météorologiques et les autorisations de décoller au profit du système AWOS (système automatique dobservation météorologique) tant que ce dernier système ne serait pas en mesure de fournir la même information que le premier.
À cette époque, les témoins ont souligné que le Nord devait être considéré comme une entité distincte dans le domaine de la réglementation aérienne. Les horaires de vol dans le nord nont pas à être les mêmes que ceux utilisés plus au sud, en particulier durant les mois dété. Le Sous-comité a également été informé de la nécessité de transporter des marchandises, peut-être dangereuses, et des passagers sur le même vol dans le Nord.
Dans le rapport intérimaire, le Sous-comité se demandait sil convient détablir des politiques propres à chaque région en matière de navigation aérienne dans un pays aussi vaste que le Canada.
Selon le témoignage de Transports Canada, une certaine souplesse est acceptable. En fait, « les transporteurs du Nord ont fait bon accueil aux changements que nous avons apportés il y a un an et demi, et ils les ont acceptés ».
En ce qui concerne le transport de matières dangereuses, Transports Canada a précisé que la mise à jour de la réglementation sur le transport des matières dangereuses tiendra compte de certaines préoccupations exprimées par les pilotes qui travaillent dans le Nord.
Nous sommes conscients de lopposition que soulève tout arrangement spécial concernant les heures de vol dans le Nord, comme le propose lAir Line Pilots Association. Celle-ci a précisé que les pilotes dans le Nord ne sont pas vraiment des «surhommes en uniforme ».
Le sénateur Willie Adams, vice-président du Sous-comité et représentant du nouveau territoire du Nunavut, a plaidé vigoureusement en faveur du Nord, pour que cette région soit considérée à part, donc non assujettie aux mêmes règlements que le reste du pays.
Recommandation 14
Nous recommandons que Transports Canada revoie la réglementation des heures de vol des équipages et élabore des critères qui tiennent compte des particularités du Nord, à condition de ne jamais compromettre la sécurité.
3. Nouvelle Loi sur laéronautique au Canada
La Loi canadienne sur laéronautique a vu le jour en 1937. Même si elle a été modifiée depuis, elle na jamais fait lobjet dune révision exhaustive par le Parlement.
La plupart des témoins reconnaissent limportance de la publication du nouveau Règlement sur laviation canadien en 1986. Comme la plupart des témoins sont satisfaits du règlement et de son mécanisme dexamen, aucun na réclamé un examen de la loi elle-même.
Cependant, comme lont noté certains témoins, des modifications risquent d'être apportées au règlement, avec ou sans consultation.
Le Sous-comité estime quil est temps dexaminer lensemble de la Loi sur laéronautique. Par cet examen, il est fort possible que certaines parties du règlement deviennent loi. Il faudrait également produire une version codifiée, facile daccès, de la nouvelle loi et de son règlement d'application.
Recommandation 15
Nous recommandons que le gouvernement amorce un examen complet de la Loi sur laéronautique et de son règlement d'application.
Nous recommandons que, une fois lexamen ministériel terminé, la question soit renvoyée au Comité sénatorial permanent des transports et des communications pour étude avant la rédaction du texte de la nouvelle loi et de son règlement d'application.
Nous recommandons que le gouvernement, après étude par le Sénat, fasse rédiger le texte de la nouvelle loi et de son règlement quil renverra au Sénat pour examen.
OBLIGATIONS INTERNATIONALES DU CANADA EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ AÉRIENNE
1. Assurer la sécurité des Canadiens qui voyagent dans le monde
Le dernier chapitre du rapport intérimaire approfondissait quelque peu la perception, qu'a le Comité spécial du rôle joué par le Canada dans la sécurité aérienne internationale. La sécurité aérienne est devenue une préoccupation et une responsabilité déchelle mondiale. Ce qui est dit dans le rapport intérimaire mérite, selon nous, dêtre répété :
«... Il ne suffit plus que les pays développés du monde se préoccupent de sécurité quà lintérieur de leurs frontières. En dautres mots, nous devrions nous assurer que les Canadiens voyagent de manière sécuritaire non seulement au Canada, mais également partout sur la planète.
Un rapport de la Commission européenne présenté au Parlement européen et au Conseil de lEurope traitait du problème des transporteurs hors-normes des pays du tiers monde qui utilisent des aéroports européens. Il contenait les recommandations suivantes pour les pays membres:
a) Établir des mesures pour évaluer la sécurité des transporteurs individuels de même que la capacité de lÉtat denregistrement de faire en sorte que les normes internationales de sécurité soient respectées.
b) Encourager lOACI à prendre une position plus ferme en matière de sécurité (ententes bilatérales contenant des dispositions sur la sécurité, droit de vérifier les transporteurs étrangers). Cela pourrait se faire par des vérifications à laire de trafic dans les aéroports européens.
c) On pourrait établir des « certificats dexploitant aérien étranger».
d) La simple évaluation des déficiences en matière de sécurité nest pas suffisante. Il faut également offrir de laide technique aux organismes étrangers.
On a également souligné à Delft que linterdiction des lignes aériennes des États dont les organismes de réglementation de laviation civile ne fonctionnent pas bien peut produire des résultats à court terme, mais néglige les causes et crée des problèmes économiques, politiques et sociaux. Il serait préférable de reconnaître que de nombreux pays ont besoin dune aide extérieure et quil faudrait en faire une responsabilité mondiale. Les organismes nationaux ne sont pas les seuls responsables de la sécurité aérienne -- il sagit dune responsabilité internationale.»
TABLEAU 6
Liaison entre les programmes internationaux de sécurité par léquipe de sécurité de laviation commerciale
Équipe de sécurité de laviation commerciale
Industrie |
Governement |
| Aerospace Industry Association | Ministère de la Défense |
| Airbus | Federal Aviation Administration F FAA Safer Skies |
| Air Line Pilots Association | National Aeronautics et Space Station Administration |
| Allied Pilots Association | (OACI) Organisation de l'aviation civile internationale F Plan mondial de sécurité aéronautique |
| Air Transport Association | Joint Aviation Authority F Initiatives stratégiques de sécurité |
| Boeing Pratt et Whitney Regional Airline Association Foundation pour la sécurité aérienne Association du transport aérien international |
|
Transports Canada traite, dans son témoignage, de linfluence du Canada dans la communauté internationale. Nous appuyons lOrganisation de laviation civile internationale, lorganisme international des Nations Unies appelé OACI. De plus, nous offrons une aide directe aux pays en développement, et Transports Canada a mis sur pied des programmes pour harmoniser notre réglementation avec celle dautres pays.
LOACI a adopté un processus dévaluation de la conformité des normes en matière daviation civile des divers pays. Le Canada appuie vigoureusement cette initiative. Transports Canada a même une division qui vérifie la sécurité des transporteurs étrangers présents au Canada. Par conséquent, avant quun pays étranger puisse offrir un service de transport aérien à destination ou en provenance du Canada, nous veillons à ce que le transporteur en question respecte certaines normes de sécurité.
Relever la sécurité à un niveau acceptable dans les pays où elle laisse à désirer est une tâche que se partagent les transporteurs aériens et lIATA. Cest ainsi que Transports Canada dépêche des inspecteurs de sécurité à létranger pour sassurer que la sécurité des aéroports internationaux est acceptable pour les Canadiens qui utilisent ces aéroports. Si les mesures de sécurité qui sont appliquées ne sont pas à la hauteur, Transports Canada interdit lentrée au Canada daéronefs provenant de ces aéroports.
M. Jackson de Transports Canada a été plutôt franc à cet égard :
« ... Ces pays ont deux types de problèmes. Dabord, un problème dinfrastructure; ils ne disposent pas des moyens technologiques nécessaires au contrôle aérien. Deuxièmement, et cest le plus important, ils nont pas de cadre de sécurité. Ils nont pas dinspecteur ni de programme de formation pour leur personnel de laviation. Nous pouvons offrir une aide peu coûteuse pour la création de ces cadres de sécurité qui, une fois mis en place, permettront à ces gens de saider eux-mêmes. Cest là que nous avons concentré nos efforts.
Nous avons fait du travail fondamental là-dessus il y a deux ans, quand les conférences de lAPEC ont eu pour conséquence la création dun groupe dexperts en aviation en provenance des 18 pays de lAPEC, essentiellement pour viser une amélioration de la qualité des cadres de sécurité de ces pays. Cest en fait une simple question de bon sens. La préparation des règlements est habituellement la première étape, puisque beaucoup de ces pays nen ont pas. Ensuite, nous créons une école pour la formation des experts en aviation, des inspecteurs, et cetera. Ce sont des étapes quil est facile de recommander. Il peut être plus difficile de les mettre en oeuvre, mais ce sont des façons très simples daméliorer la sécurité aérienne.»
Il est très important de surveiller les mesures de sécurité appliquées dans les aéroports étrangers pour que les Canadiens puissent voyager par avion partout dans le monde en toute sécurité. Comme la souligné M. Marsters, linfrastructure de laviation civile dans les régions à risque élevé du monde doit être améliorée. À notre avis, les pays comme le Canada ont le devoir de donner lexemple et de veiller à ce que lOACI dispose de ressources suffisantes et des sanctions qui simposent pour remonter sensiblement les niveaux de sécurité.
Le Comité spécial a été heureux dapprendre durant sa visite à lavionnerie de Boeing quun certain nombre dintervenants importants de laviation mondiale se sont réunis pour former lÉquipe de sécurité de laviation commerciale, qui établit un lien entre les programmes de sécurité internationaux. Des représentants de fabricants, dassociations de pilotes, de lIATA et de lAssociation du transport aérien du Canada ont décidé de collaborer avec des organismes gouvernementaux comme la NASA, la FAA et la Joint Aviation Authority pour accroître la sécurité aérienne à léchelle mondiale.
Recommandation 16
Nous recommandons que Transports Canada explore la possibilité de devenir membre de lÉquipe de sécurité de laviation commerciale internationale, comme nous la expliqué Boeing.
Nous recommandons que Transports Canada continue dimposer des vérifications de sécurité aux pays qui ont lintention de créer des liaisons aériennes avec le Canada ainsi que des vérifications de sécurité des terminaux aériens doù proviennent les aéronefs à destination du Canada, et que ces vérifications se fassent avec une diligence raisonnable, cest-à-dire que Transports Canada procède non seulement à un examen de la réglementation du pays en question, mais également à des inspections sur place pour sassurer du respect des normes de sécurité.
LA VOIE DEVANT NOUS
Une partie du mandat du Comité spécial et du premier Sous-comité était de regarder vers lavenir et de relever les questions de sécurité qui, même si elles ne sont pas nécessairement évidentes aujourdhui, revêtiront une grande importance dans une dizaine dannées et devraient être examinées dès maintenant.
Selon la plupart des témoins qui ont avancé une réponse à ce sujet, les problèmes de demain se posent déjà et ils ne feront que samplifier à mesure que le transport aérien se développera. Le problème le plus courant selon eux est linterface entre le personnel et la technologie de pointe. Comme la mentionné Ken Johnson, du Bureau de la sécurité des transports, le personnel navigant devra sans cesse sadapter aux nouvelles technologies et apprendre à les maîtriser.
M. Marsters a ainsi déclaré: "Les défis que jentrevois dans lavenir sont les défis que nous devons déjà relever". Il a énuméré à cet égard les accidents avec impact sans perte de contrôle, la formation, la capacité de consigner et de partager les renseignements sur les incidents et les accidents et linculcation dune culture de la sécurité dans toute lindustrie. Ajoutons à cela les problèmes soulevés par la mondialisation de laviation. Certains États et les transporteurs de certains pays appliquent des mesures de sécurité moins élevées que les autres. Le défi de lavenir, comme nous lavons souligné dans le chapitre précédent, que doivent relever les pays où lindustrie de laviation est bien développée, est dinciter les pays moins industrialisés à adopter des normes de sécurité acceptables.
Les principaux problèmes nont pas été résolus, soit linstallation dune technologie de pointe dans le poste de pilotage et le mode dutilisation de cette technologie par les équipages. Dabord, Boeing a fait remarquer que: "Pour que la technologie liée à la sécurité soit efficace, elle doit être largement appliquée". La majorité des avions qui volent aujourdhui parcourront encore les cieux dans 10 ou 15 ans. Le perfectionnement de la technologie exige doncune modification des flottes existantes. Pour être efficace, la technologie doit être installée dans tous les aéronefs dune flotte, mais les coûts qui en découlent pourraient, dans certains cas, être pratiquement prohibitifs. À mesure que de nouvelles technologies verront le jour, il faudra trouver des façons simples et faciles de les incorporer dans les flottes existantes. La technologie liée à la sécurité ne pourra pas empêcher les accidents si personne nest en mesure de l'utiliser.
TABLEAU 7
Stratégie pour atteindre notre objectif
Diminuer de moitié le taux daccidents dans le monde dici 2007
- Mettre laccent sur la réduction des ISPC, des PC, et des accidents en phase dapproche et datterrissage.
- Promouvoir lapplication des interventions existantes au moyen :
- Des leaders à léchelle mondiale
- Des programmes régionaux
- Participer à lélaboration de nouvelles interventions de grande influence par lentremise des entités suivantes :
- CAST - JSAT et JSIT pour les ISPC, els PC et les TAPAA
- Programmes régionaux
- Promouvoir une meilleure utilisation des caractéristiques que possèdent déjà nos produits.
- Déterminer, développer et appliquer les caractéristiques de prévention des accidents que possèdent nos produits.
Boeing Commercial Airplanes Group
Enfin, revenons à la question soulevée dans le rapport intérimaire et qua expliqué Charles Heuttner, directeur dAviation Safety and Research pour la NASA. En janvier 1999, le Comité spécial a eu le plaisir de rencontrer de nouveau M. Heuttner à Washington D.C. et ce dernier a donné le même conseil quen 1997.
Sa thèse est dune simplicité convaincante. Étant donné les progrès technologiques prévus dans le poste de pilotage, la sécurité nest plus laffaire dune seule personne. « La sécurité doit être perçue comme une responsabilité partagée. » La formation en gestion des ressources de léquipage représente peut-être linnovation la plus importante de la prochaine décennie en matière de sécurité. Selon ce régime, il est très acceptable, sinon obligatoire pour le second pilote de signaler toute erreur que pourrait faire le capitaine même sil a plus dancienneté. La prise de décisions devient une responsabilité partagée par toutes les personnes que le résultat de la décision peut intéresser. Selon cette théorie, la responsabilité partagée permet de cerner les problèmes de sécurité et de les régler avant quils causent des accidents.
Recommandation 17
Nous recommandons que Transports Canada rende obligatoire la Formation en gestion des ressources de léquipage ou, comme lappelle M. Heuttner, « la collégialité qui doit exister dans la cabine », et quil sassure que cette formation fera partie de linstruction en vol au même titre que les autres matières enseignées comme la météorologie et laérodynamique.
Recommandation 18
Nous recommandons que le gouvernement du Canada, par lentremise de Transports Canada, envisage de financer létablissement de centres dexcellence pour étudier la sécurité aérienne en collaboration avec certaines universités au Canada.
Réponses aux questions soumises par le Comité suite à la comparution de fonctionnaires de Transports Canada devant le Comité sénatorial spécial de la sécurité des transports
Les questions 1 et 11 sont reliées
1. Nous en sommes encore à un stade préliminaire de notre travail. Si vous pouviez nous présenter trois grandes questions de sécurité dans lindustrie du transport aérien, cela nous aiderait beaucoup.
11. Selon des rapports récents, à mesure que le trafic aérien augmente et si le taux des accidents reste le même, un aéronef sécrasera chaque semaine dans un proche avenir. Que peut recommander le comité au sujet de ce problème ?
- Pour réduire le nombre daccidents et dincidents, compte tenu de laugmentation du trafic, il faut prendre des mesures simultanément dans de nombreux secteurs.
Pratiques de gestion de la sécurité
- poursuivre lintégration des facteurs humains et organisationnels dans lenvironnement aérien
- gérer limpact potentiel du problème informatique de lan 2000
- améliorer lobtention, la mémorisation, lanalyse et la diffusion à léchelle mondiale de linformation sur la sécurité, y compris les données sur les accidents et incidents
- adopter des règlements et des normes de sécurité harmonisées et axés sur la performance
- poursuivre les activités de sensibilisation et de consultation pour compléter les règlements : mesures de lutte contre la fatigue, passagers indisciplinés, rapports dimpacts doiseaux
- améliorer la sécurité en partageant la responsabilité des améliorations entre lindustrie et le gouvernement
- Technologie.
Laccélération des progrès et ladoption accrue de technologies liées à la sécurité, notamment:
- poursuivre le programme de prévention des impacts sans perte de contrôle (ISPC), y compris lintroduction de fonctions davertissement de proximité du sol prévisible (comme des systèmes davertissement de proximité du sol avancés (SAPSA) et davertissement - altitude minimale de sécurité (MSAW)
- adopter des procédures pour les approches de non-précision utilisant le système mondial de navigation par satellite (GNSS)
- adopter desexigences relatives à la mise en oeuvre de systèmes anit-collision embarqués (ACAS)
- adoption de systèmes de gestion du trafic et de communication utilisant un système mondial par satellite
- Surveillance de la sécurité.
Lamélioration de la surveillance de la sécurité à léchelle mondiale, y compris dans les pays en développement, qui nont pas les compétences ni les ressources financières et autres nécessaires pour assurer la sécurité de laviation civile qui relève de leur compétence. Les évaluations et les vérifications de lOACI ont indiqué de graves lacunes dans les programmes de surveillance de la sécurité des pays en développement. Cela intéresse également les Canadiens. À létranger, les aéronefs canadiens ont besoin dun espace aérien sûr dans lequel évoluer. Les Canadiens eux-mêmes ont besoin de transporteurs aériens fiables lorsquils voyagent sur des aéronefs immatriculés à létranger et lorsque des aéronefs évoluent dans notre espace aérien.
- entreprendre et soutenir activement les activités de lOACI qui encouragent le développement et ladoption de normes de sécurité internationales, grâce à la participation aux groupes de travail et aux groupes dexperts de lOACI et en soutenant fortement le Programme de supervision et de vérification de la sécurité de lOACI
- être membre dorganisations régionales comme la North American Aviation Trilateral
- par le biais de lOACI, aider les États en développement à remédier à leurs lacunes en matière de sécurité
Les questions 2, 3 et 4 portent sur les incidences dune
concurrence
et dune déréglementation accrues sur la sécurité aérienne.
- Il y a maintenant 10 ans environ que les compagnies aériennes ont été
déréglementées et deux ans que nous sommes à « ciels ouverts » avec les États-Unis.
Ces deux facteurs, lorsque leurs effets sont combinés, ont-ils un effet négatif sur la
sécurité ?
- Craignez-vous que dans le contexte de la concurrence accrue dans lindustrie
aérienne, nos transporteurs rogneront sur la maintenance et les réparations pour
réduire les coûts ? Cela pourrait-il susciter des préoccupations en matière de
sécurité ?
- Comment vérifiez-vous que les compagnies aériennes ne réduisent pas leurs coûts, ce qui influerait sur la sécurité ?
- Les données sur la sécurité ne montrent pas de lien entre la déréglementation et la réduction de la sécurité. En fait, la situation sest régulièrement améliorée depuis la déréglementation.
- Transports Canada connaît la situation de la concurrence accrue entre les compagnies aériennes. Cependant, cela ne devrait pas pousser les transporteurs à réduire la maintenance, les réparations ou tout ce qui touche aux opérations. Cela est dû principalement aux inspections et aux vérifications effectuées régulièrement par les inspecteurs de la sécurité de laviation civile de Transports Canada.
Activités de maintenance et construction
- Les inspecteurs et les spécialistes de la maintenance et construction surveillent un système qui garantit que tous les aéronefs immatriculés construits ou maintenus au Canada respectent toutes les normes nationales et internationales de navigabilité. Leurs inspections et vérifications font partie dun vaste programme de réglementation qui comprend les inspections des compagnies, les vérifications ponctuelles de documents dentretien daéronef, lapprobation des manuels et des programmes de maintenance, les activités de formation et le personnel de maintenance.
- De plus, lautorité réglementaire déléguée par le Ministère pour choisir le personnel de lindustrie aérienne chargé des fonctions de surveillance et dinspection précises et limitées fait en sorte que la sécurité est une responsabilité partagée par tous les membres du secteur de laviation -- y compris lorganisme de réglementation et les exploitants.
Activités daviation commerciale et daffaires
- Le Règlement de laviation canadien exige de lexploitant aérien un programme de formation, un manuel dexploitation, des procédures dutilisation normalisées et un programme de maintenance approuvés par Transports Canada. Toutes les modifications proposées par lexploitant à ces secteurs essentiels liés à la sécurité sont examinées par les inspecteurs de Transports Canada pour vérifier que les modifications sont conformes au règlement applicable et que le niveau de sécurité nest pas compromis. Cela sapplique non seulement à la formation et aux procédures dutilisation normalisées pour les pilotes, mais aussi aux régulateurs de vol et aux agents de bord.
- Les inspecteurs de Transports Canada surveillent régulièrement les sessions de formation des pilotes, des régulateurs et des agents de bord et effectuent ou surveillent les contrôles de compétence des pilotes, quil sagisse des pilotes de ligne ou des pilotes vérificateurs de la compagnie. Les inspecteurs effectuent des inspections en vol du rendement de léquipage pendant des vols commerciaux tout au long de chaque structure de route de lexploitant. Ces surveillances et inspections font partie dun plan de surveillance fondé sur une analyse des risques de lexploitation du transporteur afin de vérifier que la formation et les opérations sont exécutées conformément aux procédures approuvées par Transports Canada et pour déterminer les secteurs où des modifications savèrent nécessaires.
- Périodiquement, Transports Canada effectue une vérification officielle de tous les aspects de lexploitation de chaque transporteur. Des experts de tous les domaines dexpertise sont inclus (marchandises dangereuses, sécurité des cabines, surveillance et régulation de vol, navigabilité et maintenance et opérations aériennes.) La compagnie reçoit un exemplaire de toutes les constatations de la vérification et doit ensuite produire un plan daction correctif qui doit régler tous les problèmes à la satisfaction de Transports Canada.
Les questions 5, 8 et 16 portent sur les aéroports.
5. Compte tenu de la cession des aéroports à des administrations aéroportuaires locales, quelles mesures sont prises pour que les normes de sécurité soient maintenues ?
8. Quelle est l'incidence sur la sécurité aérienne des nouveaux règlements de lutte contre les incendies dans les aéroports?
16. Lors de la dernière conférence générale des directeurs de lOACI à Montréal, il a été convenu de recommander au Conseil de lOACI détendre les évaluations de la sécurité (vérifications) des États membres afin dinclure les aérodromes et les services auxiliaires et de rendre les vérifications obligatoires. Question: Pensez-vous que le système actuel de contrôle des aéroports et des services aux aéroports au Canada (manutention au sol des aéronefs, entrepreneurs de services alimentaires, etc...) est satisfaisant ?
Administrations aéroportuaires locales (AAL)
- Les AAL sont certifiées par Transports Canada et font lobjet dun programme
dinspection permanent pour confirmer quelles continuent dêtre
exploitées conformément aux normes et règlements applicables, y compris ceux qui ont
été récemment promulgués pour la lutte contre les incendies dans les aéronefs.
- Les normes actuelles utilisées par Transports Canada existent depuis un certain nombre dannées et sappuient largement sur les normes internationales et les pratiques recommandées de lOACI concernant la conception et lexploitation des aéroports.
- Un examen des rapports dinspection réalisés régulièrement à la suite des transferts aux AAL indique que celles-ci continuent de maintenir un niveau acceptable de conformité aux règlements des aérodromes et aux normes de sécurité applicables.
- En fonction de lexamen des rapports dinspection de la certification des aéroports, Transports Canada a conclu que le niveau de conformité des AAL aux normes de sécurité des aérodromes à la suite des transferts est resté le même qu'avant le transfert.
Règlement sur la lutte contre les incendies dans les aéronefs
- Le règlement exige que les aéroports les plus importants et les plus achalandés du Canada, qui desservent presque 95 % de tout le trafic passagers, assurent des niveaux spécifiques de service de lutte contre les incendies sur place. Le nombre et le type de ressources nécessaires sont proportionnels au volume et au type de trafic à laéroport.
- Pour garantir un niveau de service de sécurité permanent et uniforme dans les aéroports, Transports Canada a adopté un règlement qui lie la prestation dun service de lutte contre les incendies sur place au niveau et au type de trafic aérien et non à la propriété de laéroport.
- Le règlement garantit que les services de lutte contre les incendies sur place sont disponibles pour les vols réguliers et affrétés aux aéroports désignés, quelle que soit lheure darrivée ou de départ.
- Le Ministre a demandé aux responsables ministériels dentreprendre le processus de réglementation nécessaire pour améliorer les services dintervention durgence aux aéroports non désignés.
Contrôle de sûreté aérienne
- Le Canada a un programme de contrôle de sûreté aérienne efficace et adapté.
- Il existe des mesures de sûreté complètes aux aéroports canadiens pour le contrôle des passagers et de leurs effets personnels, le contrôle de laccès aux zones réglementées de laéroport et le rangement des bagages, du fret et du courrier.
- Ces mesures respectent ou dépassent les normes de lOrganisation de laviation civile internationale (OACI).
- Les personnes qui possèdent un laissez-passer pour les zones réglementées de laéroport (personnel des services aériens) doivent recevoir une autorisation daccès aux zones réglementées de l'aéroport à la suite dune vérification des références ou doivent faire lobjet de mesures de contrôle de sûreté.
- Les passagers et leurs bagages à main font lobjet dune fouille par des agents de sûreté formés à cette fin à laide dun équipement de contrôle de sûreté à la fine pointe.
- Les mesures de sûreté aux aéroports canadiens seront améliorées au cours des prochaines années par ladoption de systèmes de détection dexplosifs.
- Transports Canada surveille les mesures de sûreté adoptées par les transporteurs aériens et les exploitants des aéroports pour assurer la conformité réglementaire.
La question 6 porte sur NAV CANADA.
6. Quels changements ont été apportés au contrôle de la circulation aérienne avec lavènement de NAV CANADA ? Ces changements ont-ils une incidence sur la sécurité ?
- Il ny a pas eu de changement réel dans la prestation des services de contrôle de la circulation aérienne depuis la création de NAV CANADA, le 1er novembre 1996, dans la mesure où le service offert est conforme aux mêmes normes qui existaient avant le transfert de responsabilité pour la prestation des services de contrôle de la circulation aérienne. Bien que cela ne soit pas dans le contexte dun changement important de la prestation des services de contrôle de la circulation aérienne, ceux-ci sont offerts sur une base de recouvrement des coûts (frais payés par lusager) par NAV CANADA, les coûts étant directement assumés par les usagers.
- Des changements ont eu lieu en ce qui concerne laffectation de lespace aérien et lemplacement à partir duquel les services de contrôle de la circulation aérienne sont offerts. Les changements suivants (internes à NAV CANADA) ont eu lieu:
- lunité de contrôle terminal de Calgary a été déplacée au Centre de contrôle régional (ACC) dEdmonton en 1997 et bien que le service soit maintenant offert à partir dEdmonton, il est transparent pour lutilisateur;
- la responsabilité de la prestation des services de contrôle de la circulation aérienne en route dans lespace aérien de haute altitude (29 000 pieds et plus) dans les parties est et nord de la région de service de vol de Moncton a été transférée de lACC de Moncton à lACC de Gander en février 1998. Le changement était transparent pour lutlisateur en ce qui concerne le type et le niveau de service fourni.
- La conformité aux normes techniques incorporées par renvoi à la Partie VIII du Règlement de laviation canadien est surveillé par Transports Canada quotidiennement. Les vérifications et les inspections périodiques sont également réalisées en fonction du risque identifié. En cas de contravention au règlement, NAV CANADA doit prendre immédiatement des mesures correctrices ou faire lobjet de mesures de contrainte. À aucun moment les opérations ne sont autorisées à se poursuivre si la sécurité est compromise.
- Les principales questions liées au système de la navigation aérienne sont traitées et font lobjet dun suivi par le biais dun comité de surveillance de la sécurité conjoint Transports Canada/NAV CANADA. Ce comité se réunit régulièrement et sert de point de coordination pour la résolution des questions entre Transports Canada et NAV CANADA.
- Le transfert des services de contrôle de la circulation aérienne depuis la création de NAV CANADA na pas eu dincidence sur la sécurité aérienne.
Les questions 7, 9 et 18 portent sur les heures de service
de vol et la fatigue des équipages.
- Quelle incidence ont les règlements sur le temps de vol et le temps de service de vol des pilotes et des équipages sur la sécurité et quel rôle joue Transports Canada dans cette question ?
- Quelles études avez-vous faites pour déterminer limpact de la fatigue sur lefficacité des pilotes ? Boeing a récemment réalisé une recherche sur la fatigue. Il a été conclu que les siestes prévues dans le poste de pilotage, laffectation de membres déquipage de relève durant un vol et linteraction de léquipage avec la surveillance électronique de lactivité de léquipage sont des mesures qui réussissent à combattre la fatigue des équipages aériens. Avez-vous étudié ces mesures ?
- La FAA et dautres organismes ont dit au comité quun grand nombre détudes avaient été entreprises sur la fatigue des équipages. Question: Envisagez-vous des modifications possibles au règlement au Canada à ce sujet ou pensez-vous que des changements soient nécessaires?
- Transports Canada sait que la fatigue peut présenter une menace grave à la sécurité des vols. Pour cette raison, le Canada sest doté dun des ensembles de règlements sur le temps de vol et le temps de service de vol les plus complets et les plus à jour du monde.
- Les règlements sur le temps de vol et le temps de service de vol, en général, limitent le temps quun pilote peut passer en service, en disponibilité ou dans lexécution dun travail lié aux activités aériennes. Ces règles varient selon le type dopérations, le nombre de pilotes et le nombre de passagers transportés.
- Le repos de léquipage, à la suite dune activité réglementée, est également contrôlé. Ces règlements permettent de remédier aux problèmes liés aux changements de zones horaires, à la perturbation du rythme circadien et autres conditions qui peuvent accentuer les effets de la fatigue.
- Mais ces règlements représentent une norme minimale et doivent être complétés par la sensibilisation et la consultation. La fatigue et les mesures efficaces pour lutter contre elle sont encore tellement mal connues, sur le plan scientifique, que nos efforts de recherche permanents sont essentiels pour lélaboration continue de notre programme.
- La Direction générale de laviation civile effectue actuellement une recherche pour déterminer la possibilité de mesurer la fatigue susceptible de perturber le rendement. Ce projet est décrit ci-dessous :
- Le projet a pour but détudier la possibilité délaborer un protocole informatisé multitâches et dun EEG pour donner aux membres déquipage de conduite une mesure de leur propre niveau de vigilance, d'éveil et d'attention.
- La recherche sappuie sur la conviction quune personne vigilante, éveillé et attentive fonctionne à un niveau de fréquence cérébrale pour une activité donnée, qui peut être mesurée par un EEG. Lorsque lon nest pas aussi vigilant, éveillé et attentif, on commence à travailler plus fort pour la même tâche. La fréquence cérébrale de base que nous mesurons commence à augmenter dans sa fréquence et la différence entre les deux est mesurable. Encore une fois, si cet effort supplémentaire est une mesure de la fatigue, alors nous avons mesuré la fatigue, et si nous pouvons la mesurer, nous pouvons la gérer, tout au moins en théorie. Les résultats jusquà présent sont prometteurs, mais il faut raffiner létude avant que les constatations puissent avoir une application pratique.
- Nous ne connaissons pas la recherche réalisée par Boeing dans le domaine de la fatigue des équipages de conduite, mais nous avons un rapport publié par Airbus intitulé « Coping With Long-Range Flying: Recommendations for Crew Rest and Alertness ».
- Le groupe de recherche le plus actif et le plus productif dans le domaine de la fatigue des équipages de conduite est le Fatigue Countermeasures Group du Aimes Research Centre de la NASA. Plusieurs employés de Transports Canada ont assisté au programme de formation sur les mesures de lutte contre la fatigue. Nous surveillons la recherche de la NASA et dautres laboratoires de recherche au Canada et dans le monde pour que nos règlements et les conseils que nous donnons à lindustrie se fondent sur les meilleures preuves scientifiques disponibles. La NASA a découvert que le repos contrôlé dans le poste de pilotage et lutilisation dinstallations de repos à bord permettent doptimiser le rendement des équipages de conduite sur les vols long courrier. Le RAC permet aux exploitants Canadiens délaborer des programmes de repos contrôlés.
- Les effets de la fatigue sur le rendement humain sont complexes et influencés par des facteurs qui ne relèvent pas des règlements, comme les caractéristiques et les besoins de chacun, leur style de vie, les exigences familiales et autres circonstances imprévisibles. Par conséquent, le règlement ne peut jamais être totalement efficace pour assurer la sécurité. Transports Canada cherche à trouver une réponse globale qui comprend léducation, la recherche et le partage des meilleures pratiques pour compléter ses efforts de réglementation.
- Les règlements de Transports Canada concernant la fatigue des pilotes sont déjà à la fine pointe. Mais nous ne voulons pas nous reposer sur nos lauriers et nous nous sommes associés avec lindustrie pour réaliser une étude dont lobjectif est de mieux connaître les causes et les effets de la fatigue et de trouver des moyens dy faire face.
- Pour le moment, il nexiste pas de règlement régissant les temps de vol et de service de vol des agents de bord. Transports Canada a établi un groupe de travail sur les limites de temps de vol et de temps de service de vol et de périodes de repos pour les agents de bord. Le rapport du groupe de travail aura probablement été remis au Comité technique VII à lautomne de 1999. En attendant, les conventions collectives de la grande majorité des agents de bord prévoient déjà des limites de temps de vol et de temps de service de vol.
Les questions 10 et 20 portent sur les vérifications
de la surveillance de la sécurité.
10.Existe-t-il des vérifications globales de la sécurité et dans l'affirmative, que fait-on de linformation obtenue ? Est-elle remise à Transports Canada ?
20. La FAA ou le gouvernement américain effectuent leur propre évaluation de la surveillance de la sécurité dans les pays étrangers et leur attribuent la cote A, B ou C, la pire note étant inacceptable pour les États-Unis lorsque les transporteurs aériens d'une de ces pays souhaitent exercer leurs activités aux États-Unis. Question : Que fait le Canada dans ce domaine et que fait-il pour contribuer à améliorer la sécurité aérienne dans le monde, en particulier dans les pays en développement ?
- En 1998, la 32e Session de lAssemblée de lOACI a appuyé la création dun programme universel de vérification de la supervision de la sécurité comprenant des vérifications régulières, obligatoires, systmématiques et harmonisées devant être effectuées par lOACI dans la totalité de ses 185 États contractants.
- Le Canada appuie fortement ce programme et a été un des premiers pays à faire volontairement lobjet dune évaluation avant que le programme ne soit officiellement approuvé. Lévaluation a été effectuée en 1998. Un rapport provisoire de lévaluation a été remis à Transports Canada pour commentaires. Les conclusions du rapport provisoire étaient que le Canada possède "un système réglementaire qui est presque totalement conforme; avec seulement quelques petites différences par rapport aux normes de lOACI" et "un système de mise en oeuvre qui est efficace et peut être donné comme exemple aux autres États". Lorsque le rapport final confidentiel sera terminé, lOACI publiera seulement un résumé. Transports Canada a lintention de publier la totalité du rapport.
- Les différences entre le Règlement de laviation canadien et les normes de lOACI sont mineures et nont pas dimpact sur la sécurité aérienne.
- Bien que Transports Canada reconnaisse le classement des autorités de laviation civile étrangère (AAC) établi par la Federal Aviation Administration, la méthode canadienne a consisté à étudier à la fois lefficacité de la surveillance de la sécurité par lautorité de réglementation et la façon dont lexploitant aérien étranger répond aux normes internationales. Les exploitants aériens étrangers doivent satisfaire à des exigences sévères pour obtenir un certificat canadien dexploitant aérien étranger, sils ont lintention dexercer leurs activités à destination et en provenance du Canada.
- Pour obtenir un certificat canadien dexploitant aérien étranger, il faut: un examen complet de la documentation; des inspections de la base de lexploitant; des inspections en vol et des inspections de laire de trafic -- pour confirmer que les normes de certification sont satisfaites. En bref, lexploitant aérien étranger doit être suffisamment équipé et en mesure dassurer une exploitation aérienne sûre. La surveillance de la sécurité est effectuée quel que soit limmatriculation ou le pays dorigine.
- Le Canada contribue à la sécurité aérienne dans les pays en développement en faisant participer des experts techniques aux équipes de vérification de la supervision de la sécurité internationale de lOACI. De même, certains de ces experts sont détachés du Ministère, en congé sans solde, lorsquune AAC étrangère communique avec eux pour retenir leurs services à contrat afin de renforcer sa capacité à réglementer ses transporteurs.
- Les inspecteurs (Opérations, Sécurité des cabines et Navigabilité) de la Division de linspection des transporteurs aériens étrangers fournissent, le cas échéant, des conseils spécialisés aux exploitants aériens étrangers. De plus, tous les documents dorientation de lAviation civile de Transports Canada sont mis à la disposition des exploitants aériens étrangers ou des autorités de laviation civile étrangères, sur demande. De plus, linformation sur la sécurité est échangée avec dautres autorités de réglementation.
La question 12 porte sur le transport des marchandises dangereuses.
21. Un sous-comité du sénat américain a tenu des audiences en avril et mai de lan dernier sur le transport aérien des marchandises dangereuses. Cette question est devenue préoccupante à la suite de laccident du VALUJET. Question : A-t-on modifié les règlements ou les procédures relatifs aux marchandises dangereuses au Canada depuis laccident ? Pourriez-vous nous donner des renseignements sur les règlements et les procédures actuels ?
- Contexte législatif
- La Loi sur le transport des marchandises dangereuses de 1992 régit le mouvement des marchandises dangereuses par tous les modes de transport à destination, en provenance et à lintérieur du Canada.
- La Loi donne au gouverneur en conseil le pouvoir de prendre des règlements.
- Le règlement est élaboré et tenu à jour par Transports Canada. Il sagit du Règlement sur le transport des marchandises dangereuses.
- Pour le transport intérieur et international des marchandises dangereuses, le Règlement adopte par renvoi les instructions techniques de lOrganisation de laviation civile internationale.
- Incidence de laccident du Valujet
- Immédiatement après laccident, Transports Canada a publié un Ordre conformément à larticle 32 de la Loi, imposant des conditions strictes au transport des générateurs doxygène (les marchandises dangereuses ayant probablement contribué à lécrasement du Valujet) à destination, en provenance et à lintérieur du Canada.
- Les dispositions de lOrdre ont été officiellement incorporées aux instructions techniques de lOrganisation de laviation civile internationale (OACI), à titre daddendum, publié le 11 août 1997 et entrant en vigueur immédiatement.
Les questions 13 et 14 portent sur les systèmes de suppression des incendies.
13. Le même sous-comité du sénat américain a entendu des témoignages sur la question des systèmes de détection des incendies et de la fumée dans la soute ventrale des aéronefs de passagers. Question: Pouvez-vous informer le comité au sujet des règlements actuels canadiens concernant les systèmes davertissement dincendie et de fumée dans les soutes ventrales des aéronefs passagers. Par exemple, pouvez-vous nous dire si les règlements ont été modifiés pour moderniser les anciens aéronefs ou mettre à jour les exigences concernant les nouveaux aéronefs ?
14. Nous comprenons le fonctionnement du système extincteur dincendie dans le moteur dun aéronef. Il y a dabord le voyant lumineux puis lactivation du système dextinction dans le poste de pilotage. Question: Quelle est la possibilité dinstaller un système semblable dans la soute ventrale de tous les aéronefs passagers et, ce qui nous intéresse surtout, quel est le système actuel et est-il différent sur les anciens et les nouveaux aéronefs ?
- Les soutes des avions de catégorie transport doivent être équipées de systèmes de lutte contre les incendies. Les deux types principaux de soute utilisés dans le pont inférieur des gros avions de la catégorie de transport sont les suivantes :
- Classe C : équipée dun système de détection dincendie et de fumée et un système de suppression dincendie (indication et activation dans le poste de pilotage) ;
- Classe D: neutralise les incendies en limitant lapport dair (privation doxygène) et les contient à laide dun revêtement ignifuge
- À la fin des années 80, à la suite daccidents et dessais en grandeur réelle pour montrer que les incendies pouvaient rapidement brûler certains types de revêtement, compromettant ainsi lintégrité du mécanisme de suppression des incendies dans les soutes de fret de classe D et de classe C, la FAA a adopté des règles visant à incorporer des critères dessai de pénétration des revêtements par le feu pour les conceptions de type davion de catégorie transport et à installer ces systèmes sur (la majorité) des avions de catégorie transport commerciaux en service.
- En 1998, à la suite de nouveaux accidents et incidents et dessais en grandeur réelle et danalyses, qui ont montré linsuffisance des mécanismes de privation doxygène et dun barrage anti-feu pour neutraliser certains types dincendie, la FAA a adopté des règles qui essentiellement :
- éliminent loption des soutes de fret de classe D pour la certification de
nouvelles conceptions de type davion de catégorie transport ;
- exigent, dans les trois ans, que les soutes de classe D de la majorité des avions de catégorie transport de passagers en service utilisés dans les opérations de transporteur aérien ou de service commercial, répondent aux normes applicables aux soutes de fret de classe C.
- Transports Canada a participé aux travaux de la FAA et les a avalisés, et :
- a incorporé les critères relatifs à la pénétration des revêtements par le feu et à la détection et à la suppression des incendies aux normes de conception pour les nouvelles conceptions de type davion de catégorie transport ;
- est en train de mettre en oeuvre un règlement qui exigera que, dans les trois ans de la promulgation, les revêtements des soutes soient conformes aux nouveaux critères de pénétration du feu et que les soutes soient équipées dun système de détection de fumée et dincendie (avec indication dans le poste de pilotage) et dun système extincteur dincendie (contrôlable du poste de pilotage) sur la majorité des avions exploités en vertu de la Partie VII du RAC (le règlement proposé a déjà fait lobjet de consultations techniques auprès de lindustrie et devrait être publié dans la Partie I de la Gazette du Canada au printemps de 1999).
Les questions 15 et 17 portent sur les questions techniques.
- On a beaucoup parlé dans la presse aéronautique des vieux appareils de la flotte internationale daéronefs passagers. Nous parlons ici du nombre de cycles sur une cellule. Question : Pourriez-vous expliquer au comité ce que vous savez de cette question ?
- Le « nombre de cycles dune cellule» indique lâge dun aéronef. Chaque cycle peut être interprété comme un vol, cest-à-dire un décollage et un atterrissage. Cest une façon pratique de mesurer lâge dun aéronef.
- Chaque vol fait subir à la cellule des charges structurales. En ce qui concerne le fuselage, il est pressurisé pendant le vol (lorsquune pressurisation existe). La pressurisation impose un stress sur les éléments structurales connexes. De même, pendant chaque vol, les ailes doivent porter les charges en vol aérodynamiques appropriées et ces charges imposent un stress sur les éléments structuraux connexes des ailes.
- Leffet cumulatif dun grand nombre de cycles de vol (chargement et déchargement) soumet la cellule à une fatigue structurale. Plus le nombre de cycles de la cellule est important, plus grand est le risque de voir la fatigue produire des criques dans la structure.
- Pour assurer lintégrité structurale et la navigabilité de la cellule à mesure quelle vieillit, il faut mettre en place un système qui prévoit et gère de façon proactive le risque accru de criques dues à la fatigue.
- Tant que laéronef est entretenu conformément à son programme de maintenance approuvé, il restera en état de navigabilité indéfiniment. Mais la réalité est que les exigences de maintenance des structures et des systèmes daéronef deviennent beaucoup plus coûteuses à mesure que laéronef vieillit et quil est plus économique de mettre laéronef hors-service et de le remplacer par un nouveau.
- Transports Canada surveille la sécurité des aéronefs canadiens au moyen dinspections et de programmes de maintenance approuvés de la compagnie et, depuis 1990, les inspecteurs et les ingénieurs de Transports Canada procèdent à des inspections au hasard des aéronefs lorsquils subissent des inspections majeures.
- Transports Canada collabore avec lindustrie et dautres autorités de navigabilité afin de prendre des mesures coordonnées pour remédier aux problèmes du vieillissement des composantes structurales et non structurales. Les mesures prises au niveau international seront également mises en oeuvre au Canada selon les besoins.
17. Il y a eu beaucoup de discussion dans le milieu de laviation sur les ISPC (impacts sans perte de contrôle) et les systèmes davertissement pour informer le poste de pilotage de ces urgences. Question : Pourriez-vous informer le comité de létat de la question dans le secteur des compagnies aériennes et de la construction ?
- En juin 1999, Transports Canada a présenté un ensemble de règlements visant à réduire le nombre daccidents associés aux impacts sans perte de contrôle (ISPC). Cela fait partie dun effort trinational avec les États-Unis et le Mexique. De plus, les règlements canadiens motiveront spécialement les exploitants à adopter des systèmes davertissement et dalarme dimpact (TAWS) avant lapplication des règlements proposés aux États-Unis. Le TAWS ne peut être exigé par règlement pour le moment car léquipement nest pas suffisamment répandu pour permettre la conformité.
La question 19 porte sur labus dintoxicants.
19. Vous savez sans doute que les camionneurs canadiens qui exercent leurs activités aux États-Unis font maintenant lobjet de tests de dépistage obligatoires et au hasard. Nous croyons comprendre que les tests de dépistage de drogue et dalcool dans lindustrie du transport de surface sont controversés, certains étant pour et dautres contre. Question : Envisagez-vous des changements à la loi dans ce domaine pour les transporteurs aériens ?
- Transports Canada na pas étudié ces mesures car il estime que larticle 602.03 du Règlement de laviation canadien est suffisamment efficace pour décourager labus dintoxicants. Le Ministère nenvisage pas de prendre de nouvelles mesures pour le moment.
- Selon le RAC, il est interdit à toute personne dagir en qualité de membre déquipage dun aéronef dans les huit heures qui suivent lingestion dune boisson alcoolisée, lorsquelle est sous leffet de lalcool ou lorsquelle fait usage dune drogue qui affaiblit ses facultés au point où la sécurité de laéronef ou celle des personnes à bord de laéronef est compromise de quelque façon.
- Les textes désignés pour la mise en application du règlement comprennent des amendes pouvant atteindre 5 000 $ pour une personne et 25 000 $ pour une compagnie. Les documents daviation canadiens peuvent également être suspendus.
- En plus des contestations judiciaires en ce qui a trait aux droits de la personne, limposition dun programme réglementé pour léchantillonnage aléatoire dans tout les modes de transports exigerait des ressources nouvelles considérables, et lintroduction dune telle stratégie suppose des preuves contraignantes. Or, de telles preuves nexistent pas pour linstant.
- La sécurité est dune importance primordiale pour le Ministère qui continuera de soutenir les efforts de lindustrie visant à utiliser tous les moyens possibles pour assurer un lieu de travail sûr, cest-à-dire maintenir des politiques de tolérance zéro pour lutilisation dintoxicants tout en respectant les droits de la personne.
QUESTIONS SUPPLÉMENTAIRES
A-1 Quel pourcentage des inspecteurs de laviation civile sont danciens militaires?
- Leffet national de AO-CAI est de 397. Au moins 23,9% de ceux-ci ont des antécédents de service militaire. Ce chiffre comprend tous les individus qui ont à leur dossier des crédits de pension de retraite découlant du service militaire. Absents sont ceux qui ont encaissé leurs contributions à la fin de leur service. La représentation régionale des AO-CAI avec service militaire varie de 41,5% dans la région de la capitale nationale à 6,25% dans la région du Québec.
A-2 Fournir des exemplaires de létude sur la fatigue de Boeing ?
- Nous ne savons pas si Boeing a effectué des recherches dans le domaine de la fatigue des équipages de conduite. Mais nous pouvons fournir des exemplaires dun document dinformation sur le sujet préparé par la NASA et présenté pendant son programme sur les mesures de lutte contre la fatigue. Ce document est intitulé Crew Factors in Flight Operations X: Alertness Management in Flight Operations. Ce document saccompagne du rapport de la NASA intitulé Crew Factors in Flight Operations IX: Effects of Planned Cockpit Rest on Crew Performance and Alertness in Long-Haul Operations et de celui dAirbus, Coping with Long-Range Flying: Recommendations for Crew Rest and Alertness.
A-3 Question des parachutes sur les ultra-légers
- Les systèmes de récupération balistique sont disponibles sur les aéronefs. Ils peuvent être installés sur les parachutes entraînés par moteur, les avions ultra-légers ou les aéronefs certifiés comme les Cessna 150.
- Il ny a quun seul grand fabricant de systèmes de récupération balistique - il sagit dune compagnie américaine appelée BRS. Le fabricant estime que le BRS est un excellent dispositif de sécurité et est très satisfait de le voir utilisé sur les aéronefs.
- De nombreux distributeurs et pilotes davions ultra-légers canadiens ne recommandent pas linstallation des BRS. Alors que les constructeurs daéronef conviennent que le BRS a et peut sauver des vies, ils font cependant remarquer que cet avantage nexiste que si le dispositif est installé et utilisé comme il convient et dans des situations durgence particulières est appropriée. Le BRS peut offrir des avantages en matière de sécurité lorsquil nexiste pas de piste datterrissage ou comme mesure de dernier recours en cas de panne structurale en vol. On ne peut utiliser le BRS que lorsque le moteur de laéronef nest pas en marche, sinon les hélices pourraient semmêler dans les suspentes.
- Rares sont les cas daccidents davions ultra-légers au Canada et ailleurs où le BRS offre des avantages importants. Les constructeurs et les exploitants dultra-légers préfèrent améliorer la sécurité de tous les vols en utilisant des composantes plus efficaces et plus solides afin daméliorer la structure générale de laéronef plutôt que dajouter du poids en installant un BRS qui ne peut être utile que dans un nombre limité de situations durgence éventuelles.
- Le BRS alourdit un avion ultra-léger qui soumis à des contraintes de poids est déjà limité. Le système de récupération balistique coûte entre 1 600 $ et 4 000 $ US. Il doit être remplacé tous les deux ans, ce qui ajoute au coût de maintenance. Les constructeurs et les distributeurs daéronefs mettent en garde contre le fait que sil nest pas utilisé ou installé convenablement, le système peut entrainer préjudices graves et causer même des décès.
- Transports Canada exige pas que les appareils soient dotés dun système de récupération balistique et ne dispose pas de données statistiques ou de documents reconnus indiquant que son utilisation peut améliorer la sécurité ou sauver des vies.
Lettre du 8 juillet 1999 de lAssociation des pilotes dAir Canada
Le 8 juillet 1999
Lhonorable J. Michael Forrestall
Président
Comité spécial du Sénat sur la sécurité des transports
LE SÉNAT DU CANADA
Ottawa (Ontario)
K1A 0A4
Monsieur le sénateur,
Au nom du capitaine Sowden et de lAssociation des pilotes dAir Canada, nous vous remercions de lentretien que nous avons eu à votre bureau le 9 juin dernier pour discuter plus à fond des points soulevés durant lexposé que lAssociation avait présenté au Comité la semaine précédente.
Vous nous avez demandé alors si nous pouvions aider le Comité en faisant une compilation des règles sur le temps de service de vol en vigueur au Royaume-Uni (RU) et aux États-Unis (USA) et de les comparer au Règlement de laviation canadienne (RAC). Nous vous envoyons ci-joint copie des règlements pertinents du Royaume-Uni et des États-Unis. Veuillez nous excuser le retard à répondre à votre demande. Le règlement britannique nétait pas accessible sur lInternet et nous avons dû en obtenir une copie par la voie traditionnelle, cest-à-dire par la poste.
SERVICE DE VOL
Il est souvent difficile de comparer le règlement dun pays avec celui dun autre, en raison des nombreuses disparités dapproche, de philosophie et dinterprétation entre chacun. Néanmoins, jai établi une comparaison sommaire entre les trois règlements pour ce qui est des principaux aspects du service. Nous sommes portés à penser que le règlement britannique serait assez typique de lensemble de lEurope.
Journée de travail
RU - Maximum de 14 heures de service de vol (temps aux commandes, comprend une provision dune heure pour lenregistrement et la planification). Diminue progressivement à 8 heures selon lheure de départ, le nombre de secteurs survolés et lacclimatation au fuseau horaire.
USA - Maximum de 8 heures aux commandes; maximum de 14 heures de journée de travail (inclut toutes les tâches exécutées pour lemployeur).
RAC - Maximum de 14 heures de service de vol (nimporte quelle combinaison de vol et dautres tâches), aucune provision pour les préparatifs de départ, les secteurs survolés ou les changements de fuseau horaire.
Prolongement de la journée de travail en raison dun retard opérationnel
RU - 3 heures, diminue selon le nombre de secteurs survolés.
USA - Provision pour retard opérationnel, aucune limite spécifique.
RAC - Jusquà 3 heures, avec le consentement de léquipage.
Période de repos minimum
RU - Au moins aussi longue que la période de service précédente, ou 12 heures (selon ce qui est le plus élevé).
USA - Minimum de 9 heures, passant à 11 heures après 9 heures de service de vol.
RAC - Possibilité de 8 heures de repos couché, habituellement interprété comme 9,5 heures.
Attente
RU - Peut travailler une journée régulière de service de vol après 6 heures dattente; si la période dattente dépasse 6 heures, lexcédent des 6 heures doit être soustrait de la journée de service de vol.
USA - La période dattente et la période de service de vol qui suit ne peuvent dépasser 18 heures.
RAC Travaille toute la période de service si appelé avant 22 heures; la période est réduite à 10 heures si lappel est fait entre 22 h et 6 h.
Service de vol total période de 7 jours
RU - 55 heures de service (service de vol plus toutes autres tâches exécutées pour le transporteur).
USA - Maximum de 30 heures de service de vol (aux commandes).
RAC - Maximum de 40 heures de service de vol (aux commandes); peut être prolongé à 43 heures en cas de retard opérationnel.
Temps de vol total période de 30 jours
RU - Maximum de 100 heures de service de vol (aux commandes).
USA - Maximum de 100 heures de service de vol (aux commandes).
RAC - Maximum de 120 heures de service de vol (aux commandes), peut être prolongé à 123 heures.
Vols long-courrier
RU - Maximum de 18 heures avec provision dun pilote de relève et dune couchette.
USA - 8 heures aux commandes par pilote (suppose un ou plusieurs pilotes de relève).
RCA - Maximum de 20 heures avec provision dun pilote de relève et dune couchette.
Nous espérons que cette information sera utile et nous demeurons à votre disposition pour toute question.
Veuillez agréer, Monsieur le sénateur, l'expression de mes sentiments distingués.
Peter W. Foster
Chef, Division de la technique et de la sécurité
p.j.
c.c. M. Tonu Onu, greffier, Comité sur la sécurité des transports
Capitaine Richard Sowden, président, Division de la technique et de la sécurité, APAC
ANNEXE III
TÉMOINS
36e Législature Première Session
Le 2 décembre 1998 |
Du Bureau de la sécurité des
transport du Canada : |
Le 4 mars 1999 |
De Transports Canada : |
Le 2 juin 1999 |
De lAssociation des pilotes
dair Canada : De lAssociation des propriétaires et pilotes canadiens : |
Le 3 juin 1999 |
De la Division du transport aérien du
Syndicat canadien de la fonction publique : |
Le 9 juin 1999 |
De NAV CANADA : De lAir Line Pilots Association (ALPA) : |
M. Keith Hagy, directeur des enquêtes daccidents. Du Bureau de la sécurité des transports du Canada : |
|
Le 10 juin 1999 |
À titre personnel : |
ANNEXE IV
VISITES
36e Législature Première Session
VISITE À CALGARY |
|
Le 8 mars 1999 |
De Corporate Affairs and
Communications : |
Le 9 mars 1999 |
De Trimac Corporation : M. Barry Davy |
Du Alberta Trucking Association : |
|
De West Jet Airlines : |
|
M. Tim Morgan |
|
M. Frank Harbour |
|
M. Sandy Campbell |
|
VISITE À VANCOUVER |
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Le 10 mars 1999 |
Des Lignes aériennes « Canadien
International »: |
Du Pacific Coastal Airways : |
|
Du Harbour Air Seaplanes : |
|
De Helijet : |
|
Le 11 mars 1999 |
De British Columbia Lightkeepers : |
De British Columbia Aviation
Council : |
|
| VISITE À SEATTLE | |
Le 11 mars 1999 |
De Boeing Canada Inc. : |
Le 12 mars 1999 |
Rencontre avec des dirigeants de Boeing |
Du Consulat du Canada : |
|
| VISITE À MONTRÉAL | |
Le 11 juin 1999 |
Rencontre avec Bombardier
Aéronautique: |
M. John A. Taylor |
|
M. Chris Watkiss |
|
M. Walter Remington |
|
| M. Tony Lively Chef de service, enquête des accidents et conformité des produits |
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Mme Julie Rheault |
|
M. François Caza |
|
Le 11 juin 1999 |
Rencontre Aéroport de Montréal |
M. Normand Boivin |
|
M. Pierre-Paul Pharand |