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APPA - Comité permanent

Peuples autochtones


Délibérations du comité sénatorial permanent des
Peuples autochtones

Fascicule 1 - Témoignages


OTTAWA, le mercredi 21 février 2001

Le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones se réunit aujourd'hui, à 17 h 30, pour organiser ses activités.

[Traduction]

M. Adam Thompson, greffier du comité: Honorables sénateurs, nous avons le quorum. En tant que greffier du comité, je suis chargé de procéder à l'élection du président. Je suis prêt à recevoir une motion à cet effet.

Le sénateur Pearson: Je propose que le sénateur Chalifoux soit la présidente.

M. Thompson: Y a-t-il d'autres propositions? Comme il n'y en a pas, il est proposé par le sénateur Pearson que le sénateur Chalifoux occupe le fauteuil. Plaît-il aux membres du comité d'adopter la motion?

Des voix: Oui.

M. Thompson: Adoptée. J'invite le sénateur Chalifoux à prendre le fauteuil.

Le sénateur Thelma J. Chalifoux (présidente) occupe le fauteuil.

La présidente: Je vous remercie beaucoup de me juger apte à présider ce très important comité.

Nous allons passer tout de suite au prochain point à l'ordre du jour, qui est l'élection du vice-président.

Le sénateur Pearson: Je propose la candidature du sénateur Johnson.

La présidente: Y a-t-il d'autres propositions? Comme il n'y en a pas, vous plaît-il, honorables sénateurs, d'adopter la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Adoptée. Bienvenue à vous, madame la vice-présidente.

Le sénateur Johnson: C'est toute une surprise après neuf ans.

La présidente: Avant de passer au vif du sujet, j'aimerais vous présenter notre nouveau greffier. Je vais demander à Mme Joseph de nous donner un aperçu du parcours d'Adam Thompson. Vous pourriez également nous dire ce que vous allez faire maintenant.

Mme Jill Anne Joseph, greffière de comité: Honorables sénateurs, Adam Thompson est nouveau dans notre service. Il a réussi un concours il y a cinq mois et est arrivé à la Direction des comités pendant la période plutôt calme des élections, ce qui a été un grand avantage pour lui. Il a ainsi eu le temps de se documenter et de poser des questions. Il a étudié en sciences politiques à l'université Queen's et a travaillé auprès du parlement étudiant de Queen's pendant plusieurs années. Il a ensuite travaillé au MAINC et assuré la liaison parlementaire. Avec Adam Thompson, le comité s'adjoint quelqu'un qui a une bonne connaissance des questions de fond et de la procédure. Il a fait ses preuves.

Quant à moi, je passe au Comité des affaires juridiques et constitutionnelles. Ce changement survient parce que nous prévoyons qu'il y aura deux nouveaux comités au cours de la présente législature. Nous avons aussi deux nouveaux greffiers de comité. La direction voulait des gens d'expérience pour les nouveaux comités, ce qui a nécessité une réorganisation. C'est à regret que je quitte le Comité des peuples autochtones, avec lequel j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Les deux années que j'ai passées avec vous m'ont paru bien courtes. Je vous remercie. Ce fut agréable et intéressant de travailler avec vous.

Le sénateur Pearson: Vous avez fait du bon travail pour nous.

La présidente: Jill Anne a accepté de venir prêter main-forte à Adam si cela s'avérait nécessaire. Je lui en suis reconnaissante.

Maintenant que Adam nous a été présenté et que nous avons dit non pas «adieu», mais «à la prochaine» à Jill Anne, passons maintenant au troisième point à l'ordre du jour, sur le Sous-comité du programme et de la procédure. J'aimerais une proposition au sujet de la motion suivante:

Que le Sous-comité du programme et de la procédure se compose de la présidente, de la vice-présidente et d'un autre membre du comité désigné après les consultations d'usage.

Je suis prête à recevoir les propositions. Il s'agit du comité de direction.

Le sénateur Pearson: On ne vous propose pas nécessairement un nom. Vous obtenez la permission de consulter et de désigner quelqu'un.

La présidente: J'aimerais que quelqu'un propose la motion.

Le sénateur Pearson: Comme j'en ai déjà proposé deux, je cède ma place à quelqu'un d'autre.

Le sénateur Wilson: J'en fais la proposition.

Le sénateur Christensen: J'appuie la motion.

La présidente: Le sénateur Christensen a appuyé la motion.

La présidente: Nous avons accordé l'autorisation de consulter et de désigner quelqu'un.

Je ne sais pas si j'en ai l'autorisation ou non, mais j'aimerais proposer la candidature du sénateur Pearson au sein comité de direction, étant donné qu'elle en a fait partie au cours de la dernière législature.

Des voix: D'accord.

Le sénateur Pearson: La motion est ainsi formulée parce que, si pour une raison ou une autre je ne suis pas ici, vous avez le pouvoir de désigner quelqu'un d'autre.

La présidente: Justement.

Êtes-vous d'accord avec la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Nous passons à la quatrième motion sur l'impression des délibérations du comité. La motion est la suivante:

Que le comité fasse imprimer ses délibérations; et

Que la présidente soit autorisée à fixer la quantité en fonction des besoins.

Le sénateur Christensen: J'en fais la proposition.

La présidente: Appuyée par le sénateur Cordy.

Êtes-vous tous en faveur?

Des voix: Oui.

La présidente: La cinquième motion porte sur l'autorisation à tenir des réunions et l'impression des témoignages en l'absence de quorum.

Le sénateur Cochrane: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur?

Des voix: Oui.

La présidente: Nous passons maintenant au rapport financier.

Que, conformément à l'article 104 du Règlement, la présidente soit autorisée à faire rapport des dépenses faites au cours de la dernière session.

Le sénateur Johnson: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur de la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Il est maintenant question du personnel de recherche.

Que le comité demande à la Bibliothèque du Parlement d'affecter des attachés de recherche auprès du comité.

Le sénateur Cochrane: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur de la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Nous passons maintenant à l'autorisation d'engager des fonds et d'approuver les comptes à payer. Quelqu'un veut-il proposer la motion?

Le sénateur Johnson: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur de la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Nous en sommes maintenant à la neuvième motion, sur les voyages.

Que le comité autorise le Sous-comité du programme et de la procédure à désigner, au besoin, un ou plusieurs membres du comité de même que le personnel nécessaire, qui se déplaceront au nom du comité.

Quelqu'un veut-il proposer la motion?

Le sénateur Cordy: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous d'accord?

Des voix: Oui.

La présidente: Adoptée.

Nous passons maintenant à la motion sur les frais de déplacement et de séjour des témoins.

Le sénateur Christensen: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur de la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Adoptée.

Nous passons maintenant à la onzième motion sur la diffusion des délibérations publiques par les médias d'information électronique.

Le sénateur Tkachuk: J'en fais la proposition.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur de la motion?

Des voix: Oui.

La présidente: Adoptée.

Le douzième point à l'ordre du jour traite de l'horaire des séances régulières. Nous devons examiner la question, et ce sera difficile. Nous en avons discuté au Sénat cet après-midi. Les réunions sont prévues le mardi matin, de 9 h 30 à 11 h 30, et le mercredi après-midi, à partir de 17 h 45.

Le sénateur Wilson: Ça va. Le mercredi soir, j'imagine que nous aurons quelque chose à manger. Nous pourrons survivre.

La présidente: Nous venons d'adopter une motion sur le budget.

Le sénateur Wilson: Nous n'allons pas siéger jusqu'à 20 heures sans rien manger, n'est-ce pas?

La présidente: Non.

Le sénateur Gill: À quelle heure est la réunion le mercredi?

La présidente: À 17 h 45.

Le sénateur Johnson: Nous réussissons habituellement à tout faire à la réunion du mardi matin, à 9 h 30.

Le sénateur Wilson: J'ai besoin de trois semaines pour m'adapter à l'horaire du mardi matin, mais je finirai par y être.

La présidente: Nous passons maintenant à la rubrique des autres questions. Les sénateurs veulent-ils poursuivre à huis clos à ce sujet? Il y a deux jeunes étudiants d'université qui assistent à nos travaux pour leurs études. C'est au comité de décider. Si la séance se poursuit à huis clos, nous pouvons leur demander de partir.

Le sénateur Gill: Devons-nous discuter de quelque chose de particulier?

La présidente: Non.

Le sénateur Gill: La séance peut rester publique, alors.

La présidente: Il va être question de nos travaux futurs. Le premier sujet est notre étude sur les parcs. Les parcs nationaux nous ont demandé de faire cette étude parce qu'ils n'ont pas le budget nécessaire. Une étude faite sur un parc a suscité beaucoup d'intérêt au sujet du développement économique dans les localités entourant le parc. Il y a dix parcs nationaux dans les territoires, et on aimerait savoir quelles sont les perspectives de développement économique pour les localités environnantes. C'est la raison pour laquelle on nous a demandé de faire cette étude. Un sous-comité a été créé et c'est le sénateur Christensen qui en était la présidente. Avons-nous besoin de la renommer à la présidence du sous-comité?

Le sénateur Pearson: Il faut d'abord obtenir l'ordre de renvoi, l'original.

La présidente: On s'occupe d'abord de l'ordre de renvoi.

Le sénateur Pearson: Il faut commencer par produire l'ordre de renvoi. J'en fais donc la proposition.

La présidente: Très bien. Le sénateur Pearson propose l'ordre de renvoi.

Le sénateur Tkachuk: N'est-il pas permanent?

La présidente: Non.

Le sénateur Christensen: Nous avons eu une série d'audiences avec le bureau du ministre.

Le sénateur Tkachuk: Faut-il présenter une motion au Sénat pour pouvoir poursuivre nos travaux à partir d'où on en était?

La présidente: C'est prévu au deuxième paragraphe.

Le sénateur Tkachuk: Oui.

Le sénateur Pearson: Je propose que la présidente fasse reporter l'ordre de renvoi.

La présidente: Êtes-vous tous en faveur?

Des voix: Oui.

La présidente: Adoptée.

Le prochain ordre de renvoi est de portée plus générale. Nous allons attendre qu'il soit distribué.

Le sénateur Christensen: La documentation qu'on nous a fournie au sujet de cette étude était assez imposante. J'ai pris une semaine de mes vacances pour l'examiner. C'est très instructif et bien fait.

La présidente: J'aimerais que quelqu'un propose l'ordre de renvoi. Il est très vaste, mais nécessaire. La Commission Crie-Naskapie aimerait nous rencontrer. Il est important de proposer cet ordre de renvoi.

Le sénateur Christensen: Ne fait-il pas déjà partie du mandat du comité?

Le sénateur Pearson: Le Comité des peuples autochtones n'a-t-il pas un mandat?

La présidente: Le comité n'a pas d'ordre de renvoi.

M. Thompson: Le comité n'a pas d'ordre de renvoi permanent comme les comités permanents de la Chambre des communes. Il peut examiner seulement les questions qui lui sont renvoyées par le Sénat.

Le sénateur Johnson: Que fait-on de l'ordre de renvoi proposé?

Le sénateur Pearson: Autant que je le sache, c'est le sujet d'étude du comité.

La présidente: Nous voulons le faire adopter pour pouvoir inviter les dirigeants et les représentants des associations autochtones à venir discuter de questions traitant de ce que notre comité étudie.

Le sénateur Tkachuk: On dirait que nous demandons au Sénat de nous donner un ordre de renvoi alors que c'est au Sénat de nous renvoyer des questions à étudier. Je ne vois pas vraiment pourquoi nous faisons cela.

Mme Joseph: Je dirais simplement que ce n'est pas nouveau. Les sénateurs constateront que d'autres comités ont des ordres de renvoi généraux qui ressemblent au mandat qui leur est attribué de temps à autre conformément au Règlement du Sénat. Ils peuvent ainsi assurer le suivi de certaines questions qui les intéressent même si elles ne se rapportent pas précisément à un ordre de renvoi dont ils ont été saisis.

Par exemple, la Commission Crie-Naskapie a écrit au sénateur Chalifoux l'automne dernier pour lui demander de venir présenter son rapport annuel au comité. En principe, vous n'êtes pas autorisés à recevoir la commission. De plus, il est peu probable que l'on vous confie bientôt un ordre de renvoi précis vous permettant de la convoquer.

Si vous avez un ordre de renvoi général, ce qui n'est pas une nouveauté, vous pouvez inviter la commission à venir présenter son rapport annuel, et vous pouvez inviter d'autres témoins de temps à autre. Vous pourriez inviter les nouveaux dirigeants de l'APN ou de l'AFAC.

Le sénateur Pearson: Je pensais que cela allait de soi étant donné que nous étions le Comité des peuples autochtones. Je comprends maintenant que ce n'était pas le cas. Cependant, le fait d'avoir à présenter un rapport final au plus tard le 2 juin 2002 me paraît étrange dans les circonstances. De quoi fera-t-on rapport?

M. Thompson: J'ai prévu une longue échéance quand j'ai rédigé le projet d'ordre de renvoi. L'objectif de cet ordre de renvoi que d'autres comités ont adopté, comme le Comité de l'agriculture, n'est pas de déboucher sur des conclusions précises, mais plutôt de donner l'occasion au comité d'entendre les intervenants intéressés à présenter leur rapport, comme c'est le cas des Cris et des Naskapis, ou d'inviter d'autres témoins. C'est pourquoi l'échéance est si lointaine, vu que la portée du mandat est vaste.

Le sénateur Pearson: Je comprends le premier aspect, mais je ne vois vraiment pas pourquoi le comité doit présenter un rapport?

M. Thompson: Je crois qu'on exige que l'ordre de renvoi indique que le comité va présenter un rapport. On a prévu une date d'échéance loin dans le temps pour répondre à cette exigence. Le comité pourra alors inviter les témoins qu'il veut entendre.

Le sénateur Gill: Notre mandat est très général. Dans le cas du rapport de la Commission Crie-Naskapie, notre rapport sera ultérieur à l'accord conclu avec le gouvernement. Est-ce à dire que nous devons faire rapport des résultats de l'accord? Faut-il faire le suivi de l'accord? La Commission va nous expliquer la situation depuis la signature de l'accord il y a quelques années. C'est la responsabilité de notre comité.

La présidente: Je ne vois pas les choses ainsi. Beaucoup de témoins veulent comparaître pour s'assurer que nous prenons connaissance de leur rapport.

Le sénateur Gill: Ne s'attendent-ils pas à ce que nous formulions des recommandations sur ce qui va bien ou mal?

La présidente: Pas du tout. Nous pouvons le préciser clairement. Si les gens veulent venir nous rencontrer, comme c'est le cas des Cris et des Naskapis, nous pouvons indiquer clairement qu'ils ne peuvent s'attendre à ce que nous soyons prêts à les recevoir.

Le sénateur Wilson: Comme c'est très général, cela couvre l'essentiel. Quels sont les critères que nous appliquerons pour décider des questions à étudier? Allons-nous simplement répondre si les gens demandent à venir nous rencontrer? Quels critères serviront à déterminer ce que nous allons faire et ce que nous ne ferons pas parce que nous n'avons pas le temps?

La présidente: Ce serait au comité de décider.

Le sénateur Wilson: Le Comité du programme ferait des propositions.

Le sénateur Johnson: Le rapport final pourrait simplement indiquer les intervenants que nous avons rencontrés ou à qui nous avons parlé.

Le sénateur Tkachuk: Il serait ensuite déposer à la Chambre des communes et au Sénat. Normalement, si on veut qu'une question soit approfondie, elle nous est renvoyée. Si cette motion vise à sauter cette étape et à nous renvoyer nous-mêmes la question, pourquoi faire cela?

Mme Joseph: Je ne pense pas que vous voudriez qu'on vous renvoie précisément cette question. Comme le sénateur Gill l'a dit, vous seriez alors obligés d'évaluer la situation.

En fait, les Cris et les Naskapis veulent vous informer de leur situation, vous faire part des difficultés qu'ils éprouvent à faire modifier la loi et vous indiquer les autres priorités de leur population.

Plus tard, si ces questions vous sont renvoyées, les informations ainsi obtenues pourront vous être utiles. Vous pouvez alors déterminer que vous ne voulez pas vous pencher là-dessus. Vous pouvez envoyer une lettre indiquant que ces questions ne font pas partie de votre mandat, qu'il faudrait un ordre de renvoi précis que vous ne comptez pas obtenir, et que vous ne pouvez pas les recevoir.

Le sénateur Johnson: Ces ordres de renvoi sont nécessaires pour que nous puissions entendre ces groupes qui nous envoient des informations.

Le sénateur Pearson: Je siège à ce comité depuis un certain temps et je ne me rappelle pas avoir entendu parler d'un ordre de renvoi semblable avant. Nous avons reçu les Cris et les Naskapis avant l'étude sur la gestion des affaires publiques. C'est un des premiers groupes que nous avons entendus.

Le sénateur Cochrane: Si le rapport est présenté à la Chambre des communes, au Sénat et aux dirigeants et que nous avons la possibilité de prendre connaissance de leurs préoccupations et de leur rapport, pourquoi aurions-nous besoin de les inviter à venir faire de nouveau état de la situation?

La présidente: C'était simplement un exemple pour expliquer le renvoi proposé. D'autres dirigeants aimeraient comparaître devant nous. J'ai entendu dire que des groupes de femmes autochtones voulaient venir nous rencontrer, mais c'est au comité de décider s'il veut les entendre.

Le sénateur Pearson: Je suis portée à penser qu'il vaut mieux se passer de ce renvoi. Autrement, nous ne pourrons pas refuser de les entendre.

Le sénateur Johnson: Je ne vois pas pourquoi nous en avons besoin.

Le sénateur Cochrane: C'est une boîte de Pandore.

Le sénateur Wilson: Je pense que ce renvoi correspond aux attributions du comité. Nous ne devrions pas laisser les autres établir notre programme, et j'aimerais que le comité de direction se réunisse bientôt et propose un programme que nous pourrions suivre. Sinon, nous nous laissons faire.

Le sénateur Gill: Je reviens sur ce dont on a parlé un peu plus tôt. Il y a des recommandations dans les rapports. Nous avons tellement de questions à discuter au sujet des peuples autochtones. Si nous voulons entendre des témoins, il faudrait que ce soit en vue d'un objectif, pour prendre une décision ou formuler des recommandations. Il est inutile d'entendre des témoins si on ne peut pas intervenir d'une certaine façon, en formulant des recommandations ou autrement. Il y a tellement à faire. Nous devrions avoir un objectif quand nous entendons des témoins.

Le sénateur Pearson: Je suis d'accord, sinon ils peuvent faire pression sur nous individuellement. Je proposerais que nous mettions cela de côté pour l'instant.

La présidente: Il est proposé que nous mettions la question de côté.

Le sénateur Johnson: Le comité de direction la réexaminera.

La présidente: Nous allons renvoyer la question au comité de direction.

Vous remarquerez que le sénateur Carney est membre du comité. Elle n'est pas ici aujourd'hui, mais elle nous a envoyé une lettre.

Le sénateur Johnson: Encore ici, madame la présidente, je proposerais que le comité de direction examine la question. C'est un mandat énorme. Cela exigerait que nous nous occupions des femmes dans toutes les provinces, et pas seulement de celles de la Colombie-Britannique. Cela ne fait sûrement pas partie de notre programme actuellement. Je pense que c'est ce que nous devrions faire. C'est ce que je recommande.

La présidente: Êtes-vous tous d'accord?

Des voix: D'accord.

La présidente: La question sera renvoyée au comité de direction.

Le sénateur Johnson: J'aimerais simplement expliquer la situation. On nous a demandé, au cours des dernières années, d'étudier la situation des femmes dans la Loi sur les Indiens. Nous devons d'abord établir nos priorités, et nous informerons le sénateur Carney en conséquence, dans l'éventualité où elle assiste à une réunion le mois prochain.

La présidente: Oui, nous l'informerons par écrit.

La prochaine question est l'étude des Autochtones vivant en milieu urbain. Ce sera un sujet important. Je propose au comité que nous terminions d'abord l'étude sur les parcs. Nos attachés de recherche ont déjà fait beaucoup pour la préparation de l'étude. Avant la dissolution du Parlement, le comité au complet avait décidé que nous examinerions d'abord la question des jeunes dans le cadre de cette étude sur les Autochtones vivant en milieu urbain. Ce sera une vaste étude et la participation devra être grande. Tonina Simeone a effectué pour nous une analyse documentaire sur le sujet, et nous la félicitons de son travail.

J'aimerais entendre vos commentaires et vos instructions pour orienter le comité de direction. Nous pouvons ensuite formuler l'ordre de renvoi nécessaire.

Le sénateur Johnson: Je pense que nous devrions d'abord donner aux membres du comité l'occasion de prendre connaissance de la documentation que nous avons, et nous pourrons en discuter plus à fond la semaine prochaine. Je ne pense pas que nous pouvons en discuter vraiment aujourd'hui. Les membres, dont la plupart sont nouveaux au sein du comité, ne savent même pas que cette étude est au programme. Je ne sais pas ce que les autres en pensent, mais c'est ce que je proposerais.

La présidente: Mme Simeone a aussi pu se procurer le vidéo Indian Posse: Life in Aboriginal Territory. Ce film raconte l'histoire d'une bande de jeunes, et nous devrions pouvoir le visionner. Nous pouvons y revenir la semaine prochaine et donner à tous l'occasion de voir le vidéo.

Le sénateur Pearson: J'aimerais dire, à l'intention des nouveaux membres du comité, que nous cherchons non pas des problèmes, mais des solutions. Nous essayons de trouver les meilleures pratiques et de bons modèles, qui fonctionnent bien. Le sénateur Watt dira qu'on a fait trop d'études, mais nous essayons de trouver ce qui fonctionne et de proposer des stratégies. C'est ce dont nous avons discuté jusqu'ici.

La présidente: Je suis souvent allée à Winnipeg et je sais ce qu'on fait là-bas. L'Aboriginal Society de Winnipeg fait des choses très intéressantes à la maison Thunderbird. Nous devons commencer à examiner ce que les Autochtones font en Saskatchewan et en Alberta, sur tous les plans, pour essayer de résoudre le problème. C'est ce que nous comptons faire.

Le sénateur Johnson: Le sénateur Pearson dit qu'il y a beaucoup de réalisations constructives. Nous voulons nous assurer qu'elles servent d'exemple, pour qu'il n'y ait plus toutes ces histoires tristes. Cependant, je pense que nous devrions regarder ce vidéo.

J'aimerais expliquer un peu le contexte de cette étude. Pendant deux ans, nous avons étudié l'autonomie gouvernementale. Deux grandes questions s'en sont dégagées, la situation tragique des Autochtones et des jeunes vivant en milieu urbain et, bien sûr, le fait que les femmes tenaient beaucoup à ce que la Loi sur les Indiens soit modifiée avant qu'on fasse quoi que ce soit au sujet de l'autonomie gouvernementale. Ce n'est pas notre champ d'activité actuellement et nous avons décidé de porter notre attention sur la situation en milieu urbain. On ne l'a jamais fait de façon constructive avant.

C'est un défi incroyable pour nous. Nous allons sûrement beaucoup apprendre et notre contribution peut être importante. La documentation réunie par Mme Simeone est déjà un excellent départ. Nous pourrons en reparler la semaine prochaine.

Si les nouveaux membres veulent en savoir davantage sur l'origine de cette étude, nous serons heureux de répondre à leurs questions.

Le sénateur Cochrane: Au cours de la dernière législature, j'ai eu l'occasion de remplacer un membre du comité, et j'étais là quand le comité a entendu un groupe qui venait du nord du Québec, je pense. Ce qu'il faisait était formidable. Je vais essayer de retrouver dans mes notes de quel groupe il s'agissait, mais j'ai vraiment été impressionnée par ses réalisations et le travail d'équipe entrepris. Nous pourrions probablement obtenir de bonnes suggestions de sa part. Ce qu'il fait peut probablement s'appliquer ailleurs.

La présidente: Y a-t-il d'autres commentaires à ce sujet?

Le sénateur Pearson: Il y a quelque chose dont j'aimerais parler au comité, parce que c'est vraiment merveilleux. Je participe à la préparation de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants qui aura lieu en septembre, et nous avons intégré les jeunes à nos délégations, comme nous nous étions engagés à le faire. Nous avons maintenant trois délégations, deux à New York et une en Jamaïque. Il y a toujours eu un participant autochtone. Le dernier était un jeune homme du nom de Myron John WolfChild. Il vient de la Réserve des Gens-du-Sang. Il a été formidable. Les gens étaient sidérés par sa façon de s'exprimer, de se présenter et de communiquer avec les autres jeunes. Nous sommes très heureux d'avoir pu lui offrir cette chance. Le MAINC finance la participation de ces jeunes qui doivent avoir moins de 18 ans. Il fait de l'excellent travail.

Le sénateur Cochrane: Ne pourrions-nous pas mettre en oeuvre dans les centres urbains des mesures qui fonctionnent bien dans les régions rurales?

La présidente: Il y a plusieurs aspects que nous devons examiner à ce sujet, dont la question de la migration. Le gouvernement -- comme tous ceux qui l'ont précédés, en fait -- a vraiment aidé les gens d'autres pays à venir s'établir dans notre pays. Il est question ici de la migration de gens vivant à l'intérieur de nos frontières, du déplacement de populations des régions rurales vers les villes. C'est un aspect important à examiner. Que se passe-t-il à l'intérieur de nos frontières?

Il y a six mois, j'ai rencontré un fonctionnaire du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration dans l'avion. Il se demandait pourquoi le gouvernement offrait tellement d'avantages à ceux qui arrivaient d'autres pays, mais n'en offrait pas aux gens qui se déplacent à l'intérieur de nos propres frontières. C'est un autre sujet intéressant à examiner.

Au sujet du vidéo, nous pouvons le regarder entre 9 h 30 et 11 h 30. Nous devons nous assurer que le Sous-comité des parcs est reconduit. Nous pourrons alors reprendre cette l'étude. Il faut compter deux ou trois ans de travail avant la présentation du rapport final.

Le sénateur Gill: N'est-ce pas la tâche du comité de direction d'établir les sujets à traiter? Outre l'étude sur les Autochtones vivant en milieu urbain, y a-t-il d'autres sujets prévus?

La présidente: Nous avons prévu cela au cours de la dernière session, et c'est toujours ainsi que je travaille. J'aime que ce soit le comité au complet qui prenne la décision finale. Le comité de direction peut faire des recommandations, mais le comité au complet doit en discuter et décider. C'est ainsi que nous avons décidé que les jeunes seraient notre priorité.

Dans le cas des jeunes, nous allons en fait étudier la cellule familiale au complet parce que, comme vous le savez, sénateur Gill, c'est ce que veut l'approche holistique. Si on examine le problème des jeunes, il faut aussi étudier la situation des femmes et des familles; il faut tout examiner. L'étude sur les jeunes est un bon départ, mais ces décisions doivent être prises par le comité au complet. Sinon, quel est l'intérêt d'avoir un comité?

Le sénateur Gill: Cela veut dire que nous aurons toujours la possibilité de proposer d'autres sujets?

La présidente: Le dialogue sera continu. Nous avons besoin que le comité au complet donne son avis et prenne des décisions.

S'il n'y a rien d'autre, je vous signale que je vais prononcer un discours en réponse au discours du Trône au sujet des peuples autochtones et de la façon dont nous les définissons.

Le sénateur Gill: Nous devrions en discuter avant.

La présidente: J'ai rédigé ma première ébauche.

La séance est levée.


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