Délibérations du Comité sénatorial permanent
des affaires étrangères
Fascicule 9 - Annexe A
COMMENTAIRES FAITS PAR
LE PROFESSEUR VLADIMIR POPOV
LORS D'UNE RÉUNION DU COMITÉ, LE 13 MARS 2001
(extrait du fascicule no 1, Affaires étrangères)
Le sénateur Corbin: Monsieur Popov, notre mandat consiste, entre autres,
à examiner la politique et les intérêts du Canada dans la région. Avez-vous
des critiques à faire au sujet de la façon dont le Canada traite la Russie?
M. Popov: Je ne suis pas sûr de pouvoir vous aider à ce sujet parce que
je n'en connais pas beaucoup sur les relations entre le Canada et la Russie. Par
contre, si vous me demandiez quelle est la mesure la plus importante que le
Canada pourrait prendre pour améliorer son image aux yeux des Russes, je vous
dirais qu'un ou deux agents d'immigration de plus pourraient être affectés à
l'ambassade du Canada. Je suis citoyen russe et je sais de quoi je parle. J'ai
enseigné au Canada pendant une dizaine d'années. Tous les deux ans, je viens
enseigner pendant deux semestres. Je me procure un visa canadien et un permis de
travail pratiquement chaque année, et je suis désolé de dire que les
formalités deviennent de plus en plus compliquées, probablement en raison d'un
manque de personnel. C'est aussi simple que cela. Deux agents d'immigration de
plus permettraient probablement de régler tous ces problèmes.
Malheureusement, il y a une série d'ambassades à Moscou qui n'offrent pas de
bons services, et celle du Canada est l'une des trois pires. Celle de la
République tchèque, qui exige des visas depuis peu, en est une autre. La
troisième est peut-être celle de l'Allemagne, mais il est possible que ce soit
parce qu'il y a tellement de gens qui se rendent dans ce pays. De toute façon,
l'ambassade canadienne figurait sur cette liste à un moment donné.
Cette question n'est pas exactement à l'étude, mais c'est celle qui m'est
venue tout de suite à l'esprit quand vous m'avez demandé ce que je
reprocherais au Canada. Ce n'est pas le problème le plus important, évidemment.
Au sujet des relations commerciales et des investissements, j'aurais une ou deux
choses à signaler, en rappelant toutefois que je ne m'y connais pas vraiment
sur ce sujet.
QUESTION POSÉE DANS LA CHAMBRE DU SÉNAT
(extrait des Débats du Sénat du 22 mars 2001)
Les affaires étrangères
La Russie-Les services à l'ambassade à Moscou
L'honorable Eymard G. Corbin: Honorables sénateurs, puisque nous sommes
sur le sujet des affaires étrangères, je me permets de soulever une question
qui a été portée récemment à l'attention du Comité sénatorial permanent
des affairesétrangères. Nous avions alors pour témoin un éminent économis
te russe, M. Vladimir Popov. Ce dernier s'est plaint de la piètre qualité des
services à l'ambassade du Canada à Moscou. Il a dit qu'il est extrêmement
pénible, voire même carrément frustrant, pour les citoyens russes qui veulent
venir au Canada au moyen d'un passeport ou d'un visa, de ne pas obtenir un
service rapide et compétent. Il a même été jusqu'à dire que le bureau des
passeports et des visas de l'ambassade du Canada était parmi les trois pires à
Moscou, en ajoutant que l'ajout de personnes compétentes à ce bureau
améliorerait considérablement les choses. La ministre va-t-elle porter cette
question à l'attention du ministre des Affaires étrangères?
L'honorable Sharon Carstairs (leader du gouvernement): Honorables
sénateurs, je remercie l'honorable sénateur de sa question. Il est certain que
notre réputation dans tout pays étranger dépend du service que nous offrons
non seulement aux ressortissants canadiens dans ce pays, mais aussi à tous ceux
qui souhaitent venir dans notre pays pour différentes raisons.
Honorables sénateurs, je serais ravi de soulever cette question précise
concernant le bureau de Moscou, et particulièrement la section des passeports,
auprès du ministre des Affaires étrangères d'ici quelques jours.
RÉPONSE DONNÉE DANS LA CHAMBRE DU SÉNAT
(extrait des Débats du Sénat du 25 avril 2001)
La Russie-Les services à l'ambassade à Moscou
L'honorable Eymard G. Corbin: Honorables sénateurs, tel que le prévoit
le Règlement, pourrais-je demander au leaderadjoint du gouvernement de me
donner la réponse oralement?
L'honorable Fernand Robichaud (leader adjoint dugouvernement): Honorables
sénateurs, tel que l'a demandél'honorable sénateur Corbin, voici la réponse:
Les lois sur la protection de la vie privée nous empêchent de discuter de cas
particuliers en public. Les agents des visas à Moscou offrent un service
professionnel de qualité à la population d'une vaste région géographique,
parfois dans des conditions difficiles.
Actuellement, la section des visas de Moscou est le seul bureau qui offre des
services à la population d'un vaste territoire qui comprend la Russie,
l'Arménie, le Kazakh stan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
La charge de travail à notre bureau de Moscou est considérable. Le nombre de
demandes de visiteurs est passé de 14 433 en 1997 à 15 906 en 2000. Les
demandes d'immigration ont également augmenté, de 2 459 en 1997 à 3 242 en
2000.
Un autre facteur qui complique énormément la situation est le traitement
complexe nécessaire en raison des possibilités de fraude. En janvier et
février 2001 par exemple, notre bureau de Moscou a contrôlé la qualité des
documents présentés par les demandeurs et a découvert que 28 p. 100 de ces
documents étaient frauduleux.
Cinq employés de soutien ont été embauchés pour l'année 2000-2001. En outre,
pour l'année 2001-2002, nous avons affecté à Moscou un autre agent canadien
et cinq employés de soutien de plus, dans le but de mieux servir les clients.
On construit dans le moment à l'ambassade de Moscou une annexe temporaire
jusqu'à ce qu'un nouvel édifice permanent soit construit. Cet espace
supplémentaire permettra d'offrir un service de meilleure qualité aux clients,
en aménageant une salle d'attente, par exemple. Compte tenu de la population
nombreuse en Russie, un nouveau bureau des visas sera ouvert à Saint-Pétersbourg,
en août 2001; il sera doté de deux agents canadiens et de deux employés de
soutien. Ce nouveau bureau permettra d'alléger la charge de travail au bureau
de Moscou.