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Le décès de l’honorable Pierre De Bané, C.P.

Déclarations de sénateurs – Hommages

26 février 2019


L’honorable Sénateur Peter M. Boehm :

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui en me joignant à mes collègues pour rendre hommage à l’honorable Pierre De Bané. Son dévouement envers les Canadiens et Canadiennes n’était pas limité au temps qu’il a passé au Sénat, mais s’est reflété tout au long de sa carrière qu’il a consacrée à servir le public. Comme beaucoup de Canadiens et de Canadiennes, y compris plusieurs d’entre nous au Sénat, les origines de Pierre proviennent de l’extérieur de notre pays. Il était un fier arabe francophone qui s’était installé à Ottawa avec sa famille à l’âge de 11 ans.

Il s’est rapidement attaché à son pays d’adoption et pendant toute sa vie, il a donné en retour à la société qui l’a accueilli.

Chers collègues, Pierre a apporté une précieuse contribution au Canada. Avant d’être nommé sénateur en 1984, il a été avocat et professeur. Il a ensuite été élu député à cinq reprises et il a également été ministre. Je précise que ce n’est qu’un aperçu.

Personnellement, je l’ai connu lorsqu’il était ministre. À l’époque, j’étais jeune diplomate en poste à La Havane, à Cuba, où je préparais une seconde visite ministérielle. La première ne s’était pas très bien déroulée. À l’occasion de la deuxième, je devais être accompagné du ministre des Pêches et des Océans, qui était de passage. Évidemment, le ministre était Pierre De Bané.

Cuba était un allié du Canada dans le cadre de l’OPANO, soit l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest, parce que les infâmes Européens se servaient déjà abondamment dans nos stocks de poissons au large de la côte atlantique. Cette visite ministérielle revêtait une certaine importance et nous avions sollicité un entretien avec le président Castro. Nous l’avons rencontré tard en soirée.

Lors d’une séance d’information préalable, j’ai indiqué au ministre que le président Castro était toujours bien préparé et qu’il avait en mémoire toutes sortes de données et de statistiques. Le ministre m’a répondu « Ne vous inquiétez pas, je ne gâcherai pas votre carrière ». Lorsque le président Castro s’est enquis du total des prises admissibles sur la côte atlantique, le ministre avait une réponse. Castro a alors demandé ce qu’il en était sur la côte du Pacifique et le ministre avait encore une fois une réponse. Le président a semblé satisfait. Le ministre De Bané a alors dit « Vous oubliez que le Canada a également de la pêche en eau douce. » Fidel Castro en a pris bonne note et, pour ma part, j’ai éprouvé un immense respect à l’égard du ministre Pierre De Bané qui avait fait si bonne figure face à un adversaire plutôt coriace.

Je souhaite offrir mes plus sincères condoléances à son épouse, Élisabeth Nadeau, à son fils, Jean-Manuel De Bané, à Mme Marguerite Nadeau et au reste de sa famille et de ses amis.

Merci.

 

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