
Déclarations de sénateurs
La Liberté Le cent cinquième anniversaire
22 mai 2018
L’honorable Sénatrice Raymonde Gagné :
Honorables sénateurs, le 20 mai dernier, il y a deux jours, La Liberté, le seul journal d’actualité en français au Manitoba, a fêté ses 105 ans. C’est tout un exploit si l’on considère que, à l’heure actuelle, à peu près tous les médias occidentaux font face à des défis majeurs. Ici, au Canada, nous avons tous et toutes été saisis de la décision du quotidien La Presse de se détacher du groupe Power Corporation pour se constituer en organisme sans but lucratif. Il va sans dire que, grands ou petits, francophones ou anglophones, les médias vivent une période de turbulence et que, dans la plupart des cas, ils n’ont pas trouvé le modèle qui assure la rentabilité.
Dans le cas des médias francophones en milieu minoritaire, le défi est amplifié, et ce, au centuple. Ces médias s’adressent à une communauté de langue officielle minoritaire qui est déjà en mode de survie et dont la clientèle est évidemment plus restreinte. Ils jouent un rôle dans l’épanouissement des communautés et ils constituent un espace public qui favorise la promotion de la langue française. Il a été démontré que « plus il y a de médias de langue française dans leur environnement, plus les francophones en font l’usage ». Il ne fait pas de doute que les médias francophones offrent une présence et des liens qui sont essentiels à l’identité et à la construction de l’identité francophone au Manitoba.
Le journal La Liberté n’est pas un luxe. Il offre une vitrine à la francophonie manitobaine et à sa diversité. Il donne une voix aux communautés francophones et francophiles manitobaines. Il fait briller ceux et celles qui contribuent de façon particulière à la francophonie, à ses histoires, à ses accents et à ses couleurs.
Il va sans dire que le journal La Liberté était essentiel à l’épanouissement de sa communauté au moment de sa création en 1913. Aujourd’hui, il lui est indispensable.