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Le Mois national de l'histoire autochtone

Déclarations de sénateurs

15 juin 2017


L’honorable Sénatrice Kim Pate :

Honorables sénateurs, alors que le Canada célèbre le Mois national de l'histoire autochtone ainsi que la contribution des peuples autochtones au Canada, je prends la parole aujourd'hui pour rendre un hommage tout particulier aux femmes autochtones qui ont pris des mesures pour promouvoir l'égalité et pour protéger la culture et les terres autochtones, notamment nos amies et collègues, les sénatrices Lovelace Nicholas et Dyck. Parmi les autres femmes qui méritent d'être soulignées, il y a les regrettées Mary Two-Axe Early et Patricia Monture, ainsi que Jeannette Corbiere Lavell, Sharon McIvor, Susan et Tammy Yantha, Lynn Gehl, Pam Palmater et Beatrice Hunter. Aujourd'hui, j'aimerais surtout parler de Mme Hunter.

Mme Hunter est une Inuite, une fille, une mère, une grand-mère et une défenseure des terres qui a récemment été incarcérée au pénitencier de Sa Majesté à St. John's, à Terre-Neuve, pour avoir fait valoir ses droits fondamentaux comme personne et comme Autochtone. Quel crime a-t-elle commis? Elle a participé à une manifestation pacifique contre le projet de Muskrat Falls, un projet qui a été entamé sans que des consultations adéquates aient été menées auprès de la communauté inuite qui occupe ce territoire. Mme Hunter n'a fait de mal à personne et elle était mue par un sentiment d'amour et de responsabilité envers sa famille, sa communauté et la terre.

Le gouvernement fédéral a réaffirmé l'engagement international du Canada à l'égard de l'adoption absolue de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones reconnaît que ces peuples ont des droits qui constituent des normes minimales nécessaires à la survie, à la dignité et au bien-être de leurs communautés, et que les gouvernements ont le devoir de les consulter concernant l'utilisation des terres. La Charte canadienne des droits et libertés garantit à Mme Hunter et à chaque personne au Canada la liberté d'expression et de réunion pacifique. La manifestation est un droit civil élémentaire, et non un délit qui justifie l'incarcération.

La semaine dernière, le sénateur Sinclair et moi avons rédigé une lettre ouverte à Dwight Ball, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, pour exprimer notre grande déception au sujet de l'incarcération de Mme Hunter. Nous avons exprimé notre préoccupation pour son bien-être et celui de sa famille. Comme nombre d'autres femmes incarcérées, Mme Hunter a été chaque jour soumise à des fouilles à nu; cela, après avoir été éloignée de force à mille milles de sa famille et de son réseau de soutien. Son histoire démontre à quel point le système judiciaire canadien continue de laisser tomber les femmes autochtones.

À l'approche des célébrations du 150e anniversaire du Canada, le pays entre dans une nouvelle ère où il reconnaît les torts historiques, s'efforce de les redresser, et fait appel aux processus de réconciliation pour renouveler les relations entre les gouvernements, les Canadiens et les Premières Nations.

C'est pourquoi nous encourageons tous les gouvernements à appuyer Mme Hunter et d'autres femmes autochtones dans leurs efforts. Ainsi, nous contribuerons tous à la réparation des torts du passé et du présent et oeuvrerons en vue d'une véritable réconciliation.

Merci, meegwetch.

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