DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le soutien à l'Ukraine
7 mars 2023
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour parler de l’invasion éhontée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie. Un an plus tard, cette guerre a fait de nombreuses victimes des deux côtés et des atrocités épouvantables ont été commises par les forces militaires et paramilitaires russes sous les ordres de leur dictateur, Vladimir Poutine. Cette guerre cynique a des conséquences internationales : pressions sur l’économie mondiale, graves répercussions sur la sécurité alimentaire, déplacements de masse d’Ukrainiens hors de leur pays et, oui, un exode de Russes qui ne veulent pas de la guerre de Poutine.
Il y a deux semaines, la communauté internationale a voté de façon très convaincante aux Nations unies pour condamner l’agression de la Fédération de Russie. Poutine a souvent été qualifié de stratège hors pair, dont les calculs lui donnent toujours une longueur d’avance et l’avantage de la situation. Or, aujourd’hui, comme on le dit familièrement, il a manqué son coup. L’armée russe a subi des pertes importantes et ses faiblesses ont été mises en évidence. L’OTAN est plus unie, plus solidaire et plus forte que jamais, la Finlande et la Suède étant sur le point de se joindre à l’alliance. L’Europe a tourné le dos aux importations d’énergie russe, aux relations d’affaires et au commerce avec la Russie. Nous avons tous uni nos efforts pour imposer les sanctions économiques et individuelles les plus strictes jamais prises. Nous avons fourni des armes et de l’aide financière à l’Ukraine. Poutine en avait-il tenu compte dans ses calculs? Probablement pas.
J’ai assisté à deux conférences majeures sur la politique de sécurité au cours de la dernière année. La première était le Forum international de la sécurité d’Halifax, en novembre dernier, et la seconde, la Conférence de Munich sur la sécurité, il y a à peine deux semaines. Lors de ces deux conférences, des dirigeants, des décideurs, des spécialistes et des parlementaires comme nous provenant de partout sur la planète avaient tous la même priorité : la guerre en Ukraine. La solidarité était forte et palpable.
Poutine est de plus en plus isolé. D’ailleurs, je crois que s’il veut demeurer en poste, il devra obtenir de petites victoires dont ses propagandistes pourront se servir pour manipuler la population russe. Le risque d’une dangereuse escalade de cette guerre est élevé, surtout si Poutine reçoit de l’aide étrangère en plus de celle que lui a déjà fournie le régime iranien.
En ce qui concerne les mesures à prendre, comme l’ont mentionné les dirigeants qui participaient à la Conférence de Munich, c’est le meilleur moment pour redoubler nos efforts. Je n’ai pas l’impression que les belligérants en présence soient prêts à entreprendre des négociations de si tôt. Le Canada a un grand rôle à jouer dans ce conflit et dans la suite des choses une fois qu’il sera terminé. À mon avis, le Canada doit continuer à prendre toutes les mesures qui s’imposent. Les dirigeants politiques et les ministres discutent avec leurs homologues, y compris leurs homologues ukrainiens, et offrent toute l’aide possible au Japon en ce qui concerne sa présidence du G7 cette année.
Lorsque la guerre sera terminée, deux sorts possibles attendent la Russie : soit elle sera une puissance mondiale affaiblie aux institutions fragiles qui dépend de sa production de matières premières, soit elle sera une dictature isolée mise au ban de la communauté internationale dont les visées ne correspondent plus à celles de la majorité des pays de la planète. Peut-être que ces deux possibilités se réaliseront.
Chers collègues, l’après-guerre sera long et difficile. En tant que parlementaires, nous devons maintenir un appui ferme à l’Ukraine et à sa population au meilleur de notre capacité, en particulier dans les prochains mois qui s’annoncent difficiles et dangereux.
Merci.