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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale contre la faim

30 mai 2023


Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui à la suite de la Journée mondiale contre la faim, qui a eu lieu le 28 mai 2023.

J’attire également votre attention sur une triste réalité : au Canada, de nombreux enfants, jeunes et adultes souffrent de la faim jour après jour. Nous savons aussi que les personnes qui habitent dans une localité nordique ou éloignée, les Autochtones, de même que les personnes marginalisées, racialisées et handicapées sont souvent victimes d’insécurité alimentaire.

Une personne souffre d’insécurité alimentaire quand ses finances ne lui permettent pas de jouir d’un accès adéquat ou constant à de la nourriture. Selon l’Enquête canadienne sur le revenu de 2021, un nombre alarmant de Canadiens sont aux prises avec ce problème. Près de 20 % des ménages ont connu au moins un épisode d’insécurité alimentaire en 2021, ce qui représente environ 7 millions de personnes, dont près de 2 millions d’enfants. Il s’agit d’une hausse considérable par rapport à 2020, et les plus touchés par ce phénomène sont les familles avec enfants.

En quoi est-ce important? Selon l’Association canadienne de santé publique, l’insécurité alimentaire est un déterminant social de la santé, c’est-à-dire l’un des nombreux facteurs sociaux et économiques influant sur la santé d’une personne. En tant que pédiatre, j’étais très bien placée pour constater les effets de l’insécurité alimentaire sur la santé physique et mentale de mes patients de même que sur leurs résultats scolaires et leurs capacités d’apprentissage.

Selon le groupe de recherche PROOF, de l’Université de Toronto, les adultes qui souffrent d’insécurité alimentaire sont plus susceptibles d’avoir une mauvaise santé buccale et de mourir jeunes et ils sont plus vulnérables aux maladies infectieuses, aux maladies cardiaques et aux problèmes de santé chronique comme la dépression, le diabète et l’anxiété. En un mot, l’insécurité alimentaire coûte très cher au réseau de la santé.

Dans son rapport de 2021, le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de l’autre endroit fait plusieurs recommandations importantes et demande notamment que le gouvernement « reconnaisse que la souveraineté alimentaire est une condition préalable à la sécurité alimentaire » pour les Autochtones et les habitants du Nord.

Selon le groupe de recherche PROOF :

Une abondance de preuves montre qu’il est possible de réduire l’insécurité alimentaire au moyen d’interventions des pouvoirs publics visant à améliorer les revenus des ménages à faible revenu.

L’insécurité alimentaire et la pauvreté sont inextricablement liées.

Il est également prouvé que les programmes alimentaires dans les écoles améliorent la fréquentation scolaire, l’apprentissage et le rendement scolaire et auront vraisemblablement une incidence positive sur la santé physique et mentale, non seulement pour les enfants mais aussi pour les familles.

En conclusion, je vous exhorte, chers collègues, à penser au potentiel gaspillé et perdu de nos enfants, à la souffrance des Canadiens qui vivent l’insécurité alimentaire et au coût qu’engendrent pour la société une augmentation des dépenses, notamment pour les soins de santé, et la perte de productivité. N’ayons pas peur de nous fier aux données et aux preuves scientifiques, de respecter d’autres modes de connaissance, notamment ceux de nos frères et sœurs autochtones, de nous relever les manches et de nous mettre au travail. Nos enfants comptent sur nous.

Merci. Meegwetch.

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