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Le décès de l'honorable Ed Broadbent, c.p., C.C.

Interpellation--Ajournement du débat

8 février 2024


L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Conformément au préavis donné par la sénatrice LaBoucane-Benson le 6 février 2024 :

Qu’elle attirera l’attention du Sénat sur la vie et la carrière de feu l’honorable Ed Broadbent, c.p.

 — Honorables sénateurs, à titre de représentant du gouvernement au Sénat, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un défenseur de la justice sociale, un partisan infatigable de la démocratie et une source d’inspiration pour la génération qui l’a suivi. Je parle bien sûr de l’honorable Ed Broadbent, qui est décédé le 11 janvier dernier.

Lorsque la nouvelle de sa mort a été rendue publique, les éloges ont fusé de toutes parts, tant de la part de ses anciens collègues que de ses opposants. En effet, Ed était respecté, admiré et sincèrement apprécié par tous ceux qui le connaissaient, y compris par ses adversaires politiques. C’était un véritable homme politique, dans le meilleur sens du terme. Il faisait la promotion des politiques en lesquelles il croyait. Il les défendait et se battait pour elles. Cependant, même si vous ne les appuyiez pas, il n’en faisait jamais une affaire personnelle. C’était un homme doux, mais tenace, qui était dévoué à notre pays et aux causes qui lui ont tenu à cœur tout au long de sa vie.

L’ancien premier ministre Brian Mulroney, l’un des principaux adversaires politiques d’Ed Broadbent dans les années 1980, l’a qualifié de « géant de la scène politique canadienne ». Il a déclaré :

Je le considère comme un grand parlementaire et un contributeur majeur au progrès du Canada au cours de la décennie ou de la décennie et demie que nous avons vécue ensemble […] Et c’était un homme extrêmement agréable et charmant à connaître.

L’Institut Broadbent, fondé par Ed en 2011, est guidé par les principes Broadbent de la social-démocratie canadienne :

[...] nous croyons que toutes les personnes ont une valeur égale et des droits égaux, et que nous tirons tous parti du fait de vivre dans une société de plus en plus égalitaire.

Nous sommes résolus à faire du Canada une société aussi diversifiée, juste et inclusive que possible. Ces valeurs nous tiennent à cœur aujourd’hui et elles sont importantes pour notre avenir.

Ces principes résument tout ce pour quoi Ed s’est battu au cours de sa longue carrière au service du public. L’institut qui porte son nom continuera à promouvoir ces principes et à les inculquer aux leaders de demain.

En tant que politiciens et législateurs, nous avons des leçons à tirer de son exemple. Ed Broadbent a défendu le Canada et les Canadiens, souvent ceux qui sont en marge de la société. Nous, au Sénat, représentons plus que nos régions. Nous prêtons nous aussi notre voix à ceux qui sont souvent sans voix.

Je terminerai par une citation du premier ministre Wab Kinew, qui a pris la parole lors de la cérémonie commémorative à laquelle j’ai eu l’honneur d’assister :

M. Broadbent laisse à la postérité un legs positif et empreint de joie. Il est un exemple dont nous gagnerions à nous inspirer aujourd’hui : on peut atteindre son but sans user de moyens discutables, on peut ne pas céder à ses pulsions les plus obscures et on peut placer sa confiance dans les autres Canadiens [...] Ed était une force implacable pour le bien.

Au nom du Sénat et du gouvernement du Canada, je présente mes condoléances à sa conjointe, Frances Abele; à ses enfants, Paul et Christine; à ses quatre petits-enfants, Nicole, Gareth, Caitlin et Brett; à ses deux arrière-petits-enfants, Alice et Freya; ainsi qu’à ses nombreux proches parents et amis.

Qu’il repose en paix.

Honorables sénateurs, c’est un honneur de prendre la parole pour rendre hommage à un grand Canadien, l’honorable Ed Broadbent. J’ajouterai mes observations à celles du sénateur Gold aujourd’hui et à celles de la sénatrice Frances Lankin il y a quelques jours.

M. Broadbent a servi le Canada avec distinction en tant que député d’Oshawa, puis d’Ottawa-Centre. Bien sûr, il a été le chef très respecté du Nouveau Parti démocratique du Canada pendant plus de 14 ans.

Ce qui était le plus important chez Ed Broadbent et ce qui fait de lui un véritable homme d’État, c’est qu’il était un leader qui défendait avec conviction des principes clairs, mais — et c’est là l’essentiel — il le faisait toujours dans le respect de ses interlocuteurs. Alors que certains abordent la politique comme un jeu où il est facile d’attiser la colère, voire la haine, Ed Broadbent s’attachait à être respectueux, à être en désaccord sans être désagréable — un art qui, malheureusement, est en train de se perdre en politique.

Je voudrais surtout parler du legs incroyable qu’il a laissé avec l’Institut Broadbent.

Chers collègues, vous savez peut-être que j’ai été président d’un groupe de réflexion, le Centre Pearson, pendant une décennie avant d’arriver au Sénat. Bien que les membres de ces groupes — le Centre Pearson et l’Institut Broadbent — aient été à certains égards concurrents, nos homologues de l’Institut Broadbent, dans la plus pure tradition néo-démocrate, ont collaboré avec nous et nous sommes devenus des compagnons dans l’univers des groupes de réflexion, toujours à la recherche de bonnes politiques publiques susceptibles d’améliorer la vie des Canadiens et de rendre le monde meilleur.

Je voudrais citer une partie des principes de l’Institut Broadbent qui, si je peux le formuler ainsi, révèlent l’avenir du legs politique d’Ed Broadbent. J’avais un plus long discours, mais le sénateur Gold a déjà dit la moitié de ce que je prévoyais dire. À l’évidence, nous avons la même sensibilité pour ce qui est de relever le caractère exceptionnel de M. Broadbent et de son institut.

Voici ce qu’affirme l’institut :

Toutes les personnes ont une valeur égale et des droits égaux, et nous tirons tous parti du fait de vivre dans une société de plus en plus égalitaire. Pour atteindre cet objectif dans un pays avec une économie de marché, il faut un processus continu de démarchandisation, qui vise à retirer du marché d’importants avantages sociaux et économiques, puis à les transformer en droits universels [...]

 — cela peut sembler un peu effrayant, mais c’est de cela qu’il est question —

[...] comme les services de santé, l’éducation, l’aide sociale et le logement.

En effet, la façon de s’attaquer à ces questions fait actuellement l’objet de débats et, parfois, de remises en question.

On ajoute : « Par conséquent, tous les ordres de gouvernement ont un rôle essentiel à jouer dans la prestation de services publics. »

Comme j’ai déjà travaillé dans le domaine des groupes de réflexion, je suis fermement convaincu que les groupes de réflexion indépendants contribuent à l’amélioration des politiques publiques au Canada. Ce qu’Ed Broadbent a fait, c’est créer un organisme dynamique qui se concentre sur des politiques novatrices tout en formant des militants pour faire évoluer l’idée d’une société juste et équitable.

Chers collègues, comme l’a dit récemment le premier ministre Justin Trudeau, le Canada se porte mieux grâce à la vie et à la contribution d’Ed Broadbent. Je suis tout à fait d’accord.

Nous partageons la peine de la famille et des amis d’Ed Broadbent, mais nous célébrons avec une profonde gratitude la vie d’un grand Canadien qui nous a tant apporté.

Merci.

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