DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de John Honderich, O.C., O.Ont.
18 mai 2022
Honorables sénateurs, la lieutenante-gouverneure Elizabeth Dowdeswell, le premier ministre Justin Trudeau et le maire de Toronto, John Tory, étaient là. Ses collègues du Toronto Star et du milieu journalistique étaient là. Sa famille et ses amis étaient là. Mercredi dernier, nous étions 400 de ses amis les plus proches à être réunis au centre-ville de Toronto, naturellement, pour rendre hommage à notre ami, John Honderich, décédé subitement le 5 février 2022.
John aurait adoré cette fête, au cours de laquelle le maire Tory lui a remis la clé de la Ville à titre posthume. Mary Deanne Shears, ancienne rédactrice en chef du Toronto Star, a évoqué l’époque où John partait en croisade à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de presse. Gord Cressy, ancien conseiller municipal, a évoqué son enfance aux côtés de John à l’école publique Bedford Park et la façon dont cet enfant issu d’un milieu favorisé a commencé dès son plus jeune âge à se mettre au service de la société.
Robin Honderich, le fils de John, a raconté son enfance aux côtés de sa sœur Emily, l’amour de John pour ses petits-enfants, Sebastian et George, et sa passion pour les gestes grandioses et les récits.
John Honderich a longtemps été le rédacteur en chef et l’éditeur du Toronto Star, le quotidien le plus lu au Canada. Il se consacrait à l’excellence du journalisme et était prêt à en payer le prix. Fervent défenseur de la justice sociale, il a également contribué à l’essor de Toronto et à en faire une ville d’envergure nationale. Il a fait du Canada un bien meilleur pays.
John a commencé sa carrière en 1973 comme copiste de nuit au Ottawa Citizen, apportant aux journalistes et aux rédacteurs la nourriture qu’ils commandaient tard le soir. En 1976, il s’est joint au Toronto Star. Au fil des ans, il a gravi les échelons du journal, passant de journaliste économique à chef des bureaux à Ottawa et à Washington, puis à rédacteur en chef en 1988 et éditeur en 1994. Il a quitté ce dernier poste après une décennie, mais est revenu au journal pour devenir président de son conseil d’administration jusqu’en 2020, quand le journal a été vendu à de nouveaux propriétaires.
Sous sa direction, le Toronto Star a remporté d’innombrables prix — trop pour que je les mentionne tous ici —, et plusieurs de ces prix reconnaissaient que le journalisme peut changer les choses pour le mieux.
Je me rappelle une longue série d’articles dans le Toronto Star où étaient publiées des données provenant de la police de Toronto qui révélaient que les conducteurs noirs étaient bien plus susceptibles que les conducteurs blancs de recevoir une contravention, de se faire amener à un poste de police et d’y être détenus jusqu’au lendemain. Beaucoup de Torontois ont été choqués d’apprendre l’existence de profilage racial, tandis que d’autres ont été surpris que le Star se livre à ce type de journalisme. C’était en 2002, 18 ans avant les manifestations organisées par le mouvement Black Lives Matter en 2020.
John lui-même s’est vu décerner d’innombrables prix et distinctions, comme l’Ordre du Canada. Son grand sourire me manquera. C’était un grand plaisir d’être en sa compagnie pour parler et bavarder de tout et de rien. Nous aurions dû avoir plus de temps. John, tu nous as quittés trop tôt. Repose en paix.