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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes

CBC/Radio-Canada

2 octobre 2020


Ma question s’adresse au sénateur Gold, porte-parole du gouvernement au Sénat. Le 18 mars, au début de la pandémie, les Prince-Édouardiens ont été surpris d’apprendre que CBC Toronto avait décidé d’annuler tous les bulletins de nouvelles locales. Or, à l’Île-du-Prince-Édouard, il n’y a qu’un seul diffuseur de bulletins de nouvelles locales en anglais, et c’est CBC. Nous avons été surpris lorsque, en appelant de la décision auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC — puisque CBC obtient son permis auprès de cet organisme —, celui-ci nous a indiqué que, selon une condition rattachée au permis, CBC a promis « au moins 7 heures de programmation locale par semaine [...] » Selon une autre condition, CBC ne pouvait pas modifier cette modalité sans obtenir l’approbation du CRTC à la suite d’un processus de consultation publique. Rien de tout cela n’a été fait.

Évidemment, les Prince-Édouardiens se sont demandé à qui ils pouvait s’adresser. Nous étions au début d’une pandémie, et notre province compte de nombreux aînés, ainsi que des services de connexion à Internet en milieu rural parmi les pires du pays. L’information diffusée par le réseau de nouvelles locales de CBC était essentielle pour assurer la santé et le bien-être des Prince-Édouardiens. Le CRTC n’a rien fait, et les Prince-Édouardiens se demandaient si le premier ministre ou le ministre du Patrimoine canadien allaient intervenir. Évidemment, ils ne le peuvent pas, car CBC est un organisme indépendant.

Le gouvernement va-t-il s’informer pour savoir si le CRTC a manqué à sa responsabilité de faire appliquer les conditions que CBC avait convenu de respecter?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Je vous remercie de votre question. Je dirai en passant que je suis conscient de l’importance d’avoir un bulletin de nouvelles locales à l’Île-du-Prince-Édouard et, bien sûr, à l’échelle du pays. N’ayant pas reçu un préavis de votre question, je n’ai pas été en mesure de me renseigner, mais je le ferai assurément, sénateur Downe. Si j’obtiens des réponses à votre question, je vous les communiquerai personnellement pendant la pause ou à notre retour.

C’est le CRTC qui est à blâmer pour la situation. Les Prince-Édouardiens croient que CBC a pris une décision stupide. Au début de la pandémie, quand nous avions besoin le plus d’elle comme source d’information, elle a cessé de diffuser ses bulletins de nouvelles locales en anglais. Or, elle n’a pas annulé la diffusion au Canada de ses bulletins de nouvelles locales en français. Du côté anglophone, on a décidé que la diffusion de bulletins de nouvelles locales présentait des risques et qu’il fallait protéger les employés du réseau. Ce n’est pas ce que les employés réclamaient. Ils avaient dit qu’ils pouvaient continuer d’offrir ce service. Cette décision a été prise par CBC Toronto. Pendant ce temps, les bulletins de nouvelles locales en français ont continué à être diffusés, ce qui contredisait complètement l’argument de sécurité invoqué. CBC a fini par faire marche arrière, mais sa décision avait mis la vie des Prince-Édouardiens en péril. Les autorités provinciales de la santé tentaient de communiquer de l’information sur les comportements à adopter et sur la nature de la situation. Heureusement, elles pouvaient encore avoir recours à un quotidien et à des stations de radio locales, mais elles n’avaient plus accès à la principale source d’information : CBC. C’est le CRTC qui m’a vraiment déçu. En effet, il lui incombait de s’assurer que CBC continue de diffuser ses bulletins de nouvelles locales en anglais, mais il a failli à cette responsabilité. Pourquoi n’a-t-il pas fait son travail? J’aimerais que vous obteniez cette réponse pour nous.

Le sénateur Gold [ - ]

Merci.

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