DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Joseph Whiteside Boyle
19 avril 2023
Honorables sénateurs, c’est à moi que revient la lourde tâche de parler après le sénateur Manning.
Le 14 avril 2023 marque le 100e anniversaire du décès du colonel « Klondike Joe » Boyle.
Joseph Whiteside Boyle est né en 1867, à Toronto. Fils d’immigrants irlandais, il a grandi à Woodstock, en Ontario. En 1897, il a été parmi les premiers à se rendre dans les champs aurifères du Yukon, où il a extrait l’or des mines de la manière traditionnelle. Dès 1900, ayant obtenu les droits d’exploitation hydraulique pour un territoire couvrant huit miles dans le Klondike, la compagnie aurifère de M. Boyle — la Canadian Klondike Mining Company — a fait venir des dragues géantes pour extraire l’or des ruisseaux. L’une de ces dragues a été restaurée et elle est située sur le site historique national du ruisseau Bonanza, près de Dawson.
En 1905, devenu très riche avec son entreprise d’exploitation minière, M. Boyle a parrainé les Nuggets de Dawson, une équipe de hockey. Cette équipe a fait le voyage du Yukon jusqu’à Ottawa pour affronter les Silver Seven dans l’espoir de remporter la coupe Stanley.
Quand la guerre a éclaté en 1914, celui que l’on surnommait le « roi du Klondike » était trop âgé pour s’enrôler. Toutefois, il a fondé et financé un groupe de 50 recrues, la Yukon Motor Machine Gun Battery. Cette unité a exécuté diverses missions tout au long de la guerre, y compris à la crête de Vimy. En 1916, M. Boyle a reçu le titre honoraire de lieutenant-général de la Milice du Canada. Fier de pouvoir dorénavant porter l’uniforme militaire, il y a apposé des boutons en forme de feuille d’érable fabriqués à partir de l’or de ses mines au Klondike. Il s’est par la suite rendu en Angleterre à la recherche de plus amples occasions de contribuer à l’effort de guerre.
En 1917, il a été envoyé en Russie pour aider à réorganiser le système ferroviaire. Les aventures qu’il a eues en Europe de l’Est lui ont valu des médailles de la Roumanie, de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne. À la suite du sauvetage audacieux de représentants roumains, le colonel Boyle s’est fait connaître sous le titre de « sauveur de la Roumanie ».
M. Boyle est devenu un espion des services secrets britanniques, où il a dirigé un réseau de 500 espions se trouvant en Russie, en Ukraine et en Roumanie.
Il a entretenu une histoire sentimentale avec la reine de Roumanie — Marie d’Édimbourg, de la famille royale britannique — et il a négocié le premier traité de paix de la Première Guerre mondiale. Il a été un ami du roi George V et il a gagné l’admiration de Vladimir Lénine.
Il a participé à la Conférence de paix de Paris en 1919. Se portant à la défense de la Roumanie, il a obtenu du Canada une aide de 25 millions de dollars pour ce pays.
En 1923, il a été inhumé en Angleterre. En 1983, grâce aux efforts de sa fille, Flora, et de citoyens de Woodstock, en Ontario, sa dépouille a été rapatriée au Canada et enterrée de nouveau dans le cimetière presbytérien de Woodstock avec les honneurs militaires.
Un imposant monument marque sa tombe. L’original, un cadeau de la reine Marie, se trouve aujourd’hui au musée de Woodstock. On peut y lire les mots de Robert Service : « Un homme au cœur de Viking et à la foi simple d’un enfant. »
En 1984, M. Boyle a été reconnu par le Canada à titre de personnage ayant une importance historique nationale. Au Yukon, le camp de cadets du ministère de la Défense nationale porte le nom de casernement Boyle.
Max Fraser, un cinéaste du Yukon, prévoit tourner un documentaire sur le « roi du Klondike », le colonel Joe Boyle, afin que les Canadiens puissent en apprendre davantage sur ce Yukonnais, ce Canadien et ce héros international.
Mähsi’cho, Gùnáłchîsh. Merci, honorables sénateurs.