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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Mary Merchant

Félicitations à l'occasion de son cent sixième anniversaire

20 juin 2023


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour raconter l’histoire de Mary Merchant.

En 1917, Mabel et Samuel McAllister vivaient en Argentine, et, comme c’était la coutume à l’époque, Mabel est retournée en Écosse pour accoucher, malgré le danger que présentaient les sous‑marins allemands dans la Manche. Alors que Mabel était sur le point d’accoucher, une amie de la famille, Mary, lui a apporté une tourte aux biftecks et aux rognons. Mabel a alors déclaré que la tourte était si bonne que si le bébé était une fille, elle s’appellerait Mary en son honneur. Née le 18 juin, Mary a été ainsi nommée, et la tarte aux biftecks et aux rognons reste encore aujourd’hui l’un des plats préférés de la famille.

Mary était la deuxième de quatre enfants. Lorsque la famille est retournée en Argentine, elle s’est installée dans un grand ranch, Santa Elena, qui faisait partie des terres de la société Bovril.

En 1929, Mary et sa sœur aînée Barbara ont quitté l’Argentine pour aller en pension en Écosse. Elles sont retournées en Argentine deux ans plus tard, car le peso argentin avait été dévalué par rapport à la livre sterling, et l’école en Écosse était devenue inabordable.

La famille a habité aux quatre coins de l’Argentine, car le père de Mary a exercé divers emplois, y compris celui d’exploitant d’une brasserie. Mary se souvient d’avoir fait faire le tour de la brasserie à des visiteurs et de leur avoir expliqué les subtilités de la fabrication de la bière : « Tout dépend de l’eau. »

Pendant qu’elle était en formation pour devenir infirmière à l’hôpital britannique de Buenos Aires, Mary a commencé à correspondre avec un jeune homme du nom de Walter Merchant, qui avait servi dans l’armée britannique en Birmanie. Ils ont correspondu ainsi pendant six ans, jusqu’à leur mariage en 1947. En 1955, la famille, désormais composée du couple et de deux enfants, a quitté l’Argentine pour l’Angleterre, pour finalement élire domicile au Canada, où les perspectives d’emploi semblaient plus prometteuses.

Ces perspectives plus prometteuses ne se sont pas concrétisées pour Walter. Mary a refait sa formation pour se conformer aux normes canadiennes et est devenue infirmière autorisée à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal. La famille s’est établie à Cowansville, dans les Cantons-de-l’Est, au Québec, où Mary a été infirmière pendant 20 ans à l’Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins. Après sa retraite, Mary a vécu pendant plusieurs années à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

En 1995, Mary a entrepris une autre aventure et a déménagé au Yukon. Elle y a poursuivi sa vie au service des autres en enseignant aux membres de la collectivité à coudre, à tricoter, à épargner de l’argent et surtout à manger sainement en évitant le sucre, à l’exception, bien entendu, des petits sablés écossais et du pouding de Noël. À Whitehorse, Mary est devenue une légende grâce à ses tricots. En un an seulement, elle a tricoté 50 paires de chaussettes, ainsi que des ensembles pour bébé, pour les vendre afin d’appuyer la collectivité.

Les sénateurs qui ont fait un calcul mental pendant que je racontais cette histoire auront compris que le 18 juin, Mary, qui a récemment repoussé la COVID grâce à sa bonne humeur, a atteint le jeune âge de 106 ans.

Même si Philip, le fils Mary, m’a dit qu’elle ne comprend pas vraiment pourquoi on en fait tout un plat, c’est pour moi un honneur de lui souhaiter un joyeux anniversaire et de raconter l’histoire d’une vie bien remplie, notamment au service de collectivités du Québec, du Nouveau-Brunswick et du Yukon.

Joyeux 106e anniversaire de naissance, Mary.

Merci, gùnáłchîsh, mähsi’cho.

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