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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les pêches et les océans

La pêche autochtone

5 mai 2022


Honorables sénateurs, ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.

Sénateur Gold, le gouvernement actuel refuse de mettre complètement en œuvre les droits de pêche ancestraux ou issus de traités des Mi’kmaqs. Par conséquent, certains ont commencé à élaborer et à lancer leurs propres pêches autoréglementées.

Récemment, après des discussions infructueuses de plusieurs mois avec le ministère des Pêches et des Océans, la Première Nation de Lennox Island a annoncé qu’elle lancerait, samedi, sa propre pêche en vertu d’un traité à Malpeque Bay. La communauté a accepté de bonne foi de respecter les règles qui s’appliquent à la pêche commerciale et elle a établi une limite maximale de 1 000 pièges, ce qui représente 0,53 % des 190 000 pièges employés dans cette zone de pêche.

La semaine dernière, lorsque j’ai parlé avec la ministre Murray et le secrétaire parlementaire Kelloway à ce sujet, je les ai pressés de travailler avec, et non pas contre, la Première Nation de Lennox Island et d’autres Premières Nations. J’ai souligné que le régime actuel nous a systématiquement exclus de la pêche, et qu’il a contribué aux taux élevés de pauvreté et à d’autres disparités. Je suis profondément troublé par le manque de respect et de compréhension dont le ministère a fait preuve jusqu’ici.

Sénateur Gold, puisque le ministère des Pêches et des Océans convient qu’aucune mesure de conservation ne vise la pêche au homard qui sera pratiquée par la nation de Lennox Island en vertu des traités, vaut-il la peine de compromettre les relations de paix et d’amitié à l’Île-du-Prince-Édouard pour retirer moins de 1 000 pièges?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de votre question et d’avoir attiré l’attention sur ce dossier important pour les collectivités autochtones et pour les autres collectivités tributaires de la pêche. Le gouvernement du Canada est au courant de la situation et espère qu’on pourra trouver une solution qui conviendra à tous.

Sénateur Gold, je n’ai pas besoin de vous dire que cette question est d’une importance capitale pour les Mi’kmaqs et pour l’ensemble des Prince-Édouardiens. J’espère que vous transmettrez ce message le plus tôt possible. Comme l’a dit précédemment la cheffe de la nation de Lennox Island, Mme Bernard, si un conflit éclate, le gouvernement fédéral devra en assumer l’entière responsabilité.

J’aimerais que vous souleviez la question suivante. Si aucune relation n’est plus importante que la relation avec les peuples autochtones, et si on souhaite vraiment entretenir des relations de nation à nation avec eux, pourquoi le gouvernement fédéral empêche-t-il encore les Mi’kmaqs d’exercer leurs droits garantis par la Constitution? Combien de décennies faudra-t-il encore attendre avant que le Canada respecte la primauté du droit, notamment en faisant respecter la Constitution et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones? Quel en sera le coût sur le plan de la réconciliation?

Le sénateur Gold [ + ]

Je vous remercie encore de votre question. Je transmettrai à coup sûr au gouvernement non seulement votre question, mais aussi l’importance de celle-ci et la ferveur avec laquelle vous la posez.

Le gouvernement est déterminé à entretenir des relations de nation à nation avec les Autochtones. Il a franchi des étapes importantes à cet égard, quoiqu’il s’agisse d’étapes initiales. Il y a une longue histoire dont il faut tenir compte et qu’il faut démêler. Sénateur Francis, soyez assuré que j’en parlerai au gouvernement avec la plus profonde des convictions.

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