PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
L'ingérence étrangère
30 mai 2023
Monsieur le leader, ma question suivante concerne l’opération de camouflage menée par le prétendu rapporteur spécial indépendant du premier ministre sur l’ingérence étrangère. Les dés étaient pipés depuis le début, et tout le monde a vu venir le coup. Le gouvernement Trudeau fera tout ce qui est en son pouvoir pour ne jamais autoriser une enquête publique sur l’ingérence de Pékin dans nos élections.
Dans le rapport et les observations qu’il a adressés aux médias, le rapporteur spécial a jeté le blâme sur les médias et l’opposition. Il a déclaré que les dénonciateurs du Service canadien du renseignement de sécurité étaient mal intentionnés. Il ne s’est penché que sur certaines fuites, et le nom de la Fondation Pierre‑Elliott-Trudeau n’apparaît nulle part dans son rapport. Tout cela découle directement de la stratégie du premier ministre Trudeau, qui aurait pu rédiger lui-même ce rapport. Il n’était pas nécessaire de prendre la peine de désigner un rapporteur spécial.
Monsieur le leader, comment se fait-il que le prétendu rapporteur spécial et cette opération de camouflage aient plus de poids que la majorité des députés qui ont voté en faveur de la tenue d’une enquête publique?
Je vous remercie de votre question. Le gouvernement du Canada fait confiance au rapporteur spécial, l’honorable David Johnston, et à la qualité de son rapport, que j’invite à nouveau les députés et les Canadiens à lire.
Bien que cela devienne lassant, je vais devoir continuer à dire que les imputations et les remises en question de l’intégrité de l’ancien gouverneur général et du premier ministre, ainsi que l’utilisation de mots et d’expressions comme « opération de camouflage », « les dés étaient pipés » et tout le reste sont indignes du Sénat. L’ingérence étrangère est une question sérieuse. Le gouvernement l’a prise très au sérieux et, en effet, ceux d’entre vous qui ont pris le temps de lire le rapport ont remarqué qu’à la partie VI(2), il y a une longue liste d’initiatives lancées par le gouvernement pour s’attaquer à l’ingérence étrangère dans les élections, et ce n’est qu’un début, selon une annonce du rapporteur spécial.
Les questions sérieuses qui touchent à notre sécurité et à notre bien-être doivent être examinées sérieusement par des gens sérieux. Les insinuations et les imputations de manque d’intégrité sont tout simplement bien loin de satisfaire à ce critère.
Nous savons tous, monsieur le leader, que la présence de l’opposition dans cette assemblée constitue certes un inconvénient pour le gouvernement — mais c’est votre problème. Vous êtes fatigué de répondre à des questions, et nous sommes fatigués de poser des questions pour lesquelles vous n’avez pas de réponse ou auxquelles vous refusez de répondre. Pourquoi n’appelez-vous pas le premier ministre pour avoir des réponses si vous ne les connaissez pas? Le rapporteur spécial, dont le poste a été créé par le premier ministre, a demandé à un juge s’il était en situation de conflit d’intérêts étant donné les liens qu’il entretient depuis longtemps avec la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau et la famille Trudeau. Est-on étonné d’apprendre que le juge en question est un ami proche du rapporteur spécial et qu’il a lui aussi des liens très étroits avec la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau? Le prétendu rapporteur spécial a également retenu les services d’une avocate pour l’aider à s’acquitter de son mandat. Est-on étonné d’apprendre que l’avocate en question a fait don de plus de 7 500 $ au Parti libéral fédéral depuis 2006?
C’est ridicule. Ne serait-il pas formidable que le gouvernement Trudeau fasse autant d’efforts pour protéger les Canadiens que pour essayer de camoufler le fait que — et j’utilise de nouveau l’expression — « les dés étaient pipés »...
Avez-vous une question, sénateur Plett?
Oui, j’ai une question. Le premier ministre n’a jamais voulu d’une enquête publique. Il a déployé des efforts considérables pour éviter une telle enquête parce que l’ingérence de Pékin a servi ses intérêts.
Monsieur le leader, voici la question : le premier ministre a conçu toute cette farce pour se soustraire à ses responsabilités. Selon les sondages, une majorité de Canadiens veulent une enquête publique, mais votre gouvernement libéral a essentiellement déclaré qu’ils perdaient leur temps. N’est-ce pas? Je sais que vous ne voulez pas répondre à cette question, mais ayez le courage de faire ce qu’il faut.
Je vais y répondre. Vous avez tort, tout à fait tort. Une fois de plus, j’aimerais que l’opposition dans cette enceinte ne soit pas...
Vous souhaitez qu’il n’y ait pas d’opposition.
Non, je serais heureux si l’opposition était aussi indépendante que vous le prétendez. J’aimerais qu’il y ait une opposition qui ne fasse pas passer la partisanerie avant la protection de la sécurité nationale du Canada. J’aimerais que nous ayons une opposition ou un chef de l’opposition à l’autre endroit qui ait le courage de lire les informations au lieu de se protéger lui-même...
... il s’est protégé de manière à pouvoir, sans aucun fondement, raconter n’importe quelle histoire sans s’embarrasser des preuves, dont il a pourtant été invité à prendre connaissance.
La période des questions est terminée.