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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de l'Emploi et des Familles

L'emploi chez les jeunes

9 décembre 2025


L’honorable Farah Mohamed [ + ]

Madame la ministre, nous savons que les programmes fédéraux comme la Stratégie emploi et compétences jeunesse offrent de précieuses possibilités d’emploi à court terme. Cependant, les données sont encore préoccupantes. Le nombre de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation, ce qu’on appelle l’indicateur NEET, est en hausse, et le chômage chez les jeunes demeure élevé sur le plan structurel.

En même temps, les entreprises de tout le pays signalent un grave écart entre l’offre et la demande de compétences et ont de la difficulté à pourvoir des centaines de milliers d’emplois essentiels et bien rémunérés dans les secteurs des corps de métier, des technologies et des soins de santé. Cette situation suggère que le simple fait d’augmenter le nombre de débouchés à court terme ne permet pas de jeter les bases professionnelles que les jeunes Canadiens ou les entreprises souhaitent ni celles dont ils ont besoin.

Madame la ministre, au-delà du modèle fructueux d’Emplois d’été Canada, qui offre toutefois des possibilités temporaires, quelle stratégie économique nationale à long terme votre ministère va-t-il mettre en œuvre pour répondre aux besoins des secteurs où la demande est forte tout en veillant à ce que les jeunes Canadiens accèdent non seulement à un emploi, mais aussi à un parcours professionnel pérenne dans toutes les régions du Canada?

L’honorable Patty Hajdu, c.p., députée, ministre de l’Emploi et des Familles et ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario [ + ]

Je vous remercie de votre question. Votre Honneur, la sénatrice évoque les données, ce qui est extrêmement pertinent.

Une fois de plus, le problème réside dans le fait que les données provinciales ne correspondent pas aux données fédérales, et nous continuons à y constater des lacunes. Voilà pourquoi, dans le cadre d’une annonce sur les droits de douane, le premier ministre a annoncé la création d’alliances sectorielles. Le terme « alliances sectorielles » est quelque peu banal, mais je trouve que c’est un concept très intéressant. Il s’agit de réunir les gouvernements provinciaux et territoriaux, les formateurs, les syndicats, les collèges et les universités, ainsi que les représentants des divers secteurs concernés pour tenter de mieux cerner les besoins de chaque secteur et de mieux harmoniser la formation et les possibilités offertes aux jeunes avec les exigences du secteur.

C’est une mesure que les employeurs et les syndicats réclament depuis longtemps. À l’heure actuelle, nous sommes en train de définir les secteurs concernés. Pour revenir sur la question précédente, je suis ravie de vous annoncer qu’il y aura une alliance sectorielle pour l’économie des soins, ce qui est très important, car les soins constituent souvent un frein aux ambitions professionnelles de nombreuses personnes dans divers domaines.

La sénatrice Mohamed [ + ]

Madame la ministre, j’accepte que ce soit « banal » si cela mène à des progrès. À cet égard, l’Organisation de coopération et de développement économiques et l’Organisation internationale du travail considèrent toutes deux les tableaux de bord sur les résultats des programmes publics comme la norme par excellence en matière de reddition de comptes. Dans cette optique, votre gouvernement établira-t-il pour le Canada un cadre national des résultats et un tableau de bord public pour suivre les indicateurs du marché du travail afin que les Canadiens voient clairement si les programmes et les investissements fédéraux en matière d’emploi pour les jeunes créent de véritables perspectives de carrière à long terme plutôt que des perspectives de revenus à court terme?

Mme Hajdu [ + ]

Merci, Votre Honneur. C’est une excellente question et une excellente idée. Je dirais que, dans certains domaines, nous sommes en mesure de suivre les investissements grâce aux ententes de transfert relatives au marché du travail et aux ententes sur le développement de la main-d’œuvre, par exemple, qui fournissent environ 3 milliards de dollars par an aux provinces et aux territoires pour la formation professionnelle. Nous avons conclu des ententes avec les provinces et les territoires afin de pouvoir suivre les revenus et les résultats en matière de revenus au moyen des données relatives aux numéros d’assurance sociale. Il est évidemment très important de comprendre comment ces transferts aident concrètement les Canadiens à améliorer leurs compétences.

En ce qui concerne votre remarque sur les investissements directs du gouvernement fédéral, je conviens que nous pouvons faire mieux pour veiller à ce que les quelque 1,2 milliard de dollars prévus dans ce budget soient consacrés, à titre d’exemple, à des mesures visant spécifiquement à développer les compétences et la formation des jeunes.

Merci, madame la ministre.

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