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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'École Polytechnique de Montréal

La commémoration de la tragédie

6 décembre 2022


Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui pour commémorer la tragédie qui a eu lieu le 6 décembre 1989 à l’École Polytechnique de Montréal.

Il y a de cela 33 ans, le Québec apprenait avec horreur ce crime qui a eu lieu dans un endroit de haut savoir. Ce multiple féminicide a été perpétré par un tueur misogyne qui a éteint les voix et le merveilleux potentiel de 14 étudiantes en génie.

Depuis, le taux de féminicide a augmenté selon l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation. En 2021, au Canada, 173 femmes et jeunes filles ont été victimes d’actes violents causant la mort. En moyenne, tous les deux jours, un crime contre une femme se produit au Canada, ce qui représente une augmentation de 26 % depuis 2019.

Les femmes et les filles autochtones sont encore aujourd’hui victimes d’une violence atroce qui jette des communautés de partout au pays dans le deuil et leur donne un sentiment de vulnérabilité. Encore la semaine dernière, nous avons appris qu’un autre déséquilibré avait tué plusieurs jeunes femmes dont la vie était précieuse. Il faut que cela cesse.

Depuis 1991, nous soulignons le 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Cette journée a été instaurée pour nous encourager à continuer de prendre la parole, haut et fort, afin de trouver des façons de prévenir ce genre de violence. C’est un enjeu qui trouve un écho non seulement au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde. En septembre, des Iraniennes et des militants pour les droits de la personne ont participé à des manifestations d’envergure nationale pour dénoncer la mort d’une jeune femme alors qu’elle était aux mains de la police des mœurs iranienne pour n’avoir pas respecté le code vestimentaire très rigoureux imposé aux femmes.

Remémorons-nous la douleur qui est infligée aux femmes uniquement parce qu’elles sont des femmes. Souvenons-nous qu’être femme ne devrait pas être un obstacle à la liberté d’expression, à la liberté de décider quoi faire avec son corps, à l’égalité et au droit d’exister.

J’aimerais remercier les sénateurs Pate, Audette, Boisvenu, Bernard, Miville-Dechêne, McPhedran, Ataullahjan et tous les autres qui se battent dans cette enceinte contre toute forme de violence faite aux femmes et aux filles.

Aujourd’hui, nous tenons à honorer la mémoire de toutes les victimes de la tragédie de l’École Polytechnique de Montréal. C’est pour moi un moment très chargé d’émotions. Rappelons-nous toutes les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et toutes celles qui sont victimes de féminicide partout dans le monde. Nous nous souviendrons toujours d’elles.

Merci. Meegwetch.

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