DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Lillian Eva Dyck
2 décembre 2020
Honorables sénateurs, ce fut un plaisir et un privilège de côtoyer la sénatrice Dyck tout au long de son passage au Sénat. Elle m’a appris tellement de choses au fil des ans, que ce soit par ses paroles ou par ses actions.
Lillian est une femme brillante et travaillante qui ne recule devant rien, comme on l’a vu lors de l’étude du projet de loi S-3, qui éliminait de la Loi sur les Indiens les iniquités fondées sur le sexe en matière d’inscription, ou le jour où elle s’est adressée au Sénat pour dénoncer le harcèlement à son endroit dont plusieurs membres du Comité des peuples autochtones s’étaient rendus coupables le 11 juin 2019. Elle était outrée de voir qu’à cause du privilège parlementaire, rien ne pouvait être fait. Il fallait du courage pour faire ce qu’elle a fait, honorables sénateurs.
La sénatrice Dyck a été nommée en 2005 par le premier ministre Martin. À ses yeux, il l’avait choisie parce qu’elle était autochtone et qu’elle détenait un doctorat, mais elle craignait que le choix du premier ministre ne s’arrête sur quelqu’un d’autre qu’une Autochtone si elle refusait la nomination qu’il lui proposait, alors elle a dit oui.
La semaine dernière, j’ai parlé à la sénatrice Dyck et je lui ai dit : « Lillian, vous avez fait des choses extraordinaires au Sénat et vous avez changé la vie d’un grand nombre de vos concitoyens. Parmi toutes vos réalisations, y en a-t-il une que vous aimeriez que les gens se rappellent plus que les autres? »
Elle a répondu que ce sont les petits gestes qui comptent le plus, ceux qui ont une grande importance, mais dont peu de gens se souviennent.
Ainsi, je vais vous parler de certains des « petits gestes » que la sénatrice Dyck a posés. Honorables sénateurs, le 4 octobre est le jour de vigile de Sœurs par l’esprit. C’est une journée pour rendre hommage aux femmes et aux filles autochtones qui ont été assassinées ou portées disparues. Le 4 octobre 2017, à la demande de la sénatrice Dyck, le Président Furey a accepté de garder une minute de silence au début des délibérations du Sénat. À ce moment-là, le Sénat a enfin reconnu ce qui est vraiment arrivé à tant de femmes autochtones et à leur famille. Trois ans plus tard, alors que la sénatrice Dyck me racontait cette histoire, elle avait clairement de l’émotion dans la voix parce qu’il s’agissait vraiment d’un moment historique. Par conséquent, Votre Honneur, je vous remercie également.
La sénatrice Dyck s’est également souvenue de l’un de nos tout premiers caucus ouverts, qui portait sur les femmes et les filles autochtones assassinées ou portées disparues. À la fin de la réunion, la sénatrice Dyck nous a fait chanter la chanson Strong Women Song, qui est chantée en l’honneur des femmes autochtones et dans le but de donner de la force aux femmes. Elle a admis que c’était la dernière fois qu’elle a chanté en public.
Lillian a été la première présidente du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones à organiser une cérémonie de purification au comité pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Elle a également été la première sénatrice et présidente à demander à de jeunes Autochtones de témoigner devant le comité. Par la suite, le Service des communications du Sénat a invité de jeunes Autochtones à passer une journée sur la Colline pour en apprendre davantage sur le gouvernement et, plus particulièrement, sur le Sénat.
Lillian est convaincue qu’il est important de mobiliser les jeunes Autochtones et d’obtenir leur avis. Après tout, c’est de leur avenir qu’il s’agit. C’est pourquoi elle s’engage depuis 2016 dans l’initiative Vision autochtone au Sénat. Nous savons que les jeunes Autochtones représentent le groupe démographique qui connaît la croissance la plus rapide au Canada.
Honorables sénateurs, Lillian Dyck est une femme incroyable, et je dois dire que ce qu’elle appelle ses « petites choses » est en fait extrêmement important. Elle continue de lutter pour mettre fin au racisme systémique contre les Autochtones, en particulier celui dont les femmes sont victimes. Je vais maintenant m’adresser à la sénatrice Dyck. Chère amie, vous avez laissé votre marque. Vous nous manquerez. Merci.
Honorables sénateurs, bonjour. C’est un insigne honneur pour moi de rendre hommage à la sénatrice Lillian Eva Dyck au nom du bureau du représentant du gouvernement au Sénat.
Les réalisations de la sénatrice Dyck sont nombreuses. Neurochimiste et universitaire accomplie, elle a mis sa formation scientifique rigoureuse et fondée sur des données probantes au profit du processus d’examen des mesures législatives. Comme femme d’ascendance nehiyaw, c’est-à-dire crie, et chinoise qui a grandi dans les Prairies et qui a dû lutter presque partout pour avoir sa place, la sénatrice Dyck a mis à profit sa ténacité, sa détermination et son intelligence dans son travail pour défendre les droits des femmes autochtones au Sénat. Elle était prête à collaborer avec tous les membres de cette Chambre et de l’autre endroit afin d’atteindre ses objectifs.
Beaucoup d’entre nous lui sont reconnaissants de ses travaux au Sénat sur le projet de loi S-3, de son appui inlassable à l’égard de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et de son travail pour dénoncer le racisme systémique et pousser les personnes en position d’autorité à prendre des mesures contre ces pratiques.
La sénatrice Dyck a été la présidente du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, et certains d’entre nous l’appelaient leur okimawiskwew. C’est une expression nehiyaw qui veut dire « femme chef ». Au cours du mandat de la sénatrice Dyck en tant que présidente, le comité a terminé la première étape d’une étude importante sur les Premières Nations, les Métis et les Inuits au Canada.
Lillian contrôlait rigoureusement son équipe et coopérait avec les membres de tous les groupes lors de l’examen attentif et de la modification de la Loi sur les langues autochtones et de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, entre autres. En cas de litiges, la sénatrice Dyck présidait les réunions avec grâce et diplomatie.
Honorables sénateurs, comme nous sommes nombreux à vouloir rendre hommage à la sénatrice Dyck, je serai brève. J’aimerais quand même raconter une histoire.
Lillian a gracieusement accepté d’être ma marraine au Sénat, en 2018. Elle s’est montrée à la fois gentille et accueillante, mais aussi très claire. Lors de notre première rencontre, elle a en effet déclaré : « Je suis heureuse que vous soyez là. Il y a beaucoup de travail à faire, et je n’en ai plus pour longtemps ici ». C’était la première d’une longue série de conversations que j’ai eues avec Lillian sur le rôle d’un sénateur et sur la manière dont nous pouvions améliorer la vie des populations autochtones.
Ce printemps, nos conversations ont porté sur la COVID-19 et les difficultés uniques auxquelles les populations autochtones sont confrontées. En apprenant qu’un groupe de communautés des Premières Nations en Saskatchewan avaient désespérément besoin d’aide, se sentant impuissantes face à la pandémie, Lillian a pris contact avec leurs chefs, pris acte de leurs préoccupations puis, dans la foulée, a informé le gouvernement des difficultés auxquelles ces communautés étaient en proie. Elle a ensuite assuré un suivi pour vérifier que ces communautés demandaient bien les fonds visant à soutenir la réponse de santé publique dans les communautés autochtones. Ce n’est là qu’un des nombreux exemples de l’engagement de Lillian et de sa volonté d’utiliser sa position de sénatrice pour faire tomber les barrières et résoudre les problèmes auxquels les gens sont confrontés.
Néanmoins, aussi résolue et déterminée qu’elle ait été dans son travail au Sénat, Lillian était aussi connue pour aimer s’asseoir tranquillement près de la statue d’Oscar Peterson au piano, après une séance au Sénat, pour écouter de la musique; profiter de la cueillette des petits fruits à Saskatoon sous le chaud soleil de la Saskatchewan et passer de nombreuses heures dans les parcs près de chez elle à observer les oiseaux.
Kinanâskomitin, Lillian, vous avez été une excellente okimaiskwew pour moi et de nombreux sénateurs. Vous avez bien mérité une retraite heureuse et reposante, et plein d’oiseaux à observer. Vous nous manquerez. Hiy hiy.
Honorables sénateurs, le 24 août, la sénatrice Lillian Eva Dyck a pris sa retraite après 15 ans de service au Sénat, où elle a représenté, avec beaucoup de dévouement et de passion, les habitants de sa province bien-aimée, la Saskatchewan. Elle a été nommée à la Chambre haute sur la recommandation du très honorable Paul Martin en tant que première sénatrice issue d’une Première Nation. Elle est membre de la Première Nation Cree Gordon, et elle a également été la première sénatrice d’origine chinoise née au Canada.
Je souhaite rendre hommage à la sénatrice Dyck, une femme d’influence accomplie. J’en profite pour saluer sa force et l’excellent travail qu’elle a accompli sur les enjeux auxquels elle croyait. Aujourd’hui, je tiens à la féliciter pour ce travail acharné. Elle s’est battue avec force et ténacité, en particulier pour des causes qui lui étaient chères. Sans l’ombre d’un doute, elle a été une voix puissante et influente dans cette enceinte pour les communautés autochtones. Il ne faut jamais critiquer ceux qui se battent avec acharnement pour des causes auxquelles ils croient, ou contre des phénomènes qu’ils jugent nuisibles.
Ces éloges surprennent peut-être certains d’entre vous, mais je considère sincèrement la sénatrice Dyck comme étant une amie. Certes, nous avions des différences d’opinions et nous sommes rarement retrouvés dans le même camp dans un débat. Au fil des ans, il y a eu des frictions entre nous sur plus d’un point. Cela n’enlève rien au fait que je garde un très bon souvenir de certains de ces échanges.
Peu de sénateurs travaillent aussi assidûment et aussi inlassablement qu’elle le faisait, en particulier à titre de porte-parole de l’opposition à l’égard de projets de loi du gouvernement lorsque les conservateurs étaient au pouvoir ou à titre de partisane d’un projet de loi qu’elle estimait justifié. Je pense notamment à tout ce qui a trait à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ou au nombre disproportionné d’Autochtones dans les prisons.
Honorables sénateurs, j’aimerais vous raconter un souvenir d’enfance, mais d’abord, je dois admettre que je n’ai pas toujours été un ange à l’école. Je le sais, c’est difficile à croire. En fait, j’ai souvent eu des démêlés avec mes enseignants. Une enseignante, en particulier, remuait fréquemment son index de droite à gauche à mon endroit en signe de désapprobation. En vérité, cette enseignante était également ma tante.
Honorables sénateurs, la même image me vient à l’esprit quand je pense à la sénatrice Dyck. Combien de fois avons-nous remué notre index l’un vers l’autre en signe de désapprobation, chacun de notre côté de l’allée? Toutefois, elle le faisait toujours avec un grand sourire. Même si la sénatrice Dyck et moi étions rarement sur la même longueur d’ondes, je la respectais. Elle était une valeureuse adversaire et elle me manquera.
Au nom de l’opposition au Sénat, je souhaite à la sénatrice Lillian Dyck une heureuse retraite. Sénatrice Dyck, j’espère que vous me regardez, car une fois de plus, je remue mon doigt à votre intention, sachant que vous faites probablement de même à mon intention. Merci, mesdames et messieurs les sénateurs.
Honorables sénateurs, c’est pour moi un immense honneur de prendre la parole au nom du Groupe des sénateurs indépendants afin de rendre hommage à la sénatrice Lillian Dyck. La sénatrice a été une pionnière dans tout ce qu’elle a entrepris. Véritable leader, elle a tracé la voie pour que d’autres après elle connaissent la réussite. Jeune fille, la sénatrice Dyck a appris l’histoire déplorable des pensionnats autochtones par les récits de sa propre mère.
Ces connaissances et expériences intimes ont animé les efforts infatigables de la sénatrice Dyck pour défendre la cause des Premières Nations, des Inuits, des Métis et des peuples autochtones non inscrits du Canada, à leurs côtés ou en leur nom. De plus, comme sa famille a connu des difficultés parce qu’elle était en partie chinoise, elle comprend la réalité vécue par deux groupes vulnérables.
Cette première femme autochtone à être nommée sénatrice a été la force motrice derrière le projet de loi S-3, qui visait à faire en sorte que les femmes autochtones ne verraient pas leur statut révoqué simplement pour avoir marié un non-Autochtone. Avant sa nomination, la sénatrice Dyck a aussi été l’une des premières femmes autochtones à entreprendre des études universitaires dans le domaine de la neuroscience et à obtenir un doctorat en psychiatrie biologique.
Sénatrice Lillian, vous m’avez beaucoup appris. Nous avons beaucoup ri ensemble et vous allez sincèrement me manquer. J’ai perdu une collègue chère, mais vous serez toujours une mentore et une amie.
Honorables sénateurs, je vais partager avec vous l’une des leçons que m’a apprises la sénatrice Dyck. Cette femme extrêmement courageuse a toujours défendu, parfois seule, les droits des plus vulnérables, en particulier ceux des peuples autochtones. La leçon la plus importante que m’a enseignée la sénatrice Dyck est de ne jamais craindre de prendre fermement position pour ses valeurs et ses convictions.
Vous conviendrez sans doute, honorables sénateurs, que son leadership ferme et indéfectible a fait de notre pays une nation plus forte. Merci.
Honorables sénateurs, c’est un honneur pour moi de rendre hommage à la carrière de notre ancienne collègue Lillian Dyck. Sa bien-aimée province de la Saskatchewan et la Première Nation crie de Gordon ont eu la gentillesse de nous la prêter pendant 15 ans et quel plaisir ce fut de l’avoir avec nous.
Première femme autochtone et première Canadienne d’origine chinoise à avoir été nommée sénatrice, la sénatrice Dyck a été une pionnière dans tout ce qu’elle a entrepris. Avant son arrivée au Sénat, elle a été neuroscientifique et, dès son arrivée, elle a su faire sa marque, en particulier par ses efforts pour protéger et défendre les femmes et les filles autochtones. Si, au départ, elle ne s’est pas jointe à l’ancien caucus libéral, elle a fini par comprendre et elle nous a rejoints. Elle avait toujours de bons conseils à nous donner, elle a toujours été une collègue d’exception et elle est une bonne amie.
J’ai tellement appris de votre parcours et de votre culture et je suis reconnaissant d’avoir pu travailler avec vous pendant tellement d’années. Félicitations, Lillian, pour votre carrière exceptionnelle, autant au Sénat qu’à l’extérieur de celui-ci. Nous nous ennuierons de vous et nous sommes impatients de voir quelle sera votre prochaine aventure. Bonne retraite.
Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage avec émotion à la sénatrice Lillian Dyck, qui a pris sa retraite du Sénat sans faire de bruit l’été dernier. J’ai eu le privilège d’être membre du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones en sa compagnie depuis ma nomination en 2009. En tant que sénateur conservateur, je ne partageais pas toujours les idées de la sénatrice Dyck, mais nous nous efforcions de défendre les intérêts des peuples autochtones et de ne pas laisser la partisanerie perturber nos travaux, même si ce n’était pas toujours possible. J’ai la ferme conviction que, grâce au leadership et à l’engagement de l’ex‑sénatrice Dyck au fil des ans, notre comité a réussi à obtenir de grandes avancées pour redresser des injustices et régler des conflits complexes de longue date.
La sénatrice Dyck a mené de nombreuses campagnes victorieuses, mais l’une d’entre elles m’a tout particulièrement marquée : Lillian et moi avions travaillé de concert — elle à la présidence, moi comme porte-parole de l’opposition — pour garantir l’adoption d’un amendement au projet de loi S-3, qui visait à modifier les règles d’inscription au registre des Indiens afin d’éliminer complètement la discrimination fondée sur le sexe et la date limite de 1951. Vous vous souvenez de notre cri de ralliement? « L’application universelle de l’alinéa 6(1)a). » Je sais que ce fut pour la sénatrice Dyck un triomphe sur les plans personnel et professionnel, et je salue les efforts inlassables qu’elle a déployés pour y arriver.
Lillian a en outre mis sur pied l’événement annuel « Vision autochtone au Sénat », qui est axé sur les jeunes Autochtones et qui a donné lieu à la toute première cérémonie de purification au Sénat. Nous avons célébré en adoptant plusieurs traités modernes et en exécutant une danse du tambour dans le foyer du Sénat pour fêter l’Accord définitif sur l’autonomie gouvernementale de Délįnę.
Je garde de bons souvenirs de nos trajets épiques vers des endroits éloignés lorsque nous étudions le logement dans les réserves puis dans l’Inuit Nunangat. Je me souviens avoir amerri à bord d’un Twin Otter sur flotteurs dans la communauté éloignée d’Ahousaht; des décollages et atterrissages courts dans les communautés éloignées anishinabes dans le Nord de l’Ontario; des heures en vol à bord d’un autre Twin Otter de Kuujjuaq, au Nunavik, jusqu’à Nain, au Labrador, et du brouillard nous ayant forcé à effectuer un demi-tour complet à l’approche finale. Sans oublier la fois que nous avons pu embarquer dans le dernier avion à décoller en plein blizzard à Iqaluit juste avant qu’une tempête hivernale force la fermeture de l’aéroport pendant des jours.
Seules des personnes, voire quelques sénateurs septuagénaires, qui n’ont pas froid aux yeux pouvaient faire ce périple, mais Lillian avait à cœur d’accomplir ce travail essentiel avec toute la crédibilité et l’efficacité qu’on lui connaît.
Merci pour vos années de service, Lillian.
Honorables sénateurs, un des avantages d’avoir été nommée au Sénat du Canada est d’avoir eu la chance de travailler avec l’honorable Dre Lillian Dyck, notamment comme collègue au sein du Groupe progressiste du Sénat dans les dernières années. Quelle femme visionnaire et ardente défenseur des principes et de l’humanité!
En tant que sénatrice originaire des Prairies, je n’ai jamais douté de l’excellence de son parcours d’enseignante et de sénatrice, mais j’ai trouvé vraiment inspirante la manière dont elle a ardemment défendu ses principes et a porté la voix des Prairies, des Premières Nations et des Canadiens de toutes les diversités.
Je n’oublierai jamais la première réunion de comité à laquelle j’ai assisté quand je suis arrivée au Sénat. Il s’agissait du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, présidé à cette époque par la sénatrice Dyck, au moment de l’étude du projet de loi S-3, Loi modifiant la Loi sur les Indiens. Sénatrice, je vous sais gré de votre accueil chaleureux et je n’oublierai jamais la façon remarquable dont vous avez assumé la présidence du comité. Je vous remercie.
Je passe rarement la fin de semaine à Ottawa, mais je me réjouis de l’avoir fait pendant une fin de semaine précise. Vous savez sûrement laquelle, Lillian. C’était il y a plusieurs années, alors que le Centre national des arts célébrait les arts et la culture autochtones et présentait une excellente interprétation de la pièce de théâtre Café Daughter, qui parle de votre vie. C’était un événement marquant. J’ai trouvé vraiment émouvant de découvrir les obstacles que vous avez dû surmonter à titre de Canadienne issue des communautés autochtone et chinoise, obstacles auxquels se sont ajoutés les bouleversements soudains que vous avez vécus, jeune, à la mort de votre mère, et la discrimination que vous avez ensuite subie à l’école.
Votre détermination à étudier a retenu notre attention à tous. Peu de gens réussissent à obtenir un poste de professeur titulaire à la faculté de psychiatrie de l’Université de la Saskatchewan avec une spécialité en neuropsychiatrie. Votre étude de la maladie d’Alzheimer est vraiment importante. Je vous en remercie à titre personnel.
Le leadership dont vous faites preuve et l’exemple que vous donnez aux jeunes sont admirables. Je sais que vous vous êtes particulièrement adressée aux jeunes Autochtones, mais sachez que votre message est aussi percutant pour les autres jeunes. Votre façon de faire contribue grandement à la réconciliation et à la réconciliACTION. Je vous en remercie.
Lillian, je ne vais pas répéter les louanges sincères qu’ont faites d’autres collègues au sujet de vos nombreuses réalisations, mais je vous souhaite tout le succès possible dans vos prochaines démarches au service des Canadiens, et je sais que vous réussirez. Je profite également de l’occasion pour vous remercier de votre contribution en tant que sénatrice dans cette Chambre de second examen objectif. Merci.
Honorables sénateurs, je joins ma voix à celles de mes collègues pour exprimer ma reconnaissance à la sénatrice Dyck pour ce qu’elle est et tout ce qu’elle a apporté à cette auguste institution. Je tiens également à la remercier de m’avoir parrainée et de m’avoir accueillie si chaleureusement et d’avoir été un mentor fantastique, non seulement pour moi, mais aussi pour tant d’autres collègues dans cette enceinte et dans la communauté.
J’ai eu le privilège de connaître la sénatrice Dyck et de travailler avec elle avant ma nomination au Sénat en raison du rôle de chef de file qu’elle a joué en Saskatchewan à l’égard des questions relatives à la violence contre les femmes et les filles autochtones.
J’ai eu le privilège de connaître Lillian, son gentil géant de fils et son chien fidèle lorsque je fréquentais l’Université de la Saskatchewan. Depuis, j’ai eu le grand plaisir de faire des présentations et d’assister à des conférences ou des réunions avec elle, de collaborer dans des dossiers relatifs à l’égalité des femmes et des Autochtones, de marcher le long de la rivière dans le « Paris des Prairies » ou de me joindre à elle pour assister à Café Daughter, l’incroyable pièce de théâtre que la sénatrice Bovey vient de mentionner, basée sur sa vie hors du commun.
Et quelle vie! Avant sa nomination, la sénatrice, titulaire d’un doctorat, était professeure de neurochimie et chercheuse à l’Université de la Saskatchewan. Membre de la Première Nation Gordon, en Saskatchewan, cette pionnière qui a ouvert de nombreuses portes est une source d’espoir pour les peuples autochtones et les autres femmes racialisées. Elle est la première femme des Premières Nations et la première Sino-Canadienne à avoir été nommée sénatrice au Canada, sans parler du fait qu’elle a été aussi la première et, à ma connaissance, la seule, sénatrice néo‑démocrate.
Quand notre collègue a été nommée au Sénat du Canada en 2005, elle s’était donné quatre priorités : réduire la violence faite aux femmes autochtones; améliorer l’éducation postsecondaire; lutter contre la discrimination envers les Canadiens d’origine chinoise; favoriser la participation des femmes dans le domaine des sciences. Elle refusait de garder le silence et, à de nombreuses reprises, elle nous a incités courageusement à nous lancer dans des débats, des études, des interpellations et des modifications législatives difficiles et essentiels.
Merci, sénatrice Cordy, d’avoir mentionné que Lillian avait chanté la chanson des femmes fortes, une chanson qui avait été écrite et chantée en hommage aux femmes autochtones qui sont mortes à la prison des femmes de Kingston. Beaucoup de gens ont appris et bénéficié de la passion et de la persévérance de Lillian, un grand privilège.
Merci, kinanâskomitin, pour tout ce que vous avez donné de vous-même au service des autres. Bien d’autres personnes encore seront heureuses d’avoir le privilège de bénéficier de vos conseils et de votre amitié alors que vous écrivez les prochains chapitres de votre vie. Merci, meegwetch.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à une parlementaire distinguée, une sénatrice dont le travail et l’approche adoptée pour s’acquitter de ses responsabilités et ses devoirs de sénatrice sont tenus en haute estime. Je parle de ma compatriote saskatchewanaise qui est notre collègue et qui est aussi une amie chère à beaucoup de gens au Parlement, l’honorable Lillian Dyck.
Lillian Eva Quan Dyck est née à North Battleford, à Saskatchewan, en 1945. Ayant atteint l’âge de la retraite obligatoire de 75 ans au Sénat, la sénatrice Dyck a pris sa retraite l’été dernier le jour de son anniversaire, le lundi 24 août 2020, ce qui a mis fin à un mandat de 15 ans au Sénat du Canada pendant lequel elle a représenté fidèlement la Saskatchewan et a défendu les intérêts des Canadiens sans voix au Sénat.
Lillian Dyck est une source d’inspiration et une pionnière. Oui, elle a été la première femme autochtone et la première Canadienne d’origine chinoise à être nommée au Sénat, mais ce n’est pas seulement pour cette raison qu’on la qualifie de pionnière. C’est plutôt son excellente éthique de travail qui l’a menée au Sénat.
Elle a passé sa jeunesse dans des petites villes de l’Alberta et de la Saskatchewan, où sa famille gérait un café chinois. Mme Dyck a quitté le restaurant familial pour poursuivre une carrière universitaire.
C’est là que commence sa vie de pionnière.
Après avoir obtenu un doctorat en biopsychiatrie à l’Université de la Saskatchewan, Mme Dyck a travaillé dans cette même université en tant que chercheuse et est devenue professeure titulaire de neuropsychiatrie et doyenne associée du College of Graduate Studies & Research.
En 2005, alors qu’elle travaillait à l’Université de la Saskatchewan, Lillian Dyck a reçu l’appel lui annonçant qu’elle serait nommée sénatrice par le premier ministre de l’époque, Paul Martin.
N’ayant pu établir le caucus néo-démocrate au Sénat, elle a siégé comme sénatrice indépendante jusqu’à ce qu’elle se joigne au caucus libéral, en 2009, et elle a quitté cette Chambre en tant que membre du Groupe progressiste du Sénat.
Signe de sa volonté de promouvoir la justice pour les femmes autochtones, la sénatrice Dyck a présenté au Sénat le projet de loi S-215, qui visait à modifier le Code criminel pour que, lors de la détermination de la peine à l’égard de certains actes de violence, le fait que l’acte ait été commis contre une femme autochtone soit considéré comme une circonstance aggravante. Bien que le projet de loi ait été rejeté, la sénatrice Dyck a réussi à faire amender le projet de loi C-5 pour qu’il produise le même résultat que le projet de loi S-215.
Ses réalisations au Sénat sont nombreuses. Ardente militante pour les familles des femmes et filles autochtones assassinées ou portées disparues, elle a réclamé la tenue d’une enquête sur cette atrocité. La commission chargée de l’enquête nationale a publié son rapport en juin 2019.
Parmi ses travaux hautement reconnus et estimés, mentionnons le projet de loi S-3 du Sénat lors de la 42e législature, qui a éliminé une iniquité fondée sur le sexe dans la Loi sur les Indiens, une iniquité qui privait de leur statut, et donc de leurs droits issus de traités, les femmes des Premières Nations ayant épousé un homme non membre d’une Première Nation, de même que leurs enfants.
En août 2019, les dernières dispositions du projet de loi sont entrées en vigueur, corrigeant un tort historique et rétablissant les droits et l’identité des femmes des Premières Nations en tant que femmes ayant le statut d’Indien conformément à la Loi sur les Indiens.
Honorables sénateurs, on dit qu’une des aspirations fondatrices de la création du Sénat était d’avoir un organe parlementaire composé de personnes qui sont les meilleures parmi nous, afin de garantir que les voix des minorités soient entendues par le gouvernement dans l’étude et l’examen des projets de loi.
La sénatrice Lillian Dyck est l’une de ces personnes et elle a servi le Canada avec dévouement pendant 15 ans. Consciencieuse dans son évaluation, humble dans son comportement, la sénatrice Dyck a fait preuve d’un leadership discret et audacieux, digne des parlementaires modèles, en démontrant de l’objectivité sans succomber à l’ingérence politique.
Les Autochtones de la Saskatchewan et tous les Canadiens ont été bien servis par la sénatrice Dyck au Sénat du Canada. Nous lui devons toute notre gratitude, même si elle ne nous le demanderait jamais.
La force de caractère de la sénatrice Dyck est illustrée dans une anecdote de mon épouse, Charlene, qui, il y a environ un an, prenait l’avion de Regina à Ottawa en passant par Saskatoon. Elle m’a raconté que, lorsque l’avion s’est arrêté à Saskatoon pour prendre d’autres passagers, une dame est montée à bord et elle ressemblait à quelqu’un de la royauté. Mon épouse s’est dit que la dame était peut-être une sénatrice. J’ai acquiescé en disant : « Ce devait être la sénatrice Lillian Dyck. »
Merci, sénatrice Dyck. Votre travail et votre approche concernant les travaux du Sénat sont éloquents. Je vous souhaite une bonne continuation, de profiter de votre retraite et de passer du temps à la maison avec votre famille et vos amis. Je vous remercie.
Honorables sénateurs, le temps consacré aux hommages est écoulé.