DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la fierté
11 juin 2025
Honorables sénateurs, chaque mois de juin, les Canadiens se rassemblent pour célébrer le Mois de la fierté. C’est l’occasion d’honorer les diverses identités de la communauté 2ELGBTQIA+.
Malgré notre visibilité croissante, comme l’a déclaré hier le premier ministre Carney lors de la levée du drapeau de la fierté, la communauté est dans une position précaire, et elle fait face à des réactions négatives dans le monde entier.
Récemment, j’ai été interviewée dans le cadre d’une émission de télévision et, pendant qu’elle me présentait, l’animatrice a bafouillé. Elle m’a présentée comme étant une membre de « la communauté LGBTQ... Argh! Communauté XYZ! » Elle a levé les mains au ciel, à la fois par exaspération et pour divertir le public, puis elle s’est tournée vers moi et m’a demandé : « C’est quoi au juste? »
Je n’ai pas beaucoup aimé cela. Elle n’a pas seulement bafouillé; elle en a minimisé l’importance.
Elle s’est moquée de la communauté gaie simplement pour faire rire. Elle l’a fait sans mauvaise intention, mais à ce moment-là, elle n’a tout simplement eu aucun égard pour moi.
Quelle est la bonne façon de s’adresser à la communauté gaie? Je ne sais pas. Je suis gaie. Cela ne fait pas de moi une spécialiste de tout ce qui se rapporte à la communauté gaie. Même en tant que lesbienne, je ne suis pas experte en la matière. Je sais qui je suis. Je connais mon parcours.
Ce que je sais, c’est que le terme n’est pas une suite de lettres choisies au hasard. Chaque lettre de l’acronyme est importante. J’avais l’habitude de dire simplement LGBT. Maintenant, j’inclus d’abord les Autochtones bispirituels avec le terme « 2E », puis la communauté queer, ce qui donne « 2ELGBTQ ». Plus précisément, je parle de la communauté 2ELGBTQIA+.
Que devrait-on dire? Cela dépend un peu du contexte, mais le plus important est de comprendre que chaque lettre représente de vraies personnes, de vraies identités et de vraies expériences.
Comme il y a beaucoup de gens dans la communauté, il y a beaucoup d’explications pour chaque lettre. En ce Mois de la fierté, je vous encourage à vous pencher là-dessus et à faire quelques recherches.
Chers amis, la façon dont nous nous entraidons est importante. L’important, pour être un allié, ce n’est pas de toujours employer le terme exact, mais de s’efforcer de se montrer respectueux.
Ah Ni Na. J’ai entendu ce mot des Salish du littoral pour la première fois dans une chanson lors d’une cérémonie où l’on m’a offert un tambour pour Équipe Canada. On l’entend quand quelqu’un est tombé et qu’il a besoin d’aide pour se relever. Il signifie relever l’esprit en relevant le corps. Ah Ni Na.
Certains se sentent rabaissés quand d’autres minimisent l’importance d’utiliser les pronoms choisis par quelqu’un ou d’exprimer de la sollicitude en parlant d’une communauté, quelle qu’elle soit, pas seulement la communauté gaie.
Chers collègues, depuis mon arrivée ici, j’ai le sentiment que la grande majorité d’entre vous êtes des alliés. Dans vos déclarations et dans nos discussions, j’ai appris que vous avez des membres de votre famille et de bons amis qui font partie de la communauté 2ELGBTQ+. Il est important d’en parler. Ah Ni Na.
Le fait d’appartenir à une minorité et de se sentir vulnérable et seul nous isole. Il n’est donc pas facile de se lever et de marcher la tête bien haute, mais, avec l’aide des autres, les choses deviennent plus faciles.
Si vous ne savez pas quoi dire pour faire preuve d’inclusion, ce n’est pas grave, et ne vous inquiétez pas si vous êtes simplement à court de mots : il n’y a pas de problème. Soyez simplement respectueux. Prenez le temps de vous renseigner. Le langage qu’on emploie est important, et tout le monde mérite d’éprouver un sentiment de force, de sécurité et de fierté.
Merci.