Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Denis Gratton

19 juin 2025


Sénatrice Seidman, vous aurez été la grâce incarnée jusqu’à la fin.

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui en hommage à un journaliste d’exception et un Franco-Ontarien engagé, M. Denis Gratton, qui nous a quittés le 7 décembre dernier. Dans sa dernière chronique publiée dans Le Droit le 24 mars 2023, Denis Gratton nous annonçait sa bataille contre le cancer du poumon, un combat qui allait se révéler long et éprouvant. Je le cite :

Ouf! Il ne sera pas facile ce combat. Mon adversaire est redoutable, impitoyable, intraitable. La lutte sera inégale. Mais je vais tout de même me battre. Un p’tit cul de Vanier ne recule devant rien. Je serai dans mon coin, gants aux poings. Pas le choix. Même si je sais que je serai le David contre le Goliath.

Des luttes et des combats, il en avait déjà vécu plusieurs. De la lutte S.O.S. Montfort de 1997 au jeudi noir de l’Ontario français en 2018, Denis Gratton a toujours su documenter les batailles menées par notre communauté. D’ailleurs, aux côtés de sa tante Mme Gisèle Lalonde, dont il a certainement hérité ses gènes de militant, il avait réussi à faire connaître S.O.S. Montfort, à rassembler les militants et à persuader l’opinion publique du bien-fondé de ce combat. Le rôle qu’il a joué dans cette bataille est indéniable.

Tel David contre le Goliath, la communauté franco-ontarienne avait gagné son combat contre le gouvernement de l’époque en grande partie grâce au travail de M. Gratton et de son frère Michel.

Doté d’une plume bien affûtée et d’un esprit vif, il a toujours su parler des enjeux les plus politisés avec tact, délicatesse et, bien souvent, beaucoup d’humour. En plus de 30 ans, il est devenu une icône du journal Le Droit, racontant les victoires, les échecs, les défis et les succès de l’Ontario français. Il a mis son talent au service de sa communauté tout en ne laissant jamais passer une occasion de la défendre — parfois même au risque de susciter de fortes réactions.

Comme il se doutait de son départ, Denis a publié une chronique qu’il pensait bien être sa dernière et en a profité pour faire ses adieux à son fidèle lectorat. Il a conclu cette chronique en disant ce qui suit : « Vous savez comment gros je vous aime, la gang? Sachez que je vous aimerai toujours autant. »

Denis, toute la communauté franco-ontarienne continuera de t’aimer et de chérir chacune de tes chroniques. J’offre mes plus sincères condoléances à ta famille, à tes amis et à tous ceux et celles que tes écrits ont accompagnés pendant 32 ans.

À toi qui as consacré ta carrière à la défense de nos droits, à la promotion de notre culture et de notre patrimoine et, surtout, à la documentation de nos combats et à la préservation de notre mémoire collective, je dis merci pour tout. Tu demeureras à jamais un emblème du journalisme et une figure inoubliable du militantisme franco-ontarien. Repose en paix.

Haut de page