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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'autodétermination des Autochtones

23 mai 2024


Honorables sénateurs, l’aîné mi’kmaq Bob Pictou est décédé vendredi dernier, le 17 mai 2024.

Il a vécu 85 ans, et a créé, tout au long de sa vie, un réseau familial mi’kmaq étroit et étendu dans plusieurs communautés mi’kmaqs. Bob parlait couramment le mi’kmaq, bien qu’il ait fréquenté le pensionnat de Shubenacadie et des externats indiens. Comme le font les aînés, il racontait souvent des récits de son passé. Ceux-ci contribueront à inspirer et à créer de nouvelles façons d’aborder de nombreux enjeux de société.

Bob est né dans une famille non autochtone. Très jeune, il a été confié à une famille mi’kmaq, qui l’a adopté sur-le-champ. J’ajouterai que mon arrière-grand-père, Tom Kennedy, est lui aussi né dans une famille non autochtone. Comme Bob, il a été déposé à la réserve de la région. Par la suite, Bob et Tom ont tous deux refusé de retourner vivre dans leur famille biologique. Ils croyaient être des Mi’kmaqs et étaient acceptés comme tels dans leur communauté.

Chers collègues, alors que je termine ma tournée à travers le Mi’kma’ki, je ne cesse de penser que les Mi’kmaqs doivent définir qui ils sont en tant que peuple, en tant que nation. Comme la plupart des Premières Nations, les Mi’kmaqs sont en constante évolution, et nous devons briser les chaînes d’une structure coloniale dépassée qu’on appelle la Loi sur les Indiens.

Selon cette loi, c’est le statut qui détermine l’appartenance à l’une des Premières Nations. La Loi sur les Indiens prévoit une exclusion après la deuxième génération pour les Indiens inscrits qui ont des enfants avec une personne qui n’est pas un Indien inscrit. Ces dispositions ont pour effet de faire disparaître les Mi’kmaqs et tous les membres des Premières Nations.

En conséquence, il y a de nombreuses personnes qui vivent et qui sont acceptées en tant que Mi’kmaqs, mais qui n’ont pas le statut d’Indien. On crée ainsi une catégorie distincte de personnes dans chaque communauté puisque de nombreux programmes et services fédéraux sont réservés aux personnes ayant le statut d’Indien.

Chers collègues, il existe de nombreuses façons de parvenir à la réconciliation. Souvent, cela exige une compréhension intime de certaines des réalités pressantes auxquelles les communautés des Premières Nations sont confrontées chaque jour.

Toutes les Premières Nations savent qui sont les personnes qui forment leur communauté — leurs citoyens. Suivons cette voie ensemble en faisant véritablement preuve de sagesse, de compréhension et de compassion pour le bien de toutes les générations futures.

Wela’lioq. Merci beaucoup.

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