Fête du Canada : Célébrons les 150 ans de notre nation
La fête du Canada n’a pas toujours été une grande fête d’un océan à l’autre comme aujourd’hui.
La fête du 1er juillet – qui commémore la fondation de notre pays en 1867 conformément aux modalités de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique – a commencé sur une note plutôt discrète.
La fête du Dominion, comme on la connaissait, était soulignée dans les communautés par des parades et des feux d’artifice, mais il n’y avait aucune grande célébration dans la capitale nationale. Le 1er juillet est devenu un jour férié seulement en 1879.
Tout cela devait changer en 1917. À l’approche du 50e anniversaire du pays, on prévoyait marquer le coup en grande pompe en organisant le premier gala de la fête du Dominion parrainé par le gouvernement fédéral… jusqu’à ce que la Première Guerre mondiale éclate en 1914. Il ne restait donc plus grand-chose à célébrer.
En juillet 1917, les Canadiens étaient épuisés par la guerre. Les alliés allaient lancer la bataille de Passchendaele, où plus de 15 600 Canadiens ont été tués ou blessés. Il aura fallu attendre une décennie avant que le pays ne soit prêt à vraiment fêter.
Le jubilé de diamant du Canada en 1927, soit le 60e anniversaire de la Confédération, a pris une importance particulière après l’interruption des commémorations en 1917. À l’époque, le gouvernement fédéral avait investi 250 000 $ – l’équivalent de 3,5 millions de dollars aujourd’hui – pour organiser les premières vraies festivités nationales du Canada. Les cloches ont sonné sur la Colline du Parlement pour la toute première fois lorsque le vicomte Willingdon, gouverneur général, a dévoilé le nouveau carillon à 53 cloches de la Tour de la Paix. Le son a été entendu partout au pays lors de la première radiodiffusion nationale.
Plus de 30 ans ont passé avant que la Colline du Parlement n’accueille un autre gala du genre. En effet, ce n’est qu’en 1958 que le gouvernement fédéral s’est engagé à parrainer une autre fête annuelle du Dominion.
Pendant quelques années, discours, parades militaires et salve de 21 coups d’artillerie ont ponctué les festivités traditionnelles. La nature entraînante des années 1960 a donné une touche plus familiale à l’événement, et le multiculturalisme a été mis de l’avant grâce à la présence de chanteurs folkloriques, de danseurs des Premières Nations et de chansonniers francophones.
Cette période a culminé en 1967, année de la plus grande fête de l’histoire de la nation. Idée originale des sénateurs Mark Drouin et Sarto Fournier, Expo 67 a attiré plus de 50 millions de visiteurs à Montréal, où on pouvait voir le dôme géodésique de Buckminster Fuller et Katimavik, la pyramide géante inversée qui a accueilli le pavillon du Canada. À Ottawa, la reine Elizabeth II s’est présentée le 1er juillet sur la Colline du Parlement pour couper un gâteau d’anniversaire à quatre étages.
En 1982, un projet de loi d’intérêt privé a été adopté au Sénat et a fait disparaître les derniers vestiges coloniaux de la fête du Dominion, devenue la « fête du Canada » que nous connaissons aujourd’hui : une célébration du mélange caractéristique issu du multiculturalisme et de la robustesse nordique qui nous définissent comme pays.