Une des salles de comité du Sénat : un hommage du Parlement au patrimoine français du Canada
Les sénateurs rendent hommage de manière remarquable aux près de cinq siècles d’association du Canada avec le monde francophone.
Le Salon de la Francophonie est une salle de comité située au deuxième étage de l’édifice du Centre du Parlement, à quelques pas de l’entrée du Sénat. Il s’agit de l’une des nombreuses salles dans lesquelles se réunissent de petits groupes de sénateurs pour étudier un projet de loi ou encore une question de politique publique.
Le salon renferme de nombreux témoignages de la richesse de l’histoire du Canada français. Trois fleurs de lis dorées, symbole de la monarchie française, sont brodées dans le capitonnage bordeaux de chaque chaise en bois et sur les rideaux assortis.
Un portrait du roi de France François 1er, qui régnait lorsque l’explorateur Jacques Cartier fit voile vers le Nouveau Monde en 1534, occupe une place d’honneur au‑dessus de l’âtre de la cheminée.
La présence française a été ressentie au Canada depuis le 16e siècle, lorsque les premiers contacts ont été établis avec les peuples autochtones; les colons utilisèrent alors un mot iroquois pour décrire « la terre de Canada ».
À droite de la salle se dresse un piédestal surmonté d’un buste de l’explorateur français Samuel de Champlain, connu sous le nom de « père de la Nouvelle‑France » pour avoir fondé l’Acadie en 1604. puis la Ville de Québec en 1608. À gauche se trouve une sculpture de Raoul Dandurand, sénateur et président du Sénat de 1905 à 1909.
À l’autre extrémité de la pièce pend au mur une carte de la Nouvelle‑France, datant des années 1750, qui représente le territoire nord‑américain tel que le connaissaient les Européens à l’époque, territoire qui deviendra l’Est du Canada.
Les portraits de neuf rois de France qui régnaient pendant la colonisation de la Nouvelle‑France ornent les murs de la salle. L’un d’eux est celui de Louis XIV, le Roi Soleil, dont le long règne a coïncidé avec la colonisation et l’expansion de la Nouvelle‑France.
Ces tableaux sont un don du sénateur Serge Joyal, juriste, auteur et mécène des arts.
« Il est naturel que le Sénat reconnaisse le rôle que la langue et la culture françaises ont joué dans l’histoire du Canada », a expliqué le sénateur Joyal.
« Des siècles d’influence française ont fait du Canada le pays unique qu’il est aujourd’hui. Le Salon de la Francophonie est un hommage du Sénat à l’un des peuples fondateurs de ce pays et un rappel que le Canada moderne tire fierté de son appartenance à la Francophonie ».
Aujourd’hui, le Canada est membre de la Francophonie, une organisation internationale de pays qui partagent une histoire, une langue et une culture françaises communes.
De 1916 à 1993, le Salon de la Francophonie était un fumoir où les sénateurs se retrouvaient en privé. Puis, le ministère des Affaires extérieures a proposé que la salle serve à rendre hommage aux liens du Canada avec la Francophonie, et les sénateurs ont accepté.
Le Salon de la Francophonie offre un contraste à la salle du Commonwealth, qui était l’ancien fumoir de la Chambre des communes. Au premier étage, une salle de comité, appelée la Salle des peuples autochtones, présente quant à elle des œuvres d’art produites par des artistes autochtones. Ainsi, dans l’édifice du Centre, trois salles importantes, ouvertes au public, rendent hommage aux cultures fondatrices du Canada.