Au Canada, les sols sont un bien national méconnu : sénatrice Simons
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À la recherche de lieux « fertiles »
Quand j’étais journaliste-enquêteuse pour le quotidien Edmonton JournaI, je pensais savoir ce que cela signifiait. L’Hôtel de Ville et l’Assemblée législative de l’Alberta étaient des lieux « fertiles » en nouvelles. Mais la véritable bonne terre en Alberta se trouve dans le sol arable qui représente la ressource la plus précieuse de notre province.
À voir la carte du Canada, on pourrait facilement croire que notre pays est recouvert de superbes terres agricoles. En réalité, les terres qui conviennent à l’agriculture représentent seulement 6,7 % de la masse terrestre du Canada, et le tiers se trouve en Alberta.
Nous avons besoin de sols en bonne santé pour cultiver les champs et faire paître les troupeaux, pour produire la nourriture que nous mangeons et que nous exportons. Pourtant, ce n’est pas seulement une question d’économie. La bonne terre filtre et purifie notre eau et, parce qu’elle a une grande capacité d’absorption, elle nous protège contre les inondations et les glissements de terrain.
Des sols en bonne santé contribuent aussi à la lutte contre le changement climatique en captant du dioxyde de carbone. À son tour, le carbone organique rend les sols plus fertiles et plus résistants aux sécheresses et aux inondations.
Je n’ai pas toujours été passionnée des sols. Cela fera deux ans ce mois-ci que j’ai participé à une expérience qui a changé ma vie : la Western Canada Conference of Soil Health and Grazing. Je me trouvais à cet événement biennal à Edmonton en ma qualité de vice-présidente du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts, qui venait d’entreprendre une étude sur la santé des sols au Canada. J’avais donc la tête pleine de questions.
Je me suis rarement trouvée en présence d’autant de personnes passionnées : agriculteurs, éleveurs, scientifiques en science du sol, économistes et environnementalistes, toutes empressées de transmettre à une sénatrice de la ville leurs connaissances sur les terres qu’elles cultivent, qu’elles étudient et qu’elles aiment.
Elles avaient beaucoup de choses à me dire : sur l’importance de l’agriculture régénératrice, la contribution environnementale du bétail qui broute nos prairies, la valeur du compostage à grande échelle, la nécessité de faire une cartographie détaillée des sols, l’urgence de créer de véritables marchés du carbone pour l’échange de crédits carbone, et les dizaines de milliers de microorganismes qui composent la faune des sols et qui jouent un rôle crucial dans les processus biogéochimiques qui rendent la vie possible sur notre planète.
Vous trouverez toutes ces idées, et bien plus encore, dans Terrain critique, le rapport final que le comité a publié sur notre étude en juin dernier, et dans lequel on découvre pourquoi les sols sont essentiels à la santé économique, environnementale, humaine et sociale du Canada. Notre rapport fait un survol de l’état des sols du pays, puis aborde une variété de sujets, comme les menaces liées au dégel du pergélisol et à la pollution croissante causée par les microplastiques.
Le rapport rend aussi hommage au courage des agriculteurs, des éleveurs et des autres producteurs et à leur capacité d’innover, d’adopter de nouvelles technologies et d’adapter leurs activités aux défis posés par le changement climatique.
Le 10 décembre, les participants à la Western Canada Conference of Soil Health and Grazing se sont réunis trois jours à Edmonton pour réfléchir à l’avenir de l’agriculture et aux façons d’en assurer la résilience dans un contexte environnemental et économique en évolution. J’y suis moi-même retournée, cette fois-ci à titre de conférencière, pour y présenter les constatations du rapport de mon comité sénatorial.
En tout, mon comité a fait 25 recommandations au gouvernement, y compris celles de désigner les sols comme un bien national stratégique, de nommer un défenseur national des sols, et de créer un institut national et une base de données nationale sur les sols pour organiser la recherche sur les sols dans l’ensemble du Canada.
J’ai parlé avec toute la ferveur d’une nouvelle adepte, mais, bien évidemment, je prêchais des convertis, car tous les gens dans la salle étaient des défenseurs de la santé des sols.
Le véritable défi sera de convaincre les gens qui n’y étaient pas, de réussir à faire comprendre aux gens de l’Alberta l’urgence d’étudier et de protéger nos sols, et de créer des mesures de soutien économiques et sociales qui permettront aux agriculteurs et aux éleveurs d’adopter des pratiques plus régénératrices. Nous devons semer le grain dès maintenant pour avoir de bonnes récoltes et des communautés en bonne santé pour de nombreuses années.
La sénatrice Paula Simons représente l’Alberta et est vice-présidente du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts.
Une version de cet article a été publiée le 5 décembre 2024 dans le journal Edmonton Journal (en anglais seulement).
À la recherche de lieux « fertiles »
Quand j’étais journaliste-enquêteuse pour le quotidien Edmonton JournaI, je pensais savoir ce que cela signifiait. L’Hôtel de Ville et l’Assemblée législative de l’Alberta étaient des lieux « fertiles » en nouvelles. Mais la véritable bonne terre en Alberta se trouve dans le sol arable qui représente la ressource la plus précieuse de notre province.
À voir la carte du Canada, on pourrait facilement croire que notre pays est recouvert de superbes terres agricoles. En réalité, les terres qui conviennent à l’agriculture représentent seulement 6,7 % de la masse terrestre du Canada, et le tiers se trouve en Alberta.
Nous avons besoin de sols en bonne santé pour cultiver les champs et faire paître les troupeaux, pour produire la nourriture que nous mangeons et que nous exportons. Pourtant, ce n’est pas seulement une question d’économie. La bonne terre filtre et purifie notre eau et, parce qu’elle a une grande capacité d’absorption, elle nous protège contre les inondations et les glissements de terrain.
Des sols en bonne santé contribuent aussi à la lutte contre le changement climatique en captant du dioxyde de carbone. À son tour, le carbone organique rend les sols plus fertiles et plus résistants aux sécheresses et aux inondations.
Je n’ai pas toujours été passionnée des sols. Cela fera deux ans ce mois-ci que j’ai participé à une expérience qui a changé ma vie : la Western Canada Conference of Soil Health and Grazing. Je me trouvais à cet événement biennal à Edmonton en ma qualité de vice-présidente du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts, qui venait d’entreprendre une étude sur la santé des sols au Canada. J’avais donc la tête pleine de questions.
Je me suis rarement trouvée en présence d’autant de personnes passionnées : agriculteurs, éleveurs, scientifiques en science du sol, économistes et environnementalistes, toutes empressées de transmettre à une sénatrice de la ville leurs connaissances sur les terres qu’elles cultivent, qu’elles étudient et qu’elles aiment.
Elles avaient beaucoup de choses à me dire : sur l’importance de l’agriculture régénératrice, la contribution environnementale du bétail qui broute nos prairies, la valeur du compostage à grande échelle, la nécessité de faire une cartographie détaillée des sols, l’urgence de créer de véritables marchés du carbone pour l’échange de crédits carbone, et les dizaines de milliers de microorganismes qui composent la faune des sols et qui jouent un rôle crucial dans les processus biogéochimiques qui rendent la vie possible sur notre planète.
Vous trouverez toutes ces idées, et bien plus encore, dans Terrain critique, le rapport final que le comité a publié sur notre étude en juin dernier, et dans lequel on découvre pourquoi les sols sont essentiels à la santé économique, environnementale, humaine et sociale du Canada. Notre rapport fait un survol de l’état des sols du pays, puis aborde une variété de sujets, comme les menaces liées au dégel du pergélisol et à la pollution croissante causée par les microplastiques.
Le rapport rend aussi hommage au courage des agriculteurs, des éleveurs et des autres producteurs et à leur capacité d’innover, d’adopter de nouvelles technologies et d’adapter leurs activités aux défis posés par le changement climatique.
Le 10 décembre, les participants à la Western Canada Conference of Soil Health and Grazing se sont réunis trois jours à Edmonton pour réfléchir à l’avenir de l’agriculture et aux façons d’en assurer la résilience dans un contexte environnemental et économique en évolution. J’y suis moi-même retournée, cette fois-ci à titre de conférencière, pour y présenter les constatations du rapport de mon comité sénatorial.
En tout, mon comité a fait 25 recommandations au gouvernement, y compris celles de désigner les sols comme un bien national stratégique, de nommer un défenseur national des sols, et de créer un institut national et une base de données nationale sur les sols pour organiser la recherche sur les sols dans l’ensemble du Canada.
J’ai parlé avec toute la ferveur d’une nouvelle adepte, mais, bien évidemment, je prêchais des convertis, car tous les gens dans la salle étaient des défenseurs de la santé des sols.
Le véritable défi sera de convaincre les gens qui n’y étaient pas, de réussir à faire comprendre aux gens de l’Alberta l’urgence d’étudier et de protéger nos sols, et de créer des mesures de soutien économiques et sociales qui permettront aux agriculteurs et aux éleveurs d’adopter des pratiques plus régénératrices. Nous devons semer le grain dès maintenant pour avoir de bonnes récoltes et des communautés en bonne santé pour de nombreuses années.
La sénatrice Paula Simons représente l’Alberta et est vice-présidente du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts.
Une version de cet article a été publiée le 5 décembre 2024 dans le journal Edmonton Journal (en anglais seulement).