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Comment exploiter le vaste potentiel agricole du Canada : sénatrice Robinson

Des véhicules et de l’équipement agricoles au milieu d’un champ de pommes de terre à l’Île-du-Prince-Édouard.

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Les Canadiens sont plus déterminés à bâtir une nation qu’au cours des dernières décennies. En cette période, il est important de reconnaitre nos forces. 

Heureusement, les Canadiens vivent dans l’un des pays les plus riches en ressources naturelles au monde. Grâce à nos ressources minérales, énergétiques, forestières et agricoles, nous bénéficions de la force ultime, soit la capacité de diversifier nos marchés mondiaux, d’accroitre notre capacité d’innovation et, surtout, de concrétiser nos possibilités stratégiques de croissance dans des domaines tels que l’infrastructure, la productivité, l’investissement en capital et la mise en valeur des technologies.

Le potentiel de croissance inexploité du secteur agricole et agroalimentaire du pays a été soulevé plus particulièrement dans le rapport de 2017 du Conseil consultatif en matière de croissance économique, Libérer le potentiel de croissance des secteurs clés. Décrivant le pays comme un « chef de file mondial de confiance des aliments salubres, nutritifs et durables pour le 21e siècle », le rapport fixe l’objectif ambitieux de porter la valeur des exportations agroalimentaires à 75 milliards de dollars d’ici 2027, avec une augmentation de 11 milliards de dollars des exportations agricoles et une augmentation de 19 milliards de dollars des exportations d’aliments transformés à valeur ajoutée d’ici 2025. Le Canada pourrait atteindre cet objectif, selon le rapport, en permettant au secteur privé de diriger l’élaboration des stratégies, en investissant dans l’infrastructure commerciale, en remédiant aux pénuries de main-d’œuvre, en faisant la promotion du commerce international et en soutenant le secteur agrotechnologique émergent au moyen d’incitatifs. 

Au moment de la publication du rapport, le Canada se classait au 5e rang des exportations agricoles mondiales et au 11e rang des exportations agroalimentaires, le secteur représentant 6,7 % du PIB du Canada (environ 112 milliards de dollars) et employant 2,1 millions de Canadiens. En 2023, le secteur employait 2,3 millions de personnes, fournissait 1 emploi sur 9 au pays et générait 7 % du PIB (environ 150 milliards de dollars). 

Cette croissance semble peut-être prometteuse, mais le Canada a tout de même glissé au 7e rang mondial pour ce qui est des exportations agricoles et agroalimentaires au cours de cette période. Si aucune mesure corrective n’est prise, le pays risque de reculer encore – jusqu’au 9e rang – d’ici 2035, selon le rapport de février 2025 de la RBC, L’alimentation d’abord : Comment le secteur agricole peut ouvrir la voie à une nouvelle ère d’exportation canadienne.

Fait à noter, le rapport précise que, bien que la valeur des exportations du pays ait quadruplé depuis 2000, la part de marché du Canada a décliné de près de 12 %. Autrement dit, notre compétitivité mondiale s’est effritée et, même si le secteur est en croissance, le Canada ne tire pas pleinement parti de son potentiel agricole et agroalimentaire. Nous accusons un recul. 

Plus particulièrement, les deux rapports prévoient d’impressionnants rendements pour le secteur sur les investissements en technologie et en capital. Par exemple, en augmentant les investissements dans les technologies de transformation des aliments – non seulement dans leurs découvertes, mais aussi, et surtout, dans leur mise au point et leur déploiement –, le Canada bénéficierait de retombées durables sur la productivité.

De même, la décrite dans le rapport de la RBC – qui met l’accent sur la multiplication et l’adoption accélérée des technologies de transformation alimentaire, la réduction de l’écart en matière d’accessibilité numérique, la modernisation de l’infrastructure d’exportation et l’harmonisation de la réglementation avec celle des pays du Sud – porte à croire que le Canada pourrait dégager jusqu’à 44 milliards de dollars en valeur des exportations agricoles et agroalimentaires d’ici 2035, ce qui le ramènerait au 5e rang.

En complément de ces constatations, Financement agricole Canada estime que si le secteur parvenait à ramener la croissance de la productivité de l’agriculture primaire à son niveau d’il y a 20 ans, cela pourrait ajouter jusqu’à 30 milliards de dollars au revenu net en espèces sur 10 ans.

Voici où réside notre avantage. Depuis des générations, nous sommes un chef de file des exportations agricoles et nous possédons des ressources agricoles convoitées dans le monde entier, qui font l’envie de nos partenaires commerciaux. Grâce à 15 accords de libre-échange avec 51 pays et touchant 1,5 milliard de consommateurs dans le monde, le Canada joue un rôle de premier plan pour nourrir la planète. Alors, pour maximiser notre capacité à cet égard, nous devons combler nos lacunes en matière d’innovation.  

Selon l’ (en anglais seulement), le Canada s’est classé au 8e rang pour les intrants de l’innovation, mais au 20e rang pour les extrants de l’innovation. C’est le paradoxe de l’innovation : bien que le pays ait investi considérablement dans l’innovation, il accuse un retard dans la transformation de ces intrants en extrants tangibles et de haute qualité.

Nous avons une occasion à saisir. Le Canada peut être une puissance agricole et agroalimentaire s’il stimule la productivité, saisit davantage de possibilités de valorisation au pays, investit dans sa capacité d’infrastructure, s’attaque aux interruptions de travail et favorise la croissance dans d’importants secteurs émergents comme l’agrotechnologie.

Le défi est de taille, mais pour braver la tempête et transformer l’adversité en prospérité, nous devons nous présenter comme un partenaire commercial fiable, déterminé à produire les aliments qui nourriront la planète.


La sénatrice Mary Robinson représente l’Île-du-Prince-Édouard. Agricultrice de sixième génération, la sénatrice est une voix forte pour l’industrie à l’échelle provinciale, nationale et mondiale. 

Une version de cet article a été publiée dans le journal The Hill Times le 23 avril 2025 (en anglais seulement).

Les Canadiens sont plus déterminés à bâtir une nation qu’au cours des dernières décennies. En cette période, il est important de reconnaitre nos forces. 

Heureusement, les Canadiens vivent dans l’un des pays les plus riches en ressources naturelles au monde. Grâce à nos ressources minérales, énergétiques, forestières et agricoles, nous bénéficions de la force ultime, soit la capacité de diversifier nos marchés mondiaux, d’accroitre notre capacité d’innovation et, surtout, de concrétiser nos possibilités stratégiques de croissance dans des domaines tels que l’infrastructure, la productivité, l’investissement en capital et la mise en valeur des technologies.

Le potentiel de croissance inexploité du secteur agricole et agroalimentaire du pays a été soulevé plus particulièrement dans le rapport de 2017 du Conseil consultatif en matière de croissance économique, Libérer le potentiel de croissance des secteurs clés. Décrivant le pays comme un « chef de file mondial de confiance des aliments salubres, nutritifs et durables pour le 21e siècle », le rapport fixe l’objectif ambitieux de porter la valeur des exportations agroalimentaires à 75 milliards de dollars d’ici 2027, avec une augmentation de 11 milliards de dollars des exportations agricoles et une augmentation de 19 milliards de dollars des exportations d’aliments transformés à valeur ajoutée d’ici 2025. Le Canada pourrait atteindre cet objectif, selon le rapport, en permettant au secteur privé de diriger l’élaboration des stratégies, en investissant dans l’infrastructure commerciale, en remédiant aux pénuries de main-d’œuvre, en faisant la promotion du commerce international et en soutenant le secteur agrotechnologique émergent au moyen d’incitatifs. 

Au moment de la publication du rapport, le Canada se classait au 5e rang des exportations agricoles mondiales et au 11e rang des exportations agroalimentaires, le secteur représentant 6,7 % du PIB du Canada (environ 112 milliards de dollars) et employant 2,1 millions de Canadiens. En 2023, le secteur employait 2,3 millions de personnes, fournissait 1 emploi sur 9 au pays et générait 7 % du PIB (environ 150 milliards de dollars). 

Cette croissance semble peut-être prometteuse, mais le Canada a tout de même glissé au 7e rang mondial pour ce qui est des exportations agricoles et agroalimentaires au cours de cette période. Si aucune mesure corrective n’est prise, le pays risque de reculer encore – jusqu’au 9e rang – d’ici 2035, selon le rapport de février 2025 de la RBC, L’alimentation d’abord : Comment le secteur agricole peut ouvrir la voie à une nouvelle ère d’exportation canadienne.

Fait à noter, le rapport précise que, bien que la valeur des exportations du pays ait quadruplé depuis 2000, la part de marché du Canada a décliné de près de 12 %. Autrement dit, notre compétitivité mondiale s’est effritée et, même si le secteur est en croissance, le Canada ne tire pas pleinement parti de son potentiel agricole et agroalimentaire. Nous accusons un recul. 

Plus particulièrement, les deux rapports prévoient d’impressionnants rendements pour le secteur sur les investissements en technologie et en capital. Par exemple, en augmentant les investissements dans les technologies de transformation des aliments – non seulement dans leurs découvertes, mais aussi, et surtout, dans leur mise au point et leur déploiement –, le Canada bénéficierait de retombées durables sur la productivité.

De même, la décrite dans le rapport de la RBC – qui met l’accent sur la multiplication et l’adoption accélérée des technologies de transformation alimentaire, la réduction de l’écart en matière d’accessibilité numérique, la modernisation de l’infrastructure d’exportation et l’harmonisation de la réglementation avec celle des pays du Sud – porte à croire que le Canada pourrait dégager jusqu’à 44 milliards de dollars en valeur des exportations agricoles et agroalimentaires d’ici 2035, ce qui le ramènerait au 5e rang.

En complément de ces constatations, Financement agricole Canada estime que si le secteur parvenait à ramener la croissance de la productivité de l’agriculture primaire à son niveau d’il y a 20 ans, cela pourrait ajouter jusqu’à 30 milliards de dollars au revenu net en espèces sur 10 ans.

Voici où réside notre avantage. Depuis des générations, nous sommes un chef de file des exportations agricoles et nous possédons des ressources agricoles convoitées dans le monde entier, qui font l’envie de nos partenaires commerciaux. Grâce à 15 accords de libre-échange avec 51 pays et touchant 1,5 milliard de consommateurs dans le monde, le Canada joue un rôle de premier plan pour nourrir la planète. Alors, pour maximiser notre capacité à cet égard, nous devons combler nos lacunes en matière d’innovation.  

Selon l’ (en anglais seulement), le Canada s’est classé au 8e rang pour les intrants de l’innovation, mais au 20e rang pour les extrants de l’innovation. C’est le paradoxe de l’innovation : bien que le pays ait investi considérablement dans l’innovation, il accuse un retard dans la transformation de ces intrants en extrants tangibles et de haute qualité.

Nous avons une occasion à saisir. Le Canada peut être une puissance agricole et agroalimentaire s’il stimule la productivité, saisit davantage de possibilités de valorisation au pays, investit dans sa capacité d’infrastructure, s’attaque aux interruptions de travail et favorise la croissance dans d’importants secteurs émergents comme l’agrotechnologie.

Le défi est de taille, mais pour braver la tempête et transformer l’adversité en prospérité, nous devons nous présenter comme un partenaire commercial fiable, déterminé à produire les aliments qui nourriront la planète.


La sénatrice Mary Robinson représente l’Île-du-Prince-Édouard. Agricultrice de sixième génération, la sénatrice est une voix forte pour l’industrie à l’échelle provinciale, nationale et mondiale. 

Une version de cet article a été publiée dans le journal The Hill Times le 23 avril 2025 (en anglais seulement).

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