L’innovation est la clé de la survie et de la prospérité: Sénateur Black

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L’Alberta a connu une année difficile : perte de plus de cent mille emplois, mise en vente de propriétés à un rythme jamais vu depuis plus d’une décennie, recours aux services sociaux dans tous les secteurs, et chute des revenus du gouvernement provincial de l’ordre de 10 milliards de dollars.
Puisque la baisse des prix du pétrole est en train de devenir la nouvelle norme, de quelle manière l’Alberta pourra‑t‑elle survivre, relancer sa compétitivité et continuer de tirer son épingle du jeu dans l’économie mondiale ?
Une chose est sûre, sans l’accès aux océans Atlantique et Pacifique, le pétrole canadien continuera de se vendre au prix le plus bas au monde. Je pose la question suivante aux Albertains : y a‑t‑il un pays au monde qui ne garantirait pas l’accès de ses produits aux marchés d’exportation ? Le problème d’accès aux marchés mondiaux est, et demeurera, le principal frein à l’essor de l’économie de l’Alberta et du Canada.
Puisqu’il est question d’accès au marché de l’énergie, l’Alberta se doit de régler immédiatement certains problèmes économiques structurels pour relancer sa compétitivité. La province ne bénéficie plus de l’avantage fiscal dont elle jouissait auparavant, c’est pourquoi, pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux investissements, elle devra offrir aux particuliers et aux sociétés le taux d’imposition le plus bas au Canada et l’un des taux les plus bas en Amérique du Nord.
En retrouvant son avantage fiscal, l’Alberta devra aussi s’attaquer à éliminer les formalités réglementaires auxquelles doivent se soumettre les entreprises et les particuliers. Les juridictions qui allègent leur fardeau règlementaire font accroître leur activité économique et pour avoir observé mon père gérer sa petite entreprise, je sais que les Albertains sont soumis à une règlementation excessive. Le gouvernement provincial devrait adopter une loi instaurant la règle du « un pour deux, » semblable à celle du « un pour un » que j’ai parrainée au fédéral, afin d’obliger le gouvernement à éliminer deux règlements chaque fois qu’il en ajoute un. De cette façon, la province reprendrait la voie de la compétitivité.
Cependant, il ne suffira pas à l’Alberta de survivre et d’être concurrentielle pour prospérer dans la nouvelle économie mondiale. À long terme et pour se développer, la province devra bâtir une économie solide qui croîtra même quand les cours du pétrole seront au plus bas.
Pour ce faire, il faut créer un environnement propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Selon un rapport publié en 2015 par le Conference Board du Canada, l’Alberta se classait 15e sur 26 au chapitre de l’innovation. À moins de commencer à doter l’Alberta d’infrastructures propices à l’innovation, la province prendra du retard au chapitre de la productivité et des nouvelles industries. Mettre en place une infrastructure de base pour soutenir l’innovation créera le moteur économique dont la province a besoin pour s’enrichir pendant des générations.
À l’heure actuelle, les efforts en matière d’innovation manquent d’orientation. Il y a trois universités fortement axées sur la recherche et plus de six organismes municipaux ou provinciaux responsables de l’innovation qui se disputent le financement, alors qu’il faudrait plutôt cerner les objectifs, coordonner les activités et établir des priorités. L’approche cloisonnée des organismes responsables de l’innovation témoigne d’un problème plus vaste qu’il faudra attaquer en éliminant les obstacles et les fiefs qui nuisent à la coopération entre les entreprises, le gouvernement et le milieu universitaire.
Il est impossible d’opérer la transition vers une culture d’innovation sans le soutien ferme et déterminé du milieu de la recherche universitaire. Il suffit de regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde, par exemple entre la Silicon Valley et l’Université Stanford, ou entre la ville de Boston et l’Université Harvard et le M.I.T.
Le gouvernement albertain doit immédiatement trouver et investir 1 milliard de dollars de plus pour la recherche dans les secteurs ciblés où la province excelle déjà et dans les domaines où elle peut acquérir un avantage concurrentiel. Ces fonds permettraient de renforcer les secteurs de la nanoscience et de l’informatique quantique, et d’aspirer à une place enviable dans des domaines en pleine expansion, comme les microbiomes et l’intelligence artificielle.
Une fois ces fonds investis, l’Alberta devra fusionner les organismes gouvernementaux responsables de l’innovation et nommer un champion qui dirigera un programme en collaboration avec les organismes d’innovation fusionnés, les établissements postsecondaires, les entreprises et le gouvernement afin d’exploiter les idées porteuses de ce domaine. Selon moi, ces mesures contribueront à créer une économie d’innovation qui aura un rayonnement mondial.
L’Alberta survivra à la baisse du prix des ressources énergétiques car elle en est capable. Reste à savoir si elle bâtira une économie qui résistera à la prochaine crise. Pour s’en sortir, il faut pouvoir accéder aux marchés; pour relancer l’économie, il faut être concurrentiel; pour prospérer, l’économie doit miser sur la diversification et l’innovation.
Le sénateur Doug Black est président fondateur de l’Institut canadien de politique énergétique.
Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en octobre 2021. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
L’Alberta a connu une année difficile : perte de plus de cent mille emplois, mise en vente de propriétés à un rythme jamais vu depuis plus d’une décennie, recours aux services sociaux dans tous les secteurs, et chute des revenus du gouvernement provincial de l’ordre de 10 milliards de dollars.
Puisque la baisse des prix du pétrole est en train de devenir la nouvelle norme, de quelle manière l’Alberta pourra‑t‑elle survivre, relancer sa compétitivité et continuer de tirer son épingle du jeu dans l’économie mondiale ?
Une chose est sûre, sans l’accès aux océans Atlantique et Pacifique, le pétrole canadien continuera de se vendre au prix le plus bas au monde. Je pose la question suivante aux Albertains : y a‑t‑il un pays au monde qui ne garantirait pas l’accès de ses produits aux marchés d’exportation ? Le problème d’accès aux marchés mondiaux est, et demeurera, le principal frein à l’essor de l’économie de l’Alberta et du Canada.
Puisqu’il est question d’accès au marché de l’énergie, l’Alberta se doit de régler immédiatement certains problèmes économiques structurels pour relancer sa compétitivité. La province ne bénéficie plus de l’avantage fiscal dont elle jouissait auparavant, c’est pourquoi, pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux investissements, elle devra offrir aux particuliers et aux sociétés le taux d’imposition le plus bas au Canada et l’un des taux les plus bas en Amérique du Nord.
En retrouvant son avantage fiscal, l’Alberta devra aussi s’attaquer à éliminer les formalités réglementaires auxquelles doivent se soumettre les entreprises et les particuliers. Les juridictions qui allègent leur fardeau règlementaire font accroître leur activité économique et pour avoir observé mon père gérer sa petite entreprise, je sais que les Albertains sont soumis à une règlementation excessive. Le gouvernement provincial devrait adopter une loi instaurant la règle du « un pour deux, » semblable à celle du « un pour un » que j’ai parrainée au fédéral, afin d’obliger le gouvernement à éliminer deux règlements chaque fois qu’il en ajoute un. De cette façon, la province reprendrait la voie de la compétitivité.
Cependant, il ne suffira pas à l’Alberta de survivre et d’être concurrentielle pour prospérer dans la nouvelle économie mondiale. À long terme et pour se développer, la province devra bâtir une économie solide qui croîtra même quand les cours du pétrole seront au plus bas.
Pour ce faire, il faut créer un environnement propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Selon un rapport publié en 2015 par le Conference Board du Canada, l’Alberta se classait 15e sur 26 au chapitre de l’innovation. À moins de commencer à doter l’Alberta d’infrastructures propices à l’innovation, la province prendra du retard au chapitre de la productivité et des nouvelles industries. Mettre en place une infrastructure de base pour soutenir l’innovation créera le moteur économique dont la province a besoin pour s’enrichir pendant des générations.
À l’heure actuelle, les efforts en matière d’innovation manquent d’orientation. Il y a trois universités fortement axées sur la recherche et plus de six organismes municipaux ou provinciaux responsables de l’innovation qui se disputent le financement, alors qu’il faudrait plutôt cerner les objectifs, coordonner les activités et établir des priorités. L’approche cloisonnée des organismes responsables de l’innovation témoigne d’un problème plus vaste qu’il faudra attaquer en éliminant les obstacles et les fiefs qui nuisent à la coopération entre les entreprises, le gouvernement et le milieu universitaire.
Il est impossible d’opérer la transition vers une culture d’innovation sans le soutien ferme et déterminé du milieu de la recherche universitaire. Il suffit de regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde, par exemple entre la Silicon Valley et l’Université Stanford, ou entre la ville de Boston et l’Université Harvard et le M.I.T.
Le gouvernement albertain doit immédiatement trouver et investir 1 milliard de dollars de plus pour la recherche dans les secteurs ciblés où la province excelle déjà et dans les domaines où elle peut acquérir un avantage concurrentiel. Ces fonds permettraient de renforcer les secteurs de la nanoscience et de l’informatique quantique, et d’aspirer à une place enviable dans des domaines en pleine expansion, comme les microbiomes et l’intelligence artificielle.
Une fois ces fonds investis, l’Alberta devra fusionner les organismes gouvernementaux responsables de l’innovation et nommer un champion qui dirigera un programme en collaboration avec les organismes d’innovation fusionnés, les établissements postsecondaires, les entreprises et le gouvernement afin d’exploiter les idées porteuses de ce domaine. Selon moi, ces mesures contribueront à créer une économie d’innovation qui aura un rayonnement mondial.
L’Alberta survivra à la baisse du prix des ressources énergétiques car elle en est capable. Reste à savoir si elle bâtira une économie qui résistera à la prochaine crise. Pour s’en sortir, il faut pouvoir accéder aux marchés; pour relancer l’économie, il faut être concurrentiel; pour prospérer, l’économie doit miser sur la diversification et l’innovation.
Le sénateur Doug Black est président fondateur de l’Institut canadien de politique énergétique.
Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en octobre 2021. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.